Plaza de toros de Utrera, Sevilla. Corrida de toros. Moins de demie arène.

 Toros de Luis Algarra, le sixième vuelta al ruedo.

ALEJANDRO TALAVANTE, deux oreilles et ovation

PABLO AGUADO, oreille et oreille.

CURRO DURÁN, qui prenait l’alternative ovation et saluts.

Le banderillero Javier Ambel a salué au quatrième.

Corrida inégale de présentation: terciada dans l’ensemble; aux modestes défenses. Noble elle s’est avérée souvent blanda et juste de force; inexistante à la pique mais permettant tout de même aux toreros les plus expérimentés de montrer leurs qualités.

Talavante a profité de la bonté du second pour dessiner un trasteo varié, souvent plein de surprises et engagé. On a revu Alejandro dans sa meilleure version avec cet inoffensif adversaire qu’il tua d’une entière tombée coupant deux oreilles fêtées. L’extremeño retomba dans son dilettantisme lors de son second passage. Absent, profilé, se donnant tous les avantages. Quatre coups de rapière et la messe était dite.

Toreo caro de Pablo Aguado réellement supérieur à la cape par véroniques de face données au ralenti par le bas. Il fut aussi l’auteur de deux quites marqués de son élégance naturelle : un par gaoneras et l’autre par chicuelinas. Pur moment d’inspiration sévillane dans leur exécution. A la muleta il fit un effort remarquable dans des faenas marquées par une recherche artistique authentique, données avec douceur mais limitées par l’absence de transmission des toros. L’épée est on le sait le point faible du Sévillan mais il aura produit de très bons moments de toreo sur le sable d’Utrera.

Il n’est jamais trop tard Curro Duran fils prenait l’alternative à l’âge de trente ans après une longue carrière de novillero. Il aura été par moment à la hauteur du sixième, un crack qui répétait ses charges à droite toute. Il y eut pétition d’indulto lancée du callejon. Cela aurait fait l’affaire de l’impétrant. D’indulto totalement hors sujet il n’y a pas eu et Curro se trouva à la peine lors de la suerte suprême. Comme dit la fable adieux veaux, vaches, cochons, couvées. Il lui faudra revenir à la dure réalité… Ce qui pouvait apparaître comme un nouveau départ soulevant un torrent d’espoirs sera sans doute demain une fin. Du moins peut-il se dire matador de toro. Un honneur et un bonheur octroyés par la cérémonie de l’alternative.

Pierre Vidal