Curro Durán, le novillero d’Utrera en Andalousie, a une date pour son alternative. Il la prendra à Utrera, le 25 mai prochain. Le cartel officiel sera présenté le mercredi 24 avril (ce devrait être des Toros de Luis
Algarra et Talavante comme parrain et Pablo Aguado comme témoin). Déjà trentenaire, Durán a débuté en piquée en 2014 et sa carrière a bien eu du mal à décoller. C’est avec un bagage de 42 novilladas toréées qu’il va se présenter à son doctorat.
Mois : avril 2024 Page 7 sur 16
Seville, 19 avril, Real Maestranza, lleno de no hay billetes. Temps clair et un peu de vent.
pour: J A Morante de la Puebla, de Havane et or, Silence et silence.
Sébastien Castella, de Grana et argent, Grande ovation au tiers après pétition, et grande ovation au tiers après un avis.
Tomas Rufo, de lilas et or, silence et silence.
Les toros d’Alcurrucen de souche Carlos Nuénez ont tout fait pour faire échouer cette corrida. Présentation variée, armures astifinas tantôt vers le haut tantôt en avant, poids moyen 530 kg et 4 ans.
Nuls , fuyards, parados et mansos le 1er le 3, noble mais faible le 2, manso con genio le 5, manso arrêté le 6.
Avec cela que vouliez vous qu’ils fissent ?
Morante , cela devient une habitude, après 5 contrats signés dans cette feria d’avril de Seville, a fait du Morante ; et du meilleur, mais sur trois , voire quatre véroniques de réception à ses deux adversaires. Le premier se lassa avant tout le monde et Morante n’insista pas, une petite moue de désappointement et hop, on va chercher l’épée.
A son deuxième, le plus encasté du lot mais trop piqué par un picador zélé, beaucoup de choses à mon sens étaient possibles mais la mansedumbre ressortit durant la faena et comme de bien entendu le maestro de la Puebla pensa que cela suffisait. Il lui avait pourtant offert une réception à mi hauteur à la cape par veronicas absolument superbes. A la fin de la faena une belle série à gauche, arrachée à ce toro parado, puis, misère de misère, trois pinchazos un pinchazo hondo… Morante est sifflé, mais il s’en fout, les sifflets peuvent aller au toro …
Sébastien Castella a sauvé la tarde , et je dis bien sauvé , car avec un poil de plus d’aficion l’oreille de son premier serait tombée, par son seul mérite. Que dis je? non , précisément il eût fallu que le toro y mette un peu plus du sien..Mais Castella a livré une faena très méritante à un toro noir astifino, veletto avec un énorme début par veronicas très lentes et profondes.
Ruffo est allé au quite par chicuelinas, et José Chacon après deux paires de banderilles plus que risquées a été appelé à saluer. Cela démarrait bien, brindis au centre, dès les premières passes le toro derrote en fin de passage mais Castella règle les pendules et tout s’enroule , charge bien réglée à droite puis à gauche avec intensité et harmonie. A ce moment de la faena l’oreille doit tomber, mais l’épée bien qu’entière est trop longue d’effet, la pétition non majoritaire, le matador ira à la deuxième ligne saluer l’assistance.
Ce qui est extraordinaire avec Sébastien Castella c’est cette pureté du geste cette façon de refuser la facilité, cette profonde élégance, il sait marcher , attendre le toro, une fois les talons plantés dans le sable. C’est plus que de l’aguante, c’est une sorte d’invitation à une danse possiblement macabre, assurance et risques confondus.
Le cinquième toro, un colorado oeil de perdrix de 4ans lui aussi commence en chargeant dans le capote en zigzag, freins sur les pattes arrières, écart brutal des antérieurs et coups de tête mal intentionnés. Le public hurle, réclame le changement. Sébastien Castella qui lui sait ce qu’il pourra tenter de faire, fait signe d’une main: « calmez vous, attendez… »
Le toro part au cheval mais ne s’y attarde pas plus d’une seconde à chaque passage, au total 6 , ce qui, d’après le maestro vaut bien deux piques réglementaires et que le palco accepte. Bravo mr le président, et double bravo au maestro qui va faire une démonstration superbe de toreria et de dominio, le toro va suivre la muleta de mieux en mieux, les cornes à ras des chevilles : Castella dit et démontre: chaque toro a sa lidia!
Et là, croyez le, ce n’etait pas commode.
Une demie , un descabello, moi j’aurais agité mon mouchoir mais , en rélaité c’est sans importance: ce fut un grand Castella, transformateur de toro.
Deux mots sur Tomas Ruffo. Le toledano est bon torero mais froid et il ne transmet rien, même quand il est bon comme ce soir avec son deuxième toro.
A son premier lourd et noir et blanc comme une descente de lit qui se poste dès l’entrée dans sa querencia attendant qu’on aille l’y chercher, la mise en suerte pour aller au cheval est pénible et le toro sort très vite de cet endroit. Il est tardo, a une charge désordonnée ; enfin un manso de plus.
Au sixième qui se présente physiquement mieux, plus lourd, tout noir, mobile on a un bon début à la muleta, mais tout cela bien que précis, reste froid et .. et rien.
Sebastien Castella a tout montré, extrayant des pépites du vide sidéral des Alcurrucen.
Encore une tarde sans toros.
Jean François Nevière
https://twitter.com/i/status/1781418535979241776La faena du Cid n’était pas parfaite, redonda, mais elle eut des accents de ce qu’il y a de meilleur dans la tauromachie éternelle : le temple, l’engagement et la simplicité. Il y eut entre le gaucher de Salteras –qui fit pour l’essentiel son travail à droite- et le premier toro de La Quinta une sorte d’accord remarquable. Sans tomber dans un anthropomorphisme à la mode Disney, il semblait que l’un et l’autre trouvaient dans cet affrontement un réel plaisir, que nous étions les témoins d’une rencontre plus que d’un combat et qu’entre ces deux pôles il y avait comme un lien amical. Visiblement le torero y prit plaisir. Seule la rigueur présidentielle l’a privé d’une double récompense que sans doute elle aurait cédée à d’autres plus en vue.
La réussite du Cid c’est celle de l’expérience, de la maturité qui relativise les exploits de la jeunesse. Dans cette époque où domine le jeunisme où l’on ne cesse de pourfendre la lourdeur du troisième âge son coût, son conservatisme, ses manières démodées, c’est un succès qui nous requinque quelque peu. Place aux jeunes certes mais ils ont encore à apprendre des anciens.
Le milieu taurin est injuste avec El Cid qui a encore tant à dire comme on l’a vu hier. Il n’a que peu d’opportunité –aucune en France où il connut pourtant la gloire- de montrer ce toreo puisé aux sources, cette économie de moyens, cette étonnante sincérité que d’aucun nomment -à juste titre- pureté. Revenir aux fondamentaux n’est-ce pas essentiel dans cette époque troublée ?
PV
Après le désastre ganadero des trois jours précédents on attendait beaucoup, et peut être trop, des Santa Coloma de LA QUINTA. La plaza de toros de la Maestranza de Séville avait quasiment fait le plein pour cette corrida donc. Six toros de quatre ans de la QUINTA bien présentés, très bon le premier (vuelta al ruedo), en dessous les autres ; compliqué le dernier pour :
EL CID une oreille avec pétition de la deuxième et salut.
Daniel LUQUE salut et salut.
Emilio de JUSTO oreille et oreille
Le premier QUINTA sort des chiqueros comme un missile avant de rencontrer le capote du CID qui le temple et le domine par véroniques et chicuelinas jusqu’au centre de la piste. Le tercio de piques sera en demi-teinte, le toro poussant peu et gardant la tête très haute. Au banderilles l’animal poursuit les hommes d’argent jusqu’aux planches.
Jesus Manuel prend la muleta et brinde au public. Le vétéran récemment revenu aux affaires presse l’adversaire à la hauteur de son art. Les premières passes bien liées en rond sont tout de douceur et de longueur. Homme et animal s’entendent à merveille dans un ballet parfaitement réglé par la musique de la banda. Les séries ne sont qu’une passe surtout sur le bord droit bien meilleur que le gauche. Le CID se contentera d’une série de naturelle de bonne qualité certes, mais plus incertaines. Il revient à droite pour un final tout empreint de vérité et de sincérité tant de la part du torero que du toro. L’estocade est portée dans les canons quoique desprendida. Ce défaut coûtera certainement la seconde oreille au CID malgré la pétition très forte. On pourra toujours discuter de la vuelta al ruedo au regard du premier tiers mais la noblesse du toro fit oublier cela et, après tout, ce fut quand même un grand toro. Il faut le reconnaître : ce fut le seul de l’après-midi à ce niveau.
Le second du CID est insignifiant à la pique et s’avère rapidement faible. Si les deux premières séries sont bonnes, les suivantes sont de deux passes et une passe de poitrine. Le Le toro ne transmet pas malgré sa réelle noblesse. La faena dure et le toro va à menos. L’estocade est en deux temps : pinchazo et pinchazo profond puis descabello après avis.
Le premier de LUQUE s’agenouillera après la première pique. Daniel qui a déjà triomphé ici cette année aimerait bien renouveler mais son toro ne lui permet pas malgré tous ses efforts. Noble certes mais sans force ; la faena ne passe pas : ni émotion ni transmission et le torero n’y est pour rien. Le public le reconnaîtra l’appelant à saluer après une entière « traserita » et « tendidita ».
A son second les mêmes effets ayant les mêmes causes – je ne me répéterai pas.
Emilio de JUSTO est dans un grand moment il nous avait montré l’autre jour devant les « Garcichicos » qu’il avait parfaitement récupéré de sa grave blessure. Son premier prendra une première pique inexistante quittant la pièce montée avant même de la toucher, eh oui il y a des mansos chez les Santa Coloma ! Les deux rencontres suivantes sont de peu de classe. Emilio a pourtant décelé un fond de noblesse chez l’animal et il entend l’exploiter. Il entame par doblones genou fléchi puis suit une série à droite qui suffit à déclencher la musique par sa profondeur et sa lenteur. La suite de bon niveau ne sera que par la qualité et la volonté du torero et l’estocade en décomposant les temps et parfaitement située valait à elle seule cette première oreille.
Le second est bien différent. Il sort comme un furieux des torils et d’entrée Emilio lui sert une larga de rodillas au fil des planches, puis il entreprend de lui apprendre à charger. A la muleta Emilio de JUSTO s’arrime devant un animal qui rechigne à se soumettre. Bien difficile d’enchaîner des passes devant les protestations violentes du fauve Là où beaucoup auraient jeté l’éponge, DE JUSTO s’entête et torée mettant un point d’honneur à soumettre l’animal.
Les choses s’avèrent compliquées mais le maestro s’acharne dans une faena sans musique mais de poids. Le public sévillan reconnaît l’effort et comme l’estocade est ici aussi parfaite c’est une deuxième oreille bien méritée qui récompense l’extremeño.
Jean Dupin
Mario Navas de Valladolid, qui a été vu à son avantage dimanche dernier à Las Ventas lors de la deuxième novillada d’avril, remplacera Manolo Vázquez le dimanche 21. Le torero sévillan ne pourra pas faire le paseíllo après sa blessure subie le 13 avril à Montoro.
Composition finale de la troisième novillada du mois d’avril à Las Ventas: Sergio Rodríguez, Mario Navas et Bruno Aloi, qui fera sa présentation. novillos de Los Chospes.
La Commission taurine d’Azpeitia a annoncé que Juan Ortega sera présent à San Ignacio pour la deuxième année consécutive. La Commission présidée par Joxin Iriarte a clôturé l’embauche de l’un des toreros du moment, l’un des grands noms de la Féria d’avril de Séville après les deux oreilles qu’il a coupées lundi dernier. Juan Ortega a fait sa présentation à la féria du Gipuzkoa l’année dernière et maintenant il se produira pour la deuxième fois dans un cycle où il a laissé une très bonne impression. Juan Ortega rejoint Daniel Luque qui fera un doublé à la San Ignacio et Diego Urdiales qui revient à Azpeitia après en être sorti en triomphe l’an dernier et cela après l’oreille coupée à La Maestranza.
La feria du Gipuzkoa suivie par de nombreux français aura lieu entre le 31 juillet et les 1er et 2 août; ganaderias de Murteira Grave, Ana Romero et Loreto Charro.