Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Corrida In Memoriam 2025 en hommage a Victorino MartĂn AndrĂ©s. Lleno de âNo hay billetesâ.
Toros de Victorino MartĂn,
âą PACO UREĂA, ovation et silence.
âą EMILIO DE JUSTO, palmas et oreille aprĂšs avis.
âą BORJA JIMĂNEZ, silence et deux oreilles aprĂšs avis.
On a gardĂ© un minuto de silence en memoire de Victorino MartĂn AndrĂ©s.
Remplis dâespoirs et de joies Ă venir, les spectateurs se sont rendus en masse dans le chaleureux ( 35 degrĂ©s Ă lâombre ) cirque madrilĂšne pour rendre hommage Ă feu Victorino Martin AndrĂšs, le magicien de Galapagar.
Le choix des encastes, Albaserrada, Santa Coloma etcâŠ, le travail de Victorino Martin Garcia, le fils, ont permis dâoffrir des toros comme le Vieux les aimait : MusclĂ©s, racĂ©s, fiers, sauvages et rebelles.
Si Paco Ureña nous a paru hors jeu, Emilio de Justo et Borja Jimenez ont Ă©tĂ© formidables. Lâhomme de Caceres et le blond andalou ont montrĂ© une volontĂ© et un courage sans faille. Mention spĂ©ciale Ă Milhijas, (vuelta ), et Ă Borja Jimenez qui coupa deux oreilles. Lâinsistance du public obligea lâĂ©leveur Ă une sortie a hombros en compagnie du torero. Tandis que se fermait la porte du paradis, la puerta grande sâouvrait aux deux hommes.
Paco Ureña, averti Ă la cape par le rusĂ© Portero qui affola quelque peu la cuadrilla, torĂ©a de trĂšs ( trop?) prĂšs, passes trĂšs basses sans trouver le rythme adĂ©quat.Une demi-Ă©pĂ©e conclut ce moment un peu chaotique. Son second, Muchachero, mal piquĂ©, les sifflets durent sâentendre jusquâau Prado, banderillĂ© Ă la va comme je peux, ralentissait la charge sous la muleta. Le murciano, dĂ©bordĂ©, ne put trouver la solution malgrĂ© un essai, non transformé⊠Une demi-Ă©pĂ©e Ă gauche, deux descabellos rĂ©glĂšrent le problĂšme.
Emilio de Justo, brillant Ă la cape, avec un Gardeño, imprĂ©visible, aux uppercuts de catĂ©gorie, entama un vrai combat, pas une de ces faenas avec brimborions, ornements et fariboles, non, un combat de vĂ©ritĂ© et de classicisme exigeant.Une Ă©pĂ©e magistrale envoya lâanimal ad patres.
Milhebras, les yeux dâArgos, les cornes du Minotaure, la ruse dâUlysse ne laissa aucun rĂ©pit Ă Emilio de Justo, qui, comme un meurt de faim, donna toute son Ă©nergie, toute sa science dans une faena gauchĂšre. Il dompta un fauve, toujours aux aguets, et nous avec. Moment extraordinaire. Un trophĂ©e, celui du courage et de lâĂ©motion.
Borja Jimenez, le jeune de lâaprĂšs-midi, montra sa dĂ©termination devant Bohonero, excellent dans la sournoiserie, et qui avait semĂ© la panique chez les banderilleros. Avec calme, le torero gĂ©ra au mieux ce toro qui tardait parfois Ă charger, se retournait comme une crĂȘpe ou flĂ©chissait des antĂ©rieurs. AprĂšs avoir reçu une Ă©pĂ©e basse, assez moche, le toro sâaffala comme un soufflĂ© sorti trop tĂŽt du four.
Et lĂ , arriva Milhijas : prĂšs de 600 kilos, tout en muscles, le plus brave au cheval. DĂ©jĂ Ă la cape, Borja Jimenez nous avait Ă©poustouflĂ©s. Câest quâon trouve chez ce torero toute la rondeur andalouse, une certaine fantaisie dans ses enroulĂ©s et une grĂące rafraĂźchissante. Le toro, noble sans ĂȘtre idiot, encastĂ© sans genio, permit une fin mĂ©morable de cette faena artistique malgrĂ© le danger qui planait en permanence, (toute lâaprĂšs-midi dâailleurs). Une grande Ă©pĂ©e, un grand toro, une grande faena. Presque, on pleurait.
Hugo Souville