Plaza de toros du Palio, Istres. Dimanche. Lleno de ‘No hay billetes’.

Novillos de Hermanos Gallon, a fait la vuelta al ruedo. 

MARCO PÉREZunica espada qui débutait avec les picadors, ovation après avis, oreille, deux oreilles et silence après avis. 

Ph. Mundotoro

Marco Pérez a invité Jean Pierre Gallon à faire la vuelta avec lui à l’issue de la mort du troisième.

Commodes de tête et raisonnables de présentation, les novillos des Frères Gallon ont tous été nobles, allant au bout des faenas sans mollir et parfois même à màs. Les deux premiers ont manqué cependant de transmission, le troisième a été le plus complet, le dernier faisant une sortie spectaculaire mais baissant d’un ton par la suite. Dans l’ensemble un bon lot pour une journée capitale non seulement pour le ganadero mais tous les Français qui se sont lancés dans cette voie difficile : la corrida étant télévisée tous les professionnels ont pu voir qu’un élevage français pouvait se substituer au pied levé à un grand nom comme Garcigrande.

Le vent qui soufflait en rafales glaciales n’aura pas aidé le jeune Marco Pérez qui se lançait là dans un sacré défi. Son entrega, sa volonté de triompher s’imposa tout de suite, dès le novillo d’ouverture face auquel il se montra aisé, autoritaire et sans complexe; avec une maturité troublante. Défaillant à l’épée, il laissa le public mitigé dans cette première impression. Il revint au second toujours autant décidé, débutant par un farol de rodilla, effectuant un travail complet avec du ligazon et du temple. Tuant en deux fois, il coupa une première oreille.

C’est au troisième que Marco donna sa véritable mesure. On vit alors qu’elles étaient ses deux qualités essentielles : valor et toreria. Il s’engagea un maximum, toujours croisé, sans obliger l’adversaire avec beaucoup de sentiment, d’élégance, dans ses séries données à la bonne hauteur et surtout dans une cadence parfaite. Tout cela ponctué d’adornos, de remates, très personnels et spectaculaires. Estocnazo : deux oreilles et vuelta triomphale.

Le jeune homme montra qu’il ne voulait pas s’en tenir là : il partit pour attendre le quatrième à Puerta Gayola; suerte qu’il exécuta parfaitement. Il brilla ensuite à la cape mais à la muleta le toro eut tendance à baisser et l’ensemble tourna court. Il conclut d’une demie, trasera.

Mission accomplie en tous les cas. Tous sont à féliciter: le torero et ses cuadrillas mais aussi l’organisateur car il a pu mettre le no hay billetes et enfin les ganaderos Michel et Jean Pierre Gallon, justement récompensés de leurs efforts et de leurs sacrifices.
Pierre Vidal

Photos JF Galeron