Mois : avril 2024 Page 9 sur 16

« Lever la tĂȘte c’est regarder plus loin »

Sur l’albero du Baratillo, Juan Ortega rĂ©alisait son chef d’Ɠuvre hier, le jour mĂȘme et presqu’à la mĂȘme heure oĂč l’on enterrait le grand artiste du rugby AndrĂ© Boniface dans son petit village de Monfort-en Chalosse. CoĂŻncidence qui nous permet de faire un rapprochement non pas sur le rugby et la tauromachie qui ont si peu Ă  voir (on les aime tous les deux nĂ©anmoins), mais sur une certaine conception de la vie, du spectacle, de la beautĂ© des choses. Les landais, pour lesquels DĂ©dĂ© Ă©tait une icĂŽne, le comparait souvent Ă  Curro Romero car ils admiraient son goĂ»t du beau geste et son allure de majestĂ©, sur le terrain comme en ville. DĂ©dĂ© marchait « en torero » sans ĂȘtre particuliĂšrement aficionado.

Cette colonne de la beautĂ© devenue inexistante dans le rugby moderne – Boni s’en plaignait- reste fondamentale du rite taurin. C’est un pilier souvent galvaudĂ©, menacĂ© et branlant. SĂ©ville en est une sorte de Mecque et de ses quartiers les plus humbles sont sortis les gardiens les plus brillants de ce Temple : je pense Ă  Curro Romero, Pepe Luis Vasquez, au voisin jerezano RafaĂ«l de Paula. Le rejet le plus saillant de cet arbre chenu est Morante de la Puebla venu des confins de la Marisma. Il l’a fait Ă  sa maniĂšre Ă  lui avec plus de techniques et de solutions que ses pairs et par consĂ©quent avec des Ă©checs plus rares mais avec une mĂȘme exigence.

TorĂ©er comme l’a fait Ortega hier cela demande beaucoup de courage et de luciditĂ©. Avoir en tĂȘte le dĂ©sir de sĂ©duire alors que l’on est confrontĂ© aux cornes du monstre ; ne jamais brusquer les attaques ; choisir la douceur pour conduire le fauve et trouver le bon rythme pour calmer la violence, cela exige un effort immense de concentration et une dense prĂ©paration. Certes on peut croire au duende, Ă  l’inspiration car la raison n’explique pas tout et il y a des jours avec comme il y a des jours sans… Mais il n’y pas de vĂ©ritable surprise pour qui sait observer :Juan Ortega portait en lui cette grande faena qui le rĂ©vĂšle dans sa plĂ©nitude.

Ancien Ministre, grand aficionado  et ami d’AndrĂ© Boniface, Jean Glavany rappelait hier soir dans le petit village chalossais pour un dernier adieu Ă  celui que nous aimions car justement c’Ă©tait un artiste, ce thĂ©orĂšme du champion : « Baisser la tĂȘte, c’est se regarder soi-mĂȘme, rĂ©duire son champ de vision. Lever la tĂȘte, c’est regarder plus loin, observer la dĂ©fense adverse pour repĂ©rer les ouvertures et faire les meilleures passes possibles. Lever la tĂȘte, c’est une philosophie de la vie ».

Et nous somme heureux que la faena lumineuse de Juan Ortega nous donne ici l’occasion de rendre hommage Ă  celui qui, avec son frĂšre Guy, fut le hĂ©ros de notre jeunesse.

PV

SĂ©ville : L’esthĂ©tique ne nuit pas Ă  l’efficacitĂ©.

SEVILLE- 15 avril 2024. 7° Corrida de la feria d’avril. 30°. Ciel bleu azur. Arùnes combles.
6 toros de Domingo Hernandez et Garcigrande pour :
Morante de la Puebla, gris tourterelle et or, silence et silence.
Daniel LUQUE, chocolat andalou et or, salut au tiers et une oreille.
Juan ORTEGA, jaune vénitien et or, silence et deux oreilles.
Salut des banderilleros Joao Ferreira et Alberto Zayas au premier toro.

Nous l’attendions ce torero
 tant nous le voyons monter au firmament de la tauromachie Ă©ternelle Ă  chacune de ses sorties. C’est chose faite depuis cette fin d’aprĂšs midi qui a vu Juan Ortega donner une faena de muleta au niveau de celles, mythiques, des toreros sĂ©villans que furent Juan Belmonte, Pepe Luis Vasquez, Curro Romero, et..Morante de la Puebla.
Une faena commencĂ©e, aprĂšs le brindis Ă  Pepe Luis Vasquez fils, par des aidĂ©s par le haut d’un temple absolu, puis des aidĂ©s par le bas d’une esthĂ©tique parfaite. Tout le reste fut d’une puretĂ© intĂ©grale, taillĂ© comme un diamant. Les derechazos, les naturelles, les passes de poitrine un genou en terre, le toro suivant parfaitement la muleta car ne voulant pas gĂącher une telle beautĂ©.

Photo J.Y Blouin


Aucune ligne droite, tout en rondeur, tout harmonieux. Une faena courte prĂ©cĂ©dant une grande Ă©pĂ©e concluante d’une sincĂ©ritĂ© parfaite. Deux oreilles qui auraient pu ĂȘtre plus si l’on compare Ă  la faena de Morante de l’annĂ©e derniĂšre, qui lui valut la queue. Mais quelle chance nous avons en ce moment de pouvoir voir dans la mĂȘme corrida sĂ©villane Morante et Ortega.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin


« L’esthĂ©tique ne nuit pas Ă  l’efficacitĂ© Â» disait souvent AndrĂ© Boniface qui a Ă©tĂ© conduit en terre cet aprĂšs-midi. DĂ©dĂ© n’aimait pas la corrida, on le sait, mais lui qui avait su porter au trĂšs haut la puretĂ© du style adjointe au jeu d’attaque, s’il avait vu torĂ©er aujourd’hui Juan Ortega, peut-ĂȘtre serait-il tombĂ© comme nous en profonde joie.

Photo J.Y Blouin


Pour en revenir Ă  la corrida de ce jour il faut souligner l’excellent travail de Daniel Luque qui a rĂ©ussi Ă  « inventer Â», Ă  force de travail de mise de la muleta sous le mufle du toro, une faena Ă  un toro, le 5°, qui n’en voulait pas. Une oreille aprĂšs une Ă©pĂ©e tombĂ©e. Deux auraient Ă©tĂ© possibles avec une bonne Ă©pĂ©e. No hay quinto malo dit un fameux dicton, aujourd’hui le quinto Ă©tait malo, mais le torero Ă©tait bueno.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Pour le reste on s’était franchement ennuyĂ© aux deux toros de Morante, et aux premiers de Luque et Ortega, des toros ne permettant pas aux toreros d’exprimer leur art, soit trop mansos, soit sans charge franche. Quelques passes « sui generis Â» de Morante Ă  son premier, un duel Ă  la cape entre Ortega par tafalleras et Luque par chicuelinas au second toro nous avaient servi de salle d’attente, mais sans plus. Et le changement du quatriĂšme toro n’avait pas amĂ©liorĂ© l’affaire.. Et puis heureusement Luque est venu nous sortir de notre torpeur.

Mais qui savait ce qui allait suivre au sixiĂšme toro ?

EXIR

Séville: Toreo de salon musical vu par JY Blouin

Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Comme il est de tradition, quand on vient Ă  SĂ©ville, on visite Ă©levages et assiste aux tientas dans les placitas des ganaderias. Pour Cactus Event (cactus-event.com) qui accueille des aficionados français avec beaucoup d’efficacitĂ©, l’occasion est surtout de leur faire rencontrer un torero, le faire torĂ©er de salon devant eux et permettre le contact.

Carlos Olsina invité par Cactus -Event à toréer de salon sur les rives du Guadalquivir. Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Cette annĂ©e, l’invitĂ© du jour Ă©tait Carlos Olsina qui s’est distinguĂ© en graciant un toro de MargĂ© Ă  la derniĂšre fĂ©ria de BĂ©ziers, oĂč on le reverra aprĂšs AlĂšs et Istres ses principales comparutions signĂ©es Ă  ce jour.

Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB

AidĂ© par Quentin Revilla, peintre connu et aficionado practico, qui avait pris gracieusement le rĂŽle du toro, Carlos a montrĂ© et expliquĂ© avec beaucoup de simplicitĂ© et de sincĂ©ritĂ© les diffĂ©rentes passes, principalement les classiques, ses prĂ©fĂ©rĂ©es, Ă  la cape et Ă  la muleta. Sous les questions pointues de Zocato, Carlos a pu s’exprimer sur son concept du toreo et son aficion.

Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB
Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Il est entrĂ© dans des dĂ©tails pratiques passionnant son auditoire (nombreux car les promeneurs espagnols s’arrĂȘtaient aussi pour l’admirer) par exemple en expliquant la maniĂšre de tenir la « bĂ©quille Â» de la muleta du bout des doigts, avant d’en faire la dĂ©monstration.

ManiĂšre de tenir la muleta

Mais la surprise est venue quand sont arrivĂ©s sur le quai les musiciens des Armagnacs d’Eauze, un des meilleurs orchestres taurins de la planĂšte. Les armagnacs viennent Ă  SĂ©ville depuis 51 ans excusez du peu ! Ils jouent Ă  la fĂ©ria et Ă  certaines occasions comme cette invitation de CĂ©cile de Cactus-Event, mais toujours avec un Ă©norme succĂšs!

Carlos Olsina torĂ©ant en musique accompagnĂ© par les Armagnacs, Ă  SĂ©ville le 15 avril 2024. Â©JYB

Et c’est au son de Puerta Grande, un des morceaux qu’il aime le plus que Carlos Olsina a poursuivi sa sĂ©ance de torĂ©o de salon, la musique lui donnant une inspiration supplĂ©mentaire.

Passage de trastos entre Carlos Olsina et Mathieu, le chef de musique des Armagnacs d’Eauze. ©JYB

Mais les surprises n’étaient pas terminĂ©es: apprenant que Mathieu, le chef de musique des Armagnacs avait pratiquĂ© le torĂ©o de salon, Carlos Olsina l’invitait Ă  prendre les instruments et Ă  s’exprimer devant des aficionados ravis. Ayant passĂ© les commandes Ă  un de ses compagnons, celui-ci s’exĂ©cutait avec quelque qualitĂ© et visiblement beaucoup de plaisir.

Toréo de salon en musique par le chef des Armagnacs, à Séville le 15 avril 2024. ©JYB

In facealacorne.fr

Istres

AGUASCALIENTES (MEXIQUE) INDULTO PAR « EL QUITOS »

Le franco mĂ©xicain El Quitos vient de frapper un grand coup dans le pays de son papa. Le nĂźmois de naissance est sorti triomphateur de la novillada d’Aguascalientes oĂč il Ă©tait remis aprĂšs avoir rĂ©cemment triomphĂ© (avec une blessure Ă  la clĂ©). Il a indultĂ© un novillo de Las Huertas et face Ă  une forte concurrence (le local Bruno Aloi et le prodige Marco Perez) sort seul Ă  hombros (mĂȘme si comme c’est souvent le cas au Mexique on ne lui a pas concĂ©dĂ© les trophĂ©es symboliques).

Aguascalientes. Novillos de Las Huertas pour

El Quitos saluts, vuelta aprĂšs indulto

Bruno Aloi saluts, vuelta
Marco Pérez vuelta, saluts.

Dans les ruedos ce week-end

Puebla de Sancho PĂ©rez, Badajoz – Festival avec picadors avec novillos de Talavante. Pour les rejoneadores : FermĂ­n BohĂłrquez et Paco Ojeda, deux oreilles ; et les toreros Morante de la Puebla, deux oreilles et une queue ; Alejandro Talavante, deux oreilles et une queue ; et Miguel Ángel Silva, deux oreilles et une queue.

Montoro, Cordoue – Novillos de Ángel et Juan Antonio Sampedro pour Manolo VĂĄzquez, silence et blessĂ© ; Pablo PĂĄez, oreille, oreille et deux oreilles Ă  celui qu’il a tuĂ© pour Manolo VĂĄzquez. Fuentes Bocanegra, deux oreilles et retour sur le ring avec une pĂ©tition d’oreille.

ArĂšnes d’AlmerĂ­a – Festival. Taureau de Murube, pour le rejon, et de La Palmosilla pour le combat Ă  pied. La rejoneadora LĂ©a Vicens , ovation ; Les matadors El Fandi, deux oreilles ; Cajetan, deux oreilles ; Miguel Ángel Perera, deux oreilles ; Jorge MartĂ­nez, ovation ; et les novilleros Fran LupiĂłn, ovation et Blas MĂĄrquez, deux oreilles.

Talamanca del Jarama demie-finale du circuit de Madrid. Novillos de Ángel Luis Peña SĂĄnchez (1Âș, 5Âș, 6Âș) et Flor de jara (2Âș de vuelta,3Âș et 4Âș) para Juan Herrero ovation et ovation. JAROCHO 2 oreilles et vuelta. Cid de Maria oreille et silence.

Tomelloso, Ciudad Real. Corrida de toros. Toros de Martín Lorca para Andrés Palacios oreille aprÚs avis et oreille; José Fernando Molina; ovation et deux oreilles; Sergio Felipe, oreille et oreille.

El Molar. Madrid. Corrida de toros. Toros de Iñigo Garzón. Sånchez Vara; ovation et deux oreilles, Francisco Montero; silence aprÚs deux avis et oreille; José Antonio Valencia, ovation et ovation

Aaron Palacio, triomphateur de la novillada de Garlin

Garlin. TrĂšs belle entrĂ©e, arĂšnes quasi combles, tempĂ©rature chaude, deux heures trente cinq de spectacle. Six novillos de Pedraza de Yeltes, bien prĂ©sentĂ©s, honorablement armĂ©s, tous deux piques sĂ©rieuses Ă  l’exception du troisiĂšme, un chĂątiment. CinquiĂšme et dernier, les meilleurs sous la pique. Souvent compliquĂ©s Ă  la muleta.

Sergio Sanchez (lilas et or), au premier, une entiĂšre, avis, silence ; au quatriĂšme quatre pinchazos, deux avis, six descabellos, silence.

Christiano Torres (rouge et or), au deuxiĂšme, une entiĂšre, silence ; au cinquiĂšme, deux pinchazos, un quart de lame, une entiĂšre, salut.

Aaron Palacio (bleu ciel et or), au troisiĂšme, un pinchazo, une entiĂšre, une oreille ; au dernier, un pinchazo, une demie-lame, deux avis, onze descabellos, salut.

Aaron Palacio a Ă©tĂ©, hier soir, dimanche 14 avril, dĂ©clarĂ© triomphateur de la novillada de Garlin, emportant le prix Jean Ducos. Il avait coupĂ© une oreille au troisiĂšme toro de la course, « Holandero », novillo de Pedraza de Yeltes. C’est un peu un vainqueur inattendu car on aurait prĂ©fĂ©rĂ© miser sur Christiano Torres ou Sergio Sanchez qui nous avait fortement impressionnĂ© le matin lors des qualifiations.

Il est vrai qu’à ce moment il affrontait un novillo d’Alma Serena, le Pedraza prĂ©vu Ă©tant blessĂ©. Ce novillo lourd, applaudi Ă  l’entrĂ©e lui permit de livrer d’excellentes chicuelinas et une faena trĂšs douce et trĂšs dĂ©liĂ©e, le tout terminĂ© sur une bonne Ă©pĂ©e. Son concurrent Ă  cette place en novillada, Juan Herrero, fut trĂšs moyen dans tous les temps de la lidia.

C’est donc Sergio Sanchez qui ouvrait la novillada. Il fut au dĂ©but excellent Ă  la cape par de longues sĂ©ries de vĂ©roniques, lentes et amples. A la muleta il ne domina jamais son sujet mĂȘme s’il y eut quelques sĂ©ries de derechazos sĂ©duisantes. Avec son second adversaire il hĂ©rita du toro manso de ce lot, fuyant le cheval tentant de s’échapper par le callejon Ă  plusieurs reprises. Il put lui offrir quelques passes isolĂ©es, sans jamais pouvoir construire un ensemble cohĂ©rent.

Christiano Torres est apparu comme le novillero le plus mur, le plus sur de lui. Trois grandes vĂ©roniques pour ouvrir sa sortie. Puis en quelques passes appuyĂ©es il amĂšnera son adversaire au centre pour des sĂ©ries complĂštes sur les deux mains
 d’oĂč surpassaient des naturelles longues, trĂšs dĂ©pouillĂ©es et nonchalantes. Il rejoua un peu la mĂȘme scĂšne Ă  son retour et toujours au centre il termina ses sĂ©ries par des pechos de trĂšs bon goĂ»t. MalgrĂ© une mis Ă  mort chaotique il parvint Ă  arracher un salut Ă  un public peu enthousiaste.

Aaron Palacio est donc le triomphateur du jour. ConcĂ©dons lui de grandes qualitĂ©s Ă  la cape. Son grand mĂ©rite fut de savoir se mettre au rythme de son novillo, un peu faible qui additionna quelques chutes. Sa faena fut complĂšte et sa mise Ă  mort rapide lui permit de couper la seule oreille de l’aprĂšs-midi. Mais cet Ă©clair rĂ©jouissant ne brilla plus avec le dernier toro. MalgrĂ© beaucoup de douceur et de multiples changement de mains et quelques naturelles oĂč il se fit plaisir, l’ensemble manqua de tenu et d’attraits. Sa conclusion Ă  l’épĂ©e catastrophique Ă©tait difficile Ă  pardonner. Mais il Ă©tait le seul a avoir coupĂ© un trophĂ©e.

Que dire de ce lot de Pedraza de Yeltes. Des novillos dont on attendait beaucoup plus, surtout une vraie prĂ©sence contre le cheval. Seuls les cinquiĂšme et le dernier furent dignes de l’élevage. Un lot manquant parfois de relief. Les Pedraza nous laissaient espĂ©rer
 mais n’ont pas tenu toutes leurs promesses. Tout de mĂȘme avec des novilleros plus aguerris la face de la course pouvait en ĂȘtre changĂ©e.

Jean-Michel Dussol

Photos Roland Costedoat

Madrid, peu de choses pour la novillada

Mario Navas

Arùnes de Las Ventas, Madrid. Deuxiùme novillada de la saison. Moins d’une quart.

Novillos de Sanchez Herrero mansos et avec peu de caste

  • BORJA XIMELIS, silence aprĂšs avis et sifflets aprĂšs trois avis
  • EDUARDO NEYRA, silence et silence.
  • MARIO NAVAS, applaudissements et ovation.

Diego Ventura domine la corrida de rejon de Seville

Diego Ventura sur Guadania Ph. JY Blouin

La Real Maestranza de Caballeros de SEVILLA Ă©tait quasi comble pour cette unique corrida de rejon du cycle sĂ©villan La course Ă  cheval perd un peu de son prestige en raison de l’Ă©pointement souvent outrancier des toros, c’Ă©tait le cas aujourd’hui, et du grand nombre de chevaux utilisĂ©s par les cavaliers, chevaux sortant bien frais et remarquablement dressĂ©s devant un toro qui n’en peut guĂšre. Je me souvient d’une rĂ©flexion d’Alvaro DOMECQ, grand rejoneador s’il en fut, expliquant qu’aujourd’hui il n’Ă©prouverait aucun intĂ©rĂȘt Ă  torĂ©er lui qui a toujours combattu des toros en pointe,

Les six exemplaires de CAPEA – SAN PELAYO, biens prĂ©sentĂ©s Ă  part les cornes, furent noble en gĂ©nĂ©ral mais vite arrĂȘtĂ©s sauf le cinquiĂšme au dessus du lot pour :

Sergio GALAN silence et salut

Diego VENTURA salut et deux oreilles

Guillermo HERMOSO DE MENDOZA silence et ovation

Sergio Galan sur Caprichio Photo JY Blouin

Sergio GALAN est passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de ses deux toros qui auraient certainement mĂ©ritĂ© mieux. Certes, les deux se sont arrĂȘtĂ©s trĂšs vite, mais si il Ă©tait allĂ© les chercher de plus prĂ©s il aurait peut ĂȘtre pu les torĂ©er au lieu de cela il se contenta de numĂ©ros de dressage pour le public Ă  l’autre bout de l’arĂšne. J’ai parfois eu l’impression d’assister Ă  une reprĂ©sentation de l’École de Jerez plus qu’Ă  une corrida de rejon. Et comme en plus il tua mal…

Diego Ventura sur « Fabuloso »

Diego VENTURA est certainement le meilleur rejonĂ©ador du moment, et une fois de plus il fit preuve ce soir de sa maĂźtrise. Les poses de banderilles sont claires et prĂ©cise et surtout il tore. Sa conduite du toro avec ses chevaux utilisĂ©s comme une muleta ou un capote sont particuliĂšrement efficaces. Certes son premier adversaire s’Ă©teignit assez vite mais il rĂ©ussit Ă  en tirer le meilleur et une mise Ă  mort de meilleure qualitĂ©, au troisiĂšme essai, lui aurait certainement permis de couper un pavillon il se contenta de saluer.

Son second toro fut certainement celui qui servit le plus et Diego en profita pour donner toute sa science et son art. Il nous fit vivre une faena pleine d’Ă©motion utilisant au mieux ses monture en particulier avec Bronce dans une pose Ă  deux mains en ayant ĂŽtĂ© l’embouchure de son cheval. La mise Ă  mort est efficace bien que le rejon soit en arriĂšre et lui vaut de couper de couper deux oreilles,

Guillermo Hermoso de Mendoza sur « Fabuloso » Ph JY Blouin

Que dire de Guillermo HERMOSO DE MENDOZA, sinon qu’il fut Ă  bonne Ă©cole et qu’il dispose, avec la cavalerie paternelle, d’un outil rodĂ© Ă  point, Il me rappelle un peu le jeune Andy Cartagena qui triomphait avec les chevaux de son oncle Gines. Les chevaux sont excellents et il sait les utiliser et cela porte sur la galerie mais dans un jeu qui, pour mon compte, reste encore peu abouti. Il tue son premier d’un mete y saca suffisant mais long d’effet et la pĂ©tition d’oreille fut trĂšs minoritaire. A son second, il fut un peu gourmand, aprĂšs une faena somme toutes fort correcte il demanda Ă  l’a prĂ©sidente de lui accorder une ultime paire de banderilles courtes Ă  deux mains, la premiĂšre Ă©tait bien passĂ©e, la derniĂšre retomba au sol de part et d’autre du toro, celui ci n’en pouvait plus : erreur d’apprĂ©ciation. Quant Ă  la mise Ă  mort il s’Ă©lança rejon en main d’un bout Ă  l’autre de la piste pour planter dans un toro totalement arrĂȘtĂ© un rejon contraire trĂšs en arriĂšre et mal orientĂ© qui l’obligea Ă  descabeller.

J.D

Plaisance

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