Nous entrons ce week-end dans un mois de septembre crucial : après Bayonne ce sera Arles, Dax et Nîmes. Nous verrons alors si les bons résultats économiques de la première partie de la temporada se confirment ; si l’afflux de public que l’on a constaté partout et notamment à Béziers ou Dax mais aussi dans de nombreuses “petites” arènes est durable ou éphémère. Nous aurons une première idée concrète de la nature de ce fameux rebond que l’on n’a pas véritablement analysé mais qui concerne certainement un public nouveau, curieux et sensibilisé à rebours par les excès de la campagne des anti-taurins, séduit aussi par la réponse que lui a été opposée notamment par les toreros français eux-mêmes. A-t-il été convaincu par le contenu proposé ? Est-il prêt à revenir ? A devenir aficionado ? C’est la question lancinante que doivent se poser les organisateurs et à laquelle nous aurons une première réponse à la fin du mois.

Roca Rey, le numéro un qui remplit les grandes arènes

L’atout bayonnais c’est Roca Rey. Il a réussi dans le Nord, à Saint-Sébastien comme à Bilbao, à redresser ponctuellement des situations compromises par la gestion calamiteuse des duettistes basques. A côté d’entrées très pauvres dans l’ensemble de la Semana Grande, il a assuré la venue de près de 12 000 spectateurs à Vista Alegre sur son nom essentiellement et cela a deux reprises malgré une météo décourageante. Il a par là montré qu’il y a bien toujours une aficion au Pays Basque. Encore faut-il lui proposer des programmations qui l’attirent. José Tomas avait rempli Lachepaillet, Roca Rey en fera-t-il autant ? On l’espère vraiment.

Bayonne s’appuie cette année sur un village de casetas qui va entourer les arènes, il faut y ajouter la décoration des arènes et l’exposition d’œuvres d’art sous les gradins. Dax a la Salsa, Arles la Goyesque et Nîmes les Vendanges, à Bayonne les casetas. Les à côtés, la déco, l’accueil et le confort du public, la communication vers les réseaux sociaux sont essentiels désormais au succès. Pour ce qui concerne la programmation les bayonnais peuvent compter sur un Emilio de Justo en pleine forme qui vient de triompher de manière exceptionnelle hier encore à Cuenca (quatre oreilles) sur un Juan Leal auteur d’un indulto historique à Béziers, et sur les autres français : Adriano qui a montré sa solidité dans la rude confrontation mimizanaise (une oreille), El Rafi triomphateur de Dax (deux oreilles).

Suerte para todos.

Pierre Vidal