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Bellegarde: Le IXe Trophée Sébastien Castella 2025 est allé à Iñigo Norte…

Un soleil printanier n’a pas hélas occulté le ressenti de fortes rafales compliquant par moments les évolutions des trois jeunes invités à disputer le trophée devant des gradins abondamment garnis.

Après la tienta matinale assurée par les parrains de la Primavera Tibo Garcia, El Rafi et Carlos Olsina opposés à des machos de François André, Barcelo et San Sebastian, place donc à cette non piquée dont on va souligner d’emblée la bonne tenue des erales de Roland et Rafi Durand, du moins pour quatre d’entre eux, sans être pour autant de passives victimes.

A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire de tous ceux, professionnels comme aficionados, nous ont quittés dans l’année…

Clovis : silence et oreille.

Pablo Sánchez : saluts et vuelta.

Iñigo Norte : silence et oreille.

Clovis a ouvert la séance en se faisant remarquer au capote avec réponse allurée de Pablo Sánchez avant un second tercio à la charge du régional de l’étape qui recueillit les palmas de l’auditoire. Brindis au public avec entame arrodillada exprimant une belle envie, suivie de séquences droitières méritoires, la zurda s’avérant ensuite plus problématique. Une bousculade puis final par bernardinas avant entière au second envoi. Avec le quatrième, Clovis afficha une belle volonté, applaudi aux banderilles non sans avoir été accroché sans mal sur une pose. Nouveau brindis à l’assistance, début agenouillé puis affrontement dynamique un poil heurté, majoritairement à tribord. On sent du talent, une gestuelle harmonieuse, mais parfois un peu trop de précipitation ou d’à peu près. N’oublions pas toutefois, et ça vaut aussi pour ses deux compañeros, que l’on n’est pas encore en face de produits finis, chaque course représentant pour eux une belle opportunité de progresser. Conclusion en deux temps avant de promener une oreille.

Pablo Sánchez a étalé une torería bien en phase avec le comportement de son premier client. Sa faena comprit un peu de tout, l’Almeriense affichant toutefois une belle envie avant d’en finir en deux temps. Avec un quinto non dénué de qualités mais passablement exigeant, Pablo brinda à l’organisateur Raphael Coulomb une faena qui l’a vu aller au tapis à trois reprises. On retiendra à la fois sa vaillance, sa ténacité et en définitive son cran, tout cela portant sur les étagères. Las, une atravesada limita le verdict à une vuelta.

Défendant à son tour l’honneur de la famille Norte après son frangin Julio l’an dernier, le cadet a étalé des arguments intéressants dès son premier qui était tout sauf un innocent complice. C’est là qu’on put jauger le potentiel d’un jeune qui a su faire face sous la menace au cours d’un trasteo inégal, mais comprenant plusieurs phases méritoires. Entière au troisième coup. Par la suite, Iñigo s’employa à convaincre le conclave devant un adversaire de qualité. Sa faena transmit aux tendidos et après entière suivie de deux coups de verdugo, le Salmantino recevait une oreille méritée.

Plus tard, il a reçu le IXe Trophée Sébastien Castella qui ira peut-être rejoindre dans une vitrine familiale celui obtenu l’an dernier par son ainé… Une famille qui dans le toreo ne perd visiblement pas le Nord !!!

https://torofiesta.com/ Paul Hermé

Parcours, Passion et Défis Taurins pour Adriano à Dax

Ce samedi soir, la Peña Adrien Salenc organise une conférence à la Cuevas de la Peña Taurine de Dax. Le rendez-vous réunit un public de tout âge, dans une atmosphère conviviale animée par Hugo Lavigne, qui mène l’entretien.

Au cours de cette rencontre, le matador Adriano se dévoile à travers le récit de son parcours. Avec un sourire chaleureux et une voix vivante, il transmet la joie que lui inspire la tauromachie, partageant ainsi la passion qui irradie chacun de ses gestes. Il rappelle notamment ses visites en ce lieu emblématique et relate sa découverte de la tauromachie lors d’une corrida à Rejon à Arles, soulignant qu’il a toujours considéré cet art comme l’objectif de sa vie et l’équilibre essentiel de son existence.

Au fil des anecdotes, Adriano revient sur ses débuts à Madrid, évoquant la vie en communauté, les tentations de la vie nocturne et la nécessité de forger une carapace d’acier face aux défis du quotidien. Chacune de ses histoires est empreinte d’un souvenir positif qui témoigne de la richesse de cette période formatrice.

Adriano qui parle de Olivier Baratchart tout en le regardant

Dans un élan d’émotion, le matador évoque également des figures marquantes de son parcours : il parle du maestro El Juli et de son apoderado, et met en lumière sa relation quasi filiale, établie depuis quinze ans, avec Olivier Baratchart, dont l’anniversaire est célébré ce jour même. Chaque élément de cette conférence offre ainsi une immersion authentique dans l’univers de la tauromachie, où tradition et passion se rencontrent dans une symphonie de récits intimes et mémorables.

Entre les questions de Hugo Lavigne et les interventions parfois nombreuses du public, l’échange s’installe de manière dynamique et enrichissante. Le matador évoque ses relations avec les éleveurs de toros à travers les tentaderos, qui lui permettent de mieux appréhender la patience et de se préparer mentalement à chaque corrida. Il exprime son intérêt pour la génétique des toros.

Le meneur de l’entretien revient sur des échecs formateurs, comme celui de Dax en 2024 avec Aigre Douce, lors duquel il perd les trophées à l’épée, ou encore celui d’une corrida organisée par la Ganaderia de Pedraza à Yeltes, avec un lot qui aurait pu lui permettre de triompher. À l’issue de cette corrida, il se fait opérer de l’épaule pour soigner une blessure datant de 2017 et entame une rééducation soutenue par sa famille et ses amis.

Il enrichit son univers artistique en s’adonnant à la lecture et au cinéma, entre autres passions qui complètent son parcours atypique. Il revient aussi sur divers succès, notamment à Bayonne lors de la Goyesque et à Arles devant les toros de la Ganaderia de Victorino Martin, en illustrant chacun de ces moments par de riches anecdotes.

Pour 2025, il se montre prêt à revenir au premier plan des toreros français, à l’instar de 2022, et il espère triompher à Dax. L’issue de ce défi sera dévoilée au mois de mai.

Photos et Texte Nicolas Couffignal

Primavera: Le Trophée Pepe de Montijo remporté par Isaac Galvín…

Le Trophée Pepe de Montijo a été remporté par l’aspirant chiclanero Isaac Galvín… Si on commençait ces derniers jours à, s’habituer à des températures printanières, la météo ne s’est pas montrée très aficionada ce samedi à cause d’un vent à décorner les bœufs… qui n’a pas pour autant perturbé les six jeunes qui le matin ont disputé le droit de participer à la finale.A l’issue de cette épreuve de qualification, les deux jeunes retenus pour revenir après le déjeuner afin de toréer chacun un eral de Los Espejos, d’origine santacoloma, Isaac Galvín et Rémy Asensio, ont tout fait pour convaincre le jury. De cette volonté est ressorti chez le Chiclanero un bagage déjà avancé dans sa catégorie, Rémy réussissant pour sa part à se mettre en évidence, même si le chemin est encore long. Mais à chaque jour suffit sa peine et le principal pour lui est bien d’avoir affiché ce jour un réel potentiel. A l’issue de la course, José Peris, fils de Pepe de Montijo, a remis en piste le trophée à Isaac Galvín qui par la même occasion a obtenu un engagement pour Vauvert et Alès, Rémy recevant pour sa part une ayuda. Félicitations aux deux…Après le Bolsín, les jeunes raseteurs de l’école de Bellegarde se sont livrés à une démonstration avec deux taureaux d’Aubanel, la journée se poursuivant ensuite par une conférence sur l’élevage du toro avant la soirée bodega…(Photos : Jean-Luc Jouet) 

torofiesta.com

C’EST UNE BELLE HISTOIRE !

QUI SE TERMINE PAR UNE EXPOSITION A SÉVILLE !

Il y a un an à Séville, en 2024, Emilio, le directeur de l’hôtel Madrid où je descends tous les ans pour la féria depuis une vingtaine d’années, m’aborde pour me faire une proposition à mes yeux incroyable.

Il faut savoir que ce petit hôtel, au demeurant très confortable, a pour spécialité d’organiser tous les deux ou 3 mois une exposition d’un artiste local pour agrémenter le séjour de ses hôtes.

Et là, pour la première fois en ce qui me concerne, j’étais propulsé au rang d’artiste et invité à exposer mes photos dès la Semana Santa et jusqu’à la mi-juin ! Je n’en aurais jamais rêvé, d’autant que je me considère plus comme un photographe de reportage que comme un photographe artiste…

La Giralda de la cathédrale de Séville, vue à travers de la statue de Belmonte. ©JYB

Les choses étant ainsi posées, la réponse était « oui bien sûr », étant donné que cela me permettait en outre de reprendre mes dons aux écoles taurines françaises qui bénéficieront de toutes les sommes recueillies.

Restait à sélectionner une cinquantaine de photos, après avoir trouvé un thème répondant aux contraintes posées par Emilio :

Séville : Vierges, cornes et véroniques.

La Vierge de la Esperanza Macarena dans son sanctuaire. ©JYB

Pas de photos des monuments de Séville bien sûr, compte tenu du thème, mais celles de la Semaine Sainte, avec quelques portraits des plus beaux Christ et Vierge des 72 confréries de Séville. Ces statues sont inscrites au patrimoine culturel de l’Espagne et de l’UNESCO.

Novillo de la ganaderia Casa de Los Toreros, prévu pour Madrid en 2024. ©JYB

Les cornes seraient celles de toros au campo ou dans l’arène à leur sortie du toril de la Maestranza, pour traduire mon admiration pour cet animal magnifique son agressivité et le courage des hommes qui osent se mettre devant.

Véronique de Morante de la Puebla au toro Organista, n°43 de Juan Pedro Domecq, à Séville le 6 mai 2019. ©JYB

Les véroniques, à la Maestranza toujours, ou plutôt les passes de cape, car vue la durée de l’exposition et l’accueil de touristes « non aficionados » pendant un mois et demi, il n’était pas question de montrer des piques, des banderilles des muletazos et du sang pour ne pas choquer ces futurs visiteurs.

Les choses sont lancées : les photos et les cadres ont été livrés au Madrid. Et à partir du dimanche des rameaux on pourra les admirer dans le hall et le salon de l’hôtel. Un vernissage organisé par Cactus Event (agence à laquelle je reste fidèle et que je remercie sincèrement) est prévu pour le 6 mai.

Donc, si vous passez par Séville, lors de la féria ou plus tard, n’hésitez pas à visiter mon exposition. La plupart des photos ne sont pas publiées sur ce blog ! Je serai présent à l’hôtel Madrid pendant toute la féria et le dernier week-end de la Semaine Sainte.

JY Blouin https://facealacorne.fr/cest-une-belle-histoire/

CAMPO : TIENTA CHEZ CASA DE LOS TOREROS

La ganaderia Casa de Los Toreros, implantée sur les terres de La Martelilla, autrefois celles de Marques de Domecq, est une jeune ganaderia fondée, après le partage des terres de l’élevage du Marques, avec des vaches d’origine Santiago Domecq.

Aujourd’hui, elle sort en novillada et vend les toros qui vont jusqu’à 4 ans pour la rue.

L’an dernier, elle disposait d’une novillada magnifique prévue pour fournir des sobreros à Madrid, mais qui ne sortit pas et fut finalement lidiée en fin de saison à Antequera en donnant de bons résultats.

https://facealacorne.fr/pour-madrid-on-espere-que-ces-sobreros-sortiront-et-seront-lidies/embed/#?secret=w1nYo2PxRg#?secret=7pzQ58LoGw

Pour 2025, 2 novilladas sont sur les rangs dont l’une pour Madrid (mais hors San Isidro), magnifique de présentation dont le ganadero espère beaucoup. La seconde, un peu moins rematée, n’est pas encore annoncée.

Novillo pour Madrid en 2025 de Casa de Los Toreros. ©JYB

3 toreros français étaient invités à tienter : El Rafi, Nino Julian et Clément Hargous qui sortait de second. Fait remarquable qui montre bien les problèmes de l’élevage, c’était pour chacun la première fois qu’ils se trouvaient devant les vaches en 2025 : Depuis le COVID, les ganaderos devant la reprise du nombre de corridas, ne se pressent pas trop d’augmenter leur cheptel, ce qui fait grimper les prix et compense pour eux la hausse du coût de la nourriture et des carburants. Inversement, le  nombre de vaches à tienter reste bas et là aussi, elles peuvent couter plus cher en prix de location.

El Rafi en véronique genou fléchi devant une vache de Casa de los Toreros le 11 mars 2025. ©JYB
Pase de las flores d’El Rafi à une vache de Casa de los Toreros le 11 mars 2025. ©JYB

Le ganadero avait mis 3 vaches à tienter : elles ont péché essentiellement par manque d’engagement et de caste, même si elles ont pu faire illusion. Mais le même rythme tout au long des faenas traduisait leur manière de s’économiser et peu à peu d’acquérir du sentido.

Belle naturelle d’El Rafi devant une vache de Casa de los toreros le 11 mars 2025. ©JYB

On a pu voir El Rafi très pointu avec une belle main gauche notamment sur sa première vache. Volontaire, ayant visiblement le souci de bien faire les choses, ce fut pour lui un excellent entraînement car il a pu dominer ces vaches et travailler des détails qu’il n’aurait pas mis à son programme devant un autre bétail.

Pecho d’El Rafi à une vache de Casa de los Toreros, le 11 mars 2025. ©JYB
Demie véronique de Nino Julian à une vache de Casa de los toreros, le 11 mars 2025. ©JYB

Nino Julian a semblé en progrès avec beaucoup d’engagement et une bonne maîtrise de son toréo. Lui aussi a pu profiter de ces vaches qui n’étaient pas si faciles, pour étudier certains aspects de la lidia qu’il mettra à son répertoire.

Derechazo de Nino Julian à une vache de Casa de los Toreros, le 11 mars 2025. ©JYB
Statuaire de Nino Julian à une vache de Casa de los Toreros, le 11 mars 2025. ©JYB

Clément Hargous a pu exploiter les charges des 3 vaches du jour, sentir leurs différences et tirer quelques passes de bonne qualité.

Naturelle de Clément Hargous, à une vache de Casa de los Toreros, le 11 mars 2025. ©JYB

In fine une bonne journée pour les toreros, d’autant que la pluie s’était arrêtée et que la tienta s’est déroulée au soleil !

JY Blouin https://facealacorne.fr/

« TARDES DE SOLEDAD » UN VRAI GRAND FILM TAURIN QUOIQU’ ILS EN DISENT…

Tardes de Soledad , n’en déplaise aux tenants des retransmissions télévisuelles n’est pas un documentaire.  Voilà la première vérité qu’assène ce film magnifique et dur.  Lors de la projection d’hier soir à La Rochelle en présence du réalisateur, on a vécu des moments d’une assez réjouiissante diversité: il y avait dans la très nombreuse assistance de quoi tracer des portraits d’aficionados proches de la caricature: »Monsieur votre film m’a énormément déplu dit l’un, la soixantaine bien tassée, j’ai vu beaucoup de corridas, ce n’est pas come ça qu’il faut voir la tauromachie, et puis d’ailleuirs je déteste Roca Rey… etc etc.

Une autre, j’ai filmé pour la télévision des corridas à Bayonne et à Béziers,j’ai vu aussi le 16 septembre 2002 à Nimes la plus belle corrida possible et donc je ny vais plus…

Le malheureux Albert Serra était coi!

Alors que d’autres, enthousiasmés par l’émouvant montage, une bande son absolument formidable, pas de musique, le bruit la rumeur la fureur,la répétition de scènes impossibles à prévoir.. Allez donc monter un scenario pour diriger les deux acteurs, toro et torero. Vous me suivez?

Imaginez aussi que le Réalisateur soit gêné par les exigences supposées du Matador, qu’adviendrait il de ce film qui ne veut qu’une chose, montrer le réel, les coups du sort, tout le temps heureux, chanceux malgré des chocs effarants, dont un épinglage du toro sur Roca à la barrière pas loin du tendido 7 qui l’insulte et là, la mort possible mais évitée, se taisent.

A un autre moment, merveille absolue de la tehnique sonore, tous les intervenants cuadrilla, torero, picador équipés de micros ultra sensibles cousus dans leur costumes, on entend, durant trois naturelles que l’on voit fort bien , réalisées un peu moins bien, on entend une fille hurler »Tenga miedo! »( Il a Peur) et aussitôt en contrepoint, le regard fou de Roca qui se bat depuis un moment avec ce manso impossible comprend que la fille a raison non sur sa peur mais sur son toreo imparfait,et là, il y a un grand plan séquence   ou, sans jouer , Roca est un acteur au sens propre du mot.Notons qu’on ne voit JAMAIS le public .

On est tout le temps dans le réel si dur, si fort, que peut être m’a t il manqué et je l’ai dit à Albert Serra, d’avoir montré un peu plus l’oxymore taurin par excellence,la douce violence.

Mais revenons à notre sujet, il faut aller voir ce film en cinéphile et si on y va en aficionado à los toros il  faut accepter le parti pris de ce qu’ implique le cinéma, une construction, un montage, une bande son une esthetique superbe , une impudeur totale, et d’ailleurs Roca Rey avait laissé toute liberté à l’quipe de tournage.

On voit la fraternité, l’amitié, l’admiration et la grossièreté  » à l’espagnole », des dialogues  de PUTA MADRE! de Hijo de puta, 

On n’est à aucun moment dans une académie de danse! On torée, on risque la MORT, on la donne, plus ou moins bien, En Public, Scandale assumé, Fermez le banc.

Ce film a été récompensé en Espagne par les taurins. 

Jean François Nevière avec Albert Serra hier à La Rochelle, en ouverture du festival du documentaire.

Favoriserait il les positions anti corrida, et les Opposants à cet Art se sentiront ils  confortés dans leur jugements?  En aucun cas , ils ont déjà triché pour parler de notre passion et la plus claire argumentation favorable àu film consiste à dire, comme son réalisateur: «  Jai fait un film sur le déroulement de cinq corridas,  Madrid, Séville, etc…Je ne suis ni pour ni contre la corrida, j’ai filmé avec mon regard neutre un être quelquefois si seul qu’il en est transparent, pas de fiction, la réalité » .

Contrairement à ce que j’ai pu lire ici sur ce film, on a des séries de naturelles entières, au ras des cornes, peu de cape, éviter l’ envol vers le joli, des costumes rouge et Azabache seul choix guidé par le cinéaste, des sorties des arènes sans triomphe  mais après passage à l’infirmerie en tenue de pyjama hospitalier, les larmes de certains peones, leur admiration pour ce torero qui a les couilles plus grosses que l’arène toute entière .(Dixit Viruta, banderillero)

Mais, évidemment , si vous êtes assez sots pour détester Roca Rey comme Madrid le fait et l’a fait naguère pour Juli ou d’autres… N’ y allez pas, mais tant pis pour vous.

Grand FILM, pas pour grand public , et encore, justement, je me trompe peut-être.

Jean François Nevière

Arnedo: succès de David Guitérrez au Zapato de plata

Arnedo (La Rioja). XXIIème Zapato de Plata. Plus de 1/2 arène.

Erales de Galbarín.

Javier Torres “Bombita”, (E.T. de Ubrique): Ovation et saluts et oreille après avis. 

Diego Mateos, (E.T. de Salamanca): Oreille et silence après avis.

David Gutiérrez, (E.T. de Badajoz): Oreille avec pétition de la seconde après avis et vuelta al ruedo après pétition et avis.

David Gutierez, élève de l’école taurine de Badajoz reviendra à Arnedo, en septembre en novillada piquée. Dimanche face à des novillos de Galbarin il s’est imposé devant Javier Torres « Bombita » et Diego Mateos. Dès sa première sortie avec le troisième Galbarin de la course il a démontré ses qualités à la cape dessinant une longue série de véroniques, lentes et profondes. Sa faena fut marqué de belles suites sur les deux mains même si par instant il se laissa aller à toréer le public. Une oreille après un avis. Mais il allait livrer tout son savoir avec « Corresantos », le dernier Galbarin. Il fut obligé de se battre à la cape avant de pouvoir offrir une longue série de chicuelinas. A la muleta il poursuivit un combat contre l’animal et s’imposa sur les deux mains avec des changements fréquents. Une tauromachie efficace et conquérante. David avait les deux oreilles au bout de l’épée et un triomphe majeur. Mais avec l’acier les choses se passèrent mal. Un première voltereta à la première tentative d’entrée à matar. Il dû terminer en deux phases. Mas public et jury avaient compris qu’il y avait là de l’excellente graine de torero. Quelque heures plus tard le président du club taurin lui remettait le célébre soulier d’argent… qui doit permettre de franchir les chemins de la réussite taurine.

Javier Torres « Bombita » avait ouvert la course sur un mode un peu brouillon, parfois éclairé par de belles séries. Il échoua à la mort mais se rattrapait à sa seonde sortie illuminée par quelques faroles à genoux et d’immenses véroniques. Il donna ses premières passes de muleta assis sur une chaise… Mais il ne parvint jamais à trouver un style agréable.

Diego Mateos accueillit ses deux adversaires à « porta gayola » mais il ne les transforma pas par une bonne domination de cape. Sa première faena, sans grand originalité fut acceptable et l’épée lui permit d’empocher un pavillon. Son deuxième combat, fut marqué par une belle série de droite, mais il ne parvint pas à imprimer de la profondeur à sa tauromachie. C’était plutôt parfait mais on espérait mieux. L’épée ne lui permit pas de renouveler son précédent succés.

Des novillos intéressants, une course entretenue et un beau vainqueur pour ce nouveau zapato de plata.

Jean-Michel Dussol

Le jury a déclaré David Guitérrez vainqueur du XXIIème zapato de plata.

PARIS, JUAN LEAL À CULTURAFICION.

Juan Leal était l’invité de Culturaficion cette semaine : il était déjà venu au Ruedo Newton il y a 3 ans (voir ci-dessous) mais a dévoilé d’autres aspects de sa personnalité et de son art.

Son parcours est connu, mais rappelons-le : il est né à Paris, mais n’y a pas vécu puisque sa famille est retournée en Arles quelques semaines plus tard. Il vit sa jeunesse au milieu d’une lignée de toreros dont il constitue la 5 ème génération. Il confirme que s’il souhaite que son fils soit aficionado, il ne veut pas qu’il devienne torero de la 6 ème génération des Leal. Il a pu profiter de leur expérience et de leur entourage jusqu’à 14 ans, âge auquel il est parti en Espagne à l’école taurine d’El Juli. Il est encore surpris que ses parents aient approuvé et accompagné sa décision : « depuis que je suis père, je ne trouve pas ça normal ».

Superbe arrucina de Juan Leal à un toro de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Interrogé sur l’évolution de son toréo, il reconnait qu’il n’a pas encore atteint ce qu’il veut faire de son style.

« La tauromachie est un art et l’artiste doit avoir sa propre personnalité. Bien entendu, cela nécessite une expérience technique. »

Au départ il voulait surtout présenter quelque chose de différent, mais n’arrivait pas à l’exprimer : il devait chercher autre chose en se démarquant ou plutôt en étant lui-même. Donc, il n’avait pas réellement de modèle même s’il admirait la façon de toréer de Damaso Gonzalez ou Paco Ojeda.

Car « être proche de l’animal met en valeur le travail du torero : il contrôle la charge au lieu de l’accompagner ce qui permet un dialogue avec l’animal et une relation intime. »

Juan Leal dans un desplante risqué face au toro n°187 de Fuente Ymbro, à Nîmes, le 13 juin 2021. ©JYB archives

Sur une question : quid du courage ?

On sait qu’il s’expose beaucoup, mais le courage est le simple fait de dominer sa peur et face au toro, tous ont peur. Mais il faut se donner à 100% par respect pour l’animal et par respect pour le public. Le pire, c’est quand le public ne ressent rien n’a pas d’émotion et sort désenchanté.

Naturelle de Juan Leal au toro n°62 de Miura, à Bilbao, le 26 août 2018. ©JYB archives

Q : Il a toréé des ganaderias très différentes ?

Au moins une soixantaine : « Le fait d’affronter des élevages si différents permet d’ajuster les paramètres de son logiciel. » Par paramètre, il entend la solution technique à choisir ; c’est pourquoi affronter des fers différents est ce qui enrichit. Pour lui, c’est un choix et non une obligation : ainsi la première fois qu’il a affronté les Miura de Bilbao, cela lui a été imposé, mais après son succès, l’année suivante, c’est lui qui les a choisis. Devant les Miura, les choses se sont toujours bien passées y compris à Madrid.

Véronique à pieds joints, de Juan Leal au toro n°88 de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Les toros devant lesquels il se sent le plus a gusto sont ceux de Fuente Ymbro, car ils possèdent un équilibre entre transmission, toréabilité, et possibilité de s’exprimer. Mais il s’entraîne dans une trentaine de ganaderias avec lesquelles il a une relation de confiance réciproque, de Miura à Garcigrande en passant par Cebada Gago, Luis Algarra, ou Torrealta etc.

Estocade de Juan Leal au toro n°62 de Miura, à Bilbao le 26 août 2018. On remarquera que malgré le saut pour enfoncer l’épée, la jambe droite du maestro est toujours en face de la corne droite du toro (même si celui-ci n’a pas suivi la muleta), ce qui prouve qu’il est entré droit dans son estocade. ©JYB archives

Q : L’estocade ?

Le fait de faire un saut en portant l’épée a pu lui jouer quelques tours (il est moins facile de viser la cruz quand on n’a pas les pieds au sol), mais il a retrouvé confiance en équateur où il a très bien tué.

Q : Ses publics préférés : exigeants ou festifs ?

Incontestablement les publics des arènes de première catégorie, aussi parce que c’est en lien avec un toro plus important. Donc : Nîmes, bien sûr, Bilbao, Albacete, Bayonne.

Saltillera de Juan Leal au toro n°155 de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Q : À propos du film d’Albert Serra que pense-t-il des toreros qui parlent des toros en les insultant ?

C’est peut-être la peur ou le soulagement. C’est peut-être une réaction de la cuadrilla qui veut protéger le moral du torero. Les toreros ont tous de l’admiration pour le toro. L’aficionado doit se rendre compte du niveau de danger et de peur et ça excuse surement certains propos du film.

Q : sa temporada 2025 ?

Il est allé en Equateur, retournera au Pérou en juin, à ce stade ont seulement été annoncés ses cartels de Madrid et Arles (Riz), mais il y en aura d’autres, même s’il ne peut pas les dévoiler.

Q : sa relation avec les jeunes ?

Il continuera à rester impliqué auprès des jeunes car ils méritent de se faire leur propre opinion de la tauromachie. Il va de ce fait relancer la Fragua (la forge) où il donnait leur chance à des jeunes d’écoles taurines.

Juan Leal avec l’équipe de Culturaficion, à Paris le 18 mars 2025. ©JYB

Après avoir posé pour la photo souvenir et signé la cape « livre d’or » de Culturaficion, Juan Leal a reçu le très beau livre de Marc Thorel Toreros dans la ville lumière en souvenir de son passage chez Culturaficion.

JY Blouin (texte et photos) https://facealacorne.fr/juan-leal-a-culturaficion/

Un témoignage brut qui magnifie l’art de la corrida (ma critique de l’aficionado et cinéphile que je suis) concernant Tardes de Soledad

D’après les témoignages recueillis, ce documentaire connaît un grand succès lors de ses avant-premières, y compris à Paris, malgré les critiques formulées par une association anti-corrida. Ce soir à Dax ne fait pas exception.

La soirée débute par un discours du réalisateur, qui présente son œuvre davantage comme un film que comme un documentaire, bien qu’il soit classé dans cette dernière catégorie. À travers ce documentaire, il tente de montrer des aspects jusqu’alors inexplorés. Son pari est réussi, comme en témoigne une anecdote lors d’une projection à New York où une spectatrice végane a affirmé que le documentaire avait changé sa vision des choses.

L’échange qui suit la diffusion permet au réalisateur d’approfondir certains points abordés dans son travail. Il souligne que le choix de présenter des images brutes confère plus de pertinence au documentaire que l’esthétisme souvent artificiel des films classiques.

Le tournage, qui s’étend sur onze corridas, vise à trouver un équilibre entre la violence, l’émotion sincère et la beauté esthétique. Le réalisateur a choisi Andres Roca Rey pour son visage moderne et photogénique, bien que la corrida soit perçue comme intemporelle.

Le film est construit de manière rituelle, à l’image de la corrida elle-même, et inclut des plans montrant la mort du taureau. Selon le réalisateur, ces scènes sont nécessaires pour éviter toute comparaison avec un spectacle purement divertissant tel que le Cirque du Soleil.

Après le contexte et l’interaction avec le public ma critique du documentaire 

Les choix techniques des plans serrés expriment la violence de la charge du toro et l’insondabilité du maestro, qui s’exprime peu, ainsi que le rôle protecteur et flatteur des acteurs de la lidia envers le chef. La musique discrète accompagne sans excès. Le grain du documentaire offre une alternative à l’image numérique, qui est souvent perçue comme froide et parfaite. Contrairement aux commentaires entendus, le visionnage n’a pas suscité d’ennui. Le réalisateur a choisi une durée appropriée pour le film, équilibrée et sans excès. Ce documentaire est destiné aux aficionados et peut être enrichissant pour ceux qui ne partagent pas cette passion mais souhaitent en comprendre les aspects.

Nicolas Couffignal

La plaza de toros de Sanlucar de Barameda fête son 125éme anniversaire

Ce n’est pas tous les jours que l’on fête les 125 ans d’une place de toros disait en préliminaire Mercedes Colombo, déléguée du gouvernement andalou, lors de la présentation du programme des festivités. Le comité d’organisation a mis les petits plats dans les grands pour l’occasion prévoyant une quinzaine de manifestations de début avril à mi juin pour marquer l’événement. Plusieurs tables rondes taurines sont prévues réunissant les matadors sanluquénios puis les hommes d’argent très nombreux dans la ville et une troisième sur l’aficion.

Le campo et l’élevage sera évoqué dans un colloque entre Antonio Miura, Ricardo Gallardo et Javier Nunez de la palmosilla. Une discution sur la voix des femmes réunira autour de la présentatrice de Canal Sur Noelia Lopez : Anna Mestre vice présidente du parlement andalou et grande afficionada, Rocio de la Camara, ganadera, Pepita Rios , la dernière torera de Sanlucar, Elena Aguilar et Fabiola Robles l’épouse de l’actuel impresario de la plaza.

D’autres aspects taurinos-culturels seront aussi présent avec une rencontre entre toreo et cuisine en présence de César Rincon matador et césar Bigote chef étoilé. La musique sera aussi présente avec la finale du concours national de paso-doble et l’élection du paso-doble « Coso del Pino. Les festivités se clôtureront le 15 Juin par la présentation dans les arènes d’un documentaire sur ces 125 années de tauromachie à Sanlucar.

A noter enfin la programmation particulièrement riche de Carmelo Garcia cette saison, débutée par un festival au mois de février et la première novillada piquée du circuit andalou la semaine dernière, le 5 avril la grande corrida de rejon puis la féria de la manzanilla en juin avec une novillada sans picadors et une grande corrida, puis la désormais traditionnelle corrida de Miura de mi août et enfin pour clôturer la finale nationale des novilladas piquées.

JD

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