Avec 87% des suffrages en sa faveur, les socios de la Peña El Quite ont élu le novillero Tristan Barroso Meilleur Quite de la Madeleine 2024 pour ses quites devant les novillos del Parralejo. En raison de sa blessure à l’épaule il sera reçu par la Peña au printemps prochain et nous lui souhaitons un prompt rétablissement pour son alternative à Saragosse.
Lu sur la page facebook de Yon Lamothe ces regrets sur son comportement lors de la récente corrida qui s’est déroulée à Tyrosse où il a coupé une oreille:
« Le maestro Juan Belmonte disait « pour bien toréer oublie ton corps, on torée avec son âme comme on rêve et on joue, comme on danse et on chante »
Alors merci @torostyrosse de m’avoir permis de toucher cette liberté de toréer comme je rêve et je joue, sans raison ni rationalité. Cette passion débordante m’a permis, en tant que torero, de vivre des émotions et des sensations que je n’avais jamais vécues avec une telle intensité mais m’a aussi fait perdre cette raison, nécessaire à l’homme, pour dépasser ce sentiment de déception de ne pas pouvoir partager avec vous un triomphe total dans un jour si important pour moi en tant que torero.
Pardon pour ce geste irrationnel et déplacé. Merci de me permettre d’apprendre à être un torero passionnellement irraisonnable et un homme raisonnablement passionné. »
Une assistance clairsemée, demi-entrée seulement, avait fait le déplacement à la Plaza Real du Puerto pour les adieux de Ponce à l’aficion gaditana. Le moins que l’on puisse dire c’est que les absents ont eu tort, non pour la qualité des toros mais pour celle des toreros. Six Garcigrande, garcichicos plutôt, dont seules les armures étaient respectables, de comportement plutôt décastés, manso perdido le second, potable le dernier, pour :
Enrique Ponce une oreille et deux oreilles après avis,
Daniel Luque une oreille et deux oreilles
David Galvan une oreille et deux oreilles
Vous l’aurez compris les trois toreros sont sortis en triomphe, triomphe mérité ce soir tant la mise en valeur des toros est du seul fait de l’art et de la technique des trois maestros qui ont donné chacun à sa manière une grande leçon de tauromachie.
Nous jetterons un voile pudique sur le premier passage de Ponce qui toréa « fuera de cacho » et à une distance respectable son premier. Une entière desprendida de travers et plate lui permit de couper l’oreille de l’amitié.
A son second, le futur retraité décida de passer la vitesse supérieur et de rappeler qu’il est le professeur Ponce. Après avoir brindé son toro à Firmin Bohorquez, et aux accents de la musique du film Mission d’Enio Moriconne remarquablement interprétée par les quatre-vingt dix musicien de la banda de musica du Puerto, le valencien fit montre de toutes sa science et de son art. Il alterna des circulaires infinies d’une lenteur à couper le souffle de la main droite puis de la main gauche. Ce furent ensuite les circulaires inversées toujours dans la même lenteur les cornes à frôler la flanelle et enfin bien sûr les poncinas. L’avis tombe mais le public est debout accompagnant dans son ovation le torero et les musiciens. La mise à mort en deux temps n’empêchera pas les deux oreilles réclamée par une foule en liesse aux cris de « torero torero ». La vuelta al ruedo est particulièrement fêtée avec les classiques palmas por buleria. Ponce salue au centre les larmes aux yeux et à la demande générale repart pour une deuxième vuelta tout aussi chaleureuse.
La grande leçon de tauromachie c’est Daniel Luque qui va la donner ce soir à son premier toro. C’est une infâme chèvre petite et mal foutue au moral aussi moche que son physique. Plus manso il ne peut y avoir, fuyant quand on l’appelle et chargeant au hasard en recherche d’une hypothétique sortie. Au capote Luque ne pourra qu’essayer au final de le garder dans une longue passe en cercle. Le public hurle au changement, mais on ne change pas un manso on le torée et Daniel Luque va en faire la démonstration. Auparavant Ivan Garcia aura salué à l’issue de deux formidables paires. Dans une faena puissante Luque va expliquer à l’animal qu’il n’a pas le droit de quitter du regard sa muleta. Sur les deux bord il va lui imposer des séries d’une grande profondeur et d’une formidable limpidité. Il va inventer un toro par son pouvoir et faire passer le couard pour un brave sans jamais céder un pouce de terrain. Beaucoup de toreros, et des plus grands, seraient sortis du callejon épée de mort en main, lui non ! Il donne une faena construite, et pour ne pas lâcher l’animal qui ne demande qu’à fuir, il se fait apporter l’épée de mort restant à la face de l’animal et porte une estocade tombée et tendue nécessitant l’usage du verduguillo et c’est peut être ce qui lui coûtera la deuxième oreille pourtant réclamée à l’unanimité pendant que le toro se fait conspuer à l’arastre.
Daniel Luque brindera son second à l’équipe médicale qui il y a un an, l’avait opéré dans ces mêmes arènes de sa grave cornada. Auparavant il avait reçu l’animal par de bonnes véroniques. Ce n’est pas un foudre de guerre, il manque de caste mais rien à voir avec le précédent. Le toro donne du jeu et Luque en profite dans une faena à màs essentiellement par naturelles en série. La clôture sera par luquesinas la marque de fabrique de la maison. L’estocade en se mouillant les doigts fait rouler le Garcigrande au sol « sin puntilla » les deux oreilles sont bien méritées .
David Galvan hérite en premier lieu d’un torito de cinq ans dont les cornes doivent peser plus lourd que le reste du corps. Au capote il donnera un bon quite par chicuelinas alternées avec des tafalleras. Le début de faena est perturbé par des coups de cornes intempestifs en direction du ventre mais Galvan réduit le problème en prenant rapidement la main gauche toréant la main basse de face et alignant de bonnes séries. Lors du retour à droite le toro est assagi et permet une certaine profondeur sans que toutefois que l’émotion soit à son comble loin de là. Une bonne estocade complété d’un descabello lui permet de couper une oreille.
Il faudra attendre le dernier pour enfin rencontrer un toro brave digne de ce nom. Galvan l’entreprend par de belles véroniques templées, enfin un toro qui ne sort pas seul de la percale et revient. Il poussera un peu sous l’inique pique et arrive avec de bonnes disposition à la muleta. La faena sera essentiellement à senestre par de belles séries de naturelles, la caste de l’animal permet une transmission certaine et si nous n’atteignons pas l’émotion suscitée par un Ponce ou un Luque, le public profite d’une belle prestation artistique qui se conclura au mieux à l’heure de vérité. Pas de jaloux ce soir ce seront deux oreilles aussi.
Après les deux premières soirées en demi-teinte et les deux bonnes non piquées, la temporada estivale du Puerto prend son envol espérons que le soufflet ne retombera pas demain avant le grand cartel de l’été Morante qui revient en pleine forme Roca Rey et Gines Marin devant les Nunez del Cuvillo.
Riscle. Le soir. Arènes Jean-Pierre-Longepée. Température agréable, deux heures quarante de spectacle. Six élevages différents, toujopurs bien présentés
Morenito de Aranda (très vieux rioja et azabache), au premier, un Pages-Mailhan, deux piques, deux pinchazos, une entière, avis, salut ; au quatrième, un Cuillé, une pique, une entière, une oreille.
Alberto Lamelas (vert et or), au deuxième, un Turquay, une pique, trois pinchazos, trois-quarts de lame, avis, applaudissements ; au cinquième, un Camino de Santiago changé par un autre Camino, une pique, un pinchazo, une entière, deux avis, vuelta.
Rafael Roucoule, El Rafi (gris plomb et or), au troisième, un San Sebastian, une pique, deux pinchazos, une entière, avis applaudissements et silence ; au dernier, un La Suerte, une pique, une entière, une oreille.
Ce genre de corrida est toujours un peu frustrant, sans la notion de concours mais permet à de jeunes éleveurs de se confronter à la réalité de la course formelle. Le Cuillé bien présenté eut la chance de croiser Morenito de Aranda qui nous offrit un festival de muletazos sur les deux mains avec toujours beaucoup de temple et de lenteur. Une faena ponctuée de trincheras et de spectaculaires pechos. Il avait été excellent à la cape avec des véroniques parfaites et une demi à couper le souffle. Déjà auparavant, avec le Pages Mailhan d’ouverture, un excellent toro, il nous avait montré un travail parfait et séduisant sur la gauche.
Alberto Lamelas fut un peu brouillon lors de ses deux sorties. Il s’était présenté avec un farol à genoux suicidaire. Il mit un moment avant de trouver le sitio parfait mais nous étonna agréablement en quelques naturelles. Par la suite avec le sobrero du Camino il eut dans son désordre quelques bon moments.
En fait c’est El Rafi qui étonnera son public en dominant un La Suerte, le premier toro de Joé Gabourdes, compliqué à souhait. Mais il sut toujours s’imposer et contraindre son adversaire à suivre la muleta. Face à son premier toro, un San Sebastian de Michel Barcelo, peut être un peu faible, il signait un festival à la cape avant de se lancer dans des naturelles avec une muleta toujours plus basse et lente.
Riscle a offert une corrida diversifiée qui a conservé son intérêt de bout en bout. Mais peut-être faudra-t-il réfléchir à une formule plus classique pour l’avenir.
Riscle (Francia). Samedi matin. Arènes Jean-Pierre-Longepée. Un quart.
Deux erales de La Suerte (1° et 2°) et deux de Michel Barceló (3° et 4°) poiur les élèves du CFT (Centre Français de Tauromachie). Vuelta al ruedo au second eral de la ganadería de La Suerte
Francisco Benito, Escuela Taurina de Madrid: Vuelta al ruedo.
Valentín, centre Français de Tauromachie: Vuelta al ruedo.
Manuel Fuentes, Escuela Taurina de Arles: Vuelta al ruedo.
Baptiste Angosto, centre Français de Tauromachie: Vuelta al ruedo après avis.
Le prix de l’ACOSO (Association des Comités Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud Ouest) est allé à Valentin.
L’empresa Chipé Production et la ville de Calasparra ont dévoilé les cartels de la Féria du Riz 2024 qui se déroulera du 3 au 8 septembre. Sous l’intitulé “féria de novilladas la plus “torista” d’Espagne”, Calasparra a programmé une féria riche en encastes et variété. Les ganaderias retenues sont celles de Pincha (Domecq), Los Chospes (Domecq), Clairac (Gamero Civico), Valdellan (Santa Coloma), Martinez Pedrés (Domecq via Aldeanueva) et Galache (Vega Villar).
Le novillero français Lalo de Maria sera au cartel de cette prestigieuse féria et affrontera en clôture les novillos de Paco Galache ! Une première pour Lalo qui prendra l’alternative une semaine plus tard dans les arènes de Nîmes.
Les cartels de la Féria du Riz 2024 de Calasparra : Mardi 3 septembre : 6 novillos de Pincha pour Eduardo Neyra, Cid de Maria, Alvaro Rodriguez Mercredi 4 septembre : 6 novillos de Los Chospes pour Carlos Pacheco, Pablo Paez, Angelín (débuts en piquée) Jeudi 5 septembre : 6 novillos de Clairac pour João D’Alba, Mario Arruza, Pedro Andrés Vendredi 6 septembre : 6 novillos de Valdellan pour Valentin Hoyos, Emiliano Osornio, Alvaro Serrano Samedi 7 septembre : 6 novillos de Martinez Pedrés pour Victor Acebo, Fabio Jiménez, Samuel Navalon Dimanche 8 septembre : 6 novillos de Paco Galache pour José Maria Trigueros, Lalo de Maria, Diego Bastos