Le samedi 23 novembre, conférence de Marc Thorel sur la Gran Plaza du Bois de Boulogne…
A l’occasion de la sortie de son livre « Toreros dans la Ville lumière », l’Union des Bibliophiles Taurins organise une conférence de Marc Thorel le samedi 23 novembre à 14h30 dans la salle paroissiale de l’église Saint-Séverin…
Une oreille pour la despedida de Mendoza et Juan Ortega dans un final sans saveur. Talavante a risqué la correctionnelle lors d’une impressionnante voltereta.
Plaza de toros de Nîmes. Dernière corrida de la feria des vendanges 2024. 3/4 d’arène. Taureau de San Pelayo (1er et 4em), Victoriano del Río 2em, 5em et 6em et Cortés (3em) plutôt bien présentés mais de jeux inégal.
PABLO HERMOSO DE MENDOZA, silence et oreille
ALEJANDRO TALAVANTE, silence et ovation
JUAN ORTEGA, applaudissement et oreille
Le vent était toujours là qui heureusement ne gène pas le cavalier. Pour ses adieux, Pablo Hermoso de Mendoza a rappelé quel artiste il était : cavalier, dresseur exceptionnel de ses chevaux, connaissant bien les toros et leur lidia. Sa performance a été de celles que l’on aime même si les deux échecs au rejon de muerte ne lui ont valu qu’une oreille de despedida.
Les toros de Victoriano del Rio, dont la temporada n’est pas très bonne, étaient puissants et encastés. mais leur jeu ne permettait pas de grandes faenas. Talavante a entrepris son premier par des doblones de belle facture mais ne s’est pas suffisamment engagé restant ensuite sur le profil. Le toro se réservant, ne restait qu’à prendre l’épée pour une estocade en décomposant la suerte, mais un peu tombée. A son second, plus compliqué, après une superbe entame à genoux qui devient sa marque de fabrique, il baissera la main mais subira une cogida et une voltereta sans conséquence apparente, dont il reviendra pour tuer. Juan Ortega ne pourra montrer son talent de capeador en raison du vent. A son premier mal piqué, il donne une faena classique sans relief et termine par une bonne estocade entière trasera contraire et foudroyante. A son second, plus maniable, sa faena sera essentiellement droitière plus artistique aux yeux de la présidence, conclue d’une bonne estocade ce qui lui permet de couper l’oreille. Final un peu terne pour cette féria des Vendanges mais c’est le vent qui a troublé la fête tout du long, y compris pour les aficionados frigorifiés sur les gradins.
Arène de Nîmes. 15 Septembre 2024. Gros 2/3 d’Arène. Temps ensoleillé, du vent mais moins que le matin surtout en fin de corrida.
Toros de La Quinta. Présentation correcte et globalement de bon jeu en général mais parfois fades. Mention supérieure au 6em et surtout le 5em qui fait un tour de piste.
DANIEL LUQUE, oreille avec pétition de deux, applaudissements, silence, oreille, deux oreilles et ovation après pétition d’oreille.
Difficile de voir de belles véronique de Daniel Luque avec le vent présent ce soir à Nîmes. Daniel Luque a ouvert la Porte des consuls après avoir coupé quatre oreilles et il a offert une grande prestation au public du niveau de la figura qu’il est. Le vent a néanmoins encore une fois été présent et a gêné le Torero. Beaucoup moins à partir de la moitié de corrida. Le meilleur moment a été au cinquième taureau avec lequel il a montré tout son répertoire plein de profondeur surtout sur la corne droite avec au préalable la pose de deux paires de banderilles.
Le premier taureau de La Quinta était un taureau noble mais avec une charge changeante. Luque l’a vu clairement dès le début et a parfaitement choisi le terrain, en se battant près des planches pour éviter le vent et a réussi de bons muletazos sur les deux côtés. Après un bon coup d’épée, le public demande les deux oreilles mais le président a raison de résister. Il coupe une oreille.
Luque a réalisé une bonne performance contre le quatrième. La main basse et avec beaucoup de temple, il tire le maximum du toro. Après un pinchazo et une épée efficace il coupe une oreille.
Le dernier de l’après-midi a été un taureau de moindre trapio mais avec du gaz. Luque connait bien cet encaste et il réussi à profiter de la charge de l’animal. Une entière d’effet tardif fait que le public réclame l’oreille mais le président juge le tout trop juste. Le tour de piste final de Luque à la nuit tombée est acclamé par le public.
Photographies Bruno Lasnier
Daniel Luque a de la chance : le vent qui perturbait toutes les corridas s’est mis à tomber à partir du 3 ème toro et lui a permis de mener son solo a mas et de couper 4 oreilles accordées par le rigoureux président Burgoa. Les toros de la Quinta, bien présentés dans le type, sans excès de poids ont confirmé l’évolution de la ganaderia vers plus de noblesse et d’humiliation. A la pique ils ont fait leur devoir le cinquième, bien que piqué à la présidence en partant de loin ayant été plus ménagé. Au premier, toro très noble avec beaucoup de fixité dans le leurre, la faena sera engagée, la muleta sous le museau du bicho qui suivra sans désemparer. Les naturelles seront supérieures. Une grande estocade légèrement desprendida permettra l’octroi de la première oreille. Le second est plus réservé, moins racé, et n’accepte d’abord que des passes une à une, avant de se livrer sous la muleta autoritaire de Luque qui pourra terminer par des luquecinas. Un pinchazo suivi d’une entière concluante ne permettront pas de récompense. Le 3 ème est supérieur au second mais en retrait du premier et manque de caste. Et le vent qui souffle ses dernières forces limite les choix aux passes classiques, souvent 1 par 1. A l’estocade un pinchazo suivi d’une entière pulmonaire et foudroyante. Le 4 ème à la robe inhabituelle, est abanto à la sortie. Après 2 piques bien poussées, mais pompées, Luque lui donne une faena de classe en laissant la muleta sous le museau, en terminant par des luquecinas. Après un pinchazo, l’épée sera tendida et trasera, mais la faena est d’oreille qui sera accordée. Le cinquième est également abanto à la sortie, accueilli par des delantales, il est piqué à la présidence plutôt légèrement, avant que Luque ne prenne lui-même les banderilles posées superbement. Une grande faena totalement relâchée suivra terminée par luquecinas et couronnée de 2 oreilles méritées et de la vuelta au toro. Le 6 ème a moins de classe et il faut toute l’intelligence de Luque et sa connaissance de l’élevage pour lui tirer une bonne faena en dessous de la précédente. L’épée d’effet lent ne permettra pas au président d’accéder à la pétition. Au total une bonne tarde où Luque a pu montrer pourquoi il est consentido dans le Sud-Ouest et bientôt sans doute dans toute la France taurine.
Samedi 14 septembre 2024 matin. Aréne de Nîmes. Petit 3/4 d’arènes. Grand soleil mais vent violent.
Taureaux de Fermín Bohórquez pour Lea Vicens a cheval et de Robert Margé pour les toreros à Pied
LEA VICENS, silence et oreille.
SEBASTIÁN CASTELLA, silence et ovation après pétition d’oreille.
CLEMENTE, qui confirme l’alternative, oreille et deux oreilles.
Comment peut on faire abstraction du vent et être aussi clair dans sa tête et ses intentions ce matin à Nîmes dans les arènes. CLEMENTE signe une prestation majuscule. Le grand moment qu’il traverse lui ouvre grand les portes de futurs succès
Photos Bruno Lasnier
Le vent a encore gâché la fête même si Clemente qui a eu le meilleur lot et bénéficié de quelques accalmies a coupé une et 2 oreilles. Les toros de Margé, encore une fois très bien présentés (sauf le premier de Castella un peu en dessous) ont fait leur devoir à la pique, chargeant ensuite avec caste et mobilité en humiliant bien. On partait pour une corrida triomphale mais le vent…
Castella malchanceux en tirant son premier, ne peut donner que quelques passes isolées quand la tramontane tombe L’échec à l’épée (prudente) qui nécessite le descabello ne lui vaut que le silence. A son second, un sardo superbe qu’il brinde au public, son début de faena est sensationnel en statuaires à la talanquère puis doblones. La suite sera perturbée par le vent, même s’il arrive à donner plusieurs séries de bon son. L’estocade entière mais plate nécessitant encore le descabello, la présidence refusera l’oreille réclamée par une bonne partie du public et écoutera une bronca.
Pour Clemente, le 6 ème, qui saute dans la cape mais va ensuite mettre la tête n’est pas un adversaire facile puisqu’il lui inflige une voltereta, sur un coup de vent inopportun. Mais sa faena est belle dès que le vent tombe et la présidence lui accorde 2 oreilles et la sortie par la porte des consuls.
Léa Vicens mal servie par 2 Bohorquez mansotes et tardos a du user du descabello à 2 reprises. Toujours superbe cavalière elle obtient l’oreille de son second.
Arène de Nîmes. Vendredi 13 septembre 2024. 2/3 d’Arène. Toros de Jandilla (le second est changé pour le même fer). Le taureau d’alternative est un Vegahermosa. Beaucoup de vent qui perturbe le spectacle et temps frais ensoleillé. Lalo de Maria est devenu le 74e torero français.
SEBASTIÁN CASTELLA, silence et ovation. N’a pas de bons taureaux. Il insiste à son second mais le vent de l’aide pas.
JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et silence. Ca fonctionne bien à droite avec son premier taureau. On reste un peu sur notre faim mais une estocade ‘A recibir’ remporte l’adhésion et il coupe une oreille. Trop de vent à son second taureau.
LALO DE MARÍA, oreille et oreille.
Lalo a eu le meilleur lot de taureaux. Après un brindis émouvant à sa mère Marie Sara qu’il fait venir en piste il ne perd pas les papiers et s’applique. Il coupe une oreille à son taureau d’alternative après une entière au premier essai sur le côté. Il profite bien du 6 em : le meilleur taureau de l’après midi. Toreo ‘con sentimiento’ main basse et bonne communication avec le public. Il coupe une oreille après un pinchazo. Sortie en triomphe acclamée par le public.
Photos Bruno Lasnier
Quand il y a trop de vent, c’est impossible pour les toreros, comme l’a dit Castella.
Les toros de Jandilla sont sortis avec de la mobilité , y compris en se retournant vite et malheureusement de la faiblesse. Peut-être sans le vent aurait-on pu voir une corrida triomphale. J’ai insisté sur Lalo de Maria, puisqu’il est le héros du jour: bien à son second, le meilleur du lot et en profitant d’une accalmie des vents, plus regular à son premier. Ses estocades n’auraient peut-être pas dû lui permettre l’octroi des oreilles mais on est à Nîmes et c’est l’enfant du pays. Manzanares coupe aussi une oreille grâce à un recibir tombé mais son travail à son second était d’un niveau supérieur (salut seulement). Castella a eu le plus mauvais lot et le plus de rafales. Mais sa faena au 4 ème était à commenter dans les écoles taurines: tombé sur un toro qui multipliait les hachazos il lui fallait régler la tête de l’animal avant de passer à l’estocade. Cela a pris du temps et il n’a pas cédé aux injonctions du public qui lui demandait de tuer, mais il a amené ce toro à humilier et à se fixer sur le leurre. Grand lidiador Castella en l’occurrence. Malgré tout cela, une tarde qui ne restera pas dans les mémoires sauf celle de Lalo.
Bayonne. Deuxième corrida de la feria de l’Atlantique, trois quarts d’arène, soleil, nuages et petite pluie à 19 heures 36, deux heures quarante de spectacle. Sept toros de Castillejo de Huebra, le cinquième changé pour boiterie, par un toro du même fer. Un lot lourd, bien armé malheureusement un peu faible pour quelques uns. Tous deux piques reçues avec une honnête bravoure. Tous toréables à la muleta deux ou trois plus difficiles.
Juan de Castilla (vert et or), au premier, très veleto, une entière, quatre descabellos avis, vuelta.
Carlos Olsina (tabac brun et or), au deuxième,autre veleto, un pinchazo, trois quarts de lame, silence.
Manuel Diosleguarde (vert et or), au troisième, une entière, applaudissements, salut du callejon.
José Fernando Molina (blanc et or), au quatrième, une entière, une oreille.
Calerito (bleu marine foncé et or), au cinquième, une entière et deux descabellos, salut.
Christian Parejo (gris très clair et or), au dernier, un autre veleto, une entière, une oreille.
Six toreros pour autant de toros, une formule, tout de même un peu ingrate pour ces maestro qui n’occupent pas le haut de l’escalafon. Pour certains une opportunité, mais difficile à saisir. Impossible de se rattraper… Il faut être parfait du début à la fin. On souhaite vraiment que les deux oreilles coupées soient bénéfiques pour José Fernando Molina et Christian Parejo. Cette course que l’on peut qualifier de l’opportunité s’est ouverte avec un Colombien courageux qui a beaucoup de mérites, Juan de Castilla.
Il affronte plus régulièrement des Dolores Aguirre, des Victorino ou des Miura que de Castillejo de Huebra, mais il s’est rapidement trouvé très à l’aise face à un veleto à crever les nuages mais de petite force. Juan de Castilla lui a servi quelques véroniques et à la muleta une série exemplaire, de naturelles par leur temple et leur lenteur et toujours des pechos de sortie spectaculaires. Final en manoletinas à genoux, mais échec à l’acier, tout de même un tour très applaudi.
Carlos Olsina, le faux espagnol de Béziers, après quelques véroniques débute sa faena de façon très classique avec des muletazos, sur les deux mains de très belle élégance. Jusqu’au bout il se battra pour tirer le maximum de ce toro sans force. Un bel effort mal récompensé.
Manuel Diosleguarde, immobile, les deux pieds figés dans le sol commence ainsi sa faena avant d’entraîner son adversaire au centre pour une série de naturelles, de rigueur et précision.
Arrivé en substitution, José Fernando Molina est venu pour gagner, même s’il échoue à la cape qui termine en lambeaux, il jouera une muleta basse et lente pour de longues séries de naturelles, toutes très applaudies et portées par le public. Dans cet ensemble il distille, en outre, quelques trincheras, on est au cœur de la tauromachie. La première oreille.
Calerito lui succède avec une immense envie, mais il se heurte rapidement à un toro faible. Il sera changé, devra le tuer, mais toujours la volonté de gagner il repart pour une porta gayola pour accueillir son adversaire changé. Un sale type que cet Aperador, bronco et assassin à souhait. Calerito se jouera la vie plusieurs fois, mais parviendra à s’imposer sur la corne gauche. La pluie arrive pour sa fin de faena et l’acier le trahit. Dommmage !
On terminera dans un excellent registre avec Christina Pajero, le chiclamero, étudiant bitterois, Il commencera sa faena près des planches, lutte sur la main gauche, encouragé par la musique et accompagné du public. Une faena compliquée avec un toro qui l’avise plusieurs fois. Mais Parejo s’en tire parfaitement et signe une grande estocade. Le deuxième vainqueur de cette opportunité est là. Voilà de quoi réjouir Francis Andreu venu à Bayonne soutenir son ami torero.
Bayonne. Novillada matinale, petite entrée, deux heures trente de spectacle, soleil et température agréable. Six novillos de Fernay, origine Jandilla, un lot sans excès de poids, armé plutôt discrètement, tous deux piques, certaines pour le règlement. Tous toréables à la muleta sans difficultés majeures. Les un deux trois et cinq faibles.
Lalo de Maria (bleu roi et or), au premier, une entière, sept descabellos, avis, silence ; au quatrième, une entière, une oreille.
Alejandro Chicharro (bleu violine et or), au deuxième, une entière, une oreille, au cinquième, une entière, une oreille.
Pedro Luis (blanc et or), au troisième, trois pinchazos, une entière, salut ; au dernier, une entière deux oreilles.
Incidences. Marco Leal banderillero de la cuadrilla de Lalo de Maria salue au quatrième toro. Chicharro et Pedro Luis sont sortis en triomphe. Pedro Luis emporte le prix du meilleur quite décerné par la peña Cote Basque
Seul « El Lalo de Maria » n‘aura pas partagé la sortie en triomphe des arènes de Bayonne à l’issue de la novillada. Un manque de chance , mais aussi d’un peu d’audace de sa part. Il avait ouvert la course avec un novillo plutôt petit, faible et mal armé. Mais il compensait par une tauromachie très douce en véroniques et demi-passe. Par la suite rien ne fut facile car l’adversaire, après la passe fuyait aux planches. « Lalo de Maria » fut plus agressif à sa seconde apparition.
A la cape véronique genoux pliés et grande voile. Il poursuivra par des passes de châtiments pour arriver à des séries, sur les deux mains, de quatre ou cinq muletazos et un pecho spectaculaire. Des ronds complets pour en terminer, le novillero s’est alors montré parfaitment maître de son art. Le final fut à la hauteur de cette excellente faena.
Alejandro Chicharro n’est pas un laborieux de la cape. On remarquera toutefois avec son premier adversaire, quelques véroniques bien dessinées. La faena qui suivit est séduisante car le garçon implique tout son corps, dans ces passes sur les deux mains, où la muleta très basse avance avec lenteur. En outre Alejandro pèse sur le toro. A son retour il dévoilera un style grandiose dans ses trincheras… mais il est souvent obligé de se replacer après chaque figure. En fait il mettra longtemps à trouver la bonne distance… mais dès lors ce sont deux séries parfaites, en rythme et temple qu’il réalise avant de tuer avec efficacité.
Le Péruvien Pedro Luis complétait le cartel, démangé par des envies de triomphe. Les deux fois il alla attendre ses adversaires à porta Gayola. Un premier essai sans trop de réussite, mais ensuite il put enchaîne sa figure par un tercio de véroniques parsemé de quelques chicuelinas. Si dans son premier combat il avait mêlée, le classique et le baroque, toujours au centre de la piste, parf contre il allait être plus posé dans la suite. Chaque fois des séries assez courtes mais remate par un excellent pecho. Pedro Luis afficha une réelle sérénité sur la main gauche avant de terminer par un magistral coup de rapière… Les deux oreilles étaient à la pointe de l’épée et il ne les laissa pas s’envoler.
Bayonne. Feria de l’Atlantique, première corrida, couleurs et costumes goyesques pour tous et sable bleu. Deux tiers d’arène, température agréable, puis fraîche, ciel dégagé au début s’obscurcissant de brume au fil des minutes, deux heures trente de spectacle. Six toros de Garcigrande, bien présentés, armures adaptées au cartel, de 506 à 546 kilos chez l’éleveur, tous deux piques prises avec une honnête bravoure, toréables à la muleta.
Alejandro Talavante (blanc et azabache), au premier, un pinchazo, une demi lame, un descabello, sifflets et silence ; au quatrième, un pinchazo, une entière, une oreille.
Daniel Luque (rioja et azabache), au deuxième, une entière, une oreille ; au cinquième, un pinchazo, trois quarts de lame, avis, une oreille, sortie en triomphe.
Alejandro Mora (rose et azabache) au troisième, une entière, une oreille ; au dernier, une demie lame, salut et ovation, légère pétition d’oreille.
Présidence Christophe Robin, assesseurs, Thierry Noël et Stéphanie Bonnein Cañada.
Le bleu de l’arène ne répondait pas toujours à celui que l’on aurait pu espérer du ciel. Peu importe, nous étions quelques curieux à nous souvenir du neveu de Juan Mora, qui pour son alternative, sur ce même sable avait coupé deux oreilles. Alejandro le neveu n’a pas toute la sensibilité du tonton… mais avec son premier toro il nous a ouvert la grande porte du rêve. Un somptueuse demi lors des quites et déjà beaucoup était dit, mais lors de la faena avec une première passe à genoux suivie d’une longue série de naturelles, il gagnait le centre de la piste et immobile, pieds plantés dans le sable il allait enchaîner sur les deux mains pendant quelques minutes. Une muleta basse qui caressait le sable, qui se mouvait avec lenteur, tout n’était que finesse et temple dans ces interminables séries sur les deux mains. Un immense moment de tauromachie ponctué d’un grand coup d’épée. On attendait le nirvana pour le second toro. Malheureusement Alejandro Mora, malgré tous ses efforts ne put retrouver sa profondeur du début… Sa muleta fut souvent accrochée , le duende si volatile s’était évanoui.
Chef de lidia, Alejandro Talavante, intrigua son public avec son premier toro qu’il ne voulut pas voir et expédia après quelques passes par une mise à mort interminable qui s’acheva dans les sifflets et le silence. Par contre on retrouva un garçon transfiguré avec son deuxième adversaire, accueilli par deux faroles suivis de véroniques et chicuelinas dessinées au centre de la piste. La faena s’ouvrit à genoux entre passes changées dans le dos, derechazos et naturelles. Puis apparut le grand Talavante, au centre du ruedo, droit comme un « i », le corps relâché, et la muleta balayant sur les deux mains avec lenteur. Temple et harmonie, Talavante approchait du meilleur…
Daniel Luque ne perd jamais une occasion de gagner un trophée. Il paraissait toréer avec classicisme, mais ses derechazos très bas faisait humilier son premier adversaire, auparavant, par de longues séries, il s’était imposé et construisait sa domination. Un exemple. La seconde apparition fut totalement différente. Un début tiré des meilleures pages du classicisme, changements de mains, trincheras le tout au centre en ouvrant des rondes infernales… et soudain Luque s’immobilise devant le toro, entre les cornes, la muleta se balance, c’est un peu le jeu de la vie et de la mort, on croit revoir certaines statiques de José Tomas. Et la fanea se termine avec une figure profondément trémendiste. Est-ce le nouveau Luque ? Une deuxième oreille pour terminer par une sortie en triomphe.
Mont-de-Marsan. Novillada de feria, très grosse entrée, soleil et température agréable, une heure trente de spectacle. Quatre novillos de El Parralejo, bien présentés, de cornes rendues faciles. Tous deux piques ou rencontres. Intéressants à la muleta.
Tristan Barroso (mauve et or), au premier, une entière et cinq descabellos, vuelta. Blesé avant d’estoquer le second.
Marco Pérez (vert et or), au deuxième, deux pinchazos, un avis, salut ; au dernier, une entière a recibir, avis, deux oreilles. Au troisième tué pour Barroso, deux pinchazos, une entière, deux descabellos.
Sobrelaliente, Pablo Jaramillo (rouge et argent).
Présidence, David Donadille, assesseurs, Nicola Zapico et Alexandre Palacin.
Le meilleur de la novillada, garçons et toros étaient, samedi matin, dans les arènes du Plumaçon à Mont-de-Marsan où malheureusement Tristant Barroso, le presque Montois, se blessait à l’épaule. Il ouvrait cette course avec « Lunarrota » du fer de Parralejo. D’entrée il plaçait la barre très haut en accueillant cet adversaire à porta gayola, il enchaînait aussitôt sur des véroniques. Brindant au public, il ouvrait sa faena par une première série à genoux avec un changement de mains surprenant. Il poursuivrait ce premier acte avec une muleta toujours très basse et lente. Tout au long de ce moment il témoigna d’élégance. C’est toujours très à l’aise qu’il affronta son deuxième adversaire, lui servant, au début, un mix de véroniques et de chicuelinas. Un brindis à Alain Lartigue avant d’ouvrir la faena toujours dans ce style très lent, muleta au plus bas et tout en douceur. Trop confiant, peut-être, et ce fut la cruelle voltereta où Barroso se blessait à l’épaule déjà opérée, probablement une luxation, Une blessure au plus mauvais moment, avant son alternative à Dax, dans trois semaines. Son deuxième toro fut estoqué par Marco Perez.
Marco Pérez, la nouvelle coqueluche de l’Espagne taurine fut particulièrement présent, faisant apprécier et imposant son classicisme parfait. Chaque passe est frappé du sceau du bon goût. Avec son premier novillo il se montra sur les deux mains, avec un temple parfait et un rythme très lent, presque ensorcelant. C’est parfait, peut-être trop parfait, un ensemble où il manque un peu d’émotion inventive. Mais dans les Landes le garçon a voulu dépasser ses qualités classiques, imprimant un peu d’audace avec une porta gayola qui a fait frémir de peur toute l’arène… quelques véroniques en suivant pour détendre l’atmosphère. Démonstration de passes de châtiments, un genou plié. Mais il n’insista pas assez et ce novillo le déborda par instants. Rapidement Marco Perez montra sa main gauche et quelques trincheras d’enfer.
C’était parfait mais Marco voulait plus et tuait d’une entière à recibir qui l’aida à couper les deux oreilles. Marco Perez, un nouveau Juli ? Pas sur mais un torero que l’on verra souvent.
Jean-Michel Dussol
photos Bertrand Caritey
Tristan a été transféré à l’hôpital de Mont de Marsan il aurait une luxation de l’épaule droite déjà opéré l’année dernière. Attente d’examens complémentaires. Il doit prendre son alternative le 16 Aout à Dax.
Borja Jimenez ne sera pas à Mont de Marsan dimanche. Il est remplacé par Morenito de Aranda avec Escribano et Joselito Adame devant les taureaux de Victorino Martin.