Catégorie : toro

Saragosse: oreille pour El Cid

Photo Ph Gil Mir

Plaza de toros de La Misericordia, Zaragoza. Sixième de la Feria del Pilar 2024. 1/2 entrée. Corrida conscours

Toros de Concha y Sierra, Juan Luis Fraile, Galache, Peñajara, La Palmosilla  Salvador Gavira García,

Photo Ph. Gil Mir

ANTONIO FERRERA, vuelta al ruedo et silence après deux avis.

Photo Gil Mir

MANUEL JESÚS ‘EL CID’, silence et oreille.

Photo Gil Mir

MORENITO DE ARANDA, silence et vuelta al ruedo.

Angel Otero et  Manuel de los Reyes ont salué au 4ème.

Azulito n°9 né le 11/19, negro bragado de capa y de 474 kg de La Palmosilla a été déclaré meilleur toro.

On a vu dans cette corrida concours de bonnes choses, des détails intéressants, de beaux toros, mais rien de ce qui fait l’exceptionnel d’une corrida concours. la presse semble indiquer que le toro de La Palmosilla serait désigné vainqueur (peut-être parce que El Cid lui a coupé une oreille) mais pour moi, le prix est dieserto.

Le premier est un magnifique Concha y Sierra, sans doute un des derniers nés chez Jean-Luc Couturier. Ferrera le fait charger de loin à la pique, conformément à ses habitudes, et le toro impacte avec violence à 3 reprises, même s’il hésite à la 3 ème puis recule devant les capes. Ferera le prend en naturelles et déclenche la musique à la 3 ème série. Il enchaine sur des derechazos avant une estocade trasera et pulmonaire foudroyante. La pétition n’est pas suivie par la présidence : vuelta.

En 2 sort un Juan Luis Fraile à la place du Pablo Mayoral prévu. les piques sont « regular », le picador ne se croisant pas assez pour déclencher la charge. A la faena, le toro n’humilie pas et derrote, obligeant El Cid à abréger : à l’estocade mete y saca et demie épée atravesada plus descabello.

Le 3 est un Galache fort beau également, qui sera malheureusement changé pour faiblesse. Le 3 Bis de Salvador Garida est protesté pour ses cornes escobillées, mais maintenu en piste. Très léger, (les poids annoncés sur le programme ne correspondent pas à ceux affichés en piste) il ne prendra que 2 piques et ses 2 premières séries seront encourageantes au point de déclencher la musique. Morenito de Aranda devra ensuite le toréer aux planches où il se réfugie et le tuer dans cette querencia.

Le 4 de Penajara est accueilli par Ferrera en véroniques nerveuses. Entre les piques, une vuelta de campana et 2 plantages de cornes dans le sable qui laisseront des traces: aux 2 premières séries de derechazos, le toro chutera. Ferrera abrège et prend l’épée pour trois pinchazos et une 1/2 épée.

Le 5 de La Palmosilla Chute sur la pique et encore en sortie mais charge avec un impact très fort poussant le cheval aux planches à la seconde rencontre. Mais il lui reste assez de jus pour une bonne faena en séries liées, surtout à droite en musique et avec les naturelles du Cid retrouvées par instants. L’épée est bonne, la pétition majoritaire et l’oreille accordée: El Cid est prêt pour son retour à Séville!

Le 6 est un Gavira qui ne veut pas voir Morenito de Aranda venu se mettre à genoux au tiers. Il devra reprendre la suerte au long des barrières une fois que le toro aura fait quelques tours du ruedo. Suivront 4 picotazos chargés de loin mais sans que le toro ne pousse. A la faena, la musique joue encore après deux séries liées à droite. L’épée sera entière et foudroyante mais faute de pétition suffisante, Morenito se contentera d’une vuelta.

JY Blouin

Veni, Vidi , destitutione de la Ganaderia de Zalduendo à Logroño, Daniel Luque coupe une oreille

Daniel Luque lors du tour de piste

Président.  : Manuel Gonzalez
Miguel Angel Perera : Silence et Silence
Daniel Luque : Une oreille et Salut
Borja Jimenez  :Silence et Silence
Cavalerie :Douze rencontres
Public : 1/3 d’arène

On ne garde pas un souvenir marquant des toros de la ganaderia de Zalduendo lors de cette première corrida à Logroño. Le lot est homogène en présentation. L’attitude générale de la noblesse met en évidence à la fois des signes de faiblesse et une absence de bravoure.. Seul le vin de la rioja donne de l’ivresse lors de cette course. Les toros ont tous quatre ans et les sobreros cinq ans.

Miguel Angel Perera et son premier toro

Le toro garde la gueule fermée tout au long de la lidia . Le maestro exécute une belle faena à la cape. Elle va à mas. Le public demande le changement du toro après la pique.Le public chante lors du tercio de banderille. Miguel Angel Perera brinde son toro au public. Il réalise un magnifique travail à mi-hauteur lors de sa faena.  » Aguero » retenti rapidement. L’enthousiasme du public pour l’œuvre du maestro ne cesse de grandir tout au long de la faena. L’épée fait perdre l’éventuel trophée.

Naturelle de Miguel Angel Perera sur son premier toro

Le second toro est faible voir decaste. La musique donne de l’émotion que la faena n’exprime pas. L’expression du visage de Miguel Angel Perera trahit une profonde désillusion. Sa détermination et ses compétences semblent dérisoire face à ce toro qui ne permet pas de transmettre d’émotion. Sans un engagement exceptionnel, il met une belle épée.

Daniel Luque dans ces oeuvres

Daniel Luque n’est pas inspiré à la cape sur son premier toro qui a une charge courte sur la gauche .Comme sur le précédent le public siffle après la pique. L’inspiration du maestro avec sa tauromachie appliqué s’exprime dès le début de la faena sur des derechazos. Sur la gauche, il se fait accrocher. Avec de l’alégria, il exécute toute une série de trincheras et de trincherillas. Il finit par ses luquesina . Dans un silence de cathédrale, il exécute une épée engagée et bien placée. Les panuelos sont majoritaires et le président n’hésite pas à donner la première oreille, mais résiste à la pétition pour la seconde.

Le second toro est très bien présente. Daniel Luque s’investit davantage dans ce premier tiers. Il débute sa faena par des naturelles. Le reste de la faena n’exprime pas grand-chose. Seul le morceau « Lalo Moreno » fait réagir le public. Dans le calme solennel du moment, la première tentative à l’épée est un pinchazo. La seconde tentative, le bruit enivrant du palo fait écho de manière éclatante à travers l’arène.

Quite de Borja Jimenez sur le premier toro de Daniel Luque

Borja Jimenez
Celui qui se présente dans cette arène tête découverte lors du paseo, commence avec un premier toro avec des séries à la cape très appuyé. Le toro plante non pas un essai derrière la ligne mais les cornes qui lui faire une impressionnante vuelta de campana. Le toro va pas se remettre de ce mouvement. Il va garder la bouche ouverte tout au long de la lidia . Lors de la faena , le torero est soutenu par quelques applaudissement .L’épreuve du fer est l’image de faena insignifiante.

Vuelta de campana sur le premier toro de Borja Jimenez


Alors que l’orage se déchaîne dehors, le trapio et le comportement du dernier toro est à l’identique de ces prédécesseurs. Borja Jimenez ne fait pas les mêmes erreurs que sur le précédent. A la cape et à la muleta, ses faenas sont propres et appliquées. Aucune émotion ne se transmet au public qui pense plus à faire la fête en ville et sa première nuit de fête. Une demi-épée et le descabello. Les trois toreros déçus sont applaudis lors de leur sortie.

Nicolas C

Toros Y Salsa ( les photos des toros de la Ganaderia Jandilla)

Dernière corrida de la temporada dacquoise. On peut s’attendre à une superbe confrontation entre Sébastien Castella et Daniel Luque.La Ganaderia Jandilla déjà présente l’an dernier à Dax est de retour.

Lien vers les autres élevages de Toros Y Salsa Dax 2024

et la corrida portugaise

Texte et photos de Nicolas Couffignal

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Dax, Toros Y Salsa 2024 : toros de la Ganaderia de Margé

Poursuite de la visite des toros prévus pour le week-end de Toros Y Salsa 2024 à Dax.
Toros de la Ganaderia de Margé, avec une présentation à couper le souffle. Ils seront combattus par Manuel Escribano, Esaü Fernandez que l’on a à Pentecôtes à Vic- Fezensac et El Rafi qui a triomphé dans cette même arène l’an dernier.

Texte et photos de Nicolas Couffignal

Toros Y Salsa Dax 2024 les toros

Les toros des trois corridas ont débarqués dans les corrals des arènes de Dax

Nous commençons la visite par la corrida portugaise du Samedi 7 Septembre à 11H

La corrida portugaise est l’un des événements taurins de seconde parti de la temporada dacquoise avec une corrida portugaise.

Déroulement d’une corrida portugaise pour celles et ceux qui n’en ont jamais vu
Le paseo se déroule avec le défilé des cortesias, des cavaliers avec leur cuadrilla. Il se finit par les forcados.
Il y a trois tercio comme dans une corrida.
Le premier tiers avec les farpas pour tester la bravoure. Le cavalier peut utiliser trois farpas.
le second tiers est celui des banderilles. Le cavalier commence avec des banderilles longues puis des plus petites jusqu’a la rose qui est très courte.
Le dernier tiers est la Pega . C’est le moment le plus attendu avec les forcados avec  » La Paga ». Ils sont huit en file indienne et déclenchent la charge du toro. Le cinquième (Rabejador) lui tient la queue du toro

A EMILIO DE JUSTO TOUS LES PRIX DE LA FERIA DE HUESCA

Béziers, les Santiago Domecq pour le 16 août

Béziers Le magnifique lot de toros de Santiago Domecq pour la corrida du vendredi 16 août pour Alejandro Talavante, Daniel Luque et Borja Jimenez.

DE « PREGONERO » A « ALMIRANTE », LA GRACE D’UN TORO.

« Almirante » rejoint les corrals d’Azpeitia. Photo Gil Mir

Le 9 mai 1986 au cours de la corrida concours annuelle de Jerez de la Frontera le toro PREGONERO de la ganaderia de CEBADA GAGO fut gracié. j’ai assisté à cet événement extraordinaire en compagnie du fondateur de CORRIDA SI, mon ami Pierre VIDAL, qui pourra témoigner. Une plaque a été scellée à l’extérieur des arènes pour commémorer cette grâce, à l’époque pendant laquelle la grâce des toros était prohibée en Espagne, sauf précisément à la corrida concours de ganaderias de Jerez qui avait lieu une fois par an au printemps.
La grâce précédente avait été celle d’un toro de Domecq en 1955 et il n’y a plus jamais eu de grâce à Jerez depuis celle de PREGONERO. Sur la plaque on peut lire : « Toro brave et noble au cours des trois tiers de la lidia, gracié à la demande du public, lidié par le Diestro Juan Antonio Ruiz ESPARTACO auquel la présidence accorda deux oreilles symboliques ».
Mes souvenirs : « PREGONERO » prit une première pique placé à distance réglementaire du cheval du picador. Poussant fort en mettant les reins il fut sorti du cheval pour être placé à mi-distance et il chargea alors à nouveau sans sollicitation et sans retenue ne quittant le cheval qu’à l’appel de la cape..
Après ce quite il fut placé au centre de l’arène pour une troisième pique. Les arènes de Jerez ont un ruedo parmi les plus grands d’Espagne. Et là, moment inoubliable, PREGONERO gratta deux fois le sol de sa patte droite, signe de mansuétude, ce qui provoqua un « ah » de déception du public. Oui mais immédiatement après ce grattage PREGONERO s’élança pour prendre une troisième pique, toujours aussi engagée. Et le « ah » de déception se transforma en une clameur et des vivas pour l’éternité. La suite fut celle d’un tercio de banderilles brillant et d’une faena courte comme savait le faire ESPARTACO, dans son style à la fois dominateur et animateur. ESPARTACO était le seul torero que j’ai connu capable de varier complétement son style en fonction de l’arène où il toréait. A genoux à Pampelune, sérieux à Madrid,
esthétique à Séville, il sut comprendre que ce ne serait pas lui la vedette du combat et abrégea donc rapidement son travail de mise en valeur du toro. Mais là n’est pas le sujet.
Le sujet est qu’il y eut dans les tertulias qui suivirent la corrida une polémique pour savoir si ce toro aurait dû être gracié alors qu’il avait gratté le sol avant de s’élancer prendre sa troisième pique, à plus de 20 mètres du cheval. Ceci explique peut-être que sur la plaque commémorative il est précisé que la grâce
fut accordée «  à la demande du public », comme si la Présidence s’était désolidarisée de cette grâce.
Avec l’ami Pierre nous rentrons maintenant de la feria d’Azpeitia et avons donc assisté à la grâce d’ALMIRANTE, toro de Murteira Grave, un vrai toro de 520 Kg, bien présenté et bien encorné, un beau toro de quatre ans et demi, véritable cocktail de luxe des sangs JP Domecq, Jandilla, Carlos Nuñez,
Mais quel changement !
Une mono pique précédant un tercio de banderilles sensationnel de COLOMBO et une faena vibrante d’une centaine de passes, « ALMIRANTE » tournant et retournant inlassablement autour du torero, chargeant la tête basse avec une noblesse permanente, ce qui lui attira la grandissante sympathie du public, la nôtre comprise, puis celle de la Présidence qui ne se fit pas prier outre mesure pour accorder la
grâce à ce toro portugais combattu ( ? ) par un Vénézuélien. Quelle différence en une quarantaine d’années !
Plus de tercio de pique. Zéro tercio de pique, mais une faena n’en finissant pas. Et pourtant ’enthousiasme du public et le nôtre fut la même car la taureaumachie évolue sans cesse. Faut-il le regretter ? Certainement pas, car elle évolue en parallèle avec la société, et nous-mêmes avons changé en quarante ans….
Supporterions nous aujourd’hui de voir les chevaux des picadors se faire embrocher et mourir éventrés en piste, recouverts d’une simple bâche ? A « l’invention du peto » les puristes dirent que la corrida était rentrée en décadence., et puis à « l’innovation de la taureaumachie immobile », par Juan Belmonte, dit-on, les mêmes puristes dirent que seul comptait un grand coup d’épée dans la croix, que le travail avec la muleta avait pour objet de préparer le toro à la mort, et non de faire des jolies passes. Regrette-t-on les progrès de la pharmacopée et de la chirurgie qui permettent aux toreros de prendre des risques, impensables dans le passé ?
Les toros de maintenant ont évolué également, à force de croisements ils sont moins forts, moins sauvages sans doute que ceux du début de la taureaumachie dans des arènes. Mais ils sont en tout cas « mieux présentés » que ceux des années 40 à 70 qui furent combattus par les figuras de l’époque aux noms illustres, de Manolete à Bienvenida en passant par El Cordobes, Ordoñez et bien d’autres. Il suffit de regarder les vidéos de leurs exploits pour s’en rendre compte. Et pourtant les aficionados les ont consacrés. Bien souvent ils ne supportent plus qu’une seule pique mais ils permettent aux matadors d’exprimer au mieux leur art. Ce qui compte c’est que de Jerez 1986 à Azpeitia 2024 l’enthousiasme du public reste le même pour demander et obtenir la grâce d’un toro.
« Panta rhei » écrivait le père de la philosophie Héraclite. Tout s’écoule, rien n’est immuable écrivait-il.
Ce qui compte c’est la vérité et l’émotion, à chaque époque les siennes. Et si « PREGONERO » reste gravé dans notre mémoire comme le dernier toro gracié « à l’ancienne », « ALMIRANTE » le restera sans doute comme un vrai toro gracié « à la moderne ».

EXIR.

PS : Une regret cependant : que la mono pique prive le spectateur des passes de cape, parfois sublimes car à toro ralenti, des matadors rivalisant aux quites après chaque pique. Autre regret : Que l’on dise que tel ou tel matador a gracié le toro. C’est le Président qui gracie à la demande du public, ce n’est pas le torero. Et pourquoi aller chercher une queue et des oreilles d’un autre toro tué pour les donner au torero ? Une vuelta fleurie avec le mayoral

« Pregonero » de Cebada Gago gracié en 1986 à Jerez de la Frontera; lidié par JA Espartaco (Azulejo posé sur les arènes de Jerez).

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