Héros du jour: BASTONITO, Nº 35, DE BALTASAR IBÁN

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Troisième de la Feria de San Isidro 2024. Deux tiers de plaza.

Toros de Baltasar Ibán,

ERNESTO JAVIER ‘CALITA’silence après avis et silence.

FRANCISCO DE MANUEL, silence après avis et oavtion après deux avis.

ÁLVARO ALARCÓN, silence et silence. 

A l’issue du paseo on a gardé une minute de silence à la mémoire du matador palentino Pedro Giraldo

Les banderilleros Juan Carlos Rey et Javier Sánchez Araujo ont salué au second. 

Le picador Juan Francisco Peña a été ovationné à l’issue du tiers de piques du 5ème toro.

Dure corrida de Baltasar Iban, décevante par son jeu dangereux, développant ce peligro sordo qui ne passa pas aux tendidos agités hier de pulsions contradictoires et parfois vulgaires. Un ensemble avec lequel une terna inexpérimentée ne put briller. Bastonito, toro complet, sorti en cinquième, releva la tarde, la sauvant d’un désastre annoncé. No hay quinto malo… comme dit le proverbe taurin.

Protestés dès leur sortie –les deux premiers surtout- les Baltasar Iban étaient pourtant bien dans le type de leur origine contreras, encaste minoritaire qu’une bonne partie des contestataires prétend défendre par ailleurs. En réalité inégal, l’ensemble ne manquait pas de sérieux, bien armé et astifino, de poids varié –c’est peut-être ce qui lui fut reproché. Médiocres à la pique dans l’ensemble, partant de loin certes mais sans s’employer réellement, les Baltasar n’ont jamais rompu par la suite. Le cinquième, brillante exception du jour aurait pu faire une vuelta. Le sixième a fait illusion mais n’a pas duré. Le lot de Calita a été le moins accommodant : le quatrième immobile dès de début du tiers de banderilles.

Calita un des cadors des plazas du Nouveau Monde, bien connu en Espagne aussi, a démontré dans ces circonstances particulièrement amères son officio, sa capacité à mener une lidia efficace et sobre. En ce sens il montre une autre face de la tauromachie du Nouveau Monde dont on vante l’entrega et l’originalité mais qui se manifeste aussi par ses capacités techniques. Deux épées habiles lui ont permis de se débarrasser de ses adversaires. Les toreros mexicains méritent mieux que l’ingratitude de ces deux dernières après-midi venteñas. Reste une cartouche pour Fonseca.

Dur de se mettre à la hauteur d’un grand toro ! Sans être mal non plus, Francisco de Manuel ne put profiter des superbes charges et de l’humiliation constante de Bastonito cinquième de la corrida. Il le débuta à genoux le toro venant avec un bon tranco des planches vers le centre et lui donna dans un premier temps, avec justesse, de la distance. Il construisit par la suite un trasteo banal, sans jamais ralentir la charge vigoureuse ni s’accoupler réellement avec le burraco. Toréant un tantinet sur le voyage il ne connecta pas avec les tendidos. C’est le toro qui donnait l’émotion. Une épée tendida et deux descabellos. Le madrilène avait créé l’illusion lors de son premier passage en débutant avec profondeur, genou en terre. L’inanité du Baltasar l’obligea à en rabattre et l’affaire tourna court.

Vert Alvaro Alarcon trop inexpérimenté pour ce genre de confrontation. Il ne sut que faire d’un lot désagréable et périlleux dont il se débarrassa dignement mais sans gloire. Il est vrai que c’était sa première corrida de la saison ; la seconde pour de Manuel. Pas vraiment un cadeau.     

Pierre Vidal