Sur la photo: “Guerrita Chico” (vice président) et Cristian Restrepo (President) des matadors de toros colombiens, avec Marc Serrano le président de l’Association des Matadors de Toros Français.
Dans le cadre de l’AMTF (Association des Matadors de Taureaux Français), on vient de signer un accord de collaboration avec l’ASTOC (Asociacion de Toreros Colombianos). L’idée étant comme nous l’avons fait avec l’Association Espagnole, de créer une synergie entre les associations de professionnels taurins, de pouvoir échanger sur problématique de la profession ou encore de s’entre aider sur d’autres thématiques.
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11 corridas et 8 novilladas piquées, avec 3000 places financées par l’UVTF.
Chose rare l’assistance était réduite cet après midi dans les arènes de Sanlucar de Barameda pour la première novillada piquée du circuit andalou de la Fondation Toro de Lidia. La présence des caméras de Canal Sur y était peut être pour quelque chose, mais surtout le temps à ne pas mettre un andalou dehors, la pluie fine pénétrante et incessante ainsi qu’un froid polaire pour la province de Cadiz a incité plus d’un à rester au chaud devant sa télé. A l’issue de la corrida les rues étaient vides et nous n’ûmes pas de mal, les quelques jerezanos que nous étions en compagnie de la commission taurine de Mont de Marsan à trouver des places au restaurant après la course .
Les novillos de Rocio de la Camara remarquablement bien présentés donnèrent du jeu avec parfois un peu de genio (le second) et une certaine faiblesse. Ils furent brave à la pique et certaines chutes des amimaux furent dues à l’état de la piste et aussi à la brusquerie des novilleros qui ne tinrent pas compte de cet état.
Le bilan de la novillada est une fois de plus pléthorique :
Gonzalo Capdevilla deux oreilles et une oreille
Javier Zulueta deux oreilles et deux oreilles
Angel Perez deux oreilles et silence après deux avis
On ne change pas Gonzalo Capdevilla son style est toujours aussi tremendiste et sans profondeur. Au capote deux sorties à puerta gayola sans autre effet que de faire peur au respectable une kyrielle de largas des rodillas au second et aucune passe de capote un tant soit peu dessinée. A la muleta la profondeur fait aussi défaut les dérechazos et naturelles sont collés les uns aux autres sans donner l’impression de construire une faena. Le final toujours tremendiste porte certes sur une parti du public sans convaincre l’aficionado puriste. L’estocade au premier est sincère mais en arrière et provoque une hémorragie buccale, cela vaut-il deux appendices, j’en doute. A son second il tuera en deux temps ce qui réduira les trophées de moitié. Et que dire des protestations bruyantes et gesticulante du novillero et de sa cuadrilla quand le président imposa la pose de la troisième paire de banderilles, cela me paraît être un profond manque de respect envers la présidence souveraine en la matière.
Il faudra attendre le tour de Javier Zulueta pour voir une tauromachie certes épurée, mais construite et harmonieuse. Son premier est compliqué démontrant un peu de génio rapidement arrêté dans la passe et cherchant l’homme. Peu à peu Zulueta allongera la charge surtout à gauche. Il finir de façon limpide par de bons muletazos avant une bonne estocade. Les deux oreilles sot un peu généreuse mais à l’aune du jour. Son second adversaire est certainement le meilleur de la tarde. Ce quasi toro (480kg) ne manque pas de bravoure dans un long combat au cheval qui ne permettra pas une deuxième rencontre. Notons au passage que les chevaux de pique de ce soir étaient tous de race de trait particulièrement lourds. A la muleta Zulueta monte une faena intelligente et dominatrice particulièrement templée. Le jeune sévillan nous a offert les meilleurs moments de cette après midi tout en douceur verticalité et « compas » l’épée est entière légèrement tendida et en arrière mais efficace le novillo tombera en brave sans puntilla . Deux oreilles ici parfaitement méritées et comme le dirent certains, pourquoi ne pas lui donner aussi la queue pour faire bonne mesure avec ses confrères, il ne faut pas exagérer. Un seul regret que novillo n’ait pas eu la vuelta al ruedo.
Angel Perez toréait sa première novillada piquée et le jeune torero d’Arcos de la Frontera parut un peu vert. Il faut noter qu’au premier rang de ses supporters se trouvait le maire de sa commune cela est assez rare pour le souligner par les temps qui courent. Angel montrera de bonnes choses au capote à son premier par de bonnes véroniques élégamment dessinées. Sa faena de muleta est décousue et illisible les passes sont données de loin et il n’y a aucun liant. L’estocade sera efficace et le bruit des socios aidant il coupera deux oreilles d’encouragement. A son second, bon au capote, il ne sera guère mieux qu’à son premier à la muleta et entendra deux avis qui auraient pu être trois après une succession de pinchazos et de coups de descabello.
Les trois novilleros sont sortis à hombros et paraissaient content de leur exploits Zulueta surtout qui a certainement marqué des points dans le concours.
Clara Brugada du parti animaliste à l’origine de la démarche qui pourrait metter fin à la corrida à Mexico. (photo Al toro Mexico).
Je n’ai pas encore évoqué la situation de la tauromachie à Mexico car on ne sait jamais comment tournent les événements dans ce pays à la démocratie balbutiante et bien mal en point, indéchiffrable pour l’observateur moyen en quête de cohérence. Il semble que les anti-taurins aient découvert une nouvelle trouvaille qui agréé aux gouvernants locaux : juges et assemblées fédérales du parti moreno. Il s’agit de la corrida « corrida de toros sin violencia », c’est-à-dire sans mise à mort, ni picador, ni banderilles. Pour prendre un exemple bien français : du hachis parmentier sans viande… Tout se jouerais ce mardi et les taurins mexicains sont appelés à se réunir devant l’assemblée avant que ne soit pondu ce décret stupide et insensé.
Stupide puisque la nature même de la corrida est de donner la mort du toro d’une manière rituelle strictement réglée avec un tiers réservé aux picadors, un autre aux banderilles et le troisième justement à la mise à mort. C’est l’essence même de la corrida, sans cela ce n’est qu’un jeu dérisoire, vulgaire, irrespectueux de l’animal. Ce n’est pas plus concevable que de jouer au foot avec les mains.
Ensuite cette mesure vient d’une des pays les plus dangereux de la planète où règne une violence extrême, livré au narcotrafic qui entretient des armées privées, qui a ses propres écoles, hôpitaux, radios, groupes de rocks, etc. Leurs exactions sont telles que l’on a parlé récemment de narcofourcrématoires où on a trouvé des milliers d’os humains calcinés dans de gigantesques citernes appartenant à des paysans locaux disparus. Les narcos ont infiltré par ailleurs toutes les couches de l’administration. Qu’en est-il d’ailleurs de ceux qui prennent ces oukases anti-taurins?
Quelque soit le résultat de ce mardi -le pire est probable- il faut en retnir la leçon: le danger pour les taurins est toujours politique. Il l’est en Colombie où le régime dictatorial de Petro aux prises avec un redémarrage de la guerre civile en a fait une obsession ; il l’est aussi au Mexique où la nouvelle présidente de gauche a bien du mal en interne comme en externe avec Trump qui lui mène la vie dure.
Une fois encore la tauromachie est la variable d’ajustement. C’est le hochet que l’on agite en direction des minorités woke. On voit en Espagne où les arènes sont pleines grâce à l’effet Roca Rey qui joue à plein, l’attitude brutale et intolérante du ministre de la culture Urtasun que la tauromachie reste dans l’œil du cyclone lui et ses partisans attendant leur heure. La décision de Mexico a donc son importance pour notre avenir.
Plaza de toros de Valence, Comunidad Valenciana. Troisième corrida de toros de la Feria de Fallas 2025. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Jandilla et El Parralejo (1º et 5º),
• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreja y ovation après une légère pétition.
• ROCA REY, silence après avis et oreille avec une forte pétition de la seconde et bronca à la présidence.
• TOMÁS RUFO, oreille et oreille après avis.
Les banderilleros Sergio Blasco et Fernando Sánchez ont salué au troisième.
Non seulement Roca Rey a rempli le coso de la calle de Jativa pour la seconde fois consécutive mais sa présence a tiré vers le haut la tarde obligeant ses compañeros de cartel à sortir le grand jeu. L’ensemble du bétail disparaitre, le troisième imprésentable, les deux d’El Parralejo (1er et 5ème) les mieux présentés a donné un jeu varié mais souvent décevant: le premier exigeant, le second se dégonflant à la muleta, le troisième noble, le quatrième violent, le cinquième terne, le sixième plus complet.
Ce sont donc les trois toreros qui donnèrent sa dimension à une tarde prenante de bout en bout. On vit en préambule Manzanares dans sa meilleure version, mâtant l’imposant premier et dessinant de belles séries à droite avec cet empaque qui lui est si particulier. Il a tué d’un cañonazo, comme avant… Un ton au dessous face au quatrième.
Roca Rey avait véritablement l’envie de triompher mais bizarrement son premier opposant s’arrêta dès qu’il prit la muleta. Faena de aliño. Au cinquième, il mit les gazs et devant un animal sérieux, débuté par cambiadas données au centre, il concocta un travail lucide, d’abord de loin puis par cercanias en fin de faena, un endroit où il excelle. Les limites du toro l’obligèrent à faire le taff: par circulaires inversées notamment se livrant sans retenue, totalement à la merci des défenses. Une entière d’effet immédiat et une solitaire oreille.
Bien très bien même Tomas Rufo qui ne confond pas rigueur et froideur, clacissicisme et austérité. Il connecta dès sa première apparition avec le public valencien grâce à un début de faena por rodillas très réussi ( 7 muletazos templés au centre) et une porta gayola émouvante au second. Puis il montra son vrai visage: fermeté, temple et vérité dans le sens où le toledano se croise un maximum. C’est en quelque sorte l’inverse du toreo péruvien plus baroque et spectaculaire. Tomas tua d’un estoconazo son premier adversaire et d’une épée tombée le second. Il sort en triomphe : c’est la relève !