« Il faut que tout change pour que tout demeure » ainsi parlait le Prince de Salina, le Guépard, au jeune et ambitieux Fabrizio en passe d’épouser une femme magnifique mais roturière. Le chef d’œuvre de Toma di Lampesuda porté à l’écran par Visconti ne vieillit pas avec Burt Lancaster dans le rôle-titre, Alain Delon et Claudia Cardinale. Et, comme à la veille de chacune de ces dernières temporadas, son épilogue peut servir de parfait incipit à la saison à venir. Des changements cosmétiques assis sur une base semblable aux précédentes c’est sur ces bases que travaillent les différentes empresas.
Ainsi nous apprenons par le journaliste Zabala de la Serna, toujours bien tuyauté, qu’Andrés Roca Rey débutera la saison le dimanche de Pâques, dit de Gloria, à Arles plutôt qu’à Séville. Le Péruvien a durci ses exigences : plus 20% de cachet et des apparitions plus limitées. Selon Zabala toujours, il aurait écarté de nombreuses arènes de taille moyenne mais, pour ce qui concerne la France, il aurait déjà retenu Dax. La taquilla commande et Andrés a les moyens de ses nouvelles ambitions basées sur une rare capacité à attirer les foules; celles d’un torero de masse comme l’on disait autrefois avec un poil de mépris, sans doute injuste.
Seconde nouveauté le retour de Morante de la Puebla qui remplirait lui aussi cinq fois les tendidos de la Maestranza. Il est inscrit à Olivenza, pour faire ses débuts en 2025 qui seraient filmés par Canalsur. Mais franchement peut-on compter sur le torero cigarero après une fin de saison chaotique où les annulations ont succédé à celles de retours qui n’ont pas eu lieu ? Rongé par une maladie mystérieuse, le torero de La Puebla pourra-t-il réaliser ses plans ? Il n’y a que la foi qui sauve disent les inconditionnels; on peut douter cependant de cette foi du charbonnier…
Restent les piliers de l’escalafon : Manzanares, Perera, Luque, de Justo, Castella, Talavante pour citer les têtes de série. Ils n’on pas trop de soucis à se faire : ils sont déjà annoncés de ci de là et pressentis ailleurs, dans leurs fiefs respectifs. Le départ définitif de Ponce et l’autolimitation de Roca Rey devraient conforter la situation d’une génération qui, malgré ses mérites, vieillit et souffre du syndrome du déjà vu..
Il y aura donc une jeune garde qui devra assurer la relève. ITous ne seront aps élus et les places sont chères mais de solides aspirants pointent le nez et possèdent des qualités largement reconnues. Je pense d’abord à Juan Ortega qui a intégré le top 10 très rapidement, largement porté par le public sévillan qui voit en lui le successeur de la fragile icône de la Marisma. Mais il y a aussi, dans un tout autre genre, Borja Jimenez séduisant par son entrega, Tomas Rufo le toledano sobre qui s’inscrit dans les canons et pour citer d’autres prétendants : Fernando Adrian, David Galvan, Pablo Aguado, etc.
Ces jeunes (ils ne le sont pas tous) vont-ils faire mentir le Prince de Lampedusa ? Vont-ils secouer le cocotier ? Faire bouger les lignes et s’imposer ? C’est ce qui fera le sel de cette temporada 2025…
Ce 30 décembre, le torero Luis Bolívar a remporté le Trophée «Señor De Los Cristales» en tant que vainqueur de la Féria de Cali. Bravo à lui c’est un bon torero bien connu et apprécié en France. C’est aussi le vainqueur de la dernière féria si la décision du dictateur d’extrême gauche Petro (ancien chef de la guerilla) ne change pas d’avis puisqu’il a interdit désormais purement et simplement la corrida dans son pays.
Voici les gagnants de cette ultime féria de la « perle » colombienne :
Meilleure cavalière : Juliana Trujillo.
Meilleur picador : Reinario Bulla
Meilleur banderillero : Carlos Rodríguez
Meilleur subalterne : Luis Miguel Ramírez
Meilleur taureau : « Duende », n°10 de la ganaderia Campo Real
À l’aube de la nouvelle année, l’équipe de rédaction de « Corrida Si » souhaite à tous ses lecteurs une excellente santé et une bonne temporada 2025.
« Je veux avant toute chose vous souhaitez une bonne et heureuse année. Une année qui vous comble dans vos souhaits les plus chers et qui taurinement remplisse vos désirs et vos rêves secrets. C’est le temps de l’espérance avant que ne vienne celui de la controverse, de la contestation, de la déception ou, comme je le souhaite, celui des enthousiasmes et du bonheur.
Je voudrais rappeler que ce site entièrement confectionné par des bénévoles n’a aucun parti pris, aucune exclusive, aucun à priori si ce n’est qu’il se refuse à alimenter les polémiques. L’esprit de tolérance préside à Corridasi depuis quinze ans et il en sera ainsi à l’avenir malgré les mauvaises querelles que l’on nous a cherchées et les coups bas que nous avons reçus. C’est la manifestation de quelques esprits malsains qui minent en réalité l’avenir fragile de notre passion commune. Car la tauromachie a d’abord besoin d’unité, de solidarité et de responsabilité. Elle a aussi besoin de courage pour s’assumer face à la montée du sectarisme et du wokisme dans notre société.
Nous cherchons ici à nous ouvrir à de nombreuses collaborations et de nombreux amis aficionados de sensibilité très diverses nous accompagnent. Je voudrais citer Bertrand Caritey, Bruno Lasnier, Jean François Nevière, Jean Yves Blouin, Nicolas Couffignal, Charles Figini, Jean-Michel Dussol, Paul Hermé, Antonio Arévalo, Jean Dupin, Exir, JM Joaniquet, Roland Costedoat, Ferdinand De Marchi sans oublier tous ceux qui ont apporté leurs pierres ponctuelles à cet édifice commun. A tous merci du fond du cœur : Vous avez fait preuve de talent, de lucidité, d’originalité et enrichi cette réalisation collective. De ce point de vue, elle n’a pas son équivalent
Malgré la lassitude et la lourdeur de la tâche nous allons poursuivre cet ouvrage cette année encore dans le même esprit, celui d’une passion sereine, d’une émotion tempérée par la Raison, de la quête d’une vérité qui ne sera pas toujours vraie, car la vérité vraie n’existe pas comme l’indique philosophe. A tous : restons bienveillants les uns envers les autres, ne soyons pas sectaires, nos différences doivent nous enrichir plutôt que nous diviser.