
Auteur/autrice : Pierre Vidal Page 171 sur 174

Le premier trophée Christophe Dussau sera remis pour le concours landais des fêtes d’Aire sur l’Adour organisé par le Club Adele Pabon le lundi 17 juin 2024.
Le grand champion aturin marque un peu plus de son empreinte l’histoire de notre sport gascon.
Retrouvez sa carrière dans le livre qui lui est consacré « Christophe Dussau Corps et âmes » 156 pages 200 photos 24×22 couverture rigide Photographies de Cyrille Vidal – Textes de Sylvain Lapique
Un beau cadeau pour la fête des pères
https://www.studiovidal.net/…/livre-christophe-dussau..

Plaza de toros de Las Ventas. 25ª corrida de la Feria de San Isidro. Corrida de la Cultura. Lleno de ‘no hay billetes’.
Toros de Victoriano del Río, 5ème bis de Torrealta
EMILIO DE JUSTO, palmas après avis et silence après avis.
BORJA JIMÉNEZ, oreille et deux vueltas al ruedo après une forte pétition de la seconde et bronca au palco et oreille. Puerta Grande.
ROCA REY, palmas après avis et silence.
Une fois encore le scandale vint du placo d’une injustice crasse avec Borja Jimenez qui avait bien gagné sa deuxième oreille et avec le ganadero dont le toro aurait du faire une vuelta. La veille nous avions vu une pétition majoritaire en faveur de Manuel Escribano sans récompense. Ça commence à faire… L’incompétence comme la suffisance de ces messieurs du palco est insupportable, leur manque d’aficion les disqualifie. Elle ne peut s’expliquer que par un protagonisme puéril qui nuit au spectacle. Il y a en Andalousie des présidents sanctionnés financièrement en cas de manquement au règlement -lors d’un indulto en place portative par exemple. Les présidents ne devraient plus se prévaloir d’une impunité qui les conduit à se comporter de manière partiale, inique ou erratique.
Ceci dit revenons à une corrida qui a permis à Borja Jimenez d’inscrire son nom dans la légende isidril. Il le doit à un grand toro « Dulce » sorti en second, le meilleur d’un lot de Victoriano varié dans son coportement comme dans sa présentation, le quatrième protesté, le cinquième changé pour sa faiblesse par un Torrealta qui fit preuve de classe sans durer. Le sixième manso perdido partit aux planches. Le reste fit preuve de mobilité, manquant de force pour la plupart, partant de loin avec alegria au cheval sans s’employer véritablement, nobles mais manquant souvent de transmission et de continuité par la suite.

Belle entame d’Emilio de Justo par doblones qui préjugeait de grands moments, le toro s’étant employé au capote. Mais il ne dura pas et la faena malgré la volonté du torero Cacereño lassa les tendidos. Il tua d’une demie estocade en place. Par la suite Emilio subit le préjudice du scandale présidentiel et personne ne fit cas de ses bonnes manières face à un toro qui s’éteignit vite mais qui avait ses quartiers de noblesse. Une entière desprendida.

C’était le jour de Borja Jimenez, sa dernière cartouche lui qui avait eu le privilège d’être invité trois fois à la plus grande féria du monde. Le torero d’Espartinas s’est justifié ô combien ! Il eut le geste d’aller trois fois à puerta gayola (avec le sobrero), il toréa superbement au capote, de manière variée: chicuelinas apprêtées, véroniques, de frente por detras participant à tous les quites. Ses deux faenas, la première surtout, furent des modèles d’entrega, de dominio, ornées de beaux détails comme de magnifiques trincherillas, des kirikikis, des changements de mains inattendus et même des naturelles de face données pieds joints. Tout cela est allègre, bien construit, exécuté avec aisance. Il a très bien tué le premier, au second il pincha une premier fois mais posa une entière en se mouillant les doigts qui lui valut cette sortie triomphale tant désirée.

Beaucoup d’iniquité envers Roca Rey de la part d’un certain secteur du public qui le proteste quelque soient les circonstances. Il en est ainsi de tous les numéros uns c’est vrai ; faut-il s’en réjouir ? Le péruvien tomba sur un lot impossible. Personne ne fit cas de son premier passage tant l’amertume des malheurs de Borja dominait l’arène Il fit peut piquer son second, manso perdido, le conduisit avec son autorité habituelle dans une première série prometteuse mais ce n’était qu’illusion : le toro partit aux planches. Il tua ses deux adversaires comme un canon de deux estoconazos.
Ainsi la Puerta Grande de cette San Isidro 2024 n’est plus vierge. Un jeune homme encore assujetti au banquillo il y a peu l’aura franchie en triomphe après bien des difficultés. Tous les espoirs sont donc permis. Belle leçon que celle de Borja !
Pierre Vidal
Le torero mexicain Isaac Fonseca a reçu son congé médical et a quitté l’hôpital, où il est resté hospitalisé pendant quatre jours, à la suite des choquantes blessures subies dimanche dernier dans les arènes de Las Ventas à Madrid. Isaac Fonseca


Morante de la Puebla a annoncé qu’il interrompait la saison indéfiniment mais pas définitivement. C’est ce que son apoderdao, Pedro J. Marques, a fait savoir au journaliste Vicente Zabala de la Serna et qui a été publié par le journal El Mundo. « Il ne répond pas aux antidépresseurs et ces derniers jours nous avons fait toutes sortes de tests sur lui. Ses jambes lui faisaient défaut et il semblait n’avoir aucune force», explique-t-il au média. Morante écourte la saison, mais cette pause est indéfinie mais « pas définitive », comme le souligne Marques.
Pour l’instant, « El de La Puebla del Río » avait des engagements devant lui à Marbella ce samedi, et à la Beneficencia à Madrid dimanche. Plus tard, il s’était déjà engagé dans des ferias comme celles de Burgos, Torrejón de Ardoz, Pampelune ou Santander. L’apoderado lui-même a également déclaré : « Nous sommes vraiment désolés pour tout ce désordre. Nous avons dit aux hommes d’affaires de ne pas nous faire de publicité même si nous avions accepté mais sans envoyer les contrats. L’interruption est sans date, et dépendra de l’état du torero ».

Plaza de toros de Las Ventas. 23ème corrida de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘no hay billetes’. 23 000 spectateurs. Corrida de la Prensa.
Toros de Victorino Martín,
PACO UREÑA, silence après deux avis, vuelta al ruedo après avis et silence après avis.
BORJA JIMÉNEZ, silence après avis, silence et silence.
Le roi, Felipe VI présidait la corrida en compagnie de Francisco Rivera Ordóñez assesseur artistique.
L’incertitude est une des caractéristiques de la corrida en cela elle est radicalement différente des autres spectacles où se répète –plus ou moins bien- une trame écrite. La tauromachie dépend de l’animal et l’animal est imprévisible dans sa nature à moins de lui prêter des sentiments humains comme le fait Walt Disney. Ainsi un grand événement comme cette corrida de la presse animé par des toros au nom consacré et des hommes motivés peut tourner en… eau de boudin comme ce fut le cas hier soir.
Certes les Victorino avaient fières allures armés jusqu’aux dents de poignards étincelants dans le ruedo madrilène. Mais cette carrosserie de luxe masquait un manque de race général et le manque d’appétence de l’ensemble pour les piques comme pour les capes et muletas. Le premier una alimaña, le second d’une noblesse limitée, le troisième sans rompre, le quatrième soso, le cinquième cherchant les planches, le dernier meilleur sous le peto mais vite éteint. Le bilan on le voit n’est pas terrible. Il y a de mauvaises corridas chez Victorino aussi. Je dis mauvais non pas parce qu’elle n’a pas « servie » mais parce qu’elle a manqué de race; défaut rédhibitoire.

Paco Ureña était décidé c’est un des chéris du 7 et de la capitale en général. Il a payé pour cela et on rend lui rend bien la monnaie de ses souffrances ici. Il s’est mis en danger dès l’entrée en matière face à un premier Victorino qui l’attendait immobile décochant ses coups au passage. Il se fit bousculer à plusieurs reprises et arracher les machos. L’engagement ne payant pas il partit chercher l’épée puis le verdugo qu’il mania laborieusement. Son second patapouf sans force ni race ne lui donna aucune opportunité de briller. Le « chevalier à la triste figure » comme dirait Cervantes accueillit le cinquième avec un capote qui donnait espoir. Il conduisit l’animal au centre mais jamais celui-ci ne se livra regardant les planches entre chaque passe. Paco coupa court à ces manières désobligeantes et connut de nouvelles difficultés à l’épée.

Belle opportunité pour Borja Jimenez un jeune homme plein d’ambition que cette corrida de la prensa. Il tomba sur le seul toro de la tarde que l’on puisse « sauver ». Il le fit peu piquer et l’animal se manifesta par des arrancadas violentes qu’il conduisit avec difficultés lors des premières séries ; mais l’affaire ne dura pas, le toro baissa rapidement et Borja le tua d’une entière desprendida. Le suivant avait moins de caste encore que ses prédécesseurs et Borja malgré ses désirs dut écourter. Le dernier donnait de l’espoir mais il fut durement châtié par El Espartaco (le picador), la lidia de Vicente Varela qui s’en suivit fut mal menée, les capotazos se multipliant, le tiers de banderilles escamoté. En conséquence (?) le toro arrêté, ne se livra jamais et Borja ne put s’accorder avec lui. Deux tiers de lame tombée eurent raison de son adversaire. Tout cela sous les sifflets de despedida et jets de coussins inoportuns.
Otro dia sera !
Pierre Vidal