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Des toros violents pour des matadors déterminés à Las Ventas

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. 22ème de la Feria de San Isidro 2025. 17.219 spectateurs. 

Toros de José Escolar,

• ESAÚ FERNÁNDEZ, silence et pitos

• GÓMEZ DEL PILAR, palmas après avis et oreille après avis. 

• MIGUEL DE PABLO, silence et silence

Ce soir, corrida de la célèbre Ganadería José Escolar Gil. Les toreros Esau Fernández et Gómez del Pilar affrontent ces redoutables combattants, aux côtés du torero de Colmenar Viejo, Miguel de Pablo. C’est une belle opportunité pour lui de démontrer son talent face à ces adversaires exigeants.

President D. Iñaki Sanjuán Rodríguez ASESOR: D. José Cabezas Porras ‘Joselito Calderón’

Esaus Fernandez

Le toro embiste avec une charge courte, distrait, son comportement sort du type attendu. La faena se déroule sur le passage, il est dominé sur les derechazos, mais les naturelles offrent une meilleure qualité. Le public applaudit. Une demi-épée bien placée.

Sur son second toro, c’est une puerta gayola. Plus encasté, il offre trois charges au cheval, seule la seconde pousse dans le peto. Il commence plein centre du ruedo. De la domination et de la profondeur dans les derechazos, les naturelles reflètent cette intensité. Le torero reçoit des applaudissements chaleureux, quelques manolitinas saluées par le public, et une très belle épée pour conclure,avant de finir avec le descabello.

Gomez Del Pilar

Le toro est applaudi par le public, il est dans le type. Le torero transmet à la cape, les derechazos ont de la profondeur, le toqué est fort et la charge courte. Les naturelles sont plus compliquées, mais le public répond avec des applaudissements. Pinchazo.

Gómez del Pilar accueille le toro par quelques véroniques. Au cheval, le toro semble plus intéressé par le public. Le public applaudit la mise en suerte pour la seconde rencontre du matador. Une série de doblones avec domination, il trébuche sans que le toro ne charge. La série de derechazos est saluée par le public, il ne se laisse pas dominer. À gauche, c’est plus difficile, mais il garde bien la distance. Le public réagit par la voix et applaudit la prestation du torero. Une épée entière et efficace pour conclure. Le panuelo blanc du palco est agité.

Miguel De Pablo

Le torero accueille avec domination à la cape. Le public réagit violemment au tercio de pique, le toro donne des coups de tête plus qu’il ne pousse dans le cheval. La cuadrilla peine à le fixer aux banderilles. Le torero provoque une vuelta de campana dès les premières séries à la muleta. Il débute par des naturelles, garde bien la distance sur les derechazos, cherchant à créer de l’émotion. Première tentative à l’épée manquée, la seconde bien placée.

Le dernier toro est applaudi à sa sortie du toril. Quelques séries à la cape. Le tendido réagit au puyazo du picador. Il commence par des naturelles sous les encouragements du public. Il se fait prendre la muleta, les derechazos sont compliqués. Miguel de Pablo se fait prendre par le toro, mais revient sous les applaudissements. Une demi-épée après un bel engagement. Gómez del Pilar est prêt à intervenir. Une seconde épée entière. Le premier avis tombe.

Victor Hernández et David Galván sauvent une tarde décevante à Las Ventas

Diego Urdiales Silence / Silence

David Galvan Avis et Vuelta / Vuelta

Victor Hernandez : Oreille / Silence et avis

Une faible corrida d’El Pilar à oublier au plus vite. 5e et 6e renvoyés aux corrals. 1er et 3e rongés par un instinct défensif de mauvais aloi.


Les Urdiales sont restées dignes et inédites face à un 1er qui n’avait pas une passe, et un 4e qui n’en avait guère plus.


Grande clairvoyance de Galván qui démarre le 2e tout en douceur pour amener le toro à se livrer pour lier une faena élégante. Le manque de transmission du toro fera que la forte pétition ne soit pas suffisante et qu’il se contente d’un tour d’honneur.

Le 5e bis de Castillejo de Huebra ne fait pas montre de bonne volonté à la muleta. Galvan s’applique à lui arracher les passes. Pétition minoritaire et nouvelle vuelta al ruedo


Face aux mauvaises manières du 3e, lier deux passes pertinentes de la jauge. Un pari réussi par Hernández avec en particulier des naturelles exposées de grande valeur, au sens français et espagnol (courage) du mot. Une oreille. Avec le 6e bis de Villamarta, pas grand choix à se rappeler malgré l’envie du torero ; le froid avait saisi l’arène et ses spectateurs

Michel NAUDY

Le point de vue de Charles Figini

Tous les lots de toros présentés à Las Ventas sont minutieusement sélectionnés par chaque Ganaderia. Moises FRAILE grand ganadero depuis plus de quarante ans a su avec science et patience fabriquer à partir d’une encaste DOMECQ un toro à la fois spectaculaire et avec une vraie force d’âme. A juste titre il fait partie des élevages toujours choisis par les grandes arènes. Pourtant deux de ces six exemplaires durent être changés le Cinquième pour un défaut de vision évident remplacé par un toro de Castillo de Huebra (même poids et même trapio) et le sixième pour faiblesse par un toro de la ganaderia de Villamarta.

Diego Urdiales : Accueillit Burreñito  avec circonspection, le toro c’est vrai se montra vite très distrait et sans force ni violence à la pique. Le comportement de l’adversaire se détériorant très vite Diego n’insista pas. Peut-on dire qu’il laissa tomber ?  Au moins il abrégea : Un pinchazo, une estocade et un descabello plus tard il était temps de laisser place aux jeunes !

A son deuxième adversaire Burriño un colorado de cinq ans Diego n’eut point à s’employer davantage, un toro sans la plus petite trace de noblesse, tardo , puis presque totalement arrêté plus quelques rafales de vent lui donnèrent toutes les raisons d’arrêter là un combat jamais commencé.

David Galvan :Son premier adversaire de 4 ans et 575 Kg était magnifiquement présenté, il le reçut avec une série de véroniques templées  et parfaitement rythmées. Le toro humiliait et  manifestait une vraie bravoure. On retiendra deux séries de naturelles aussi verticales qu’émouvantes. Il manifesta tout le long de sa faena une science approfondie du toro. Il sut profiter de sa relative faiblesse dans les derniers moments pour faire valoir une tauromachie de douceur et de proximité avec l’animal.La mise à mort fut exécutée dans les règles et le toro tarda un peu à mourir (un deuxième avis sonna). Une faena complète appréciée par le public exigeant de Madrid mais pas par la présidence qui ne lui accorda pas l’oreille.

David GALVAN vit arriver un cinquième qui, lui, ne voyait pas ou trop peu et qui fut immédiatement changé pour un  sobrero de « Castillo de Huebra »  de presque six ans mais avec toutes les qualités du toro noble, il humiliait, « mettait la tête » et le maestro sut en profiter, mais pas très longtemps car Sembrador se décomposa assez vite. Malgré tout David Galvan sut le garder et provoquer la « embestida » du bicho , il sut le toréer de près en fin de faena et donna une estocade en place et efficace qui a conquis le public…Mais pas la présidence. Une vuelta tristounette s’en suivit.

Victor Hernandez : Devant ses deux adversaires s’est montré digne de sa jeune réputation. Certes son premier adversaire le désarma à la sortie de la pique, certes, son second (un sobrero de Villamarta )lui causa pas mal de tracas , mais l’entrega du jeune homme, en même temps que sa technique sut conquérir le cœur des madrilènes. A son premier il opposa une tauromachie profonde et sincère par naturelles absolument pures et sans affèteries. La présidence voulut bien reconnaitre ses mérites et lui accorda une oreille largement plébiscitée par le public. A son second l’échec à la mort lui coutât cette fameuse « puerta grande ». Ne doutons pas du bel avenir de ce jeune homme.

Ch FIGINI

Alejandro Talavante, le maître de la main gauche à Las Ventas où Clemente confirme

President : José Maria Fernandez

Cavalerie : Equigarce S.L onze rencontres

Public : lleno

Metéo :couvert avec du vent

Alejnadro Talavante :Silence / Deux oreilles

Juan Ortega : Silence et avis / Silence et avis

Clemente :Salut et avis / Silence et avis

Le lot provient du fer de Victoriano Del Río, tandis que les deux derniers toros sont issus du second fer de Victoriano de Cortés. L’ensemble est bien présenté et homogène, offrant une belle allure dans l’arène.

Seul le quatrième toro se distingue par son caste, exprimant davantage de caractère et de combativité. Le reste du lot, en revanche, peine à démontrer une véritable bravoure, laissant une impression violence et un manque de race. laissant une impression plus discrète sur le ruedo .

Alejandro Talavante

Le matador débute avec des véroniques ou la douceur s’exprime. Le toro avec plus de noblesse que son prédécesseur . Alejandro Talavante s’illustre par un joli quite, précis et inspiré suite à la première rencontre. Lors de la seconde charge, l’animal se montre plus franc, mais sans véritable poussée. La cérémonie s’achève avec Clemente, qui remet la muleta au matador. Ce dernier exécute quelques muletazos, cherchant à donner du rythme à la faena.Cependant, le toro manque de force, autant sur les naturelles que sur les derechazos. Face à cette faiblesse, le matador décide d’écourter l’affrontement pour se saisir de l’épée. Le coup est porté, mais l’épée tombe contraire et caida. L’émotion reste palpable dans les gradins.

Le toro se révèle plus complexe à gauche qu’à droite sous la cape d’Alejandro Talavante. La rencontre au cheval manque de bravoure, ne laissant qu’un souvenir insignifiant.

Les premiers muletazos sont exécutés avec du temple, tandis que les derechazos, portés par une poignée franche, marquent la faena. L’émotion traverse l’arène, touchant le public. Les naturelles, profondes et pleines de finesse, sont chaleureusement applaudies. Les “Olé” résonnent à chaque passe, accompagnant la domination du matador. Dans ces derechazos maîtrisés, le toro se rompt, se laisse entraîner par la muleta, complètement absorbé. Ce toro inspire le matador, qui semble détenu dans son art, habité par l’instant. L’épée est engagée et bien placée. Les tendidos s’illuminent sous une pluie de pañuelos, saluant la prestation.

Juan Ortega

Ce toro affiche le même comportement que le second. Juan Ortega l’accueille avec quelques véroniques élégantes. Après la pique, l’andalou exécute un quite apprécié par le public madrilène, suivant deux charges au cheval. Talavante répond immédiatement à ce quite, poursuivant l’échange artistique.

Les passes par le haut s’enchaînent avec douceur. Sur la gauche, Juan Ortega veut d’abord exécuter un muletazo bas, mais ajuste son geste avec un trincherazo plus court. La première série est empreinte de temple, déclenchant une belle réaction du public. Le matador trouve le bon rythme et parvient à dominer le toro, malgré quelques difficultés sur les premières naturelles.Les applaudissements résonnent avec force. Une légère présence du vent accompagne la faena, mais sans gêner le travail du matador. Lors de l’estocade, un pinchazo sur un recibir marque la première tentative. La seconde, bien placée, s’avère efficace, concluant le combat avec maîtrise.

Ce toro, issu du second fer de Victoriano del Cortés, montre un comportement plus harmonieux. Sa première charge est franche, mais la seconde manque d’engagement. Clemente exécute un quite correct avant que le matador ne change de terrain pour débuter la faena. L’animal, la langue ouverte, donne des coups de tête en entrant dans la muleta, rendant les naturelles et derechazos moins abouties. Face à cette difficulté, le matador écourte la faena et saisit l’épée. En suerte contraire, il pinche à sa première tentative, et les suivantes ne sont guère plus convaincantes. Finalement, il conclut par deux descabellos pour achever le combat.

Clemente

Clemente s’apprête à affronter son premier toro, sous les regards attentifs de sa famille, de ses amis et des aficionados français. Ce moment crucial, empreint d’émotion, confirme son engagement et sa volonté de briller face à cette confirmation d’alternative qui l’attend. . Quelques véroniques élégantes ouvrent la faena. Puis, un coup de tête brutal du toro interrompt l’instant. La cérémonie de confirmation se déroule sous les yeux attentifs d’Alejandro Talavante et Juan Ortega, témoins de l’événement.

Le public applaudit, tandis que le matador, concentré, enchaîne les passes avec des redondas précises. Du temple jusque dans le regard du torero, la maîtrise s’affirme. Les premiers naturelles se déploient vers le tendido sept, propres malgré les assauts du toro. Les applaudissements se poursuivent, saluant les derechazos impeccables. Soudain, une grosse voltereta de Clemente ! Le piton accroche la chaquetilla du matador, l’instant est suspendu. La première épée tombe, basse et contraire. Une seconde est nécessaire pour conclure le combat. L’émotion demeure.

Ce sixième toro, lui aussi issu du second fer, entre en piste sous le regard attentif du public. Clemente exécute quelques passes, cherchant à poser la faena. À la rencontre avec le cheval, la première charge manque de franchise, tandis que la cuadrilla peine à faire preuve de rigueur. L’animal, manso, finit par se diriger vers le cheval de réserve.

Les premiers muletazos sont portés avec domination et détermination, en plein centre. Les premières derechazos suscitent des applaudissements d’encouragement. Les naturelles, appliquées et pleines de prudence, démontrent la technique du matador, mais l’ensemble peine à provoquer une véritable émotion. Malgré plusieurs tentatives pour faire passer le toro, l’inspiration ne semble pas au rendez-vous.

L’épée est engagée, une demie dans le morillo. La prestation de Clemente, bien que privée de trophée, ne passe pas inaperçue aux yeux des spectateurs.

Resena Nicolas Couffignal « vu à la télévision »

Le point de vue de Michel Naudy

Une corrida décevante de Victoriano del Rio sauvée par le 4e qui eu physiquement suffisamment de fond pour supporter la faena. Un manque de race généralisée qui s’est traduit de différentes façons
Clemente a été très bien avec le toro de la confirmation qui est sorti tête haute et a rapidement accusé une difficulté à humilier. Clemente en a pris rapidement la mesure déclenchant le soutien du public. La difficulté à humilier s’est manifestée par deux avertissements à gauche et à droite par des arrêts en cours de charge pour regarder le torero. Ce que Clemente a aguanté sans sourciller. Le danger était bien présent et l’accrochage spectaculaire arriva, le torero restant suspendu par la chaquetilla sur la corne. On pouvait s’attendre à une oreille, espoir évanoui après deux estocades très basses.
Le premier de Talavante paraissait piqué avant d’aller au cheval. Dès le début de faena on s’attendait à ce qu’il se couche… inutile d’épiloguer
Ortega fait parler magnifiquement son temple à la cape comme à la muleta. Las, le manque de force du cornu le fait ressembler plus à une petite sœur de la charité qu’à un toro de combat. Fin de faena dans l’indifférence
Talavante voit tout de suite la noblesse du 4e et lance sans attendre son festival inspiré qui le fait enchaîner plusieurs séries des deux mains sans l’aide de l’épée factice. Une grande estocade lui assure la puerta grande
La faiblesse du 5e le conduit à développer du genio. Repli stratégique rapide d’Ortega
Le 6e se livre à deux premiers tiers complètement désordonnés. Dans ces conditions, accusant aussi, certainement, la rouste subie au 1er et la pression de l’événement, tarde à prendre la mesure de son opposant qui de plus s’éteint rapidement.
Michel NAUDY

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