Mugron (Landes) Lundi, novillada. Casi lleno.
Novillos de Hdros. de Baltasar Ibán Valdés : deuxième, cinquième et sixième applaudis à l’arrastre.
Alejandro Peñaranda silence après avis et silence après avis
Alejandro Chicharro, qui se présentait en France, oreille et deux oreilles et sortie en triomphe
Tomás Bastos, silence et oreille.
Le trophée Jean Mouneu, grand aficionado de Mugron fondateur de la peña, récemment disparu, a été décerné à Alejandro Chicharro. Ce trophée lui a été remis par son fils Eric.
Après la pluie le soleil dit le proverbe, les anciens aiment à en user car il ne faut pas le perdre de vue cette vérité. Après l’amertume et l’orage d’Aignan (reporté à dimanche prochain) ce fut donc la sérénité d’un ciel dégagé qui permis à une chambrée fournie de vivre une belle journée de toros. On le doit en tout premier lieu au lot de Baltasar Iban bien bâti, dans le type de la maison, armé pointu mais sans exagération. Un ensemble varié dans son jeu qui aura maintenu maintenu l’intérêt du spectacle: les seconds et troisièmes novillos braves à la pique, les cinquièmes et sixièmes se distinguant sous la muleta par leur mobilité et leur transmission, le premier sans émotion, le quatrième sur la défensive. Ils ont tous pris deux piques parfois sévères, en partant de loin et en s’employant.
Peu à dire d’Alejandro Peñaranda: il a semblé absent et hors de l’affaire tout au long de la tarde. Il est vrai qu’il a hérité du mauvais lot, pour autant il n’a jamais montré cette entrega, cette envie de triompher que l’on attend des prétendants à la gloire. Abusant du pico, il ne se croise jamais et et ne pèse donc pas sur le toro. Aucune profondeur dans sa composition terne mais, il faut le noter, bien terminée à l’épée: estoconazo à son, second passage. Tout le monde a bien exécuté la suerte de matar cette après-midi dans les arènes de Condette, c’est assez rare pour être relevé.
Alejandro Chicharro a gagné la timbale en faisant preuve de cette volonté qui a manqué à son aîné qui ouvrait les débats. On sent qu’il a envie et c’est essentiel. Son premier adversaire exigeait beaucoup, il fit preuve de l’assurance nécessaire, monta à la corne contraire et exécuta un trasteo séduisant bien que décousu. Une entière et une première récompense. Il tomba par la suite sur la crème de la tarde, ce qui n’est pas toujours le plus facile car il ne faut pas décevoir. Il se hissa à la hauteur de la bonne noblesse du Baltasar assurant des passages notables, à gauche notamment, donnés par le bas et à « camera lenta » comme ils disent là-bas. Une entière (trasera) et une double récompense que nous ne lui chicanerons pas.
Beaucoup de dispositions chez Tomàs Bastos, encore novice dans la catégorie puisqu’il est passé chez les castañeros il y a quelques semaines à peine, à Olivenza. Le jeune homme a la planta c’est sur. Il a une envie de plaire communicative. Torero largo il a brillé aux banderilles avec une première paire por dentro très exposée. Il n’en reste pas moins que le pupille de Cristina Sanchez demeure encore très vert. Il fut souvent désarmé et un tantinet désemparé face au rétif troisième. Alluré face au sixième, novillo spectaculaire, il sut le conduire dans de longues séries avec ses manières allègres qui passèrent sur les tendidos. On aurait aimé un peu moins de vitesse et plus de d’autorité… Mais comme il tua d’une entière sincère il coupa lui aussi son oreille: conclusion positive d’une après-midi prenante.
Pierre Vidal
Le matin : Julio Norte s’impose
Novillada non piquée. 1/3 d’arène.
Trois erales d’Alma Serena vuleta au premier pour
Hadrien Lucq: une oreille
Julio Norte: deux oreilles et oreille
Julio Norte est le grand vainqueur de la novillada sans picadors de Mugron (lundi 1er avri au matin) face à des erales de Alma Serena, remarquablement présentés à part les têtes. Lourds et imposants. Pour dominer il fallait toréer, ce que sut faire Julio Norte (vert très pâle et or) véritable espoir de l’école de Salamanque. La course s’était ouverte avec une sortie de Hadrien Lucq (blanc et or), nettement plus en confiance que la veille à Aignan.
Il manifesta une certaine aisance à la cape et ouvrit une faena complète par quelques passes changées. Il eut par instants quelques moments d’hésitation mais chaque fois se reprit rapidement, face à un toro qui entre ses charges ne lui laissait que peu de temps pour récupérer. Il terminait d’une entière foudroyante qui consolida l’oreille qu’il gagna.
Julio Norte sut associer le torero spectaculaire et plus classique… comme ce début à genoux de sa première faena qui fut suivi par des passes millimétrées sur les deux main avec des série livrées dans un minuscule terrain où le garçon demeurait immobile. De véritables moments d’école de tauromachie. Il en finit par une entière fulgurante, plantée jusqu’à la garde qui coucha aussitôt l’adversaire… Deux oreilles très méritée.
Le troisième et dernier eral de la matinée revenait logiquement à Julio Norte. Un animal moins collaborateur qui allait très souvent l’obliger à se replacer et contrarier certaines passes. Mais Julio Norte ne renonça jamais et parvint même a regagner du terrain et à s’imposer. Une entière et une nouvelle oreille pour l’enfant du Campo Charro. Un novillero que l’on reverra très certainement tout au long de la saison.
JM.D
Photos Bertrand Caritey