
Auteur/autrice : Pierre Vidal Page 97 sur 173
Au cours de la récente soirée qu’il a passée au Club taurin de Paris, Ruben Amon a montré beaucoup plus d’optimisme que ne l’aurait laissé penser le titre de son livre : la fin de la fête. Voici le compte-rendu de cette très intéressante soirée rédigé par Martine Bourand membre très inspirée du CTP.
« Pour sa deuxième soirée de la temporada 2024-2025 le CTP a eu le plaisir de recevoir Rubén Amon pour son essai El fin de la fiesta parue en 2021 en version espagnole et traduit en français en 2022 par Adrien Gérard aux éditions le Diable Vauvert sous le titre : la fin de la fête .
Pour introduire la soirée, Aracelli Guillaume nous présente l’auteur : Rubén Amon, né en 1969 à Madrid est un homme qui a plusieurs cordes à son arc, polyglotte, journaliste politique et géopolitique, spécialiste de l’opéra et de la tauromachie, chroniqueur taurin et même critique taurin à une époque. Il publie ou publia dans El mundo, El Confidential, El Pais et dans des journaux étrangers. Egalement homme de télévision, il dirige entre autres sur Onda Cero l’émission la cultureta.

Les échanges se feront en français sous la conduite de Jean Davoigneau qui ouvre les débats par cette question:
Ce livre a été écrit en 2021, en 2024 l’écririez vous à l’identique ?
Avant toute réponse, Rubén Amon s’amuse du fait que le lieu où se déroule la soirée évoque la clandestinité !
Concernant la question, il se dit bien plus optimiste quant à la corrida et à son avenir qu’en 2021, période très difficile pour le milieu avec la période COVID, où l’interrogation : que faire des toros bravos ? se posait, sachant que les éleveurs n’ont pas bénéficié d’aide du gouvernement ?
Depuis, les choses ont changé, les jeunes reviennent aux arènes, probablement parce qu’ils ont pris conscience que la corrida pouvait disparaître. Jamais autant de jeunes ne sont venus découvrir la corrida. Par ailleurs, deux autres facteurs ont contribué à ramener le public aux arènes : la contre réaction face aux menaces d’interdiction avec un changement de regard de la société plus sensible au fait de réfléchir par elle-même. Les publications des mouvements anti taurins moins nombreuses qu’il y a trois ans, sur les réseaux sociaux, en témoignent. Le second facteur est le phénomène Roca Rey, idole transatlantique, cosmopolite, qui amène beaucoup de monde aux arènes, figure héroïque comme le fût Dominguin, portant des valeurs de courage et de charisme. Aller voir Roca Rey c’est également aller voir des toreros tels que Morante, Pablo Aguado, Gines Marin, toreros d’art ainsi que des toros les plus intéressants de l’histoire de la tauromachie grâce à des éleveurs de plus en plus professionnels.
Pour autant les milieux artistiques espagnols véhiculent toujours des contre vérités à son encontre , pour exemple, le commissaire de l’exposition Goya au Prado qui présenta Goya comme un anti taurin alors qu’il avait à la fois, une passion pour la corrida et de solides amitiés avec des toreros. Son aficion totale transparaît toujours à travers ses dessins expressionnistes. Ou, encore, le ministre de la culture qui exclut la tauromachie et ses représentants de la remise des prix des beaux arts.

Il regrette la position de la gauche espagnole, pour qui la tauromachie représente le passé, une vision de l’ancien régime, opinion défendue par les nationalistes catalans. Ce qui amène à la situation paradoxale, où les aficionados catalans se retrouvent à chanter l’hymne catalan, aux arènes de Céret !
La tauromachie est une expression artistique liée à la Méditerranée, elle est cosmopolite. Les reproches qui lui sont faits, d’être liée à l’ancien régime, pourraient dans ce cas, tout autant s’adresser au Real Madrid avec la période franquiste. Le parti d’extrême droite VOX et Morante qui travaille pour lui, en prenant la défense de la tauromachie, risquent de lui faire du tort. Ainsi la tauromachie se trouve tiraillée entre la gauche et l’extrême droite.
Quel est l’impact du documentaire D’Albert Serra, Tardes de soledad, dont le personnage central est Roca Rey, primé au festival international du film à San Sébastian ?
Rubén Ramon a visionné le film à Madrid avec Roca Rey, lors d’une projection organisée par Serra avec un public averti, en avant première. Il rapporte que Roca Rey s’est senti trahi par rapport à ce que lui, voulait raconter en se livrant à Serra. Mais, grâce aux anti taurins qui ont voulu l’interdire en tant qu’apologie de la tauromachie, le film a rencontré un certain succès, déclenchant le réflexe : « Si les anti sont contre alors le film doit être intéressant ». Le film retient avant tout la violence et le sang, la guerre et, omet la part d’art de la tauromachie dont Serra n’a pas compris la dimension, ce qui explique la disparition d’Aguado du projet qui à l’origine, réunissait les deux toreros. Serra développe, selon lui, une vision de psychopathe de la corrida, l’absence de public visible mais toutefois présent crée une atmosphère oppressante.
Si la tauromachie est un scandale c’est parce qu’elle représente tout ce que craint la société, la mort qu’elle cache, la masculinité, valeur désormais négative, la liturgie dans une société sécularisée qui occulte la dimension religieuse ou même païenne des rites, la hiérarchie, l’héroïsme. Avec comme personnage central, le torero, héros, sur le chemin de la perfection face au héros occasionnel.
La tauromachie doit donc se protéger et pour cela respecter l’eucharistie, la mort et le sang et non pas négocier ses valeurs avec la société. Spectacle exceptionnel, elle doit pour survivre le demeurer.
La tauromachie est-elle conceptuellement discriminante ?
Si la démocratie est le meilleur système politique pour autant la tauromachie n’a rien à faire avec elle, elle fonctionne au mérite et de ce fait admet une hiérarchie.

La France est-elle le miroir de l’Espagne ou a-t-elle une autre vocation ?
La France représente un modèle de résistance dont Simon Casas fut un acteur. Avant, les empresas espagnols étaient en France en territoire de colonisation mais, elle a trouvé son propre chemin pour la défense de la corrida et est devenue un modèle auto suffisant désormais, à la fois, caution morale et modèle de résistance. Modèle de résistance face à la pression, à travers l’organisation de ses spectacles et ses aficionados. Elle offre un schéma à suivre. Il y a de la tauromachie dans le sud, Nîmes, Arles, Béziers, Dax … sans considérations politiques.
Que pense-t-il du torero Morante de la Puebla ?
Rubén Ramon le considère comme le plus grand torero de tous les temps, avis qu’il partage avec les anciens toreros qui ont vu Paco Camino et bien d’autres mais qui n’ont jamais rencontré un torero comme lui. Il rappelle comment à Cordoba, après s’être recueilli sur la tombe de Manolete, le soir dans l’arène, Morante exécute pour la première fois, une manoletina. C’est un torero qui fait le lien entre le passé et le futur, spectacle total, la tauromachie a besoin de lui.
La corrida s’apparente-t-elle à la religion, à la transcendance à un côté mystique ?
Si on vient à la corrida pour Roca Rey, on y reste pour les toreros d’art qui révèlent le mystère. La tauromachie est protégée par l’originalité de l’expérience qu’elle propose : barbarisme ou civilisation totale par la codification de la violence par la dramaturgie et l’esthétisme ? Rite pour faire de la mort un mystère avec une prise de risques totale pour le torero qui lui donne toute sa légitimité à l’opposé de la mort cachée des abattoirs. Il ne faut donc renoncer à rien.
La télévision est-elle une démystification de la corrida par la multiplication des spectacles ?
La télévision est indispensable à la corrida, sans télévision la connexion avec la société ne se fait pas. Du reste, une corrida non télévisée comme celle de Jose Tomas , attire beaucoup de monde aux arènes et autant de téléphones portables qui filment ! Canal plus est un exemple de vulgarisation réussie de la corrida. Malheureusement, la chaîne taurine One toro est dans une situation critique, faute de moyens.
Le mystère n’existe pas à la télévision, mais sans télévision plus de tauromachie.
La corrida, sujet tabou, lors des conversations privées, souffre de l’insuffisance de relais médiatiques. El Pais ne parle plus de toros face à la progression des anti taurins. La tauromachie traîne toujours une mauvaise réputation, alors que la période de l’afeitado a fait place à une exigence d’intégrité du toro. Des rumeurs circulent comme au sujet de Roca Rey pour tuer la crédibilité du spectacle (caleçon blindé, cornes protégées …). Seuls les journaux conservateurs parlent de la corrida, les médias de gauche l’ignorent. Alors que toutes les valeurs peuvent s’y retrouver : de gauche, de droite, le passé, le futur, la religion…
Le mundillo n’est-il pas son premier ennemi ?
Il y a des erreurs de gestion dans certaines arènes même, si beaucoup d’arènes attirent du monde et que de nouvelles s’ouvrent, mais des arènes de première catégorie comme Bilbao sont vides, à la fin du mois d’août depuis l’abandon de l’ancien empresa.
Le nombre de novilladas organisées est insuffisant pour les nombreux élèves des écoles taurines alors qu’elles sont le passage obligé pour devenir torero. Cependant la dernière temporada a révélé des novilleros intéressants. En Amérique règne une tendance lourde à l’érosion de la corrida : au Mexique, en Colombie, au Pérou, en Equateur. Cette situation difficile s’est construite, encore une fois sur un malentendu politique, la corrida comme symbole culturel de l’Espagne colonisatrice face aux nationalismes. Ironie de la situation, en Colombie alors que la violence gangrène le pays que de nombreux hommes sont tués, la cause animaliste fait son chemin !
Que pensez-vous de l’indulto ?
Rubén Ramon y est opposé, sauf circonstances exceptionnelles, il y voit un mécanisme du mundillo pour négocier avec la société.
Il est persuadé que pour défendre la corrida, il faut invoquer l’héroïsme, l’érotisme, le mystère, la mort qui sont ses seules justifications et non pas l’écologie.
Elle est art, inutile, éphémère, gaspillage autrement dit la part maudite qu’elle se doit d’assumer. »
Texte Martine Bourand

La neuvième édition du Trophée Sébastien Castella, organisée par l’association Bellegarde Passions et Traditions, se déroulera le dimanche 30 mars aux arènes Pierre Aubanel de Bellegarde…
La ganadería retenue pour la novillada qui marque le début de saison dans le Sud-Est est une habituée des arènes de la cité gardoise : Roland et Rafael Durand, lauréats du meilleur lot dans le Sud-Est la saison dernière pour l’Union des Clubs Taurins de France en novillada sans picadors.
Pour savoir qui succèdera à Victor, lauréat du Trophée Sébastien Castella 2024, accompagné en triomphe par Julio Norte, rendez-vous le 24 janvier prochain.
A cette date, l’affiche et le cartel complet seront dévoilés.
La novillada clôturera la troisième édition de la Primavera de la Tauromachie, organisée par la ville de Bellegarde, la Coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard et l’Union des Jeunes de Provence et du Languedoc…
(Communiqué)

Prix Jean-Claude MOUCHÈS organisé par la Peña Taurine Mugronnaise
Règlement 2025
Le prix littéraire Jean-Claude MOUCHÈS de la Nouvelle Taurine de Mugron sera décerné à l’occasion de la journée taurine du Lundi de Pâques 21 Avril 2025 à Mugron (40250). Les textes des nouvelles devront être consacrés soit à la Corrida, soit à la Course Landaise, soit à toute autre forme de tauromachie. Le classement des textes reçus sera effectué sans distinction de catégorie.
L’auteur de la meilleure nouvelle recevra le premier prix d’un montant de 500 C.
Il sera attribué un deuxième prix de 200 € et un troisième prix de 100 €.
Une attention particulière sera portée par le jury aux candidats âgés de moins de 16 ans dont les textes
seront signalés par la lettre « J » accompagnée de la date de naissance en haut à gauche de la première
page sous le code. Les meilleurs textes seront publiés dans le recueil édité chaque année par la Peña Taurine Mugronnaise. La lecture du palmarès et la remise des prix se dérouleront le lundi 21 Avril 2025 aux arènes de Mugron, à l’issue de la novillada sans picador du matin ; elles seront suivies du lancement public du recueil.
1/ FORMALITES : Les textes présentés devront être dactylographiés en 6 exemplaires, en interligne 1,5
ou double et ne devront pas excéder dix feuillets Format A4 (recto seulement) soit environ 300 lignes,
police 12. Ils devront être également envoyés sous format numérique (fichier traitement de texte) à
l’adresse-mail de la peña (pena-taurine-mugronnaise@wanadoo.fr). Ces exemplaires seront adressés à la Peña Taurine Mugronnaise.
2/ GENRE : Les textes devront être consacrés à la corrida, à la course landaise ou toute autre forme de
tauromachie au sens large du terme, sans qu’il soit imposé un mode d’expression (poésie exclue). Les
candidats seront libres de choisir entre réalisme ou fiction, humour ou drame etc., en évitant toute
polémique pour ou contre l’une ou l’autre forme de tauromachie. Rappel : La nouvelle est définie comme un récit bref dont l’intrigue est simple sur une durée brève. Elle se conclut sur une fin surprenante et rapide, la chute.
3/ NOMBRE : Chaque candidat pourra envoyer une ou deux nouvelles dans chacune des catégories.
4/ ANONYMAT : Les nouvelles ne doivent pas être signées ni comporter de signe distinctif. Chaque candidat enverra en même temps que son ou ses écrits une enveloppe fermée contenant un document avec ses nom, prénom, adresse et le titre de la nouvelle et si possible, une adresse e-mail. Sur l’enveloppe sera seulement noté une suscription comportant 3 lettres et 3 chiffres. Cette suscription devra être reportée en tête de chaque nouvelle en haut et à gauche de la première page. Ceci permettra de reconnaître l’auteur au moment du dépouillement. Pas d’illustrations.
5/ DELAIS : Les nouvelles devront parvenir à Monsieur le Président de la Peña Taurine Mugronnaise – 2 Place de La Laïcité – 40250 Mugron avant le Mercredi 15 Janvier 2025.
6/ JURY : Le jury est constitué de personnalités reconnues (écrivains, éditeurs, anciens toreros,
journalistes…).
7/ DROITS D’INSCRIPTION : Inscription gratuite. Chaque envoi devra cependant être accompagné d’une
enveloppe timbrée à l’adresse du candidat (s’il n’a pas d’adresse e-mail.)
IMPORTANT.
Toute nouvelle soumise au jury ne pourra concourir pour un autre prix littéraire de même nature. Ne seront pas retenues les nouvelles arrivées après la date fixée ou portant le nom de l’auteur, au texte trop long ou non accompagnées de l’enveloppe timbrée ou de l’adresse informatique.
Peña Taurine Mugronnaise – 2 Place de La Laïcité – 40250 MUGRON
Tél 05.58.97.74.45 – E-mail: pena-taurine-mugronnaise@wanadoo.fr – Facebook: Peña-Taurine-Mugronnaise

La corrida de Fraile n’étant plus disponible c’est vers une corrida de Saltillo que les Cérétans se sont tournés. Avec une féria qui se déroulera ainsi:
– S 12/07. Corrida de toros. Toros de Saltillo.
– D 13/07. Novillada matinal. Novillos de Hnos Quintas.
– D 13/07. Corrida de toros. Toros de Sobral.

D 19/01. Juan Pablo Sánchez, Borja Jiménez et Luis David Adame (José Garfias)
– D 26/01. Fermín Rivera, Alejandro Talavante et Leo Valadez (Fernando de la Mora)
– D 02/02. Guillermo Hermoso de Mendoza, Diego San Román et Isaac Fonseca (La Estancia)
– L 03/02. Joselito Adame, Roca Rey et Arturo Gilio (Xajay)
– X 05/02. Enrique Ponce (despedida), Diego Silveti et Alejandro Adame, que confirma alternativa (Los Encinos)
– V 07/02. Novillada. Mano a mano. Emiliano Osornio et Bruno Aloi (Carranco)
– D 23/02. Andy Cartagena, José Mauricio et Calita (Las Huertas)
– D 02/03. Angelino de Arriaga, Jesús Enrique Colombo, que confirmera l’alternative et Juan Pedro Llaguno (Rancho Seco)
– D 09/03. Stefanía Uribe, Paola San Román et Rocío Romero (Marrón y Campo Hermoso)
A noter: la despedida définitive de Ponce. La présence de Rica Rey, de Talavante et de Borja Jimenez qui se fait un nom en Amérique. La confirmation de Colombo. Les trois frères Adame seront de la fête Alejandro, Luis David et Joselito. Et pour finir une corrida entièrement féminine avec la cordobesa Rocio Romero.