Mois : août 2024 Page 15 sur 18

Dax le violoncelle de Gary Hoffman pour les adieux de Ponce

Mercredi 14 août dans les arènes de Dax, ce ne sera pas l’harmonie La Nèhe qui résonnera pour accompagner la faena de Enrique Ponce. Exceptionnellement ce sera le violoncelle de Gary Hoffman, un des plus grands violoncellistes au monde.

Enrique Ponce et Gary Hoffman – premier Grand Prix Rostropovitch à Paris en 1986, passionné de tauromachie et fervent admirateur du torero – se sont rencontrés le 7 septembre 2008 après la corrida de Victoriano del Rio, au cours de laquelle Miguel Angel Perera avait gracié Desgarbado. Cette rencontre s’est faite à la faveur de Vincent Caup et Hervé Touya. La magie entre ces deux artistes a tout de suite opéré et ils se sont promis de faire un jour quelque chose ensemble. Ce jour est arrivé. Pour
les adieux de Enrique Ponce au sud-ouest et aux arènes de Dax, Gary Hoffman immortalisera ce moment avec la magie de son violoncelle.

Sepulveda: inauguration d’une statue à la mémoire de Victor Barrio

La Mairie de Sepúlveda et la Fondation Víctor Barrio ont signé un accord pour la cession du terrain public pour l’installation de la statue dans la rue Alphonse VI. L’œuvre a été réalisée par le sculpteur de Sepulveda Juan Emilio Cristóbal Martín. Huit années se sont écoulées depuis le fatidique 9 juillet 2016. Une date marquée sur le calendrier spécialement pour les habitants de Sepulveda, lieu de résidence de la famille et des amis de Víctor Barrio , ainsi que pour le torero lui-même jusqu’au jour de sa disparition. L’œuvre a été réalisée par Juan Emilio Cristóbal Martín, auteur des sculptures de la façade de la cathédrale de l’Almudena de Madrid, de la Puerta de San Vicente ou du Monument aux morts en aviation du ministère de l’Air, également dans la capitale de l’Espagne.

Palma de Majorque: succès de Castella lors de la corrida zapatista

Plaza de toros de La Palma. II Corrida Zapatista. Plus de 1/2 entrée.

Toros de Juan Pedro Domecq, inégaux de présentation, nobles et faibles.

• SEBASTIÁN CASTELLA, oreille et oreille pétition de la seconde.

 JOSÉ MARÍA MANZANARES, saluts au tiers et oreille

 ROCA REY, oreille et saluts

Tentadero sous la lune

Roquefort: les Valverde le 15 août à la Monumental des pins

Valverde n°31
Valverde n°61
Valverde n°30

Clemente Jaume à Blanca

Seissan

DE « PREGONERO » A « ALMIRANTE », LA GRACE D’UN TORO.

« Almirante » rejoint les corrals d’Azpeitia. Photo Gil Mir

Le 9 mai 1986 au cours de la corrida concours annuelle de Jerez de la Frontera le toro PREGONERO de la ganaderia de CEBADA GAGO fut gracié. j’ai assisté à cet événement extraordinaire en compagnie du fondateur de CORRIDA SI, mon ami Pierre VIDAL, qui pourra témoigner. Une plaque a été scellée à l’extérieur des arènes pour commémorer cette grâce, à l’époque pendant laquelle la grâce des toros était prohibée en Espagne, sauf précisément à la corrida concours de ganaderias de Jerez qui avait lieu une fois par an au printemps.
La grâce précédente avait été celle d’un toro de Domecq en 1955 et il n’y a plus jamais eu de grâce à Jerez depuis celle de PREGONERO. Sur la plaque on peut lire : « Toro brave et noble au cours des trois tiers de la lidia, gracié à la demande du public, lidié par le Diestro Juan Antonio Ruiz ESPARTACO auquel la présidence accorda deux oreilles symboliques ».
Mes souvenirs : « PREGONERO » prit une première pique placé à distance réglementaire du cheval du picador. Poussant fort en mettant les reins il fut sorti du cheval pour être placé à mi-distance et il chargea alors à nouveau sans sollicitation et sans retenue ne quittant le cheval qu’à l’appel de la cape..
Après ce quite il fut placé au centre de l’arène pour une troisième pique. Les arènes de Jerez ont un ruedo parmi les plus grands d’Espagne. Et là, moment inoubliable, PREGONERO gratta deux fois le sol de sa patte droite, signe de mansuétude, ce qui provoqua un « ah » de déception du public. Oui mais immédiatement après ce grattage PREGONERO s’élança pour prendre une troisième pique, toujours aussi engagée. Et le « ah » de déception se transforma en une clameur et des vivas pour l’éternité. La suite fut celle d’un tercio de banderilles brillant et d’une faena courte comme savait le faire ESPARTACO, dans son style à la fois dominateur et animateur. ESPARTACO était le seul torero que j’ai connu capable de varier complétement son style en fonction de l’arène où il toréait. A genoux à Pampelune, sérieux à Madrid,
esthétique à Séville, il sut comprendre que ce ne serait pas lui la vedette du combat et abrégea donc rapidement son travail de mise en valeur du toro. Mais là n’est pas le sujet.
Le sujet est qu’il y eut dans les tertulias qui suivirent la corrida une polémique pour savoir si ce toro aurait dû être gracié alors qu’il avait gratté le sol avant de s’élancer prendre sa troisième pique, à plus de 20 mètres du cheval. Ceci explique peut-être que sur la plaque commémorative il est précisé que la grâce
fut accordée «  à la demande du public », comme si la Présidence s’était désolidarisée de cette grâce.
Avec l’ami Pierre nous rentrons maintenant de la feria d’Azpeitia et avons donc assisté à la grâce d’ALMIRANTE, toro de Murteira Grave, un vrai toro de 520 Kg, bien présenté et bien encorné, un beau toro de quatre ans et demi, véritable cocktail de luxe des sangs JP Domecq, Jandilla, Carlos Nuñez,
Mais quel changement !
Une mono pique précédant un tercio de banderilles sensationnel de COLOMBO et une faena vibrante d’une centaine de passes, « ALMIRANTE » tournant et retournant inlassablement autour du torero, chargeant la tête basse avec une noblesse permanente, ce qui lui attira la grandissante sympathie du public, la nôtre comprise, puis celle de la Présidence qui ne se fit pas prier outre mesure pour accorder la
grâce à ce toro portugais combattu ( ? ) par un Vénézuélien. Quelle différence en une quarantaine d’années !
Plus de tercio de pique. Zéro tercio de pique, mais une faena n’en finissant pas. Et pourtant ’enthousiasme du public et le nôtre fut la même car la taureaumachie évolue sans cesse. Faut-il le regretter ? Certainement pas, car elle évolue en parallèle avec la société, et nous-mêmes avons changé en quarante ans….
Supporterions nous aujourd’hui de voir les chevaux des picadors se faire embrocher et mourir éventrés en piste, recouverts d’une simple bâche ? A « l’invention du peto » les puristes dirent que la corrida était rentrée en décadence., et puis à « l’innovation de la taureaumachie immobile », par Juan Belmonte, dit-on, les mêmes puristes dirent que seul comptait un grand coup d’épée dans la croix, que le travail avec la muleta avait pour objet de préparer le toro à la mort, et non de faire des jolies passes. Regrette-t-on les progrès de la pharmacopée et de la chirurgie qui permettent aux toreros de prendre des risques, impensables dans le passé ?
Les toros de maintenant ont évolué également, à force de croisements ils sont moins forts, moins sauvages sans doute que ceux du début de la taureaumachie dans des arènes. Mais ils sont en tout cas « mieux présentés » que ceux des années 40 à 70 qui furent combattus par les figuras de l’époque aux noms illustres, de Manolete à Bienvenida en passant par El Cordobes, Ordoñez et bien d’autres. Il suffit de regarder les vidéos de leurs exploits pour s’en rendre compte. Et pourtant les aficionados les ont consacrés. Bien souvent ils ne supportent plus qu’une seule pique mais ils permettent aux matadors d’exprimer au mieux leur art. Ce qui compte c’est que de Jerez 1986 à Azpeitia 2024 l’enthousiasme du public reste le même pour demander et obtenir la grâce d’un toro.
« Panta rhei » écrivait le père de la philosophie Héraclite. Tout s’écoule, rien n’est immuable écrivait-il.
Ce qui compte c’est la vérité et l’émotion, à chaque époque les siennes. Et si « PREGONERO » reste gravé dans notre mémoire comme le dernier toro gracié « à l’ancienne », « ALMIRANTE » le restera sans doute comme un vrai toro gracié « à la moderne ».

EXIR.

PS : Une regret cependant : que la mono pique prive le spectateur des passes de cape, parfois sublimes car à toro ralenti, des matadors rivalisant aux quites après chaque pique. Autre regret : Que l’on dise que tel ou tel matador a gracié le toro. C’est le Président qui gracie à la demande du public, ce n’est pas le torero. Et pourquoi aller chercher une queue et des oreilles d’un autre toro tué pour les donner au torero ? Une vuelta fleurie avec le mayoral

« Pregonero » de Cebada Gago gracié en 1986 à Jerez de la Frontera; lidié par JA Espartaco (Azulejo posé sur les arènes de Jerez).

Hugo Alquié entre Cauna et Madrid à découvrir à Maurrin vendredi soir

Un nouveau nom venant de l’école taurine d’Adour Aficion va s’ajouter à la liste des novilleros. La peña Toro Cardeño dans les Landes vendredi va présenter Hugo Alquié que l’on croise depuis quelques années lors des capéas publiques. Il mène une vie entre le sud-ouest et l’école de Richard Milian et Madrid.

Hugo Alquié au centre de la photo

Un entretien avec lui pour le mieux le connaitre avant de le découvrir devant les becerros de la Ganaderia Alma Serena ce vendredi soir à Maurrin.

 » Bonjour Hugo, tu vas faire dans quelques jours ta présentation en public. Peux-tu te présenter ?

  • Hugo Alquié : Je vais débuter en costume de lumières à Maurrin, ce 9 août. Je suis originaire de Gavarnie, un petit village de montagne des Hautes-Pyrénées. J’ai donc grandi loin des Toros, ce qui m’a amené a débuter un peu tard, mais le Toro ne demande pas la carte d’identité. J’ai également suivi des études de langue espagnole, que je poursuis toujours en rédigeant une thèse sur la naissance de la presse taurine en Espagne et en France. Cela me permet de lier mes recherches au reste de ma vie, c’est passionnant d’explorer la tauromachie des XIXes et XXes siècles au fil des revues et des ouvrages d’époque, finalement il n’y a pas tant de différence avec ce que l’on peut vivre aujourd’hui dans les arènes.
    En parallèle, j’ai rejoint l’école Taurine du Maestro Milian, et c’est ce parcours et cet apprentissage qui nous permettent aujourd’hui de débuter en sans picador, à Maurrin.
  • N.C : Depuis quand tu as le « gusanillo » ? Quel est ton cheminement ton aficion pourquoi vouloir mettre l’habit de lumière ?
  • Hugo Alquié : J’ai beaucoup d’afición depuis petit, cela me vient de ma grand-mère avec qui j’ai une relation très forte, et qui sera là à Maurrin.
    J’ai toujours eu énormément d’admiration et de respect pour les hommes que je voyais dans l’arène, et finalement j’ai ressenti le besoin de vivre ces émotions à la première personne. Ce n’est pas une décision que l’on prend à la légère, car celà implique beaucoup, ce n’est pas un métier, ou une activité, mais un véritable mode de vie, un état permanent, et au final, ce n’est même pas un choix, mais une évidence, c’était là avant même de le savoir.
    C’est à la fois un honneur et une grande responsabilité que de pouvoir revêtir l’habit de lumière, ce n’est pas quelque chose d’anodin, il faut être à la hauteur de ce qu’il représente.
  • N.C : Une partie de ta vie est à Madrid, tu viens régulièrement chez le maestro Richard Milian pour te former à ton éventuelle carrière de torero ? Que t’apporte t’il alors que tu pourrais aller au Batan à Madrid ?
  • Hugo Alquié : Oui, pour mes études j’ai du passer quelques années à Madrid, mais j’ai toujours tenu à maintenir mes entraînements chez le « Maestro », ce qui a donné lieu a certaines anecdotes dont on se rappelle avec le sourire maintenant, surtout des pannes automobiles au beau milieu de nulle part. Chez le Maestro, c’est une véritable famille, c’était naturel pour moi de ne pas rompre ça malgré les difficultés que peuvent représenter l’éloignement et le temps de trajet.
    Le « Maestro », il nous connaît parfaitement, et sait quels sont nos points forts ou faibles, comment travailler avec chacun, etc… Il y a toujours une grande exigence, ce qui est pour moi, une des raisons du choix de cette école, une recherche permanente d’amélioration technique, mais aussi un travail plus personnel de recherche artistique, toujours accompagné par le « Maestro ».
    Finalement, c’est beaucoup de travail mais surtout beaucoup d’affection, il se construit une vraie relation
    .
  • N.C : Décris-nous l’habit de lumière que tu souhaiterais enfiler ?
  • Hugo Alquié : Depuis petit ,je suis tombé amoureux des trajes sangre de toro y oro, mais j’aime aussi beaucoup les costumes azul marino ou tabaco y oro.

Et maintenant avec Hugo, un portrait chinois :

Ton pasodoble préféré ?  » Suspiros de España « 
Ton arène de coeur ? « La Real Maestranza de Sevilla« 
Ton élevage ou encaste que tu apprécie ? « Santiago Domecq, surtout depuis Séville cette année« 
Ton ou tes maestros préférés ? « Rafael el Gallo et Curro Romero, en activité, Pablo Aguado et Juan Ortega »
Préfères-tu la cape ou la muleta ? « J’aimerais beaucoup dire capote, mais je me sens plus à l’aise avec la muleta »

Merci Hugo d’avoir pris quelques minute à répondre et qu’il y aura beaucoup de monde pour venir te découvrir cette fois devant les becerros « 

Texte et photos Nicolas Couffignal

XVI éme. Édition du toreo de salon estival de San Jose Del Valle

San Jose del Valle est une petite commune située au pied de la sierra de Cadiz dont l’attachement à la culture taurine n’est plus à démontrer. Hier soir donc, nous nous sommes retrouvés, à la fraîche, sur la place du village pour initer les enfants au toreo de salon. Le matériel : capotes , muletas et carreton est fourni par la Fondation Cultura Taurina de Jerez dont le président Rafael Valenzuela dirige la séance.

Quel bonheur de voir tous ces enfants, dont certains savent à peine marcher, se précipiter sur les outils et commencer à les manipuler sous les yeux émus des parents et grands parents assis sur les bancs de la place . Les gestes issus de l’inconscient collectif reviennent dans une région où l’aficion est fortement enracinée. Jouer au toro fait partie de la vie de ces enfants.

JD

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