Novillada sans picador concours dimanche à Castelanau Rivière Basse : le rendez-vous de toutes les espérances, celles des ganaderos mais aussi celles des jeunes gens qui vont se produire. Parmi eux dimanche, comme chef de lidia, Clément Hargous un jeune torero originaire de Villenave d’Ornon qui a fait preuve de détermination  morale car malgré de durs moments inhérents à cette profession il n’a jamais lâché le morceau. Clément n’a jamais douté de lui ni de sa vocation et il n’a pas hésité à quitter le sud-ouest pour Nîmes après une longue période d’aller-retours fastidieux. Clément a désormais fait ses preuves en non piquées et il veut convaincre les organisateurs du sud-ouest qu’il mérite une place au niveau supérieur. Pour lui le rendez-vous de Castelnau est crucial.

-Comment es-tu entré en aficion ?

-C’est à cause de mon père : il m’amenait aux fêtes de La Madeleine à Mont-de-Marsan quand j’étais enfant puis plus tard on allait en Espagne et on visitait des élevages de toros. J’y ai pris goût. Je suis allé voir Richard Milian pour renter dans son école taurine mais il m’a dit de travailler en classe d’abord et qu’on verrait ensuite. Je suis revenu à l’âge de 14 ans : il y avait Dorian Canton et Jean Laroquette. Ma première non-piquée s’est déroulée à Mugron. Puis j’ai eu un vide j’ai arrêté l’école taurine de Richard Milian et je suis parti.

-Tu es allé où ?

-J’ai changé d’école taurine, je suis allé au Centre Français de Tauromachie de Nîmes. J’ai appelé Marc Monnet, le banderillero qui m’a dit « tu viens quand tu veux » et je suis venu… Au début je faisais des allers-retours en voiture, souvent en bla-bla car et je revenais chez moi dans le sud-ouest, à Villenave d’Ornon. Je finissais le boulot, dans le bâtiment comme maintenant, à quatre heures de l’après-midi, je me changeais vite et je partais pour  m’entrainer à Nîmes le samedi et repartir le dimanche. Maintenant j’ai gardé mon métier et je me suis installé à Nîmes. Cela va faire quatre ans que je suis au CFT de Nîmes.

-Comment te sens-tu dans ce nouvel environnement nîmois ?

-J’y suis bien. Je fais mon petit chemin. J’ai mon quota de novilladas sans picador, j’ai vingt-quatre ans et je cherche à passer à l’échelon supérieur. Chez Richard Milian je n’ai pas fait une dizaine de novilladas ; au CFT ça a bien commencé à Vauvert où j’ai remporté le bolsin du Printemps de l’aficion et après j’ai coupé trois oreilles du côté de Salamanque. Il y a eu d’autres belles tardes. A Alés surtout où j’ai tué seul six novillos, il y a deux ans.

-Comment c’est passé ce six contre un d’Alés ?

-Au départ nous étions trois novilleros avec deux toros de chaque élevage : Barcelo, La Suerte et Saint Sébastien. Un des novilleros s’était retiré juste avant la novillada, il y avait Niño Julian. Au premier toro j’ai coupé une oreille. Vient le tour de Nino à la réception à la cape, il le reçoit bien mais il se fait attraper, il retombe mal et il se blesse au coude. Sur le coup cela surprend un peu mais on se dit il faut y aller, il faut se faire les six. Ça c’est très bien passé : j’ai coupé quatre oreilles j’aurai pu en couper deux de plus  avec plus de réussite à l’épée. Mais ce fut un très bon moment qui m’a fait du bien mentalement et moralement.

-Quel est ton objectif maintenant ?

-Mon objectif c’est de débuter avec les picadors. Il faut se débrouiller seul même si le CFT peut appuyer une candidature. J’ai appelé pas mal d’arène, j’espérai débuter à Captieux car c’est mon pays mais ils n’ont pas voulu me mettre. J’ai appelé Soustons là aussi j’espérai remplacer Fabien Castellani mais ils ont préféré prendre un novillero espagnol. Les organisateurs font leurs choix c’est normal, je ne vais pas les critiquer, c’est à moi de prouver qu’ils ont eu tort et que l’an prochain je suis prêt à passer le cap.

-Dans quel état d’esprit viens-tu à Castelnau dimanche ?

Pour moi Castelnau c’est une date importante car j’espère me faire remarquer positivement pour que des portes s’ouvrent dans le sud-ouest. Je veux que les organisateurs voient que je mérite une chance de passer à l’échelon supérieur, quelque soit la novillada. Car moi je ne regarde pas les toros, je fais mon chemin. Donc je suis très motivé pour dimanche, je veux que les gens se régalent et qu’à la fin de la journée ils se disent on a vu jeune avec de l’envie, qui impacte le public et qui se donne à fond.

Itw Pierre Vidal