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Première du Puerto de Santa Maria « Sin pena ni gloria »

El Puerto de Santa María (Cádiz).- Première de Feria 2024. 3/4

Corrida Mixte de Los Espartales et El Parralejo

Diego Ventura, Palmas et oreille

Alejandro Talavante, Oreille et oreille

Pablo Aguado, Oreille et silence

La sortie à hombros de Talavante ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt des manques de cette première soirée portuense.

Pour commencer une petite demi-entrée d’aficionados de plage, les madrilènes et les sévillans n’ont pas du tous arriver et le festival de musique latino a pu prendre quelques spectateurs potentiels. Deux toros d’Espartales de comportement différent pour Diego Ventura au rejon ( salut et salut) et quatre de el Paralejo de présentation correcte de poids 510 à 565 kg. mais justes d’armure totalement dépourvus de race. La température est agréable et les arènes du Puerto de Santa Maria toujours aussi belles et je pourrais m’étendre sur les sujets météorologiques et architecturaux tant la partie taurine fut légère mais bon quand il faut il faut.

Il revient à Diego Ventura d’ouvrir les débats. Ventura est un torero à cheval et il le démontrera encore ce soir à son premier, un toro qui galope et suit bien le cheval dans de longues courses templées à l’infini, les cornes au plus prés des flancs du cheval, tout au long de ce ruedo qui est le plus grand d’Espagne après Madrid. Le cavalier insistera sur cette partie très tauromachique limitant les poses de banderilles aux limites du règlement trois longues et trois roses posées au millimètre et une paire à deux mains. On se prit à rêver. Las au moment de prendre le réjon de mort un capotazos trop brutal fait chuter le toro qui se démet l’arrière-train, la mise à mort en devient chaotique et limite le succès à un salut.

Le second d’Espartales est bien différent mansito,faible et distrait, la partie tauromachique est réduite à sa plus simple expression et se limitera donc à une session de clouages à profusions de banderilles courtes et longues de roses avec ou sans embouchure au cheval cela plaît au public mais la mise à mort longuette après un rejon mal placé et deux descabellos fait retomber le soufflet.

Passons à la partie pédestre des débats. Le premier de Talavante est un tonton noble et ennuyeux Talavante le toréera entièrement du pico de la muleta sur le voyage sans peine ni gloire c’est vraiment le cas de le dire. L’estocade est entière mais tombée. les mouchoirs des talavantistes étaient déjà sortis alors que le toro se relevait trois fois, enfin bon l’oreille tombait du palco.

A son second un torito de 515 kilos aux cornes bien fermées Talavante se lancera dans le trémendisme outrancier. Il entame sa faena à genoux et se fait désarmer deux fois, mais qu’à cela ne tienne au lieu d’ essayer d’allonger la charge il restera dans un toreo de proximité avec ou sans l’ayuda. Le public le suit et il abuse. L’estocade elle est parfaite et fulminante en quelques secondes le toro roule au sol sans puntilla, la foule se déchaîne la première oreille tombe, le président gardera pour lui, et à mon avis à juste tire, la seconde.

Pablo Aguado n’a pas démérité à son premier accueilli au capote par des véroniques de sa facture et donnera un bon quite par chicuelinas. L’animal laissera le peu de forces qu’il tient dans son unique rencontre au cheval. L’animal tient un bon fond de noblesse qu’Aguado utilisera dans un bon toreo de face par dérechazos et naturelles. La liaison intervient parfois lorsque la force de toro le permet mais les séries sont souvent d’une à une. Le sévillan portera une bonne estocade en entrant droit et il coupera une oreille.

Son second est outrageusement mal et longuement piqué en fermant la sortie, la suite des débats en sera fortement diminuée. Le toro proteste en sortie de passe et reste tête haute. Aguado n’arrivera jamais qu’à lier trois dérechazos le bord gauche est inutilisable. La suerte suprême sera un long calvaire, pas moins de dix pinchazos plus au moins profonds.

Demain est un autre jour espérons qu’il sera meilleur Pour la novillada piquée pour Manuel Roman, Gonzalo Capdevilla l’enfant du pays et Marco Perez que l’on espère bien remis de sa rouste de Santander devant les novillos de Nunez del Cuvillo.

Jean Dupin

Tyrosse: Clemente, Colombo et Gallon à hombros

Photo Gil Mir

Plaza de toros de Saint Vincent de Tyrosse Corrida de toros. Trois quart. Paseo retardé d’un quart d’heure en raison de la forte affluence aux guichets.

Toros de Aimé Gallon, 

Photo B Caritey

CLEMENTE, palmas et deux oreilles.

Photo B Caritey

 JESÚS ENRIQUE COLOMBO, vuelta al ruedo après avis et silence et deux oreilles.

Photo B. Caritey

YON LAMOTHE, ovation après avis et oreille après avis.


6 toros de GALLON, Braves, nobles et encastés, bien présentés pour cette catégorie d’arène.
Tous une pique sans hésiter.
Le deuxième un grand toro qui aurait mérité une vuelta, le cinquième le plus compliqué.

Sortie sur les épaules de l’éleveur accompagné de CLEMENTE et de COLOMBO et sortie sous la bronca de Yon LAMOTHE pour avoir rejeté rageusement au sol l’oreille accordée par le Président au sixième toro, le matador en souhaitant deux ! Du jamais vu en cinquante ans et plus de corrida.

Est-ce par la grâce du toro qui co-présidait hier soir la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques que nous eûmes cet après midi une grande entrée avec des arènes quasiment remplies et des toros permettant aux toreros de briller ? Le meilleur de l’après-midi, hormis le jeu des toros, a été offert par l’opposition de style des deux triomphateurs.

Photo B Caritey

CLEMENTE dans un style classique et artistique. Une véronique et une demi de gala à son premier, idem à son second, complétés par un quite à faire se lever un sévillan de son siège.Le tout avant deux faenas complètes comportant des séries de naturelles lentes et templées. CLEMENTE est un grand artiste.

Photo B. Caritey

COLOMBO dans un style « sud-américain » avec des passes de cape fleuries, Zapopinas, Ariposas, Largas, et des banderilles « al dente » au cuarteo puis al violin, avant deux faenas allègres allant de menos a mas. Son travail de muleta au cinquième toro, le moins noble de l’envoi, mérite d’être souligné, ainsi que ses Bernadinas finales et ajustées à ses deux toros

Photo B. Caritey

Yon LAMOTHE de son côté nous est apparu un peu trop vert pour ce genre de toro, facile à toréer. Si l’on a assez de métier car ne présentant pas de difficulté majeure, mais qu’il faut savoir consentir en rentrant dans leur terrain, en se confiant à eux, chose que ne fit pas le torero, toujours profilé, sans doute par manque de sitio. Son entourage devrait en outre lui enseigner l’importance du respect de la Présidence et du public qui lui avaient accordé une oreille après sa prestation à son second opposant, une estampe de toro, le sosie de celui de l’ouverture des JO, celui-là même qui parraina cette grande corrida.


EXIR

photos Bertrand Caritey

Tyrosse, la matinale: Victor gagne le prix du Cercle Taurin

Saint-Vincent de Tyrosse. Samedi 27 juillet 2024, matinale. Arènes Marcel Dangou. Novillada sin picadores. Un tiers d’arène.

Deux erales de La Espera.

Victor, Ecole taurine d’Arles: Oreille.

Léo Pallatier, Ecole taurine El Yiyo de Madrid: Vuelta al ruedo après avis.

Victor a gagné le prix offert par le Cercle Taurin de Tyrosse.

Le prix de l’ACOSO (Association des Comités Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud Ouest) a été octroyé aux deux toreros.

Photos B. Caritey

Santander: Final décevant

Brindis de Luque à Perera


Si ce final est déçevant c’est la faute aux toros de La Quinta qui, comme le reconnaissait le ganadero lui-même en fin de corrida, ont manqué de fond de race et de caste. Six exemplaires très inégaux tant de poids que de tête, totalement absents au premier tiers, tous inintéressants mis à part le cinquième qui a un peu relevé le niveau pour en mano à mano :

Miguel Angel Perera : salut, salut et salut
Daniel Luque : salut, salut et salut.
On le voit égalité dans le médiocre pour ce mano à mano dont on aurait pu attendre beaucoup plus

Miguel Angel Perera n’a pas démérité devant son premier qui entre dans la faena la tête haute pour pour suivre à mi-hauteur jusqu’au bout. Perera saura donner par moment du rythme à un toro qui n’en a guère, laissant de bons derechazos. A main gauche les séries seront d’une en une. Le final est par bonnes manoletinas avant une entière dans les bas-fonds.
A son second les mêmes causes produisant les mêmes effets, la faena ne décollera jamais malgré les efforts louables de Perera qui conclura d’un trois quarts en arrière desprendida.
Au cinquième Perera ne peut que s’en prendre à son mauvais maniement des aciers d’être passé à côté d’un succès majeur. Dès le capote Le toro montre ses bonnes dispositions. La pique est symbolique, et c’est avec un toro cru que Perera entame une faena sur les chapeaux de roue. Début au centre par des changées dans le dos puis longues séries sur les deux bords, rythmées et templées. Le seul souci serait les chutes de l’animal mais Perera sait le maintenir et la faena intelligente ne perd rien, et enfin touche les gradins. On s’achemine vers le triomphe mais une mise à mort désastreuse gâchera tout.
Luque n’aura pas la chance de son compagnon de cartel de toucher un toro potable. Ses trois adversaires sont décastés et limites de force même si parfois ils sont dotés d’un peu de noblesse. Son premier prend un pique en venant de loin. Luque l’entreprend à droite puis par un grand changement de main il donne une série de naturelles profondes qui déclenchent la musique qu’aussitôt Luque fait taire, il a sans doute vu les limites artistiques de l’animal, pour continuer à gauche. Il se livre à une faena très techniques qui n’est pas sans rappeler un certain Ponce capable d’inventer un toro là où il n’y a qu’un bœuf. Malheureusement la technique ne passe pas la rampe et malgré une bonne estocade Luque se contentera de saluer.
Le second est un gros lourdaud qui de plus à tendance à se défendre de la tête. Luque ne pourra lier qu’une série à droite en milieu de faena, tout le reste ne sera que d’une en une. A noter la série de luquesinas finales qui tireront le respectable de la torpeur. Un pinchazo et une bonne entière pour terminer ne permettront à celui de Gerena que de saluer.
Le dernier, brindé à Perera, ne donnera aucune option dans une faena essentiellement gauchère, le seul bord à peu près utilisable. Malgré les efforts de Luque il n’y a rien de mieux à en tirer avant de tuer d’une bonne estocade entière longue à agir au centre.
Voilà donc le pauvre final de cette féria estivale de Santander qui aura vu la renaissance du cigarero et un émouvant départ de Ponce et de Pablo de Mendoza.

Jean Dupin

Santander : Roca Rey en triomphe

Plaza de toros de Santander, Cantabria.  Lleno de ‘No hay billetes’. 

Toros de El Puerto de San Lorenzo et La Ventana del Puerto (6º).

• CAYETANO, silence et silence après avis. 

• JUAN ORTEGA, vuelta al ruedo et oreille. 

• ROCA REY, oreille et oreille et pétition de la seconde après avis.  

MARIO NAVAS, VAINQUEUR DU CONCOURS ‘CÉNATE LAS VENTAS’ 2024

Arènes de Las Ventas , Madrid. Grande finale du concours taurin ‘Cénate Las Ventas’ . 9 629 spectateurs. Novillos de Talavante (1er, 3ème et 5ème) et El Freixo (2ème, 4ème et 6ème),

  • VALENTÍN HOYOS , en lilas et or vuelta après demande et ovation après avertissement
  • FABIO JIMÉNEZ, du tabac et de l’or silence après deux avertissements et applaudissements
  • MARIO NAVAS, en vert bouteille et or silence après avertissement et applaudissements après avertissement.

Henrique Herculano présente son toro « Dengoso » dans les arènes du Pesqué dimanche 28 Juillet

Orthez dimanche: le défi portugais !

Quelle belle idée que de faire ce concours de ganaderias portugaises ! Elles sont plupart méconnues voir inédites en France -à part Veiga Teixera et Palha. Il y a une très ancienne tradition ganadera en pays lusitanien et la bravoure y est particulièrement recherchée. Le spectacle à la portugaise -tourada- qui a disparu ou presque de nos ruedos français après avoir connu des heures de succès reste populaire au Portugal et jusqu’aux îles Açores il est soigné. Il a même un écho international puisqu’il existe dans le sud des Etats Unis, au Texas mais aussi en Californie. Le Portugal a d’ailleurs eu plusieurs toreros -à a mode espagnole- de réputation mondiale comme Victor Mendes et avant lui Mario Coelho; aujourd’hui Jao Ferreira dans la cuadrilla de Morante est un des meilleurs subalternes du circuit. On ne compte pas ses grands cavaliers lusitaniens dont l’immortel Jao Moura qui fut le prédécesseur de Mendoza. C’est dire si le pays est une terre taurine bien qu’on n’y tue pas les toros en public ce qui est frustrant pour les nombreux aficionados locaux.

Il est juste de dire un mot du trio qui va affronter à Orthez ces six « redoutables ». D’abord Sergio Florés qui est devenu le meilleur représentant de la toreria mexicaine. Dans ces mêmes arènes face au cinquième Dolorés Aguirre il y a deux ans, il fut l’auteur d’une des faenas les plus profondes, sincères vues de toute ma carrière, Hélas ! Il ne l’avait pas rématée à l’épée. Il vient de couper une grosse oreille à Céret. Il a de randes ambitions européennes, il retourne à Orthez très motivé. Gomez del Pilar: on ne présente pas ce jeune matador qui est confirmé maintenant et qui a choisi avec courage la voie étroite des corridas dures sans rechigner et en y triomphant souvent. Enfin tous nos espoirs vont à Luis Gerpe, méconnu chez nous, mais solide, capable et qui lui non plus ne rechigne pas non plus aux rendez vous à risques. C’est un mort de faim. Voila donc un trio dans lequel on peut avoir confaince.

Nous avons présenté ici la novillada de Barcial il y a quelques jours. Ce retour matinal en France des ultimes descendant de la branche Vega Villar nous ravit et on peut dire que dans l’ensemble la journée Orthézienne, cette année encore, a belle allure.

Pierre Vidal

Santander, Tomas Rufo: la relève est là.

Santander corrida d’El Pilar. 5 colorados et 1 negro de 4 ans et de 520kgs en moyenne. Faibles et décastés, incapable de supporter un puyazo normal, les 1,2,4, agréables les 3et 5, excellent le 6eme.

Pour J M Manzanares, violet et or, silence et silence.

          Alejandro Talavante: Bleu sombre et or partage d’opinion et  salut au tiers avec pétition minoritaire.

         Tomas Rufo, Obispo et or, :1 oreille et 2 oreilles.

Arènes copieusement remplies d’un public toujours respectueux et assez jeune, il est bon de le souligner encore.

J M Manzanares a été horriblement mal servi par le sorteo, ce qui ne manquera pas de faire sourire sa cuadrilla qui lors du tirage au sort espérait bien avoir le joli premier qui ne valut rien ! Réception sans éclat, un picotazo, le toro tombe tout seul trois fois en début de faena et retombera , mufle dans le sable.  Rien à faire, même si cela ne semble pas navrer le maestro plus que cela.

Une épée longue d’effet…

A son second ce sera pire, on n’ose pas vous décrire le bestiau, joli sur la photo, épouvantable à côtoyer sur le sable José Mari ne fait pas de brindis, il a compris dès la misérable rencontre au cheval. Le matador expliquera sa déception  en long et en large, disant qu’il revient en pleine forme après tous ses ennuis chirurgicaux mais les toros l’empêchèrent à Valence et ici à Santander.

Le problème c’est qu’on voudrait bien le croire mais chaque fois qu’on le voit depuis un certain temps il semble ne pas se préoccuper beaucoup de ce qu’il peut tirer de ses adversaires, bons ou mauvais. Donc ce quatrième ne valant vraiment rien il se résigne à le tuer, mal, un pinchazo, une demie trasera  et tendida vilaine comme tout. Silence( cf respect ) et sifflets au toro.

Talavante  au second toro de la tarde va rencontrer le même problème que son confrère d’Alicante. La réception à la cape  est élégante et terminée par une belle demie à une main.

Brindis au respectable, début par statuaires que le vent gêne un peu. Mais Talavante insiste et malgré la main gauche du toro qui ne peut l’appuyer sur le sol il essaie de construire une faena. Cette patte va particulièrement empêcher la charge de l’animal au moment de la mise à mort, d’où pinchazo et une entière très en avant .

Moitié palmas moitié pitos, le torero indique d’un geste qu’il fera mieux au prochain. Toro sifflé copieusement à l’arrastre. Et en effet à son second Talavante s’y met: bien au capote sur les deux pitons. Pour la pique on se contentera d’un picotazo. Brindis au public et comme promis l’extremeño construit une faena pleine d’originalité , de variété, de ^profondeur , quand il le veut Talavante échappe aux conventions et nous régale par des changements de main enchainés avec des pechos et plusieurs passages dans le dos arrive le moment de l’épée et patatras un pinchazo le prive de l’Oreille que sa belle faena méritait. Grande ovation au tiers.

L’homme du jour, et celui de demain, c’est Tomas Rufo.

Gonflé à bloc il reçoit son premier à genoux et le torée en rond pendant de longues secondes bien rythmées, La faena sera particulièrement belle et méritoire sur la corne gauche et une grande estocade haut et droit lui fait décrocher l’oreille de ce NIñito de 464 kg seulement mais qui a été applaudi bien plus que ses frères du même nom et qui pesaient 100 kg de plus que lui.

Mais le grand moment, le vrai toro et le torerazo qui finirent cette tarde, ce fut pour le 6ème. Beau colorado, bien fait , plus haut que ses frères, pitons blancs veletos, Tomas Rufo le reçoit par un farol de rodillas et ensuite ce toro  qui est un brave pousse fort au cheval même si ce n’est que pour une unique pique. Brindis au public.

Début par statuaires pieds joints au centre du ruedo, le toro observe du bord de la première raie, le torero lui fait signe de la main et tout commence, ce seront deux séries de naturelles d’emblée puis à droite et retour à gauche, le tout avec une intensité rare. Soyons court: la faena va a mas , elle est variée en gagée, profonde, et , au moment de la mort plus que courageuse, d’une audace infinie puisque le matador tue d’un estoconazo mais le toro le prend au moment ou il veut sortir des cornes, l’envoie en l’air deux fois on pense au pire.. Le toro meurt, le torero triomphe : deux oreilles pour le souvenir. 

Ne jamais partir avant le 6ème toro!

Jean François Nevière

Santander: la beauté des émotions

Plaza de toros de Santander. Quatrième de la Feria del Norte 2024. Plus de 3/4.

Toros de Domingo Hernández,  

 ENRIQUE PONCE, oreille après avis et deux oreilles après avis. 

MORANTE DE LA PUEBLA, oreille et oreille après avis. 

FERNANDO ADRIÁN, deux oreilles et une oreille

Tous les subalternes ont fait un travail de qualité : Victor del Pozo, Joao FERREIRA et Alberto ZAYAS ont salué.

Jour de grand soleil au COSO DE QUATRO CAMINO de SANTANDER.

Quasi LLENO d’un public jeune, de comportement respectueux , un peu déroutant par son calme et sa maturité. Son manque d’enthousiasme laissa peut-être échapper une ou deux oreilles.

Six toros de Domingo Hernandez légers et nobles, tous de très bonne tenue même si une seule pique suffisait pour chacun d’entre eux. Le dernier comme c’est le cas dans beaucoup de fratrie se montra plus violent et agressif. Fernando Adrian en fit les frais.

En piste :

Enrique PONCE : 34 ans d’alternative venait offrir sa despedida . Le Valencien qu’on ne présente plus était venu comme à Istres ou nous le vîmes indulter un joli petit toro de JUAN PEDRO DOMECQ se montra  sous son meilleur jour.

MORANTE DE LA PUEBLA : 27 ans d’alternative nous revenait après un moment difficile

FERNANDO ADRIAN : 11 ans d’alternative et des années de galère avant l’année bénite pour lui de 2021 qui lui permit de sortir largement vainqueur de la « COPA CHENEL «  et qui n’en finit plus d’enchainer les « PUERTAS GRANDES »

Ce soir, pour tous, Toreros, entourages et publics fut une grande soirée. Celle qu’on gardera dans nos mémoires, tellement sélectives !

Nous avons vu Le » ROI HENRY » tel qu’en lui-même  nous offrir face à deux adversaires commodes de cornes et de trapio une danse enchantée avec la souplesse et la tendresse qui convient à un jeune amant. Il a été magique d’intelligence, de science, de sensibilité. Il n’a jamais surjoué son rôle de star qui se retire. Merci Maestro, une larme à l’œil nous y repenserons…C’est sûr les « doblones » c’est vous Maestro .

Et puis il y avait celui que nous attendions tous…MORANTE ! Je l’avoue je n’y croyais pas trop et puis miracle… Dès le premier derechazo tout devenait possible. Morante avait toujours sa main,, son poignet, son charme irrésistible. Tu regardes Morante et tu pleures, tu pleures parce que c’est beau, c’est doux, c’est sensible, c’est intelligent.

«  Là tout est ordre et beauté

Luxe calme et volupté »

Baudelaire et Morante ne se sont pas connus et pourtant l’un l’a dit et l’autre l’a fait.

Le sort désigna au plus jeune qui en même temps que le respect n’avait pas intention de s’en laisser compter plus que de raison, le deux moins commodes des six ? Les deux restant tout -de -même très toréables .Le deuxième l’avertit sérieusement et il sut en tenir compte. Dans un style plus « moderne », plus fleuri, plus vibrant il sut se mettre à la hauteur (considérable) des deux maestros. Les marches étaient hautes, avec bon goût, sans tape à l’œil, il sut ciseler deux faenas de grande qualité. Nous serons toujpurs contents de retrouver ce Maestro dans des temps prochains.

Tout ceci n’aurait bien sûr pas été possible sans un superbe lot de toros de quatre ans de moins  de cinq cent kilos de moyenne. Il faudra y repenser !

Ch FIGINI

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