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Rion: Et un coup d’épée abolit les valeurs… !

Rion des Landes. Novillada sans picadors, première de feria, Excellente entrée, une heurs cinquante de spectacle,. Trois erales d’Alma serena, bien présentés, lourds, armés vers le bas et avec toujours beaucoup de piquants. Parfaits pour apprendre à toréer, se laissant faire à la muleta après avoir surmonté les difficultés.

Hadrien Lucq (blanc et or), au premier, une entière, une oreille.

Luis Torres (noir et argent) au second, quatre pinchazos, un mete y saca, deux entières, avis silence.

Hugo Tarbelli (bleu marine et or) au troisième, une entière, deux oreilles, vuelta au toro, déclaré triomphateur.

Présidence : Colette Lacomme, assesseurs, Christelle Lasserre et Jacquies Pommies

« Et un coup d’épée abolit les valeurs… » c’est un peu ce que l’on peut penser de la novillada sans picadors, matinale de Rion de Landes. Est sorti en grand triomphateur, Hugo Tarbelli, qui tout au long de sa faena fut obligé de rompre, de se replacer et de chercher un introuvable sitio. Il fut aussi désarmé et en position défavorable. Par contre il eut le courage de faire charger de loin ce dernier adversaire pour lui offrir des naturelles séduisantes. Certes sur sa dernière action, un magistral coup d’épée il n’y a rien à dire si c n’est une parfaite réussite. Hugo Tarbelli était à la hauteur des meilleurs moments de sa faena. Il eut le privilège de se comporter en seigneur.

Hadrien Lucq en chef de lidia des Alma Serena  vint interrompre ce dialogue avec quelque passes de grandes classes face à son premier toro auquel il servit véroniques et quelque chicuelinas. Chaque fois on aura apprécié ses changements de mains très subtils, pour donner un pecho de sortie. Du grand art !

Paraissait exclu de cette rencontre Luis Torres, malgré de bonnes séries de véroniques et de quelques tafalleras. Il fut obligé de se replacer après chaque  passe ; il était loin du niveau de ses deux compagnons de cartels.. Le grand triomphateur de cette matiné restera Hadrien Lucq avec une immense classe de torero. Autre roi de cette fête matinale, novillos d’Alma serena  Si le dernier fut récompensé d’un vueltaa les deux précédents méritèrnt la reconnaissance du public.

Une excellente novillada matinale.

Le regard du Palco

Jean-Michel Dussol

Photos Nicolas Couffignal

Diego Bastos et Nino Julian une oreille chacun lors de la novillada piquée de la Ganaderia Los Maños de Parentis en Born

La commission taurine propose la Ganaderia Los Maños pour la première novillada piquée de cette feria de la Sen Bertomiu de Parentis-en-Born. Nous l’avions découverte dans ces arènes, il y a une dizaine d’années, et c’est à Bayonne que nous l’avons revue par la suite. Les novillos issus de l’encaste Buendía, ne pardonnent aucune erreur et sont capables de susciter de fortes émotions lors de la faena. Diego Bastos, Jesus de la CAZALDA que l’on a pu voir à Céret et à Hagetmau cette année et Niño Julian qui a coupé une oreille dans la monumental des pins (Roquefort).

Niño Julian et Diego Bastos

Fiche technique

Public.     : 8/10

Président : Lionel Lohiague

Musique :  Societe musicale de Parentis

Cavalerie Bonijol : neuf rencontres

Diego Bastos : : silence et une oreille

Jesús de la Calzada : silence avis et silence

Niño Julian : une oreille et silence

  Les organisateurs présentent un ensemble de novillos avec une belle silhouette et une similarité dans leur taille. Les têtes sont peu armées. Il y a trois novillos intéressants et Niño Julian a le meilleur lot. Les novillos ont des comportements diffèrents. Ils sont tardo, avec un manque de force, mais aussi avec de la noblesse ou de la charge. La majorité du lot est applaudie à l’arrastre par un public festif.

Diego Bastos sur son premier et second novillos

Diego Bastos ouvre la novillada avec un jeu de cape très suave et qui porte sur le public. Sa réponse est verbale, face à la pique à l’envers du picador. Lors de la faena, la musique apparaît rapidement, comme tout au long de la course. Les premiers derechazos sont brouillons. Il enchaîne avec des naturelles plus accomplies. La seconde série de derechazos ont plus de profondeur. L’épée n’est pas une réussite.

Le novillero est déterminé à couper sur son second novillo.  Sa série à la cape exprime de l’alegria et il exécute pour finir une belle revolera. Une mauvaise mise en suerte n’empêche pas le novillo d’avoir une charge franche. Il ne pousse pas au cheval. Main gauche sur la planche, Bastos entame des passes propre et fini sur une trinchera. La première série à droite est sur le passage. Les suivantes ont plus de profondeur. Le public agite le pañuelo et il obtient le trophée.

Jésus de la Cazalda à la muleta

Jesus de la Cazalda sur son premier novillo exécute un bon début à la cape. La bravoure s’exprime timidement au cheval. Niño Julian exécute un quite réussi. Les banderilleros mettent les banderilles correctement. Plein centre le novillero commence la faena. Elle est bien exécutée et va à mas. Le public l’encourage avec des applaudissements. Sa faenas a de la profondeur et sa finesse s’exprime lors d’un changement de main. Il a du mal à fixer le novillo pour la mise à mort. Cela conduit à un échec à l’épée.

A son second passage, le novillero ne veut pas partir les mains vide. Il va à la porte du toril pour exécuter une puerta gayola et enchaine une larga. Le public est ravi. Le novillo va deux fois au cheval. Plein centre, la montera sur les pieds il cite le novillo. Il opte pour un nouveau querencia et débute les séries à droite. Le novillo a une charge courte et il est tardo. Sous le brouhaha du public, le novillero execute plusieurs pinchazo. Son échec à l’épée fait exprimer une déception à son visage. 

Nino Julian lors de sa prestation

Nino Julian est en pleine confiance sur son premier novillero. À la cape, il a de la profondeur. Il enflamme le public en posant lui-même les trois paires de banderilles. À la muleta, il se fait prendre lors d’une impressionnante voltereta. Ses séries à droite sont exécutées avec de la profondeur. Le novillero n’insiste pas sur les naturelles. L’engagement à l’épée (entière) lui permet de couper de faire décoller la course.

Le dernier novillo est le plus intéressant de la course. Le novillero effectue avec passion une superbe série de passes à la cape. . Le novillo file directement sur le cheval sans que les banderilleros l’en empêche. Par la suite, il est bien mis en suerte. Sur ses derechazos et ses naturelles, le novillero est aussi appliqué que face à son premier de Los Maños. Un échec à l’épée le prive de récompense.

Photo Roland Costedoat et texte Nicolas. C.

Orthez: visite des arènes du Pesqué

Le club taurin du Pesqué, Toros y Penas et l’office de tourisme cœur de béarn vous proposent de visiter les arènes du Pesqué à Orthez MARDI 20 AOUT

Après un peu d’histoire vous foulerez le sable du ruedo orthezien , vous visiterez les torils, puis sous les arènes au local du club taurin, deux films documentaires sur la tauromachie landaise et espagnole vous serons proposés.

Nous terminerons par un pot de l’amitié

ENTREE GRATUITE RDV 10H30 AUX ARENES DU PESQUE ENTREE PRINCIPALE

Les élevages de la Feria de Dax 2024 (troisième partie)

La féria de Dax s’achève avec deux ganaderias qui ont suscité de l’émotion dans cette arène. La Ganaderia de la Quinta, une grande loyauté qui restera ancrée dans nos esprits pour l’encerrona de Daniel Luque en 2022, ainsi que pour l’orage et l’indulto de Sardinero. Le cartel de cette corrida avec l’anniversaire de l’alternative de Diego Urdiales, la technique de Daniel Luque sur cette encaste et Fernando Adrian dont la prestation est rare cette temporada dans le sud-ouest.

Pour clore et avant l’Agur la Ganaderia Pedraza de Yeltes et du bon lot de l’an passé. Cette année trois jeunes qui veulent triompher. Roman apres sa blessure doit briller dans une arène de première catégorie. David de Miranda doit confirmer son encerona et après son succès en Amérique du Sud. Adriano.

Corrida du samedi 17 août

Corrida du dimanche 18 août

Nicolas Couffignal

Les élevages de la Feria de Dax 2024 ( seconde partie)

Aujourd’hui deux élevages des corridas du quinze août et du seize août. La Ganaderia Santiago Domecq est associée à Dax depuis l’indulto de Lebrero. Cette année, on reste sur un immense souvenir à Séville. La Ganaderia Victoriano Del Rio qui aurait dû voir l’Alternative de Tristan Barroso.

Le Cartel est parfait pour cette corrida avec Miguel Andres Perrera, qui a gracié Desgarbado de la Ganaderia Victoriano Del Rio à Dax en 1998 et qui a remporté un triomphe à Séville cette année. Le taureau de cet élevage a été gracié par Gines Marin et Clémente a été acclamé dans cette arène, grâce à sa tauromachie qui peut émouvoir les passionnés de la Plaza de toros de Dax.

Corrida du jeudi 15 aout

Corrida du vendredi 16 août

Nicolas Couffignal

Les élevages de la Feria de Dax 2024 (premiere partie)

A quelque soixante-douze heures de l’ouverture de la feria de Dax. Le public est invité à visiter les corrals pour découvrir les taureaux sélectionnés par la commission taurine de Dax. Le visiteur se compose d’un assortiment de portraits, allant de l’adolescent passionné de corrida à l’amateur de longue date des spectacles taurins. Nous pouvons trouver des touristes de différentes régions de France, ainsi que des étrangers.

Corrida du mercredi 14 août

jeudi 16 août Novillada Piquée

Nicolas Couffignal

Maurrin: Baptiste Angosto 1 oreille et Mathias Sauvaire en combattant

Au cœur des Landes et celui de la temporada, Maurrin et l’une des étapes estivale des aficionados. La pena Toro Cardeno organise sa novillada non piquée annuelle. Depuis quelques années, ils font confiance à la Ganaderia Philippe Bats. Cette année Hugo Alquié (lien de son interview) de l’école Adour Aficion de Richard Milian. Ce dernier aura fort à faire avec Pedro Gomez de Madrid ainsi que Mathiais Sauvaire et Baptiste Angosto (vuelta à Riscle) qui ont fait leurs présentations à Ales en coupant une oreille auront l’intention de briller dans les Landes.

Bruno Angosto

Fiche Technique

Président : Mr Martet

Musique Los divinos

Public 3/4 d’arènes

Metéo : chaleur estivale

Pedro Gomez.  : Salut et avis et vuelta pour le becerro ( prix du comité des fêtes de Maurrin)

Bruno Angosto :1 oreille (Prix de l’Acoso)

Mathias Sauvaire : vuelta ( Prix du comité des fêtes)

Hugo Alquié : silence et deux avis (Prix de l’Acoso)

 Le lot de la Ganaderia Alma Serena est bien présenté avec un joli trapio sauf le troisième. En termes de comportement, le premier becerro est le meilleur. Le second et le quatrième sont intéressants et légèrement exigeants. Le troisième est tout ce qu’un éleveur n’aime pas présenter. Cela reste un lot intéressant pour que les novilleros puissent s’exprimer.

Pedro Gomez lors de sa faena

Pedro Gomez exécute des véroniques correcte devant un becerro qui ne demande qu’à être valorisé. A la muleta les premières derechazos sont sans saveur. La première série à droite manque de profondeur. Les naturelles ont plus de profondeur et le public réagi avec des applaudissements. Le novillero recommence une nouvelle série de derechazo plus accomplis. Il se fait prendre par le becerro sur des erreurs de placement. Alors que le becerro obtient une récompense en effectuant une vuelta, son épée ne permet pas au combattant de gagner quoi que ce soit.

Bruno Angosto à la cape et à la muleta

Bruno Angosto a un becerro légérement exigeant mais qui permet . Dans le premier tiers, le novillero éxecute de joli véronique et le public reagi . A la muleta les series à droite et les naturelles sont propre. La musique retenti . Le public adhère. L’épée est caida . Le public agite le pañuelo et le palco mets l’oreille.

Mathias Sauvaire à la cape et à la muleta

Le sorteo n’a pas fait le bonheur de Mathiais Sauvaire. Il tombe sur le plus mauvais becerro de la tarde . Il reste dans sa querencia et tente même de sauter. Dans le premier tiers, il exécute de jolies véroniques ainsi qu’une larga. Le novillero commence sa faena au milieu de l’arène, démontrant de la persévérance et une forte détermination mentale, tandis que le becerro ne cesse de fuir. Il montre quelques beaux gestes avec son bagage technique. L’épée est entière et légèrement caïda. Une vuelta sous les applaudissements du public.

Hugo Alquié à la cape et à la muleta

Hugo Alquié, anxieux avant le paseo. Il est tendu alors que le becerro plein de gaz sort dans le ruedo. Il exécute de jolies séries à la cape à l’image de sa personnalité. A la muleta, malgré les instructions du maestro Richard Milian le novillero est tendue, mais il ne se croise pas. Le becerro est plus arrête au fur à mesure de la faena. Il se fait arracher la muleta lors de la première série. Les naturelles manquent de profondeur. L’épreuve du fer n’est pas une réussite. Le novillero prend un coup au moral après sa première.

La novillada non piquée vue par le président de la course

Nicolas Couffignal

Béziers: les tertulias de la féria

DE « PREGONERO » A « ALMIRANTE », LA GRACE D’UN TORO.

« Almirante » rejoint les corrals d’Azpeitia. Photo Gil Mir

Le 9 mai 1986 au cours de la corrida concours annuelle de Jerez de la Frontera le toro PREGONERO de la ganaderia de CEBADA GAGO fut gracié. j’ai assisté à cet événement extraordinaire en compagnie du fondateur de CORRIDA SI, mon ami Pierre VIDAL, qui pourra témoigner. Une plaque a été scellée à l’extérieur des arènes pour commémorer cette grâce, à l’époque pendant laquelle la grâce des toros était prohibée en Espagne, sauf précisément à la corrida concours de ganaderias de Jerez qui avait lieu une fois par an au printemps.
La grâce précédente avait été celle d’un toro de Domecq en 1955 et il n’y a plus jamais eu de grâce à Jerez depuis celle de PREGONERO. Sur la plaque on peut lire : « Toro brave et noble au cours des trois tiers de la lidia, gracié à la demande du public, lidié par le Diestro Juan Antonio Ruiz ESPARTACO auquel la présidence accorda deux oreilles symboliques ».
Mes souvenirs : « PREGONERO » prit une première pique placé à distance réglementaire du cheval du picador. Poussant fort en mettant les reins il fut sorti du cheval pour être placé à mi-distance et il chargea alors à nouveau sans sollicitation et sans retenue ne quittant le cheval qu’à l’appel de la cape..
Après ce quite il fut placé au centre de l’arène pour une troisième pique. Les arènes de Jerez ont un ruedo parmi les plus grands d’Espagne. Et là, moment inoubliable, PREGONERO gratta deux fois le sol de sa patte droite, signe de mansuétude, ce qui provoqua un « ah » de déception du public. Oui mais immédiatement après ce grattage PREGONERO s’élança pour prendre une troisième pique, toujours aussi engagée. Et le « ah » de déception se transforma en une clameur et des vivas pour l’éternité. La suite fut celle d’un tercio de banderilles brillant et d’une faena courte comme savait le faire ESPARTACO, dans son style à la fois dominateur et animateur. ESPARTACO était le seul torero que j’ai connu capable de varier complétement son style en fonction de l’arène où il toréait. A genoux à Pampelune, sérieux à Madrid,
esthétique à Séville, il sut comprendre que ce ne serait pas lui la vedette du combat et abrégea donc rapidement son travail de mise en valeur du toro. Mais là n’est pas le sujet.
Le sujet est qu’il y eut dans les tertulias qui suivirent la corrida une polémique pour savoir si ce toro aurait dû être gracié alors qu’il avait gratté le sol avant de s’élancer prendre sa troisième pique, à plus de 20 mètres du cheval. Ceci explique peut-être que sur la plaque commémorative il est précisé que la grâce
fut accordée «  à la demande du public », comme si la Présidence s’était désolidarisée de cette grâce.
Avec l’ami Pierre nous rentrons maintenant de la feria d’Azpeitia et avons donc assisté à la grâce d’ALMIRANTE, toro de Murteira Grave, un vrai toro de 520 Kg, bien présenté et bien encorné, un beau toro de quatre ans et demi, véritable cocktail de luxe des sangs JP Domecq, Jandilla, Carlos Nuñez,
Mais quel changement !
Une mono pique précédant un tercio de banderilles sensationnel de COLOMBO et une faena vibrante d’une centaine de passes, « ALMIRANTE » tournant et retournant inlassablement autour du torero, chargeant la tête basse avec une noblesse permanente, ce qui lui attira la grandissante sympathie du public, la nôtre comprise, puis celle de la Présidence qui ne se fit pas prier outre mesure pour accorder la
grâce à ce toro portugais combattu ( ? ) par un Vénézuélien. Quelle différence en une quarantaine d’années !
Plus de tercio de pique. Zéro tercio de pique, mais une faena n’en finissant pas. Et pourtant ’enthousiasme du public et le nôtre fut la même car la taureaumachie évolue sans cesse. Faut-il le regretter ? Certainement pas, car elle évolue en parallèle avec la société, et nous-mêmes avons changé en quarante ans….
Supporterions nous aujourd’hui de voir les chevaux des picadors se faire embrocher et mourir éventrés en piste, recouverts d’une simple bâche ? A « l’invention du peto » les puristes dirent que la corrida était rentrée en décadence., et puis à « l’innovation de la taureaumachie immobile », par Juan Belmonte, dit-on, les mêmes puristes dirent que seul comptait un grand coup d’épée dans la croix, que le travail avec la muleta avait pour objet de préparer le toro à la mort, et non de faire des jolies passes. Regrette-t-on les progrès de la pharmacopée et de la chirurgie qui permettent aux toreros de prendre des risques, impensables dans le passé ?
Les toros de maintenant ont évolué également, à force de croisements ils sont moins forts, moins sauvages sans doute que ceux du début de la taureaumachie dans des arènes. Mais ils sont en tout cas « mieux présentés » que ceux des années 40 à 70 qui furent combattus par les figuras de l’époque aux noms illustres, de Manolete à Bienvenida en passant par El Cordobes, Ordoñez et bien d’autres. Il suffit de regarder les vidéos de leurs exploits pour s’en rendre compte. Et pourtant les aficionados les ont consacrés. Bien souvent ils ne supportent plus qu’une seule pique mais ils permettent aux matadors d’exprimer au mieux leur art. Ce qui compte c’est que de Jerez 1986 à Azpeitia 2024 l’enthousiasme du public reste le même pour demander et obtenir la grâce d’un toro.
« Panta rhei » écrivait le père de la philosophie Héraclite. Tout s’écoule, rien n’est immuable écrivait-il.
Ce qui compte c’est la vérité et l’émotion, à chaque époque les siennes. Et si « PREGONERO » reste gravé dans notre mémoire comme le dernier toro gracié « à l’ancienne », « ALMIRANTE » le restera sans doute comme un vrai toro gracié « à la moderne ».

EXIR.

PS : Une regret cependant : que la mono pique prive le spectateur des passes de cape, parfois sublimes car à toro ralenti, des matadors rivalisant aux quites après chaque pique. Autre regret : Que l’on dise que tel ou tel matador a gracié le toro. C’est le Président qui gracie à la demande du public, ce n’est pas le torero. Et pourquoi aller chercher une queue et des oreilles d’un autre toro tué pour les donner au torero ? Une vuelta fleurie avec le mayoral

« Pregonero » de Cebada Gago gracié en 1986 à Jerez de la Frontera; lidié par JA Espartaco (Azulejo posé sur les arènes de Jerez).

Hugo Alquié entre Cauna et Madrid à découvrir à Maurrin vendredi soir

Un nouveau nom venant de l’école taurine d’Adour Aficion va s’ajouter à la liste des novilleros. La peña Toro Cardeño dans les Landes vendredi va présenter Hugo Alquié que l’on croise depuis quelques années lors des capéas publiques. Il mène une vie entre le sud-ouest et l’école de Richard Milian et Madrid.

Hugo Alquié au centre de la photo

Un entretien avec lui pour le mieux le connaitre avant de le découvrir devant les becerros de la Ganaderia Alma Serena ce vendredi soir à Maurrin.

 » Bonjour Hugo, tu vas faire dans quelques jours ta présentation en public. Peux-tu te présenter ?

  • Hugo Alquié : Je vais débuter en costume de lumières à Maurrin, ce 9 août. Je suis originaire de Gavarnie, un petit village de montagne des Hautes-Pyrénées. J’ai donc grandi loin des Toros, ce qui m’a amené a débuter un peu tard, mais le Toro ne demande pas la carte d’identité. J’ai également suivi des études de langue espagnole, que je poursuis toujours en rédigeant une thèse sur la naissance de la presse taurine en Espagne et en France. Cela me permet de lier mes recherches au reste de ma vie, c’est passionnant d’explorer la tauromachie des XIXes et XXes siècles au fil des revues et des ouvrages d’époque, finalement il n’y a pas tant de différence avec ce que l’on peut vivre aujourd’hui dans les arènes.
    En parallèle, j’ai rejoint l’école Taurine du Maestro Milian, et c’est ce parcours et cet apprentissage qui nous permettent aujourd’hui de débuter en sans picador, à Maurrin.
  • N.C : Depuis quand tu as le « gusanillo » ? Quel est ton cheminement ton aficion pourquoi vouloir mettre l’habit de lumière ?
  • Hugo Alquié : J’ai beaucoup d’afición depuis petit, cela me vient de ma grand-mère avec qui j’ai une relation très forte, et qui sera là à Maurrin.
    J’ai toujours eu énormément d’admiration et de respect pour les hommes que je voyais dans l’arène, et finalement j’ai ressenti le besoin de vivre ces émotions à la première personne. Ce n’est pas une décision que l’on prend à la légère, car celà implique beaucoup, ce n’est pas un métier, ou une activité, mais un véritable mode de vie, un état permanent, et au final, ce n’est même pas un choix, mais une évidence, c’était là avant même de le savoir.
    C’est à la fois un honneur et une grande responsabilité que de pouvoir revêtir l’habit de lumière, ce n’est pas quelque chose d’anodin, il faut être à la hauteur de ce qu’il représente.
  • N.C : Une partie de ta vie est à Madrid, tu viens régulièrement chez le maestro Richard Milian pour te former à ton éventuelle carrière de torero ? Que t’apporte t’il alors que tu pourrais aller au Batan à Madrid ?
  • Hugo Alquié : Oui, pour mes études j’ai du passer quelques années à Madrid, mais j’ai toujours tenu à maintenir mes entraînements chez le « Maestro », ce qui a donné lieu a certaines anecdotes dont on se rappelle avec le sourire maintenant, surtout des pannes automobiles au beau milieu de nulle part. Chez le Maestro, c’est une véritable famille, c’était naturel pour moi de ne pas rompre ça malgré les difficultés que peuvent représenter l’éloignement et le temps de trajet.
    Le « Maestro », il nous connaît parfaitement, et sait quels sont nos points forts ou faibles, comment travailler avec chacun, etc… Il y a toujours une grande exigence, ce qui est pour moi, une des raisons du choix de cette école, une recherche permanente d’amélioration technique, mais aussi un travail plus personnel de recherche artistique, toujours accompagné par le « Maestro ».
    Finalement, c’est beaucoup de travail mais surtout beaucoup d’affection, il se construit une vraie relation
    .
  • N.C : Décris-nous l’habit de lumière que tu souhaiterais enfiler ?
  • Hugo Alquié : Depuis petit ,je suis tombé amoureux des trajes sangre de toro y oro, mais j’aime aussi beaucoup les costumes azul marino ou tabaco y oro.

Et maintenant avec Hugo, un portrait chinois :

Ton pasodoble préféré ?  » Suspiros de España « 
Ton arène de coeur ? « La Real Maestranza de Sevilla« 
Ton élevage ou encaste que tu apprécie ? « Santiago Domecq, surtout depuis Séville cette année« 
Ton ou tes maestros préférés ? « Rafael el Gallo et Curro Romero, en activité, Pablo Aguado et Juan Ortega »
Préfères-tu la cape ou la muleta ? « J’aimerais beaucoup dire capote, mais je me sens plus à l’aise avec la muleta »

Merci Hugo d’avoir pris quelques minute à répondre et qu’il y aura beaucoup de monde pour venir te découvrir cette fois devant les becerros « 

Texte et photos Nicolas Couffignal

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