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MARISCAL RUIZ HEROIQUE VAINQUEUR DES NOVILLADAS D’ANDALOUSIE



Mariscal Ruiz a dominé de la tête et des épaules la finale des novilladas piquées d’Andalousie dans le superbe cadre de la Real Maestranza de Cabaleria de Séville. La place sévillane était pleine au deux tiers malgré la retransmission télévisée et en soi cela est déjà un bon succès.

Six novillos de Firmin Bohorquez dont la présentation aurait fait pâlir plusieurs plazas pour leurs courses de toros, très inégaux de jeu et de caractère pour :

El Mella petite ovation après avis et silence après avis
Xavier Zulueta silence et silence après avis
Mariscal Ruiz une oreille et forte ovation saluée

El Mella touche un premier novillo qui se révélera particulièrement soso tout au long de la lidia. Une soseria qui s’accompagnera d’une certaine faiblesse et jamais le jeune torero malgré ses efforts ne parviendra à élever le débat. La faena est souvent accrochée et désordonnée laissant toutefois quelques bons détails. Un avis sonnera entre une entière tendue et en arrière et deux tentatives de descabellos avant que le toro ne s’agenouille seul.


A son second le jeune extremeño tentera tout : de la série de largas et faroles à genoux devant la porte des torils qui font se lever le public jusque à une entame de faena assis sur l’estribo. Mais les choses en restèrent là. Certes le novillo était un peu compliqué et demandait de l’attention et de la fermeté ce qui a le plus manqué. La faena a été à menos le novillo finissant par se décomposer totalement dans un combat désordonné de la part des deux protagonistes. La mise à mort fut laborieuse.


Xavier Zulueta est à domicile, fils et frère des alguazils de la Real Maestranza , il brindera le premier à sa sœur qui officie en callejon. Ce geste fraternel sera le mieux avec ce premier qui se muera bien vite en la statue du commandeur parfaitement intoréable. Zulueta laissera cependant quelques beaux détails dans sa manière très sévillane. L’estocade est sans discutions mais ne suffit pas à réveiller le public.


A son second Zulueta laissera quelques belles véroniques bien templées. Bien mal servi par le sortéo, le sévillan hérite d’un animal qui proteste systématiquement en sortie de passes et manque totalement de caste. Son travail est méritoire et démontre une belle élégance mais le novillo refuse de se livrer et comme de plus la mise à mort est compliquée cela finira dans le silence.


Mariscal Ruiz est le plus jeune des trois et certainement le plus chanceux puisqu’il héritera en premier lieu du meilleur novillo de la soirée. L’animal a du moteur et de la caste et se montrera rapidement un excellent collaborateur. Cet autre sévillan est aussi un bon banderillero et il se chargera avec art et réussite du second tiers à ses deux opposants. Le novillo qui a du rythme s’accordera très vite à celui que lui impose Mariscal qui torée de face avec fermeté et temple. L’accord est parfait et la faena s’élève pour culminer dans la suerte suprême parfaitement exécutée. L’oreille est plus que méritée.

A son second Mariscal Ruiz passant en dernier sait qu’il a gagné mais le jeune homme a son orgueil et c’est à la porte du toril qu’il ira chercher son adversaire. L’animal est nettement moins commode que le précédent. Qu’à cela ne tienne, après avoir brindé à ses compagnons de cartel, Mariscal s’attelle à la tâche dans son style très vertical et templé. Finissant par soumettre le novillo à droite, il passe à gauche et là aussi impose sa loi et sa vitesse à l’animal. En sortie de passe de poitrine il est violemment pris par le novillo qui l’a vu, heureusement sans mal, et il revient pantalon vaguement rafistolé. Mariscal Ruiz aurait pu en rester là, le novillo était avisé et il aurait pu le tuer et personne ne lui en aurait voulu, mais non il reprend un combat héroïque jusqu’à se faire prendre à nouveau en sortie de sa troisième manoletina finale dans une série particulièrement exposée. La voltereta est spectaculaire mais sans trop de dommages. La mise à mort se fera en deux temps et le privera d’un nouveau trophée mais pas de l’ovation vibrante de Séville et bien sûr du gain sans discutions du concours.

Jean Dupin

Alès. Un bon toro de Yonnet et une oreille pour Morenito de Aranda

Dernière corrida du cycle à Alès. Elle est placée sous le signe du célèbre fer de la Ganaderia de Yonnet. Pour les affronter, Morenito de Aranda, Luis Gerpe révélation lors de la feria de Vic Fezensac en 2023 et Tibo Garcia qui oriente sa carrière sur ce type de corrida.

Président C BUTTET. Musique Pena Ricard. Soleil et nuage. 7/10 d’arène. Cavalerie Bonijol. Onze piques

Morenito de Aranda : salut au tiers avec des applaudissements chaleureux et une oreille et avis

Luis Gerpe : Salut et Silence

Tibo Garcia : silence après avis et silence

Le lot que l’organisateur présente est homogène allant de cinq cent dix kilos à cinq cent soixante kilos, mais aussi de belle présentation pour les photographes. Le comportement dans l’ensemble est décevant, distrait, avec des charges au cheval qui ne font pas vibrer le public. Seul le quatrième réveille le public. Prétendre que la corrida est ennuyeuse serait mensonger mais longuette oui. Les matadors se sont investis pour donner de l’émotion.

Morenito de Aranda.

Sur son premier toro Morenito de Aranda est applaudi lors du premier tiers. Le matador commence sa faena à mi-hauteur. Il exécute passe par passe tellement le toro est arrêté sur les derechazos. Sur la gauche le toro passe mieux. L’épée est entière légèrement de côté. Il utilise le descabello.

Son second toro permet au maestro d’exprimer son professionnalisme. A la cape, il exécute des véroniques harmonieuses. A la muleta, les passes sont exécutées avec de la profondeur et de joli trincherillas. La faena va à mas. La seconde épée est entière et efficace. Pétition d’oreille.

Luis Gerpe

Son premier toro est plus coopératif même s’il est distrait au cheval. Anecdote : il détruit les planches et va dans le callejon après le tercio de pique. Luis Gerpe exécute parfaitement des véroniques avec de la réelle profondeur. Medhi Savalli pose une belle paire de banderille que le  public applaudit. A la muleta, il exécute principalement des séries sur la droite.

Sur le second toro, le torero met constamment cette détermination à la cape et à la muleta avec quelques séries à droite très appuyées. Il est obligé de faire deux tentatives à l’épée et seulement le silence retenti dans l’arène. 

Tibo Garcia montre de la détermination . Il est appliqué  à la cape et à la muleta sur ses deux toros . Il n’a pas un lot qui permet d’exprimer sa technique. Sa tauromachie est sérieuse et il réussi quelques jolis derechazos sur ces deux toros exigeants . Il n’a pas de chance à l’épée et plusieurs tentatives sont nécessaires .avant d’en finir.

texte N.C

Galerie photo de Philippe Gil Mir ci dessous

Alès 12-05-2024 vespertina Toros de Hubert Yonnet y Christophe Yonnet para Morenito de Aranda, Luis Gerpe, Tibo García © Philippe Gil Mir

Léo Valadez le miraculé… vu par JF Nevière

Le 11 mai à Las Ventas, jour anniversaire de la mort de Pepe Hillo tué de trois coups de cornes  tous mortels par « Barbudo », le jeune et aussi talentueux que courageux torero mexicain Leo Valadez à pris par son premier toro de Fuente Ymbro » Hichezo » à  deux reprises qui l’une comme l’autre auraient pu lui être fatales.

A la première le piton se glissa sous l’empeigne de sa zapatilla et le matador se trouva soulevé la jambe tendue vers le ciel pour retomber ensuite sur la tête, n’échappant que par miracle aux deux cornes immenses qui le cherchaient au sol.

Quelques minutes plus tard, après une faena engagée, audacieuse et belle, quoique difficile à extirper de ce toro compliqué et plein de genio, le torero se profila pour tenter la suerte de mort, bien en face des cornes et n’eut pas le temps de passer la corne droite qui le prit violemment, mollet, ventre et aisselle droites sous ce scalpel , l’envoya rouler sur l’albero de Madrid comme en un sacrifice commémoratif de la mort de Pepe Hillo, en trois points du corps presque identiques, jambe, ventre, coeur. 

Deuxième miracle, alors qu’on croit la corne entrée, miracle dont on ne peut plus douter, le torero se releva, le bras tueur, comme brisé tenu par l’autre bras, écarté du corps plié en deux sous la douleur.

Leo Valadez aurait pu, ce que bien d’autres auraient fait, gagner l’infirmerie dans les bras de ses banderilleros, mais il tint à rester jusqu’à la mort de son adversaire. L’oreille qu’alors il aurait peut être reçue sur « la toile cirée » de l’hôpital ne lui fut pas accordée et personne d’ailleiurs ne la réclama, choqué par l’évènement. Saisis  de peur pour lui, rassurés de voir le jeune maestro encore debout de manière incompréhensible, les spectateurs ne lui offrirent qu’une belle salve d’applaudissements, salaire de son extraordinaire courage.

On sut très vite que la corne n’était entrée nulle part et qu’une luxation de l’épaule droite avec possible fracture du bras droit  étaient probables, transport à l’hôpital de la Fraternité et la vie continue…

Le pire n’est jamais sûr, heureusement, mais quelle honnêteté faut il à un homme pour risquer ainsi sa vie en échange de celle du toro, tout droit entre les cornes.Hier à Las Ventas les superbes toros de Ricardo Gallardo ont entretenu dans le public un climat de risque  et de beauté  dont surent l’honorer les deux vrais triomphateurs de cette tarde.

Roman et Leo Valadez, unis l’un et l’autre avec une hombria remarquable.

Merci à eux de nous avoir montré de manière différente  ce qu’est l’engagement sincère des vrais toreros devant des toros bravos.

Jean François Nevière

La détermination des novilleros et de bon erales pour la novillada non piquée de Alès

Photo N.C

 

Pour ce dernier jour de la temporada Alèsienne , le dimanche matin c’est la traditionnelle novillada non piquée et le second trophée Gard Cévennes Camargue ainsi que le 5em trophée des révélations porte de Temperas avec des élevages camarguais . Il y a une competencia entre les éleveurs avec des origines variées, mais aussi entre les novilleros avec chacun leur style. Ils ont précisément qu’une chance équitable de se faire remarquer pour sortir majestueusement en triomphe.

Président T Valgadier. Musique Peña Ricard

Public 1/4 d’arene légère pluie

Samuel Lopez Ortega Ganaderia San Sebastian: Silence

Bruno Gimeno Fernandez Ganaderia Durand : une oreille et vuelta à l’éral, vainqueur du trophée révélation du Tempéras et vainqueur de l’épée.

Valentin Ganaderia Barcelo : une oreille prix de l’union des clubs taurin de France

Bautista Angosto Ganaderia La Suerte : un avis

Matias Ganaderia François André une oreille

Samuel Lopez Ortega tombe sur l’éral de la Ganaderia San Sébastian. Cet éral a le plus petit trapio du lot. Il a un manque de force. Le novillero ouvre cette novillada avec d’énormes intentions. Il commence par une puerta gayola. Il enchaîne avec des lopesinas. Il continue en posant les banderilles.  Il est exigeant sur les premières séries à droite alors que l’éral est faible. Sur les naturelles, ce dernier est plus coopératif. Dans le dernier tiers, il exécute une série de derechazos a mi-hauteur. Il finit avec des manoletinas. La première épée rentre d’un quart et la seconde est une demi-épée.

Bruno Gimeno Fernandez tombe sur un éral très encasté et d’un trapio plus volumineux que le premier. Il a charge courte. Le novillero commence par une puerta gayola. Ses gestes à la cape ont de la douceur. Comme le précédent il pose les banderilles. La seconde paire est très belle. Il se fait accrocher. Il exécute de jolies séries de naturelles. L’épée est entière une oreille et vuelta pour l’éral.

Valentin. Le sortéo lui donne l’éral de la Ganaderia Barcelo. De l’ensemble du lot c’est celui qui a le plus de trapio. Il est encasté comme le précèdent. Le novillero a beaucoup progressé ; il est appliqué dans le premier tiers mais aussi avec la muleta. Plein centre il construit sa faena. Il transmet au public. Ses derechazos et ses naturelles sont profonde. Il coupe une oreille.

Bautista Angosto. L’éral de la Ganadería La Suerte lui est destiné. Il prend une vuelta de campana et possède une charge courte et embiste mieux sur la droite, il a une tendance à fuir. Le novillero construit une jolie faena à la cape en commençant avec une largua. Il pose les banderilles. Il commence sa faena plein centre. Il est plus appliqué sur les naturelles. A l’épée, il est surpris par la charge du toro. Il est obligé de s’y reprendre à deux reprises à l’épée.

Matias. C’est sa première prestation en public. Il a un éral de la ganaderia François André qui peut permettre de briller. Il réussit sa puerta gayola. Sa faena à la cape est bien construite et avec détermination. Lors du dernier tier à la muleta, Il est décroisé sur les derechazos. Les naturelles sont exécutées avec de la profondeur et il est bien croisé. Il exprime un répertoire varié. Son épée est engagée et une oreille tombe.

 

 

Texte N.C

Gallerie photos de Philippe Gil Mir ci dessous

Alès 12-05-2024 matinal Erales de Héritiers François André, Roland Durand, Barceló, San Sebastian, La Suerte para Santiago López Ortega, Bruno Gimeno Fernández, Valentin, Bautista Angosto, Matias © Philippe Gil Mir

CASTELLA SURVOLE LA DERNIERE DE JEREZ

Les arènes de Jerez de la Fontera étaient quasi-pleine pour cette dernière corrida d’abono, une féria qui ne marquera pas l’histoire de la tauromachie du moins en bien.

Six toros de Juan Pedro Domecq totalement décastés, corrects de poids (470 à 520 kilos), peu et très mal piqués, imprésentables de tête; le second devait à peine avoir un double décimètre d’une pointe à l’autre et le dernier correct de conformation paraissait rasé de frais.

Pour :

José Antonio Morante de la Puebla : salut de sympathie et bronca entendue jusqu’au Guadalquivir

Sébastien Castella : deux oreilles et salut très fortement ovationné

Jose Mari Manzanares : silence et deux oreilles.

Morante enchaîne les soirées difficiles. Son premier adversaire se retourne un peu vite à la première passe de capote et s’en est fini du premier tiers. Le toro est très copieusement châtié puis à la muleta on relèvera trois naturelles morantesques et des passes incompréhensibles et désordonnées visant à réduire l’animal avant un horrible pinchazo et trois quarts de lame en arrière et de travers puis un descabello. Les morantistes, nombreux ici, appellent le cigarero à saluer. De son second toro nous ne retiendrons que trois véroniques et la bronca qui dut s’entendre jusqu’à Séville après un coup de yatagan en traître au bout de deux minutes de faena montre en main.

Castella a brillé tant au capote par ses douces véroniques et son quite alternant chicuelinas et tafalleras qu’à la muleta. Le tercio de banderilles est dangereux Luis Blasquez sévèrement pris sera porté à l’infirmerie. Sébastien commence sa faena par une série de statuaires terminées par un très long derechazo au ralenti. Le ton est donné pour une faena artistique et puissante terminée par quelques détails baroques et tremendistes. L’épée, bien qu’en arrière, est entière et efficace. Le tout lui vaut de couper deux oreilles.

Son deuxième adversaire est un manso violent qui provoque une chute spectaculaire du cheval de pique. L’entame à la muleta se fait par doblones, suivis d’une très bonne série de dérechazos dans laquelle le maestro biterrois allonge la charge de l’animal. La série suivante est remarquablement templée. A gauche l’animal se révèle plus compliqué  et sort seul en direction des planches. Qu’à cela ne tienne, Castella finit par le soumettre. La mise à mort en deux temps ne lui permet pas de couper un nouveau trophée mais il écoute une ovation plus que chaleureuse de la part du public jerezano .

José Mari Manzanares semble venu passer une soirée tranquille à Jerez. Son métier lui permet de faire passer et repasser son premier particulièrement soso dans le pico de sa muleta la mise à mort est laborieuse et le silence lui répond. A son second qui ne vaut guère mieux que le premier il donnera avec son élégance naturelle, l’illusion du travail bien fait en le forçant à suivre la muleta d’abord à droite dans une querencia puis à gauche dans un autre secteur d’arène, au fil des planches toujours. Le public est satisfait et réclamera deux oreilles après une entière desprendida.

Rencontrant quelques amis à la sortie des arènes, toreros retirés et aficionados confirmés, nous ne pouvions que nous attrister du manque de culture taurine du public et de l’indigence proposée lors de cette féria qui fut autrefois mythique.

Jean Dupin

Ales 1er Corrida : des notes et des oreilles

Photo Philippe Gil Mir

Après deux jours de culture taurine camarguaise, nous entamons le cycle de tauromachie espagnole. Quoi de mieux que de rendre hommage à l’un des plus influents trompettistes au monde, Maurice André, qui entretenait une relation étroite et excellente avec le Venezuela ? C’est pourquoi, pour donner davantage un cadre éminemment culturel à la corrida du jour, Manolo Vanegas et la valeureuse équipe de Tempéras Alès Cévennes ont souhaité ardemment honorer cet immense artiste.

Maurice André a tissé des liens entre Alès, la France et le Venezuela. Le cartel de cette corrida met en vedette trois élevages d’encaste différents : la Ganaderia Curé de Valverde qui avait permis il y a deux ans de donner une belle corrida, la Ganaderia Pages Mailhan et la Ganaderia Tardieu et Frère. Face à ce bétail, El Rafi, qui a commencé sa temporada avec une sortie exceptionnelle à Gamarde, sera présent. Carlos Olsina et Isaac Fonseca lanceront également leur saison avec cette corrida. Nous pouvons nous attendre à une véritable compétition empreinte d’émotion, tant pour nos oreilles musicales que pour nos yeux pétillants.

L’ensemble du lot de toros est de 2019. Le lot de la Ganaderia Tardieu est de présentation correcte. Ils sont faibles. Le lot de la ganaderia Curé de Valverde avec celui de la Ganaderia Pages Mailhan ont un trapio plus imposant.  Ce dernier est celui-là qui permet le plus aux toreros de s’exprimer notamment celui qui est sorti en troisième position qui aurait pu prétendre à un indulto.

Président : G RAOUX. Musique : Pena ricard. Météo : estival avec du vent. ¾ d’arènes

Cavalerie Bonijol : Nombre de Piques  13

El Rafi : une oreille et  silence

Carlos Olsina : une oreille avis et salut au tiers un avis

Isaac Fonseca : deux oreilles (vuelta pour le toro de Pages Mailhan) et silence

El Rafi. Il tombe sur l’un des deux toros de la Ganaderia Tardieu. Il exécute près des planches quelques jolis gestes à la cape et fini sur une jolie demi-véronique. Il brinde son toro à Manolo Vanegas. Il commence à mi-hauteur sa faena. Quelques derechazos. Il est meilleur à gauche : applaudissements. Le toro l’inspire peu sa faena est propre comme le costume. Seule la musique apporte l’alégria qui manque à sa faena. Applaudissement du public. Il est engagé à l’épée entière avec une et bien placé. Pétition majoritaire pour la demande d’oreille.

On espère s’attendre à mieux avec son second toro celui de la Ganaderia Cure de Valverde. Ce toro prend deux longues piques, il se fait accrocher à la cape. Mathieu Guillon pose une jolie paire de banderille. Comme sur son objectif premier toro, El Rafi plein centre exécute proprement une faena poussive et essentiellement sur le pico. La fine épée est entière et engagé. Immense Silence comme la note musicale

Carlos Olsina

Son premier toro est le second de la Ganaderia Tardieu faible comme le précèdent. Sur la seconde pique, il charge avec un joli rythme. Dans le style andalou, avec douceur, le torero exécute d’élégants gestes à la cape. Contrairement à son prédécesseur, le torero trouve la solution face au Tardieu. Les premières séries sont inabouties. Ses naturelles sont profondes et aboutis. Il revient sur les derechazos avec de la profondeur et bien plus abouti que les premières séries à droite. Le public apprécie la jolie faena que le matador construit. L’épée est entière, mais il est obligé d’utiliser le descabello.

Le sorteo lui donne le second toro de la Ganaderia Pages Mailhan ayant lui une robe Negro. Il a tendance à donner quelques coups de tête à droite, mais comme le premier a de la noblesse. Le toro permet au matador d’exprimer la profondeur dans ses faenas même si c’est inconstant et exprime l’Alegria que les aficionados attendent.

Isaac Fonseca

Il tombe sur le meilleur toro de la tarde. Un colorado de la Ganaderia Pages Mailhan avec un très beau trapio et encasté. Il va très fort au cheval jusqu’à renverser le picador (trois rencontres) musique. Le torero n’est pas à la hauteur des qualités de noblesse du toro. Il se fait débordé par moment. Mais assure quand même et le public aime.

Son second est un très joli toro de la Ganaderia curé de Valverde. Il est assez distrait au cheval. Lors de la faena il a des charges courtes à gauche. Isaac Fonseca exécute des passes à mi-hauteurs et souvent décroisées. Il exécute une passe à la suite de l’autre. Deux épées sont nécessaires pour venir à bout du dernier toro. La corrida se termine dans le silence jusqu’à la sortie à humbros de ce dernier.

galerie photo de Philippe Gil Mir ci dessous

Alès 11-05-2024 Toros de Valverde, Tardieu Frères y Pagés-Mailhan para El Rafi, Carlos Olsina, Isaac Fonseca © Philippe Gil Mir

Photos Philippe Gil Mir

Texte N.C

Jerez: à la recherche de l’aficion perdue



Si Marcel Proust était «  A La Recherche du Temps Perdu », Jerez est bel et bien à la recherche de son aficion perdue et la corrida de ce soir n’en est que la triste preuve : Un public réclamant à contre sens des trophées indus et ovationnant des mansos, sosos et décastés, Une présidence arrivant avec presque dix minutes de retard au palco et octroyant les oreilles avant même que le torero ne l’ait saluée et tout à l’avenant. La fondation CULTURA TAURINA qui vient de se voir accorder par la Mairie de Jerez la création du premier Centre de Divulgation et d’Apprentissage de la Culture Taurine, a bien du travail devant elle pour restaurer cette aficion jerezana qui fut jadis au plus haut niveau.

Revenons à notre corrida de ce soir : Six toros de Jandilla, totalement décastés d’une présentation indigne d’une place de seconde catégorie ( 450 à 500 kg), d’armures commodes avec un fort soupçon de passage au barbier, six piques symboliques voire inexistantes, ce qui fit crier par un spectateur au dernier toro, le plus léger, que nous assistions à une novillada non piqué. Et l’on n’était pas loin de la réalité. Pour :

Alejandro TALAVANTE deux oreilles (pétition minoritaire) et salut,
Andres ROCA REY une oreille et deux oreilles,
Pablo AGUADO silence et une oreille.

Salut de Javier Ambel au quatrième.

Inutile de préciser que ce tableau ne reflète en rien ce que les aficionados un peu éclairés ont ressenti.

TALAVANTE accueille son premier par delantales somme toute de bonne facture. Le piquero perd l’équilibre à peine a – il effleuré le dos de l’animal très en arrière et nous en resterons là pour le premier tiers. La première série de statuaires est élégante et se laisse regarder même si l’on sent l’animal faible. La première série à droite se fait entre les génuflexions de l’animal. Par la suite TALAVANTE travaillera à mi-hauteur tant à droite qu’a à gauche évitant habilement les chutes. La faena est sans émotion ni transmission mais le public est avide de triomphe et applaudira pour se faire plaisir et obtiendra deux oreilles après une épée en arrière largement tombée. A son second toro, on remarquera deux superbes paires de banderilles de Javier AMBEL qui saluera et ce sera le mieux avec peut être l’entame par doblones, après, la messe est dite : plus ennuyeux tu meurs !!! La mise à mort est difficile ce qui limitera les récompenses à un salut mais la sortie en triomphe est assurée et Simon Casas son apoderado jubile !
Andres Roca Rey est la coqueluche du public le seul fait pour lui de fouler l’albero et c’est le triomphe assuré. Son premier toro en fait de pique prend deux refilons au passage c’est un manso de gala mais la première série habilement donnée en rond suffit à déclencher les passions. Le péruvien est un bon connaisseur de ce type de toro il sait les garder dans sa muleta et exploiter le petit fond de noblesse de l’animal ce qui fait rugir les étagères. La dernière série de bernardinas se finit par un désarmé mais le public applaudit à tout rompre lorsque le torero ramasse la flanelle souillée. La mise à mort un pinchazo et une entière desprendida ne permet de couper qu’une oreille avec ici encore une pétition largement minoritaire ; un avis pour temps largement dépassé avait été sonné copieusement sifflé par le respectable qui en l’occurrence l’est fort peu.

Le cinquième est un »mastodonte » de 500 kilos de mansedumbre horriblement mal et peu piqué. L’entame par statuaires est intéressante. Par la suite on voit que dès que le torero tente de peser sur son adversaire, celui-ci proteste. Roca Rey n’insiste pas et laisse sortir seul l’animal de chaque passe, manso il est, manso il reste mais peu de spectateurs s’en aperçoivent et les autres sont persuadés avoir à faire au toro de l’année. Toute la faena se déroulera ainsi en allant vers la querencia. Bien évidemment à l’heure de tuer les choses se compliquent et le torero est bousculé dans une tentative de manoletinas, il en ressort avec l’ovation du public et même si il lui faudra un demi-tour d’arène pour fixer enfin l’animal et lui infliger une entière en avant, rien ne l’empêche de couper deux oreilles, la première tombant même avant que le président ne se lève pour répondre à son salut.

Pablo AGUADO est passé en demie teinte à son premier aussi indigent que les autres il donnera quelques bonnes naturelles templées et tentera beaucoup dans l’incompréhension populaire. La mise à mort est en deux temps un pinchazo et une entière delantera provocant une forte hémorragie buccale : silence.

Son second, le novillo non piqué dont nous parlions plus haut, cherche lui aussi l’abri des planches. Outre la couardise, l’animal est aussi de peu de forces et ne peut répéter les charges c’est donc à une faena d’une en une que se livre AGUADO. Les passes sont propres templées et bien dessinées mais il manque l’émotion. Ici encore un pinchazo et une entière bien portée et en place mais longue à agir ne lui permettront que de couper une oreille, le privant de la grande porte avec ses deux compagnons de cartel.
Demain est un autre jour espérons mieux mais sans trop y croire des Juan Pedro.

Jean DUPIN

Béziers: Clemente champion de la feria off

clem08pk

Clemente le plus en vue – deux oreilles – lors du festival de la Feria Off…Beau temps avec vent par intermittence, environ 2000 personnes. Quatre novillos de Camino de Santiago (Jean-Louis Darré) donnant un jeu inégal, toréables la plupart, en retrait le 3.Clemente : deux oreilles.Carlos Olsina : saluts.Christian Parejo : saluts.Lalo de María : saluts.clem08k
Clemente a débuté avec un client long à se fixer au capote. Après une pique applaudie de Sofiane, il brinda à l’assistance une faena appliquée qui sur l’air de Manolete prit progressivement de l’ampleur, l’affaire se concluant par entière d’effet rapide. co08k
Carlos Olsina eut affaire à un opposant accrocheur mais qui lui permit toutefois d’étaler un bagage technique dont il fit bon usage. Las, une entière au quatrième envoi limita la récompense à un salut.  cp08k
Christian Parejo, brillamment qualifié pour la demi-finale de la Copa Chenel pour laquelle on le retrouvera à Alalpardo le 22 juin, a été loin d’être le plus chanceux au sorteo, tombant sur le « garbanzo negro » qui lui laissa peu d’options lors d’une faena brindée au rugbyman local Charly Malié… Essai non trasformé, mais bien sûr, otra vez será…
ldm08k
Lalo de María  a été discret au capote, mais après la pique, il se signala à la muleta sur plusieurs séries esthétiques avant un final au plus près qui aurait pu lui valoir quelque chose si la ferraille avait été plus efficace.
rec08k
Un cinquièe novillo, de Margé celui-là, est ensuite sorti pour quatre recortadores, écarteurs et sauteurs, tous chevronnés pour ces spécialités. Avec l’assentiment et le soutien du public, c’est dans une bonne ambiance que se sont déroulées leurs exhibitions empreintes de courage et d’entrega, seuls ou en pareja. Bravo donc aux champions de cette discipline Guy Sadji, Kevin Ribeiro, Baptiste Bordes et Bastien Meunier, ainsi qu’à celui qui a commenté au micro leurs exhibitions pour faciliter la compréhension de leurs spectaculaires mouvements…rec 
Paul Hermé torofiesta.com

Ginés Marin en tienta chez Alma Serena

A l’issue de la Tienta, discussion entre (de gauche à droite) Eric Darrière, Ginés Marin et Philippe Bats.

Au lendemain, mercredi 8 avril, de la soirée de présentation des cartel à Dax, Ginés Marín et son banderillero Antonio Chacón se retrouvaient dans la ganaderia de Philippe Bats, Alma Serena, à Aurice. Une tienta de trois vaches pour se maintenir au plus haut de la forme. Ginés marin est depuis toujours un amoureux de Dax, et surtout depuis que le 18 août 2018 où il y a gracié Lebrejo, toro de Santiago Domecq un élevage qu’il retrouvera pour la feria 2024.

En belle forme le Jerezano affrontait une première vache sans grand intérêt. Mais la pression montait très vite avec le second animal où il allait livrer un torero complet fait de subtils changements de main pour parvenir à une faena complète, saupoudré de quelques pechos éclatants. Un animal parfait qui incitait Chacón a demander la permission de poser les banderilles.

Pecho de Gines

Si deux vaches étaient prévues, Philippe Bats avait bien compris que la première ne comptait pas. Il en faisait sortir une troisième bien supérieure à la précédente. Elle permettait a Ginés Marín de dévoiler toutes ses qualités et d’éprouver un plaisir indicible de toréer… Ces figures, que suivait avec une grande attention Eric Darrière, le président de la commission taurine dacquoise rêvait sûrement de les revoir le 15 août prochain. Là aussi Antonio Chacón prenait les banderilles mais se faisait faisait bousculer spectaculairement comme Philippe Bats venu lui porter secours.

Banderilles d’ Antonio Chacon

Un fin mouvementé pour ces beaux moments de tauromachie.

Jean-Michel Dussol

Présentation du livre « Manifiesto de la Tauromaquia »


Par Antonio Arévalo,

photo Julieta Arévalo


Dans les salons de l’hôtel Wellington de Madrid a été présenté le livre « Manifiesto de la Tauromaquia », en présence de nombreux aficionados et de personnalités du monde taurin, comme le matador César Rincón ou le ganadero Antonio Bañuelos. Un livre collectif avec les contributions du professeur universitaire Antonio Purroy, du chercheur Beatriz Badorrey, du journaliste et écrivain José Carlos Arévalo, du vétérinaire spécialisé dans le toro de combat Julio Fernández, entre autres. Un livre militant mais non pamphlétaire avec une argumentation solide pour la défense de la corrida mais qui dévoile aussi des aspects méconnus de l’affrontement de l’homme avec le toro. Edité par l’association « Es de Toros », au cours de cette présentation fut annoncée la création d’un site Web en défense de l’univers taurin sous toutes ses variantes. Par ailleurs, des conférences seront bientôt disponibles sur le web avec tous
les textes inclus dans cet ouvrage.

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