Mois : août 2024 Page 9 sur 18

Cristobal Reyes De retour sur ses terres après son triomphe à Cenicientos

Cristobal et l’ex-matador jerezano Soto Paula à la sortie des arènes de Sanlucar (Photo JD)

C’est un torero heureux que nous avons rencontré avant la corrida de Sanlucar de Barameda ce Dimanche. Tout auréolé de son triomphe en terres madrilène et radieux, le jeune torero de Jerez nous a confié ses impressions sur cette corrida et son été péruvien.

Cela faisait cinquante ans qu’un torero n’avait pas coupé deux oreilles à un toro de Saltillo. On comprend la fierté toute justifiée de Cristobal à la suite de cet exploit qui lui vaut d’être le triomphateur de cette féria qui est l’une des plus dures du circuit.

Le jeune torero vient de passer deux mois au Pérou où il a toréé six corridas et un festival, sans compter les cinquante vaches au moins qu’il a tienté. Ce séjour l’a mûri et les conditions terribles dans lesquelles il a exercé son art, Des arènes sans aucun service médical à plusieurs heures du premier hôpital l’on confronté aux très dures réalités de la profession. Loin de se décourager, c’est remonté à bloc qu’il a abordé sa corrida de Saltillo.

Pour son avenir , il espère beaucoup des contacts qu’il a eu avec l’empresa de Madrid pour une prochaine confirmation d’alternative, c’est de coutume pour le triomphateur de Cenicientos. Cristobal aimerait aussi sortir en France et à déjà des contacts avec Céret pour l’an Prochain, et pourquoi pas Vic Fezensac pour ce torero courageux qui aime bien les encastes difficiles.

JD

Cristobal qui compte de nombreux amis en France, triomphateur de Cenicientos. Enhorabuena!

Novillada de Bilbao : Quelques bonnes sensations


par Antonio Arévalo


Novillada trop longue, près de trois heures et public restreint, ce qui interroge une nouvelle fois sur l’aficion de Bilbao. Malgré cela, de bonnes notes, des novilleros avec peu de bagages et de belles intentions.

En particulier Aaron Palacio, novillero d’Aragon qui n’a même pas une dizaine de novilladas au compteur mais qui a plû par sa personnalité. Il torée avec du goût à la cape et même s’il s’était fait blesser d’un coup à la cheville lors d’un quite au premier novillo de l’après-midi, ce qui l’a parfois handicapé, il a prouvé qu’il a un large répertoire et le sens du temple. En particulier à la muleta où il a pu, surtout face au noble premier de José Cruz, se distinguer dans de très belles naturelles qui ont séduit les aficionados. Il prolongea en excès sa faena, ce qui rendit plus difficile la réalisation de la mise à mort et l’empêcha de couper une oreille, ce qu’il obtint du cinquième. Un novillo qu’il reçut à genoux à la porte des torils puis lui endiguer juste après des farols à genoux. Son toro était compliqué, gardait la tête haute et le meilleur moment de sa prestation fut la série de manoletinas finales, avec beaucoup de personnalité. Un torero intéressant et dont il faudra suivre l’évolution.

Tout comme Javier Zulueta, novillero sévillan apodéré par la casa Pagés, fils de l’alguazil de la Maestranza et dont le maestro n’est autre que Luis de Pauloba. On a pu le voir toréer à son premier très lentement et avec ce goût exquis des toreros des rives du Guadalquivir. Des détails, des instants qui lui auraient peut-être permis de couper l’oreille s’il avait été plus habile à l’épée, ce qui est son point faible. Il faudra vraiment qu’il trouve une solution car cela pourrait lui porter préjudice dans l’avenir.


Jarocho coupa une oreille au premier de José Cruz, un sobrero avec de la noblesse et de la mobilité des deux cornes. Le torero de Burgos profita de ses qualités pour enchaîner les passes, les séries, mais sans être vraiment transcendant et toujours un peu froid. Il lui manque un peu plus de rage, de hargne, il torée bien, il a le métier, il est prêt pour l’alternative, qu’il prendra dans une dizaine de jours, mais l’émotion est
rarement au rendez-vous. Peut-être que le toro de quatre ans le motivera davantage. Bilbao, 19 août. 6 novillos de José Cruz bien présentés, homogènes, dont un sobrero sorti en premier de grande qualité, tout comme le second. Le reste fut dans l’ensemble noble à l’exception du sixième, vite éteint à la muleta.

Jarocho oreille et silence après avis.
Aaron Palacio salut après avis et oreille.
Javier Zulueta palmas et silence

Photos De Marchi (envoyé spécial)

Blanca: oreille pour Clemente Jaume

Oreille et vuelta pour Clemente Jaume à Blanca lors de la novillada de Los Chospes

Nouvelle sortie triomphale à Sanlucar de Barameda

Le coso del Pino était quasi plein, quelques trous sous le soleil de plomb, malgré la présence des caméras de Canal Sur. Une fois de plus pour cette sixième édition de corrida magellanesque, Carmelo Garcia avait contracté avec le frères Miura. C’est un lot digne d’une place de première catégorie que les ganaderos de Zahariche avaient envoyé pour cette tarde les plus légers pesaient 580 et 590 kilos puis 600, 610, 630, et enfin un monstre de 670 kilos long comme un jour sans pain et armé comme ses frères dans le type de la maison large et pointu. Le premier et le dernier, les plus lourds s’avèrent faibles les autres donnèrent du jeu avec toutes les difficultés inhérentes à la caste Miura.

Jesus Manuel « el Cid » palmas et deux oreilles

Manuel Escribano salut et deux oreilles

Esau Fernandez deux oreilles après avis et palmitas après avis

Le premier du Cid tient plus du Charolais que du bravo, il perd toutes ses forces en défonçant en sortie et passera par la suite son temps à se rouler par terre. Le Cid abrège promptement.

A son second un beau salpicado qui pourrait faire la couverture d’un livre taurin, le Cid nous offre le premier capotazo de la soirée ; De belles véroniques finement ourlées préparent une double rencontre au cheval initiée du centre. Suit une bonne faena sur les deux bords en baissant la main et en liant. Le toro tient caste et noblesse, El Cid s’engage et l’accord se fait. Même si la corne gauche est plus compliquée, les passes s’enchaînent avec beaucoup de douceur. Retour à droite pour un final fleuri rehaussé d’un superbe farol précédent une immense passe de poitrine la conclusion se fera par des passes de l’abanico de bon goût. Certes l’estocade est desprendida et en arrière mais portée entière au premier essai le public réclamera les deux oreilles.

Le premier de Manuel Escribano refuse tout combat au capote ne rentrant jamais dans la passe. La première pique est mal portée, la second prise depuis le centre est meilleure mais le toro ne s’engage pas vraiment. Le meilleur sera certainement le tercio de bandérille exécuté avec sincérité par le maestro. La faena sera entièrement à mi hauteur sans transmission et sur le voyage. Ni l’un ni l’autre des deux protagonistes ne donne vraiment l’impression de vouloir s’engager. L’estocade entière, desprendida et en arrière après un pinchazos est suffisante .

Escribano donne à son second une bonne larga de rodillas au fil des planches il limite la partie équestre à une rencontre. Si ses deux premières paires de banderilles sont à corne passées , la troisième al violin est superbe. La faena débute au centre par une inversée dans le dos et il faut reconnaître que le torero n’a pas dévié le toro mais a fait un grand pas en avant pour éviter le choc. La seconde est correcte. La première série droitière est à mi hauteur est de peu de qualité, lorsque enfin Escribano se décide à baisser la mai la faena monte en intensité le toro s’avère noble et suit bien la muleta mais c’est un Miura et il faut le surveiller comme le lait sur le feu Escribano connaît bien ce sang et il utilise bien les qualités de l’animal. Le final est haut en couleur bien dans le style du torero de Gerena. On notera en particulier les quatre très bonnes manoletinas finales. L’estocade est entière certes, mais en arrière tombée et tendue, les deux oreilles me paraissent très généreuses mais comme me le dit ma voisine cela permet la photo des trois en triomphe à la porte des arènes, on donne les explications que l’on peut !

Esau Fernandez attend son premier à genoux, quasiment au centre du ruedo face à la porte du toril. L’animal met un peu de temps avent de voir le torero et de charger. Cette larga sera la seule chose du travail capotero le toro refusant de mettre la tête dans la percale. Il ne s’emploie guère dans la première pique mais charge avec allegria depuis le centre pour la seconde. D’entrée de jeu à la muleta Esau Fernandez baisse la main muleta au sable et le toro le suit en baissant la tête permettant de lier. Comme souvent avec les miuras, les séries sont courtes mais bien liées et templées. Même si la faena n’atteint pas les sommets l’impression est plus qu’agréable et le danger permanent fait croître l’émotion. La corne est dangereuse et le pantalon du torero déchiré de haut en bas laissant apparaître un refilon sur la peau est là pour en témoigner. La mise à mort est hésitante : un pinchazo hondo desprendido, le tor se relève deux fois à la puntilla et un descabello. Pourtant de manière assez injustifiée Esau Fernadez coupe deux oreilles il sera par la suite déclaré triomphateur de la soirée. Passons…

A son dernier un mastodonte tout droit sorti des grottes d’Altamira mais trop faible pour son poids, Esau laissera une impression d’inachevé sans compter une mise à mort compliquée.

Il y a 88 ans, une voix assassinée…

Le ciel des nuits andalouses n’est jamais noir… il s’illumine d’un bleu profond, vertigineux, symbole de calme et quiétude. Au dessus de Grenade, en bordure d’une route de montagne entre Viznar et Alfacar, diverses détonations déchirent le calme en ces première heures du 19 août 1936 (1)… plusieurs homme s’écroulent. Il y a là un instituteur, deux banderilleros anarchistes (2), et un poète passionné de tauromachie qui avait crié à tous, « les toros sont la fête la plus cultivée au monde. »

Il y a aujourd’hui quatre vingt huit ans que Fédérico Garcia Lorca est tombé, entouré de deux toreros, tel un christ entre deux larrons. Quatre vingt huit ans que nous sommes orphelins de cette grande voix qui mêlait l’une des poésies européennes les plus importantes à la tauromachie. Ses amis descendaient dans l’arène, certain y sont morts comme Ignacio Sanchez Mejias. lui arrachant les pleurs les plus terribles de la littérature. Aujourd’hui des voix, bien frêles à coté du souffle parfois épique de Lorca voudraient nous faire croire que les toros ne portent avec eux que bêtise, décadence et cruauté. Ils sont la vie en incarnant la mort. Ils font l’héroïsme de l’homme. Mais s’inclinent toujours devant l’intelligence.

Longtemps dans sa Granada, natale, là aussi où il semble venu être chercher la mort, le souvenir de Fédérico Garcia Lorca, ses œuvres, son évocation étaient interdits comme dans tout le pays… L’Espagne franquiste, la bourgeoisie andalouse, si souvent critiquée dans ses pièces de théâtre ou ses poésie, ne pardonnaient pas à ce génial créateur. La raison est revenue… et dans les arènes de Granada au moment de la feria les banderoles portant ses plus célèbres vers taurin envahissent les barreras.

Est-ce une revanche, de l’intelligence et de la raison ou une justice envers un homme et ses passions… Une revanche et une justice qui nous font soudain penser que la tauromachie est sûrement aussi fragile que la poésie car elle est un souffle toujours inspiré, rare et donné à seulement quelques uns., les Initiés de notre monde. La poésie de Fédérico Garcia Lorca est à jamais éternelle souhaitons que dans son sillage elle entraîne pour toujours cette fête la plus cultivée au monde.

Jean-Michel Dussol

(1) 19 ou 18 août les historiens et chercheurs n’ont toujours pas tranché. Le 19 a, désormais, été retenu comme date officielle.

(2) Il s’agit de Francisco Galadi et Joaquin Arcollas Cabezas.

Béziers: nouvel indulto de Clemente

clem18ph

Triomphe de Clemente qui a obtenu deux oreilles symboliques du toro « Neptune », de Margé, qui a été indulté. Le matin, sortie par la grande porte de Lalo, auteur d’un faenón avec « Intrepido », un novillo de Malaga crédité de la vuelta…

Beau temps, mais avec vent parfois gênant. 2/3 environ. 

Paseo avec le Carmen de Frédéric Cornille puis vibrante Marseillaise entonnée par le public.

Six toros de la ganadería Margé qui par leur gabarit, bien qu’un peu inégal, leurs armures impressionnantes et leur caomportement, ont assez souvent maintenu l’intérêt, malgré la gêne de rafales qui par moments balayaient le ruedo. Mention au troisième et surtout à « Neptune », N°86, 510 kg, né en mai 20219, le second de Clemente, qui a eu l’autorisation d’aller retrouver ses copines dans les pâturages des Monteilles… avec son nouveau statut de reproducteur !

Juan Leal : salut depuis la barrière puis deux vueltas.

Clemente : silence et deux oreilles symboliques.

Carlos Olsina : oreille et silence.

A l’issue de la course, le picador José María Díaz a reçu en piste le trophée au meilleur piquero (avec le premier de Clemente).

jl18k

Juan Leal a débuté par un toro qui comme ses frères avait un portemanteau de fort belle taille, mais par la suite, contrariée par le vent, Juan se faisant au passage une belle frayeur au sol, la faena brindée au respectable est restée en deçà de ce que l’on aurait pu en attendre si… Quoi qu’il en soit, Juan a su se montrer opiniâtre et sans pouvoir totalement se distinguer compte tenu des circonstances, il était à créditer d’une prestation méritoire après entière au second envoi. Avec le cuarto, en retrait question tamaño, l’Arlésien brinda encore une faena aux tendidos. Et une nouvelle fois, le vent n’arrangea pas vraiment ses affaires, Juan profitant des quelques accalmies pour connecter avec les gradins jusqu’à un final de cercanía qui a poussé bon nombre d’aficionados à sortir un mouchoir blanc après une entière tombée. Le palco resta alors inflexible, essuyant une bronca tombée des étagères alors que Juan effectuait deux vueltas majoritairement applaudies…

clem18k

*

Clemente arrivait fraichement auréolé de son triomphe dacquois acquis dans la semaine et pour lui, les planètes allaient progressivement s’aligner. Pourtant, ce n’était pas très bien parti avec son premier car après en avoir tiré le maximum malgré le contexte, il sécha dans les grandes largeurs avec la ferraille.

indulto18bez

Mais il allait se rattraper avec le quinto, « Neptune » qui après deux bonnes piques se révéla excellent, chargeant avec classe jusqu’à plus soif. Bien sûr, cet indulto n’a pas failli à la règle de la division d’opinion dans la plupart des cas. Disons que Neptune était incontestablement un très bon toro, après pour la grâce, tout dépend où l’on place le curseur…

neptune18ph

En tout cas, il ne faut tout de même pas oublier la performance de Clemente qui en seulement quatre jours a tutoyé deux fois les anges. Olé !!!

vincent18k

Salut de Vincent Chaptal, mayoral et gendre de Robert Margé…

co18k

Carlos Olsina jouait sur son terrain où il prit en premier lieu un tío, « Hera », avec lequel il fit preuve de patience pour progressivement imposer sa loi, ce qui n’était pas évident. Charles trouva tout de même le moyen d’esquisser quelques gestes aux contours remarquables qui portèrent sur les travées avant une conclusion par entière tendida al encuentro libérant un trophée. Las, alors qu’on aurait bien aimé le voir doubler la mise au regard de son entrega, il pincha sa deuxième faena exécutée face à un manso, se faisant même sérieusement accrocher en descabellant. Malgré tout, le Biterrois a montré des dispositions encourageantes pour la suite…

MATIN

lalo18ph

Triomphe de Lalo de María qui a remporté le Tastevin d’Argent…

malaga18k

Un tiers environ, beau temps. Trois novillos de Camino de Santiago (JL Darré – 1, 2 et 6), les troiss autres de Malaga (Callet). Le quatrième, « Intrepido », de Malaga, a été crédité de la vuelta posthume.

Lalo de María : silence puis deux oreilles.

Nino Julián : oreille et vuelta.

Javier Zulueta : saluts et silence (trois avis).

Novillada entretenue, d’abord grâce au sérieux du bétail et aussi à l’implication de la terna, malgré quelques carences compréhensibles à cet échelon. 

lalo18k

Lalo de María a démarré par un Camino peu évident à canaliser, accusant une certaine faiblesse et finissant par se révéler parado. Le Nîmois n’insista pas plus que de mesure, tombant ce premier opposant par deux lames. Mais c’est avec son second, de Malaga, que Lalo allait afficher de bien rassurantes dispositions à un mois de son alternative. Après deux rencontres, il brinda la faena à l’assemblée et s’engagea dans des échanges relevés par son envie et une gestuelle soignée, s’attirant les faveurs du conclave jusqu’au point final sous la forme d’un cañonazo. Deux oreilles et mouchoir bleu pour l’utrero dans l’alegría générale.

nino18k

Nino Julián n’a pas mis trois heures pour s’assurer du soutien de l’auditoire, deux largas de rodillas et la suite à l’avenant venant à point nommé, son tercio de banderilles étayant ensuite la bonne impression laissée. A la muleta, les choses prirent un contour agréable surtout sur la rive droite, le tout se soldant par une oreille après entière au second coup. Plus tard, avec le Malaga, un superbe castaño oscuro, il jeta toutes ses forces dans la bataille après deux bon puyazos de Mathias. Au second tercio, deux bonnes paires suivies d’un quiebro moins ajusté. Plus tard, faena dynamique, d’amplitude inégale, mais restant méritoire, avant un violent accrochage en portant l’épée, quatre coups de verdugo limitant le tout à une vuelta chaleureusement fêtée.

jz18k

Javier Zulueta, précédé d’une flatteuse réputation, n’aura pas trouvé sur le Plateau de Valras de quoi se mettre en évidence. On ne l’a vu à son avantage qu’en de trop rares moments sa première faena comprenant quelques passages convenables pour d’autres soporifiques. Pire, à son second, il laissa rentrer vivant son Camino de Santiago après la sonnerie des trois avis…

lalo18tastevin2

A l’issue de la course, Lalo de María a été déclaré vainqueur du Tastevin d’Argent qui lui a été remis dans la foulée à la Bodega Circus par la présidente de l’Union Taurine Biterroise, Mme Marie-François Rouzier…

lalo18tastevin

Paul Hermé

Dax: “Deslumbrante”, bouquet final avant l’Agur

Plaza de toros de Dax. Sixième et dernière de la feria : corrida de l’Agur. Lleno.

Toros de Pedraza de Yeltes ‘Deslumbrante’, nº 34, né le 10/19, de 592 kilos vuelta al ruedo.

ROMÁN, saluts après avis et palmas. 

DAVID DE MIRANDA, ovation et palmas. 

ADRIEN SALENC ‘ADRIANO’, palmas après avis et oreille après avis.

« Deslumbrante » sorti en sixième et qui obtint la vuelta al ruedo conclut par le haut une féria de Dax de grande qualité dans son ensemble. La corrida de l’Agur auquel accourt un public un peu particulier, attendant plus de l’épilogue musical que du spectacle lui-même, aurait mérité plus de brillant, un écho plus enthousiaste compte tenu de la qualité du lot. Mais cette tiédeur, cette inattendue réserve ne peut être reprochée au Respectable qui aura eu son lot de bonheur avec l’ultime Pedraza. Il n’y a rien de mieux pour le souvenir qu’une belle conclusion.

Présentation impeccable des Pedraza de Yeltes, hauts et lourds, deux d’entre eux pesant plus de six cents kilos. Un lot homogène dans sa conformité mais aussi dans son comportement partant de loin vers le cheval sans s’employer exagérément. Le sixième prenant trois piques ; la dernière du centre de la piste. Par la suite et c’est à souligner, ils ont donné un jeu brillant sans fadeur, répétant leurs charges sans mollir et terminant à bloc. Nous retiendrons pour leur ardeur le premier et surtout les troisièmes et sixièmes, très spectaculaires. Le second et quatrième plus complexes dans leurs attaques mais mobiles, eux-aussi.

Roman capta les bonnes intentions et la vigueur du tambour-major avec cette entrega qu’on lui connaît. Le toro noble certes se défendait aussi par le haut et le franco-valencien fut sur la défensive à plusieurs reprises. Il cita de loin avec perspicacité et l’ensemble fut émouvant mais ne porta que modérément sur les tendidos. Il ouvrait les débats… Une entière tombée, deux descabellos et un salut très chaleureux. Il ne s’accorda que partiellement au quatrième, il raccourcit les terrains mais son final n’eut pas l’écho espéré. Un pinchazo, une demie et un descabello douchèrent les enthousiasmes et il fut reçu un silence peut-être un peu injuste.

David de Miranda face à son premier adversaire retors abrégea rapidement d’une entière son premier travail après avoir été déséquilibré et jeté à terre. Le début de sa seconde faena genoux en terre nous laissa espérer une suite plus complète et ardente. Le toro avait une bonne corne gauche et David excella dans des naturelles de belles factures qui transmirent peu en raison d’une certaine distance. Il se fit applaudir à droite en raccourcissant les terrains sans allumer le feu pourtant. Une demie et un descabello lui valurent une certaine froideur.

Adriano tombé sur le bon lot est passé hier à côté d’un gros triomphe. Il toucha le bon lot tombant sur les deux toros les plus vibrants de la journée. Il fallait se mettre à leur niveau et il le fut aguantant avec courage ces charges ardentes et conduisant d’une muleta puissante. Deux belles faenas qui auraient dut être largement récompensées s’il n’y avait eu l’acier : neuf descabellos face au premier puis deux pinchazos et une entière tombée. Une oreille certes mais voilà un triomphe échappé alors-même qu’il était annoncé.

On attendait les Pedraza à la pique on les vit cette fois dans leurs combats menés avec ardeux face aux piétons. Ils vendirent chèrement leur peau. Cela n’a pas manqué d’allure ni d’intérêt.

Pierre Vidal

Dax Rejoneo: rabo pour Léa Vicens

Plaza de toros de Dax. Cinquième corrida de toros de la feria. Lleno. Matinale. Rejoneo.

oros de Murube, le cinquième vuelta al ruedo.

ANDY CARTAGENA, palmas et deux oreilles.

LEA VICENS, oreille et deux oreilles et la queue.

DUARTE FERNANDES, deux oreilles et ovation après deux avis.

Photos B. Carritey

Masterclass avec Octavio Chacon

Parce qu’il n’y a pas d’âge, de sexe, ni de condition particulière pour découvrir le toreo,

Que vous soyez élève ou futur élève d’école taurine,

Que vous soyez débutant ou amateur aguerri,

Rejoignez-nous pour vivre 3 jours uniques dédiés au toro, à l’aficion et au partage !”

JACQUET Céline

Ganaderia Los Espejos

Siège social: 15 lotissement le Camargue – 30129 REDESSAN

Exploitation: Mas Carlot, D3 route de Redessan – 30129 MANDUEL

06 68 50 25 61

Béziers : Triomphe de Pablo Hermoso de Mendoza et Léa Vicens et en matinée, du novillero Vicente Sánchez…




phm17lv

Soleil revenu, 4/5 d’arène. Six toros de Fermín Bohórquez donnant du jeu à divers titres.
bezz17x

Paseo – toreador de Carmen – chanté par Frédéric Cornille et le Se Canto, avant l’entrée du sixième
, par Floreal Vaquerin

.phm17trophée

A l’issue du paseo, Robert Ménard, maire de Béziers assisté de son premier adjoint, a remis la médaille de la Ville à Pablo Hermoso de Mendoza en guise de souvenir au terme de son impressionnante carrière qui l’a vu participer à 35 temporadas depuis son alternative…  
phm17f

Pablo Hermoso de Mendoza : silence, oreille puis deux oreilles
.lv17f

Léa Vicens : oreille, oreille et silence.


phm17g
Pablo Hermoso de Mendoza a pinché sa première faena après une belle démonstration aux banderilles avec Berlín. Face au bon troisième, le centaure d’Estella a obtenu un premier trophée au terme d’une prestation relevée notamment par ses poses de banderilles avec Navegante. Mais il était assez évident que Pablo, avec son ultime adversaire sur le Plateau de Valras, était très désireux de terminer en beauté, ce qu’il parvint à réaliser au terme d’un trasteo ayant d’emblée l’approbation de l’assemblée. Un final fêté dans l’alegría générale comme on la souhaite en pareille circonstance. Un figurón del Arte de Marialva pouvait se retirer avec la satisfaction du devoir accompli, avec l’approbation d’un public qui s’était déplacé en nombre, bien en phase avec sa popularité. Un bien bel ambassadeur de sa spécialité nous a tiré ce jour sa révérence…
lv17g

Dans ce contexte particulier, Léa Vicens n’a pas voulu être en reste et en fin de compte, elle s’est donné les moyens pour accompagner le Navarrais par la grande porte.  Démarrant avec sa superbe jument isabelle Guitarra, la Nîmoise se signala ensuite aux banderilles par quatre poses avec Diluvio. Après trois roses et un rejón traserito, une première oreille tombait dans son escarcelle. Face au cuarto, reçu au toril, Léa fit monter la pression ave Bético sur trois paires, la seconde al violín, un rejón en deux temps d’effet rapide faisant tomber un second trophée, le sésame qui lui permettait de rejoindre au final son compañero futur jubilado. Après le « Aqui, acqui, es Béziers », Léa brinda à Frédéric Leal un dernier passage inégal, certes, mais toutefois marqué par plusieurs gestes remarquables, dont de spectaculaires marches arrière.  Pour Léa, une tarde marquée par son entrega et son aisance. Un rejón puis un coup de verdugo mettant fin à la séance…


MATIN

Deuxième novillada non piquée. ¼ d’arène environ. Beau temps. Quatre erales de La Paluna inégaux de jeu, meilleurs les 1 et 3, a más le second, noble mais juste de forces le quatrième.
da17k

Daniel Altarzos (Valencia) : vuelta. Echec aux aciers… Un mouchoir bleu est tombé du palco, mais le novillo a été arrastré sans tenir compte de cette distinction !

lt17k

Luis Torres (Béziers) : oreille. Il s’est notamment fait remarquer par un accueil a portagayola qui lui a valu un violent accrochage. Plus tard, après un trasteo inégal, il s’est encore signalé par sa vaillance et son aguante en portant une épée en s’engageant, étant ensuite poursuivi jusqu’aux planches…al17k

Antonio López (Toledo) : vuelta. Il  a pinché une faena bien débutée avant que son opposant qui avait toutefois des qualités ne finisse rajado, ce qui donna un final plus nuancé.

vs17k 

Vicente López (Vilafranca de Xira) prit un adversaire playero pourvu d’une belle noblesse, hélas contrariée par une faiblesse qui nous fit penser que l’on était en train de passer à côté de quelque chose d’intéressant, le tout relevé par la volonté du novillero de ne pas lâcher prise. Après une entière, Vicente  a été désigné vainqueur de cette matinale.

 vs17muleta

Au terme de sa sortie a hombros, il n’eut pas un grand chemin à parcourir pour rejoindre la bodega Circus de la Peña Christian Parejo afin de recevoir une distinction, sous la forme d’une muleta du jeune matador de toros, en la présence aussi de son apoderado Tomas Cerqueira. Enhorabuena…

Texte et photos Paul Hermé torofiesta.com

© 2024 Corridasi - Tous droits réservés