
Auteur/autrice : Pierre Vidal Page 2 sur 134

Le départ inattendu de Morante de la Puebla a laissé désemparés de nombreux aficionados. Plus que de la tristesse et que des regrets bien naturels du Maestro de La Puebla c’est une sorte d’angoisse qui se cachaient derrière la question : que sera l’après Morante ?
Il est vrai que dimanche dernier nous avons atteint un pic que la tauromachie n’avait pas atteint depuis de longues années. Disons pour évoquer un passé récent depuis la bataille (perdue) de Barcelone et l’ultime paseo de José Tomas dans la capitale catalane. Même ferveur, même engouement médiatique, même mobilisation de l’aficion. Dimanche, la célébration d’Antoñete devenait accessoire et le départ de Robleño annexe au sacre du torero cigarrero qui avait annulé ses engagements précédents (Saragosse) pour arriver « à tope » dans le temple de Las Ventas.
Il s’y coupa la coleta de manière inattendue dans la plénitude de sa gloire après une faena d’école où il se fit très peur à la cape. A la muleta il opta pour une rigueur extrême face à un adversaire médiocre, s’engageant avec générosité et temple dans des séries courtes et profondes. Son estocade fut un modèle et le triomphe unanime. Que pouvait-il faire de mieux que d’arrêter là, sur une note si élevée, une aventure qui commençait à devenir dangereuse, minée par ses démons intérieurs ? Toujours lucide dans la vie comme devant le toro, sûr de ces choix -il brinda son ultime toro à Abascal, le chef de Vox de manière ostensible-, assumant ses échecs, José Antonio est un homme décidé qui malgré ses carences psychologiques -ou grâce à elles- y voit clair dans la vie. Il était temps pour lui de mettre un point final à sa carrière avant que les choses ne tournent mal. Il l’a fait et il a bien fait.
Pourquoi Morante ? C’est la question que l’on devra se poser. « Nous avions faim mais nous avions Manolete » disait-t-on au moment de la mort du Cordouan. L’autre Calife « Manolo » El Cordobes ne tenait-il pas son exceptionnelle popularité d’une aspiration à la modernité face à la rigidité du système franquiste dans son ultime version ? Tout ce qui se passe dans l’arène à un sens et peut se rapporter à la société, à son contexte. Pour Morante ce sera peut-être un sentiment crépusculaire d’un monde que nous aimions et qui nous échappe : le monde de la poésie, de la beauté, d’un passé aimé et remplacé désormais par l’univers sans âme de l’Intelligence artificielle, du numérique, de la violence alors que cet homme venu du campo incarnait, dans l’enceinte sanglante, une douceur profondément humaine…
Il y eut un après Joselito, un après Manolete, il y aura un après Morante même si celui-ci, dans sa meilleure version, est venu dans un moment difficile pour l’art de Cuchares et que sa contribution à sa pérennité n’est pas mince. Après le vote des Cortés consolidant de manière très nette (grâce à l’abstention socialiste) l’avenir de la corrida dans son berceau, avec le succès incroyable des retransmissions télévisées (Canal Sur, CMM TV, A Punt, ect.) et les bons résultats d’ensemble aux taquillas on peut voir l’avenir avec un optimisme raisonnable mais attentif. Attentif car nos adversaires n’ont pas désarmé et que la destruction de la tauromachie est un des éléments essentiels de la grande offensive wokiste qui bénéficie de moyens inépuisables.
Il y aura un après Morante car il y a eu cette année des noms nouveaux qui sans atteindre ces sommets nous ont donné du bonheur. Je pense à David de Miranda qui est pour moi la grande révélation de la temporada, à Fortes le profond malagueño, au bouillant Borja Jimenez et côté français à Clemente qui s’ouvre un chemin chez nos voisins. Voici quelques noms, il y en d’autres, plus jeunes encore.
Personne ne remplacera Morante et nous avons eu la chance de l’avoir eu, il nous quitte c’est triste car c’est un peu de nous-même qui s’en va. Ainsi va la vie mais, comme le disent les professionnels « the show must go on».
Pierre Vidal

L’Association Mexico Aztecas y Toros s’est rendue à la féria de Saragosse où elle a pu assister aux cinq dernières corridas de la Féria. Mardi l’Assocoation s’est rendue dans le village de Luesia dans le Haut Aragon pour visiter la ganaderia de Los Maños. Elle a été reçue avec beaucoup de gentillesse par Pepe Marcuellos entourré de toute sa famille. Les membres de l’association ont pu découvrir ainsi les fameux « Santa Coloma » de « Los Maños » qui seront combattus lors de la prochaine temporada. Ce fut une belle fin pour un beau voyage. Le 20ème organkisé par cette Association qui existe depuis 15 ans et qui a organisé 20 déplacements taurins au Mexique, Pérou, Equateur, Colombie, Espagne, Portugal (Açores) et France. Un projet est en train de naître pour continuer l’aventure dès le début de l’année prochaine…


Diffusion ce soir à 23h13 sur France 3 du documentaire réalisé par Benjamin Montel et Antonin Boutinardrouelle, et disponible en streaming sur le site de France Télévision. Avec Andy Younes

Le 14 novembre prochain, à l’occasion des 40 ans de sa mort tragique, les aficionados girondins veulent
rendre un hommage plein d’émotion à José Cubero « YIYO », né à Bordeaux le 16 avril 1964, matador,
figura del toreo, mort à Colmenar Viejo le 30 août 1985, le cœur transpercé par le toro « Burlero ». Le département de la Gironde est un département à l’histoire taurine séculaire. Bordeaux en fut l’un des
centres importants puisque de la fin du 19ème siècle au début du siècle dernier on a pu compter plusieurs arènes, dont certaines ont fonctionné en même temps : les arènes de Caudéran, (boulevard de Caudéran), les arènes franco-espagnoles (entre barrière judaïque et barrière Saint-Médard), les arènes bordelaises (sur l’emplacement de la Cité Administrative), les arènes de la Benatte (29 rue de la Benatte). Le Bouscat a pris la suite de 1921 à 1961.
Floirac a maintenu la tradition de 1987 à 2006. Captieux depuis 1963 et La Brède depuis 1999, en ce 21ème siècle, sont les centres vivants de cette tradition et les rendez-vous incontournables des aficionados Girondins et au-delà. Soyons nombreux le 14 juin à 18h30 pour nous souvenir et rendre l’hommage que les aficionados girondins doivent à l’un de nos enfants qui fut à seulement 20 ans une figura del toreo.
A l’initiative de la Peña Rufo, le vendredi 18 octobre, réception d’Antonio López, tailleur de la maison Fermín, à la Macarena de Nîmes…
A 19h30 à la Macarena, rue Delon Soubeyran à Nîmes.
Réception d’Antonio López Fuentes, successeur du grand sastre Fermín de Madrid, qui confectionne, entre autres, les costumes de lumière.
Il interviendra dans une conférence en complément de l’exposition temporaire d’Or et de Soie présentée au Musée des Cultures Taurines à Nîmes où il enseignera les techniques pointilleuses de la broderie les 18 et 19 à 14h.
Comme à l’accoutumée, la soirée se poursuivra dans le plus pur esprit « Sevillanas » de la Macarena qui vous proposera un service de tapas et boissons…

Florencio Fernández Castillo, ‘Florito’, a fait ses adieux à son poste de mayoral des arènes de Las Ventas après 39 ans à la tête des corrals de la plus importante arène taurine. Né dans les arènes de Talavera de la Reina, où son père travaillait comme concierge, il a été torero dans sa jeunesse sous le surnom de « El Niño de la Plaza », jusqu’à abandonner l’habit de lumière en 1981.
Florito est entré à Madrid comme maire en février 1986, dirigé par l’homme d’affaires Manuel Martínez Flamarique. Une époque où Florito s’est distingué par sa simplicité et son efficacité à la tête des corrals, devenant une institution dans les arènes jusqu’à être décoré en 2012 de la Croix de l’Ordre du 2 mai de la Communauté de Madrid.