Mois : mai 2024 Page 6 sur 14

Madrid : un grand torero colombien JUAN DE CASTILLA.

Las Ventas, 19 mai ,9ème de feria de San Isidro. Lleno quasi absolu, temps agréable, un peu de vent sur la fin.

Toros de Miura très impressionnants, hauts, armées  et lourds sans le moindre gras. De robes diverses, cardeno, castaño blanc et noir, Noir, noir et blanc . Tous de quatre ans, de jeu inégal mais tous dangereux avec du genio particulièrement le 2, le 3 et le 6. Intoréable le 1er .Manque de force paradoxal après les piques. Poids moyen juste en dessous de 600 kg , 637 le dernier , un animal antédiluvien, dont les charges s’arrêtaient à mi- muletazo. 

Ils sont tous arrivés à la mort bouche fermée. 

Pour Rafael Rubio Rafaelillo: Noir et Or, silence et ovation

J de Castilla Olive et or: ovation après 1 avis et ovation après pétition

J E Colombo: Nazareno et or: silence et ovation  

Rafaelillo que l’on voit depuis longtemps devant ce genre de bétail tente toujours sa tauromachie leurre sur le mufle le plus souvent. Rien au premier qui n’avait rien à offrir, malgré son allure magnifique .Le toro est “miron”, regarde le matador , parado , pas sympa quoi…. Rafaelillo fera donc un semblant de faena de 3 minutes conclue par une entière après trois pinchazos.

Au quatrième, un bien meilleur élément de 626 kg, tricolore superbe, Juan de Castilla vient au quite et l’exécute avec audace, par gaoneras. Il fallait oser avec ce genre de bicho, le toro regarde dans le couloir, cornes très hautes, la faena traine un peu, on s’ennuierait presque. Et d’ailleurs au final on s’ennuie puisque Rafaelillo ne fait pas grand chose, ce n’est ni bien ni mal, le toro est compliqué; une épée entière habile et un peu basse qui vaudra au murcien un salut au tiers.

La révélation de la copa Chenel de 2023, Juan de Castilla le jeune colombien de Medellin a été à la hauteur de sa grande journée/  Deux corridas dures, ce matin à Vic avec LE Pagès Mailhan et un Prieto de la Cal et ce soir à Madrid avec les deux meilleurs Miura de Madrid. Classe, Sens du sitio  et justesse des gestes, adaptation formidable à ses deux adversaires en templant et toréant doucement des trains lancés à 200 à l’heure, citant de face, gardant la charge pour permettre des passes de pecho formidables.

Que ce soit au2eme ou au 5eme,Castilla en tira le maximum. Au second il domine le toro sur les deux bords . Le brindis qu’il prononce aux barrières est un exemple de toreria:”Je ne peux pas dédier la mort de ce toro à quelqu’un ici mais à tous les toreros et aficionados de Colombie qui luttent jour et nuit pour sauver la tauromachie dans mon pays”. Deux pinchazos, une entière, un avis et un grand descabello foudroyant. Toro sifflé à l’arrastre et ovation au tiers.

Le 5ème entre dans le rond en cherchant comment s’échapper, il devine la contre piste pleine de monde et sautera trois fois dedans: dommage pour les minces et les ventripotents qui finiront bien par comprendre que derrière un abri de planches contenant 3 personnes il ne faut pas en faire entrer 5!

Ce fut chaud, très chaud!

Colombo va au quite, et Castilla brinde au public. Comme à tous les toros de ce soir les piques furent normales , un peu carioquées à l’occasion pour Rafaelillo.

Très” entregado”, De Castilla torée avec goût et va sur la corne contraire en gagnant du terrain à petits pas glissés, très applaudi par Madrid qui voit tout et ne se laisse pas berner. Là c’est très bien, et tout le monde le voit et l’apprécie , même le tendido 7! Pour achever l’ouvrage, le torero offre sa muleta en statuaires aidées, par le bas, ça a de la classe et l’avantage de soumettre un peu plus le toro comme sil s’agissait de passes de châtiment, impossibles avec ce genre de client!. Grande épée en se jetant, desprendida qui empêche l’oreille de tomber, malgré une petite pétition.

OVATION très sonore.

Et maintenant celui  qui peut déclencher des polémiques , que les mauvais esprits appellent un animateur de plaza, bien à tort. Ce soir, devant le public le plus dur qui existe, Colombo s’est joué véritablement la vie dans le deuxième tiers, devant des cornes et du bétail impitoyables.  Touché sur la poitrine  à la deuxième paire de son premier toro, il a eu la corne le long de la joue pendant deux ou trois épisodes à vous rappeler les tragédies de Lucio Sandin , de Padilla ou de Granero.  Non je n’exagère pas, les choses vont si vite et sont si rapidement oubliées quand le drame ne s’est pas produit mais là, ce torero valiente  a fait peur à tout le monde. Ses faenas de muleta ont été engagées jusqu’au bout. Au 3ème toro les trois paires de banderilles sont parfaites.  Au 6ème il demande une quatrième paire à la présidence qui accepte et il corrige le tir de la troisième moins bien posée.  On appelle ça de la générosité. Le troisième toro est applaudi à l’arrastre, et Colombo s’il n’avait tué d’une estocade caida et d’un descabello après un avis, aurait sans doute mérité de couper un pavillon.

Le 6eme, un toro de 637 kgs  avec deux pitons ultra fins et écartés de plus d’un mètre vers le haut est galopant et rapide, virevoltant.

Qu’à cela ne tienne, chez Colombo on ne fait pas à l’économie : quite par navarras.

Au tercio de muleta on est surpris : on dirait que sur les toques le toro se pose la question : je passe ou j’encorne ? stop à hauteur d’homme et retour sur place.

Le jeune homme semble n’être atteint par aucune espèce de peur. Ce valiente ne renonce pas devant les charges sournoises du toro.Il Pinche une fois et met une entière efficace, et lui  comme le toro sont applaudis.

Les Miuras sont toujours des Miuras.

Jean François NEVIERE

  

Feria de Vic Fezensac troisième corrida : Vingt et une piques pour les Dolores Aguirre; Luis Gerpe coupe une oreille

Vic-Fezensac. Troisième corrida de feria, arène bien fréquentée, course sous les nuages mais sans pluie, deux heures trente de spectacle. Six toros de Dolores Aguirre Ybarra, tous très bien présentés, lourds, redoutablement armés, au total vingt et une piques, trois, pour les trois premiers, quatre châtiments pour les trois autres. Toujours très compliqués à la muleta. Un immense lot de toro avec le premier, deuxième et sixième applaudi à leur entrée, le quatrième applaudi à l’arrastre et le dernier primé d’une vuelta.

Alberto Lamelas (bleu ciel et or), au premier, une entière basse, silence ; au quatrième une entière basse, silence.

Damian Castaño (bleu marine et or), au deuxième, un pinchazo et une demi-lame, salut, au cinquième, une entière et trois descabellos, silence.

Luis Gerpe (vert et or), au troisième, un quart de lame, un pinchazo, une entière avis, salut ; au dernier, une entière, une oreille.

Président Bernard Sicet, assesseurs, Mathieu Cazalet et Lorenzo Cuello.

Une corrida qui meublera longtemps la mémoire des aficionados… Des toros de Dolores Aguirre Ybarra en provenance directe de l’univers de Goya, surtout les trois derniers. Des luttes épiques face aux picadors. Des hommes qui ont été obligé de se surpasser, peut-être même de surmonter leur peur, de ces corridas éternelles qui nous rappelle l’éthique de la tauromachie.

La pluie du matin avait enfin cessé permettant de refaire la piste en un temps record, oublié le bourbier du matin lorsque jaillit en piste Caracorta, sérieux mais pas immense il allait poser de sérieux problèmes à Alberto Lamelas. Le petit Madrilène fut souvent obligé de rompre de se replacer avant de pouvoir signer une belle série à la fin de sa première faena. Lorsque le garçon vit surgir son second opposant, il a dû penser qu’il portait bien son nom « Carafea », En fait une sale gueule, avec des cornes à toucher les nuages, un gabarit d’enfer, haut et long à n’en plus finir. Mais Alberto ne renonça pas, fit passer le grand frisson avec des passes dans le dos et finit par s’imposer sur l’animal. Mais quelle sale gueule pensait le torero en regagnant le callejon.

Les choses ne furent guère plus simples pour Damian Castaño avec un premier toro qui lui laissa quelques chances de réussite sur les deux mains. Il fut très harmonieux et dans un rythme très lent avec pareil animal. Il fut plus réservé avec le cinquième. Très vite en difficulté, avisé à plusieurs reprises, il décida d’en terminer rapidement.

Luis Gerpe se fait souvent rare, passons rapidement sur sa première sortie avec tout de même quelques jolies passes sur les deux mains, des muletazos interminables qui s’alanguissaient sur le sable. Mais lui Gerpe trouva toute sa dimension avec le dernier, un certain Perdigon qui avait allègrement pris quatre piques. Soudain il monta sur les cornes, déplia la muleta, et sur la main gauche toréa avec calme et lenteur, étonnant de voir le monstre se plier à ce rythme. Il avait ouvert avec quelques passes de châtiment rageuses et terminait avec un temple étonnant. Soudain l’épée surgissait et clouait l’animal. Luis Gerpe coupait la seule oreille de la course. Mais hier dimanche, à Vic, il y avait du toro, rien que du toro. Un dernier salut du mayoral et l’on range cette course au premier rang de nos mémoires d’aficionados.

Jean-Michel Dussol

Galerie photo Bertrand Caritey

Dans les ruedos dimanche : nouveau succès de Barroso

Miraflores de la Sierra (Madrid). 

Novillos de Domingo Hernández et Toros de la Plata (2º et 3°bis). 

Tristán Barroso, oreille après avis et oreille après avis; 

Alejandro Chicharro, palmas après avis et deux oreilles après avis.

Santisteban del Puerto (Jaén)

Novillos de Guadalmena y Hnos. Collado Ruiz 

Nek Romero, oreille et oreille, 

Marco Pérez, deux oreilles après avis et oreille pétition de la seconde

Javier Zulueta, oreille et oreille.

Lleno historique au coso de los Califas à Cordoue

Plaza de Toros de Los Califas, Córdoba. Corrida de toros. Casi lleno.

Toros de Domingo Hernández, 

 MORANTE DE LA PUEBLA, ovation et bronca.

JUAN ORTEGA, ovation et ovation.

ANDRÉS ROCA REY, oreille et pétition de la seconde et deux oreilles.

Vic, Ranchero II de Pagès Mailhan gagne la “concours”, héros de la corrida concours, Sanchez Vara et Juan de Castilla

 «Ranchero II» de Pagés Mailhan, lidié en cinquième a été déclaré vainqueur du concours.

Vic-Fezensac. Deuxième corrida de Feria, deux tiers d’arène, pluie continuelle, deux heures quarante cinq de spectacle pour cette corrida concours. Un saltillo, applaudi a l’entrée, trois piques. Un Palha, applaudi à l’entrée, bien armé, trois piques. Un Prieto de la Cal, applaudi à l’entrée, trois piques ou rencontres, applaudi à l’arrastre. Un Veiga Teixera, quatre piques ou rencontres. Un Pages Mailhan, trois piques. Un conde de la Corte, quatre piques ou rencontres.

Sanchez Vara (bleu marine foncé et or), au premier, trois pinchazos, avis, vuelta ; au quatrième un pinchazo et une entière, avis, une oreille.

Octavio Chacon (vert clair et or), au deuxième, quatre pinchazos et une entière, silence ; au dernier, un pinchazo, une entière, six descabellos, silence.

Juan de Castilla (blanc et or), au troisièlme, deux pinchazos, une entière, salut ; au cinquième, une entière, une oreille.

Présidence : Renaud Maillard, assesseurs, Thierry Faget et Yves Charpiat.

chapô

Sanchez Vara et Juan de Castilla sont les deux héros de la corrida concours gagné par Ranchero de Pages Mailhan. Un moment d’héroïsme et de courage.

Epouvantable la corrida concours ? Non, Héroïque, avec un double « H », lettre a créer dans l’alphabet Vicois. Un dimanche matin où les chiens ne sortaient pas et où les toros auraient bien dormi quelques heures de plus… Une pluie que même les Bretons ne connaissent pas. Mais à Vic où il pleuvait, tout est différent. Et le temps qui pouvait tout gâcher à donné une dimension exceptionnelle à cette course grâce à la volonté des toreros et de leurs cuadrilla qui ont osé prendre tous les risques pour offrir un spectacle complet.

Un drôle de personnage, ce Sanchez Vara qui depuis bientôt un quart de siècle saute d’une pointe de corne à une autre devant les élevages les plus compliqués qui soit. Dimanche à Vic, il fut magnifique, héroïque… Spectaculaire incarnant très souvent une figure du tragique. Dans cette piste transformée en bourbier, il n’hésitait pas à se jeter à genoux pour les premières passes de sa faena avant de nous étonner par quelques somptueuses naturelles. Mais il fallait dominer ce Saltillo, ce qu’il fit par d’interminables muletazos. Il avait aussi su prendre les bâtonnets avec élégance. Malgré une mise à mort chaotiques le public lui accorda une vuelta. Transfiguré par ce premier succès, le Madrilène revint avec un impeccable tercio de cape, puis demanda une chaise pour offrir quelque banderilles et tout cela dans la boue, quand les zapatillas sont à jeter. L’homme flirtait avec la légende et après quelques naturelles aidées coupait une oreille. Sanchez Vara, un héros dans la boue.

Juan de Castilla voulait être au cartel de cette course, aux prix d’une organisation compliquée pour arriver à Madrid, quelques heures plus tard pour rencontrer des Miura. Il commençait avec ce vieux sang assassin de Prieto de la Cal. C’est lui qui attaquait, comme un fantassin quittant sa tranchée pour monter à l’assaut et finissait avec des naturelles accompagnées par les olés du public. L’homme saluait… mais maintenant il allait croiser un toro de Camargue, un certain « Ranchero » qui avait grandi auprès des ruines romaines d’Arles. On avait vu l’animal dans un somptueux troisième galop vers les cheval ou il gagna sûrement sa victoire dans le concours… Mais désormais c’est Juan de Castilla qui prenait le commandement en se jetant à genoux dans la boue vicoise pour, débuter une faena qui ne cessait de grandir en émotion et qui s’accompagnait de la musique. Une estocade comme on ne les croit plus possible et l’oreille que l’on aurait voulu double. Le deuxième héros de l’arène de Vic venait de naître.

Octavio Chacon malgré de bons moments fut un peu terne comparé à tant d’héroïsme.

Deux toreros qui ont apporté une immense dimension à cette corrida concours.

Jean-Michel Dussol

galerie photo de Bertrand Caritey

Nîmes, Navalon gagne la cape d’or

Photo Bruno Lasnier

Nîmes. Matinale. Un tiers. Très beau lot de novillos de Piedras Rojas (Patrick Laugier). Le sixième novillo fait une vuelta. Navalon remporte sans discussion la 63em cape d’or de Nîmes.

Photo Bruno Lasnier

Lalo de María, oreille et silence après deux avis

Photo Bruno Lasnier

Manuel Román, silence après avis et oreille après avis

Photo Bruno Lasnier

Samuel Navalón, oreille et deux oreilles

Les Piedras Rojas de Patrick Laugier ont fait preuve d’une belle noblesse et permis à Samuel Navalon d’obtenir trois oreilles pour gagner la Cape d’Or. Lalo de Maria et Manuel Roman ont également obtenu un trophée. Un lot bien présenté avec de la classe même s’il manquait de la force.

Samuel Navalon a lors de ses deux faenas entretenues montré une belle variété de son répertoire à la cape et à la muleta. Les séries se sont enchaînées avec fluidité et profondeur. Nous l’avions vu déjà très intéressant à Arles à Pâques. Face au sixième il a montré déjà un talent et une maitrise incontestable. Après ses bonnes prestations à Madrid, Séville, Valencia et Valdemorillo, le Valencian s’impose comme un grand espoir des novilleros.

Lalo de Maria a ouvert la novillada avec une tauromachie lente et esthétisme. Son taureau est peu châtié au cheval, comme la plupart de ses congénères. Beaucoup de douceur avec un novillo qui manque de transmission. Une bonne épée, un peu décentrée, a fait tomber le mouchoir pour la 1er oreille. Face au 4em taureau de la matinée il s’applique avec beaucoup de relâchement et le public est conquis. Il rate la mise à mort et perd tout trophée.

Manuel Roman avec un toreo lent à mi-hauteur gère un novillo manquant de force avant de connaître des échecs à l’épée. Il est vrai que sa petite taille semble un handicap certain pour l’exercice. Son second novillo était doté de bonnes qualités. Il toréé avec facilité et une certaine élégance. Il nous avait séduit à Arles à Pâques. Malgré un pinchazo et une épée portée sur l’avant, un trophée un peu généreux lui est décerné.

Galerie photo de Bruno Lasnier

Nîmes : Sébastien Castella survole la corrida et sort pour la 17em fois par la porte des consuls.

Arène pleine, plus un billet à vendre. Beau temps sans vent. Cela rappelait les grandes entrées comme le solo de José Tomas en 2012. Heureusement que Sébastien Castella était là pour illuminer la soirée car le spectacle fut long : 3h15 de spectacle et 3 toros changés.

Taureaux de Garcigrande, Juan Pedro Domecq (5º bis et ter), et Fernay (6º bis) de jeux très inégal. Les meilleurs le 1er, 3em et 4em.

SEBASTIÁN CASTELLAdeux oreilles et une oreille

ROCA REY, oreille et silence

EL RAFI, tour de piste et tour de piste.

La lidia du 1er taureau de Garcigrande et excellente afin de le garder le mieux possible pour la faena . Bonnes banderilles de Chacon. Une jolie faena de Castella surtout à gauche. Beaucoup de maîtrise et de contrôle. Une entière fulgurante. Le public demande les deux oreilles et le président accepte.
Mais c’est à son second toro que Sébastien Castella va montrer tout son talent et réaliser une véritable démonstration. La muleta jamais touchée par le toro et des passes d’une pureté inouïe sur les deux bords. Le torero dans la plénitude de son art. Il avait écouté un avis en fin de faena. Un premier essai pour tuer le taureau ou l’épée ne rentre pas (mais il la garde en main) puis une entière. L’animal ne tombe pas et il faut utiliser le descabello. Le président lui donne une oreille mais la faena valait bien plus.

Roca Rey réalise à son premier taureau une faena technique un peu froide qui ne porte pas sur le public mais avec plein de bonne volonté et de pouvoir. Malheureusement l’animal ne l’aide pas. 1/2 épée efficace et 1 oreille.

Son second taureau est changé une première fois pour boiterie pour un Juan Pedro Domecq …lui aussi changé pour un autre Juan Pedro Domecq qui va s’avérer court de charge et peu coopératif. Le public s’ennui et Roca Rey n’insiste pas. Il ne peux pas briller cette après midi.

Un bon travail de Rafi surtout sur la corne droite du troisième taureau de la corrida. Il a commencé à genoux au centre de l’arène et a bien profité des attaques franches de l’animal qui répétait. Cependant, son échec à la mise à mort l’a laissé sans oreille et il fait un tour de piste acclamé par le public entièrement avec lui. Rappelons qu’il est nîmois. El Rafi n’a pas eu de chance au dernier taureau. Après avoir réchauffé la foule à genoux avec la cape par une puerta gayola et plusieurs larga, le taureau de Garcigrande se blesse et est remplacé par un taureau de Fernay qui décline rapidement. El Rafi a fait un effort soutenu par le public pour construire une faena mais en vain. Après un bon coup d’épée efficace, Il fait un tour de piste final.

Galerie photo de Bruno Lasnier


Feria de Vic Fezensac 2024 : deux saluts face aux Cuadri

Vic-Fezensac. Première corrida de feria, temps couvert et pluie en fin de course, deux tiers d’arène, deux heures trente cinq de spectacle. Six toros de Célestino Cuadri, admirablement présentés, de deux piques le troisième, à quatre châtiments, le quatrième, pour les autres trois rencontre avec le cheval. Tous très compliqués et agressifs à la muleta .

Fernando Robleño (blanc et argent souligné de noir), au premier, deux pinchazos et une entière, un avis, salut, au quatrième, un pinchazo et une entière, silence.

Esau Fernandez (bleu marine et or) au deuxième, une entière, silence ; au cinquième, une entière basse, un avis et neuf descabellos, silence.

Gomez del Pilar (saumon et azabache), au troisième, trois pinchazos, avis, silence ; au dernier, un pinchazo et une entière, salut.

Présidence, Hugo Lavigne, assesseurs, Guy Bournac et Pascal Darquié

Vic, feria du toro ne pouvait mieux respecter sa tradition et son éthique qu’en faisant revenir, après plus vingt ans d’absence les toros de Cuadri. Force et puissance deux mots qui peuvent résumer cette course avec trois toreros, parfois débordés par cette caste et cette agressivité.

Des quatre ans s’approchant des cinq années, la difficulté ne fut pas une question d’âge puisque le premier, le plus « malléable » était né en octobre 2019. Robleño, cet habitué des courses dures depuis, bientôt un quart de siècle, signa la plus belle faena de la course avec une séquence à gauche particulièrement séduisante. Tout avait commencé sur l’autre main et après un subtil changement se promenait sur la gauche. Beaucoup d’harmonie dans ce jeu avec cet imposant adversaire… dommage qu’on ne lui ait pas accordé la musique, elle aurait rehaussé ces bons moments.

Par contre il n’allait pas rencontrer pareil adversaire pour sa deuxième sortie. Ce fut un moment où la technique du maestro, son habitude de vieux briscard lui permit de s’imposer sur le Cuadri qui avait déjà fait trembler le picador avant de revenir trois fois sous le fer. Un toro d’enfer !

Esau Fernandez qui a pourtant dominé des Victorino et des Miura se trouva par moment perdu pour maîtriser, cette caste. Certes il signa de forts belles séries sur les deux mains, offrit de superbes pechos. Il montra sa personnalité mais après une entière, l’arène garda le silence. Face à son second adversaire dédié au public l’équation multiplia les inconnus pour arracher quelques passes. Il termina en pleine difficultés, dans un ensemble brouillon dominé par ce terrible Cuadri qui avait été applaudi à son entrée en piste avant de pousser trois fois sur le cheval. Un sérieux client.

Pour Gomez del Pilar, habitué aux difficultés vicoises, la journée fut de celle que l’on ne veut pas imaginer. Manifestant une belle maîtrise à la cape et beaucoup de combativité avec le dernier toro de la course, il vint se jouer la vie sur les cornes pour dessiner quelques séries débordantes de volonté. La aussi un toro à ne pas mettre entre toutes les main.

Ce retour des Cuadri à Vic était la poursuite de la légende. Six lutteurs, lourds et bien armés poussant fort sous la pique le toro comme on l’aime à Vic.

Jean-Michel Dussol

Galerie photo de Bertrand Caritey

Feria de Vic-Fezensac : Trois garçons mal à l’aise face à d’excellents Raso de Portillo

Photo Bertrand Caritey

Une excellente novillada de Raso de Portillo a ouvert la feria de Pentecôte à Vic. Même s’il n’y a qu’un seul salut, celui de El Melli avec le cinquième toro, ici on vient voir des toros. Il n’y avait pas de quoi être déçu par ce lot, d’une régularité parfait, une dizaine de kilos, tout au plus devaient séparer ces combattants. Le président, Alain Darroman a voulu jouer, jusqu’au bout la règle des trois piques. Même si les piqueros ont été plutôt discret avec le troisième châtiment, on a vu quelques très belles, charges, des galops intéressant vers le cheval. C’est un pari gagné.

Toros excellents avec par contre quelques novilleros qui n’ont pas su passer leur agrégations.

Vic-Fezensac, Novillada. Temps nuageux, température agréable, quelques gouttes de pluie, une jolie demi-arènes, deux heures vingt de spectacle. Sept novillos de Raso de Portillo, le troisième changé pour boiterie, par un sobrero du même fer. Tous bien présentés, entre trois et prés de quatre ans. Le premier, une pique, tous le autres trois châtiments, les seconds, quatrième et cinquièmes applaudi à l’arrastre.

Alvaro Seseña (bleu roi et or), au premier, un pînchazo deux entières, un avis, silence ; au quatrième, une entière basse, silence.

El Melli (bleu très clair et or souligné de noir) au deuxième, deux pinchazos, trois-quarts de lame, silence ; au cinquième, un pinchazo et une entière, salut.

Jesus de la Calzada (bleu du ciel et or), au troisième, un pinchazo et une entière basse, silence ; au dernier, une entière, silence.

Présidence, Alain Darroman, assesseurs, Richard Campistron et Pascal Bouneau.

On a ouvert les hostilités avec Alvaro Seseña. Deux silences avec une certaine pauvreté à la cape. A la muleta il n’a pas su toujours se glisser dans le bon sitio. Un mystère pour lui. Aussi après deux passes à genoux, fut-il obligé de rompre ses longs muletazos, sur la main droite, sans trouver plus de réussite sur la senestre ou il fut bousculé… Il revient pour brinder à Etienne Barbazan et ouvre le débat avec des passes à mi-hauteur avec une faena au centre de la piste. Il se contentera bien souvent de la main droite étant obligé de rompre à gauche. Pas commode ces novillos de Raso de Portillo qui ne voulaient pas se laisser faire.

El Melli avait quitté son beau pays de Sanlucar, pour se faire connaître dans le Nord. A sa première sortie il eut la chance de croiser une fabuleuse corne guche et il signa d’immenses naturelles. Un échec à la mort le prive du mieux. Par contre face à son second il trouve vite le rythme du toro et s’impose graduellement. Le garçon prend le dessus et utilise souvent sa main gauche avec laquelle il terminera, genoux pliées, muleta aidée par l’épée. Avec sa mise à mort correcte cela valait mieux qu’un simple salut.

Jésus de La Calzada n’est pas un grand capeador. Par contre il a tenté de se rattraper à la muleta en citant de loin avec une bonne première série. Par contre il fut en difficulté à gauche à part sur la fin de son deuxième adversaire, où il est parvenu à une certaine sérénité.

Jean-Michel Dussol

Galerie photo de Bertrand Caritey

Dans les ruedos ce samedi

Valdilecha (Madrid). Novillos de Aurelio Hernando (1,2 y 3) ET Zacarías Moreno (4,5 y 6)

Luis Pasero, silence après avis et silence;

Mario Arruza, vuelta al ruedo après avis et vuelta al ruedo après deux avis;
Adrián Centenera, silence et oreille après avis.

Talavera de la Reina.  Toros de Alcurrucén

José María Manzanares, ovation et silence;

Juan Ortega, silence et silence;

Tomás Rufo, oreille et oreille.

Cordoue. Toros de Los Espartales y Román Sorando et novillos de El Parralejo

Diego Ventura, oreille et ovation;

Morante de la Puebla, ovation et ovation;

Manuel Román, oreille et ovation.

Santisteban del Puerto. Toros de Sancho Dávila 5º indulté

Daniel Luque, oreille et deux oreilles; 

Emilio de Justo, oreille et deux oreilles et la queue symboliques;

Pablo Aguado, oreille et oreille.

Castellar de Santiago.

Novillos de Núñez de Tarifa (2º bis)

Aarón Infantes, oreille et oreille;

Cristian González, ovation et deux oreilles;

Alejandro Quesada, oreille et deux oreilles.

MADRID, TRIOMPHE DE GUILLERMO  : UN MENDOZA PEUT EN CACHER UN AUTRE

Arènes combles à Madrid pour la despedida de Pablo Hermoso de Mendoza, mais c’est Guillermo son fils qui remporte la mise en ouvrant seul la première grande porte de la San Isidro 2024.

Les six exemplaires de Capea et Carmen Lozano bien présentés et modestement épointés, ont donné du jeu parfois pas jusqu’au bout et le dernier se voit attribuer la vuelta al ruedo.

Pablo Hermozo de Mendoza : salut et oreille

Lea Vincens : ovation et silence

Guillermo Hermozo de Mendoza : ovation et deux oreilles

C’est visiblement très ému que Pablo Hermoso de Mendoza fait pour la dernière fois le paseo dans les arènes de Las Ventas. Il brindera son premier toro à Joao Mura qui fut un grand cavallero en praza portugais avec Manuel Vidrie l’un de ses mentors avant d’être compagnon de se premiers cartels. Ce premier toro sort avec fougue et donne d’entrée beaucoup de jeu dans des cercles très serrés les cornes dans la queue du cheval. Le premier réjon de châtiment tombe au sol le second est en place. Vient ensuite le festival avec Berlin et les Hermosinas, ces poursuites dans lesquelles le cheval change de pied et de direction au raz des cornes et cela sur tout le périmètre. La première banderille est posée de face la seconde à la croupe. Et puis c’est un peu tout le toro s’arrête à la farpa suivante et la mise à mort à toro arrêté se fait en deux temps et un descabello.

A son second adversaire Pablo pose un premier rejon dans l’épaule et le second en place, Le début de faena est plutôt ennuyeux, mais à partir de la troisième pose très risquée et qui fait lever le public, les choses s’accélèrent ? Le toro se grandit et l’émotion gagne les gradins les poses se font de face et les trois roses finales sont parfaites . Le rejon de mort quoique en arrière est suffisant et la pétition majoritaire.

Lea Vincens n’a pas démérité loin de là. Excellente cavalière et bonne torera elle a laissé deux bonnes faenas malheureusement mal terminées par de nombreux pinchazos.

Guillermo Hermoso n’a déjà plus besoin de se faire un prénom, il a déjà triomphé dans la première plaza du monde. Aujourd’hui il confirme son excellent niveau comme rejonéador. Sa première prestation est de bon niveau mais parfois approximative dans la localisation des rejons et des farpas. Sa dernière paire de banderilles courtes est cependant parfaite. La mise à mort est hasardeuse : deux pinchazos avant une entière en arrière et deux descabellos.

A son deuxième toro la sérénité est revenue . Le toro est un peu long à fixer mais le toreo est parfait le rejon unique sera parfaitement porté de face. Pour les quatre premières farpas Guillermo a emprunté Berlin à papa et le festival commence, hermosinas à n’en plus finir entrecoupées de poses au quiébro qui font rugir les tendidos debout. Guillermo restera sobre deux roses et une paire de courtes à deux mains pour conclure, Madrid est conquise. Le rejon de mort est parfait et d’effet rapide. La pétition de deuxième oreille est presque plus forte que pour la première et par la même occasion la présidence accorde la vuelta al ruedo au toro. C’est une nouvelle puerta grande pour Guillermo alors que Pablo sort à pied ravi du succès de son fils.

Jean Dupin

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