Photo Couffignal

On se souvient de Stéphane Fernandez Meca, un des matadors de toros français qui a fait une très belle carrière en France comme en Espagne. Il a eu le plus de cartel dans le sud-ouest où il a triomphé dans toutes les arènes : Vic bien sûr mais aussi Mont-de-Marsan ou Dax. Stéphane se fait rare dans le milieu taurin et c’est avec discrétion qu’il soutient quelques amis, quelques clubs dont il se sent proche. C’est ainsi qu’il joue un rôle essentiel dans la réalisation de la journée taurine des fêtes de Riscle qui aura lieu samedi prochain. Laissons-le présenter cet événement :

-Cette année, on revient dans un format traditionnel  comme nous le faisions à nos débuts : retour à la novillada sans picador matinale et corrida l’après-midi. Une corrida avec six élevages de ganaderos français. Ce ne sera pas une corrida concours mais les toros sortiront par ordre d’ancienneté.

-Parmi les élevages choisis, un seul du sud-ouest…

-Il n’y aura que Jean louis Darré pour le sud-ouest avec un toro du Camino de Santiago. Il revient : en corrida, il n’y a que lui qui peut fournir dans le sud-ouest. Pour ce qui concerne la novillada sans picador les éleveurs de la région avaient déjà tout vendu, même Jean Luis n’avait plus rien. Cette année les éleveurs français ont en général bien vendus leurs toros. On s’est donc tourné vers deux novillos de La Suerte et deux novillos de Michel Barcelo.  Ce sont de nouveaux éleveurs, il faut leur faire de la place puisqu’il se fasse connaître et qu’il puisse tester leurs produits.

-Pourquoi ce choix d’un bétail français ?

-Pour les novilladas comme pour les corridas on choisit des éleveurs français parce que nous avons en France des ganaderias qui peuvent fournir un bétail très correct. C’est l’analyse première que fait le Tendido Risclois ; en tant qu’ancien torero français je m’en réjouis : il y a une évolution qualitative formidable de la part des ganaderos français.

-Par contre au cartel de la corrida il n’y a qu’un Français

-On n’a pas mis trois toreros français car on l’a déjà fait. Mais El Galo fera sa présentation en tant que matador. Il est venu en fiesta campera mais jamais en corrida ; ce sera sa présentation comme matador. C’est quand-même un torero franco-mexicain-gersois : il fera sa présentation en France sur les terres de ses ancêtres. On a mis Francisco Montero qui plaît au club ; la commission taurine le voulait déjà lorsqu’il était novillero mais avec le covid ça n’a pas pu se faire et comme chef de lidia nous avons un homme référence, confirmé dans ce type de corrida : Alberto Lamelas. C’est un honneur pour Riscle.

-Faire débuter El Galo, il y a sans doute quelque chose d’émouvant pour toi ?

Moi qui ait beaucoup toréé à Vic-Fézensac, je connaissais son grand-père, le papa de Michel, je connais toute la famille Lagravère depuis de nombreuses années, il y a donc un attachement, un intérêt particulier à cette venue. Je trouve aussi qu’il y a une injustice vis-à-vis de ce garçon matador de toro qui au Mexique toréé dans les plus grandes férias avec de bons résultats et qui n’a pas eu l’opportunité de se présenter chez lui. Certes ce n’est que Riscle, mais quand j’ai appelé Michel pour lui faire cette proposition je ne te cache pas que c’était avec joie.

-J’imagine que monter une corrida dans une petite arène comme Riscle c’est difficile…

-C’est difficile, pour le Tendido Risclois comme pour toutes les petites arènes ; ce sont elles qui ont le plus de mal à joindre les deux bouts. Nous faisons partie de ceux qui se battent qui ne baissent pas les bras et même dans la difficulté continuer à avancer. La tauromachie a besoin de ces petites arènes car c’est là où les ganaderos et les toreros peuvent avoir une opportunité de se présenter et de pouvoir éventuellement accrocher un autre contrat ailleurs. Le rôle de ces petites arènes est fondamental et on doit tout faire pour continuer à ce qu’elles existent bien que cela soit très difficile effectivement.

-Ne faudrait-il pas plus de solidarité de la part des arènes plus importantes ?

-Déjà l’UVTF avec l’achat de places pour les jeunes aide ces petites arènes. C’est formidable comme cela marche. Il y a beaucoup d’inscriptions les 200 places vont toutes partir. C’est 200 places à 20 euros, l’UVTF dépense donc 4000 euros pour ces places qui sont distribuées sur inscription via le Tendido Risclois, pour les moins de 25 ans. Je trouve cela sensationnel. C’est une aide très importante pour une petite arène comme Riscle. Je dois dire aussi que les ganaderos comme les toreros font un effort particulier pour que la tauromachie continue à Riscle. Sans l’effort de tous, ça ne serait pas possible.

-As-tu d’autres projets dans le milieu taurin ?

-Pour le moment je suis à Riscle, j’y suis attaché j’y reste. Il y a d’autres petites arènes que j’aide par aficion, par pure amitié, pour rendre service. Je garde mon aficion ça me permet de venir voir les amis, de revenir dans ce sud-ouest auquel je suis très attaché. Je suis à Castelnau car j’ai envie modestement, humblement encourager ces clubs qui font tant d’efforts pour que la tauromachie continue d’exister.  

Itw Pierre Vidal