La Peña el Quite a reçu jeudi 21 dans les salons du Richelieu Claude et Romain Laborde pour une conférence sur les corrales. Nos deux mayorales ont commenté une série de vidéos préparée par la secrétaire de la peña sur l’embarquement et divers débarquements des toros de la Madeleine. Ils ont complété leurs commentaires par des précisions sur l’alimentation, les soins, la surveillance apportés aux toros durant leur séjour dans les corrales. Ils ont également conté tous les dangers et incidents auxquels il faut veiller nuit et jour. Ils sont aidés dans ces travaux par les corraleros, cette équipe de quatre bénévoles qui a été montrée dans la dernière vidéo. La conférence a été très appréciée par les nombreux socios de la Peña el Quite dont certains sont béotiens dans cette phase mal connue de la Madeleine. La soirée s’est poursuivie par un excellent apéritif convivial et un délicieux repas préparés par le Chef Thierry Pantel Merci à nos Amis Claude et Romain d’avoir animé cette soirée.
Alors que la majorité des prix viennent récompenser soit un torero, soit un taureau, soit encore un acte de combat particulièrement remarquable, le Club Taurin de Paris souhaite rendre hommage, au terme du saison européenne, à ce qui sera apparu à la majorité de ses membres comme la rencontre marquante de l’année entre tel taureau et tel torero, dès lors que cet évènement revêtira une dimension mémorable. Une telle rencontre ne doit pas être confondue avec avec la prestation la plus complète, la plus artistique ou celle qui a reçu les trophées maxima.
Le premier prix de la rencontre a été attribué pour la saison 2006 distinguant conjointement torero et éleveur, depuis il a été attribué chaque année au terme de chaque saison.
Delicado de Santiago Domecq combattu par Clemente à Dax le 15 aout photo Ferdinand de Marchi
Beduino de La Quinta combattu par Daniel Luque à Nîmes le 14 septembre photo Ferdinand de Marchi
Le prix 2024 a été attribué à Dulce de Victoriano del Rio combattu par Borja Jimenez le 7 juin à Madrid
L’esprit du Prix de la rencontre et la mise à jour des prix attribués depuis l’origine en 2006 Jean Pierre Hedoin Président d’honneur du Club Taurin de Paris
Myriam Comte
photos Plaza 1/ Carlos Gomez Litugo/ Ferdiand de Marchi
À l’issue de son assemblée générale où fut décerné le prix de la Rencontre ( nous y reviendrons), Le CTP recevait Marc Lavie, rédacteur en chef de Semana Grande, pour le traditionnel bilan de la temporada 2024.
Après avoir évoqué quelques bons souvenirs d’une invitation au Club, il y a une trentaine d’années, avec __ Arevalo, il entrait dans le vif du sujet :
LES DONNEES :
Il y a eu en France et en Espagne 498 corridas dont 15 mixtes soit 5 de plus qu’en 2023, et 312 novilladas, soit 20 de plus que l’année précédente. Certes, il y a 50 ans les chiffres étaient supérieurs, (653 corridas, 394 novilladas), mais cette temporada s’annonce de ce point de vue comme un bon cru.
L’année a vu 25 novilleros prendre l’alternative, dont certains ont certainement un brillant avenir dans la profession. Il ne faut pas oublier que depuis le COVID, 70 matadors ont pris l’alternative, ce qui peut expliquer la bousculade inévitable face aux postes disponibles.
Il y a eu 21 indultos dont un seul en arène de première catégorie espagnole, c’est un peu moins que les années précédentes.
Parmi les nombreuses blessures de l’année, 16 ont été graves dont 4 très graves.
L’escalafon des matadors est dominé par Roca Rey avec 70 cartels, devant Talavante 68, et Luque et Castella avec 52 contrats. Chez les novilleros, c’est Marco Perez avec 38 novilladas qui est en tête. Il est d’ailleurs annoncé pour une despedida de novillero, en seul contre 6 à Madrid pendant la San Isidro, le 30 mai.
L’escalafon est vieillissant avec des leaders ayant plus de 20 ans d’alternative, mais l’escalafon des novilleros est plus intéressant : parmi les noms à citer El Mene qui n’a lidié que 10 novilladas mais est très prometteur au milieu de nombreux bons toreros, comme Jarocho, Mario Navas, Israël Martin, Nek Romero, Samuel Navalon.
On craignait une pénurie de toros, mais cela a été résolu, parfois en transformant les corridas classiques en défis ganaderos.
Il apparait une nouvelle génération d’aficionados qui réagissent plus aux provocations des antitaurins et des politiques ce qui a un effet régénérateur sur la communauté.
Les problèmes : certaines plazas sont en crise notamment Bilbao, même si le vide des gradins existait déjà il y a 30 ou 40 ans, mais la mairie tourne le dos aux arènes. La télévision : la corrida est soutenue par les télévisions régionales mais One Toro a un modèle économique qui ne lui permettra sans doute pas de survivre longtemps. Enfin, les critiques et les questions se font jour en Espagne sur le système de santé et de gestion des infirmeries en France.
Le fait marquant est l’absence de Morante malgré ses 35 corridas ; on a vu lors de ses derniers cartels à Azpeitia ou Santander que son corps continuait à toréer, mais son visage était ailleurs !
Les figuras ont connu leurs lots de succès, mais d’une manière générale sans se maintenir au niveau auquel elles nous avaient habitué.
Roca Rey avait atteint un sommet lors de son triomphe héroïque de Bilbao en 2022, mais semble avoir du mal à rester à ce niveau. Mais c’est le seul à remplir les arènes !
Talavante a semblé privilégier la quantité sur la qualité.
Castella a été en dessous de 2023, malgré la nouvelle profondeur de son toréo et la beauté de ses lances à la cape. Mais il a connu des problèmes à l’épée.
Le soleil est venu de Juan Ortega, le meilleur artiste actuellement. Mais ce n’est pas un torero de grand public ni sans doute un torero pour la France.
Borja Jimenez a donné la meilleure faena de la San Isidro mais a perdu des oreilles à l’épée. Il progresse à chaque sortie, mais attaque beaucoup ses adversaires ce qui nécessite pour lui des toros très encastés.
Fernando Adrian a triomphé à Madrid en 2023 et 2024. Mais lors de la corrida de Victoriano à la féria d’automne, le public a pris parti pour Borja et lui ne s’est pas montré à la hauteur.
Tomas Rufo semblait parti en 2022 pour perturber l’escalafon, mais il est devenu plus précautionneux. Sa force était aussi ses apoderados (les Lozano), cependant, sans El Juli ils ont eu moins de poids. Mais à la féria d’automne, il a très bien commencé sa faena à droite avec beaucoup de ligazon ; le tendido 7 ayant protesté parce qu’il ne se croisait pas assez il a écouté et le toro s’est décomposé : il est difficile voire impossible de lier en se croisant en permanence (il faut se replacer).
Parmi les Français, seul Clemente semble avoir une chance de percer en Espagne même si ses premières tentatives n’ont pas été couronnées de succès et où il reste inconnu. Les autres matadors français, sans l’appui de grandes maisons et sans triomphes susceptibles d’impacter de l’autre côté des Pyrénées n’ont que peu d’opportunité malgré la garantie que leur apporte le circuit français.
Les toreros sud-américains en Espagne sont actuellement assez nombreux : 6 ou 7 novilleros parmi lesquels Bruno Aloï à suivre et chez les matadors Juan de Castilla auréolé de sa double journée à Vic et Madrid, Isaac Fonseca qui tient bien sa place et Jesus Enrique Colombo qui fait le spectacle et tue bien.
En ce qui concerne le rejon, l’escalafon est là aussi vieillissant : Ventura domine.
Léa est une cavalière extraordinaire mais a perdu des trophées à l’épée car il lui manque un cheval de muerte (très rare et difficile à former).
Guillermo Hermoso de Mendoza va perdre le soutien de son père et devra bâtir sa carrière sur ses seules qualités.
LES GANADERIAS :
Après la dure période des années 80 à 2000 où les toros chutaient, on constate aujourd’hui qu’ils ne tombent plus. Peut-être parce qu’on les fait courir, mais sans doute plus spécifiquement parce qu’ils sont mieux suivis sur le plan sanitaire : il y a aujourd’hui une médecine vétérinaire du sport qui s’applique aux toros !
Les 3 fers pour les vedettes sont restés sur leur position dominante : Victoriano del Rio, Nunez del Cuvillo et Garcigrande. Victoriano se détache car ses bons lots ont la noblesse, la caste et une certaine exigence. Nunez del Cuvillo et Garcigrande, moins réguliers et moins brillants sont en baisse.
De son côté Juan Pedro Domecq (qui reste en tête de l’escalafon ganadero) a eu une temporada inégale.
Parmi les ganaderias encastées, Victorino Martin domine incontestablement. Victorino est un grand ganadero car il a su adapter ses toros à la toreria actuelle sans perdre leur caste.
Fuente Ymbro a sorti 2 bonnes corridas à la San Isidro et Bilbao et beaucoup de bonnes novilladas. Roca Rey l’a affronté à 2 reprises, mais il n’est pas sûr qu’il renouvelle l’expérience.. On espère revoir ces toros en France l’an prochain.
Il faut rajouter à ce groupe Margé qui a sorti des lots exceptionnels à Dax et Béziers (sans oublier Nîmes où le vent a empêché des triomphes attendus). L’élevage devrait sortir à nouveau en Espagne (Madrid) en 2025.
Les ganaderias toristes ont moins d’aura qu’il y a 30 ans : Dolores Aguirre reste la plus régulière. Los Manos a sorti un bon lot à Vic. La nouveauté viendra des élevages portugais qui montent en puissance : Murteira Grave à nouveau triomphateur d’Azpeitia, Sobral à Céret.
L’équipe de TOROS Y CAMPO serait ravie de vous recevoir afin de vous présenter son bilan de la temporada 2024 de l’ association, et vous présenter les perspectives pour 2025 !
DESPACITO A COMPAS !
Nous aimerions vivement pouvoir compter sur votre présence.
Après 11 années marquées par l’exceptionnelle collaboration avec l’élevage de PEDRAZA de YELTES, la Peña Taurine Garlinoise se lance un nouveau défi pour sa Journée Taurine du 13 avril 2025 en présentant un nouvel élevage, inédit à plusieurs titres. En effet, le choix de la commission taurine s’est porté sur la Ganaderia DOMECQ NUÑEZ qui fera non seulement sa présentation en France mais lidiera également la première novillada avec picadors de sa récente histoire.
La ganadera Maria Domecq Nuñez n’est autre que la fille de Fernando Domecq Solis qui, après avoir largement contribué à la notoriété du fer de Jandilla, reprenait celui de Zalduendo pour en façonner un élevage leader jusqu’à sa vente en 2014.
Les novillos proviendront ainsi de cette prestigieuse lignée Jandilla / Zalduendo que Maria et son frère Fernando Jr ont décidé de perpétuer en l’honneur de leur père.
Etant donnés les résultats probants de l’élevage dans la catégorie sans picadors, la Peña Taurine Garlinoise fonde beaucoup d’espoirs sur cette présentation qui pourrait bien s’apparenter à la découverte des Fuente Ymbro dans les années 2000 et bien évidemment à celle plus récente des Pedraza de Yeltes.
Rendez-vous donc le Dimanche 13 avril 2025 dans les Arènes de la Porte du Béarn à GARLIN !
Daniel Luque est proclamé une nouvelle fois vainqueur d’Azpeitia. Le torero de Gerena se trouve une fois de plus sur le podium du cycle Azpeitiarra comme vainqueur absolu d’un abonnement où il s’est monté deux tardes consécutives sur son meilleur aspect. Dans la section élevage, le prix de la meilleure corrida a été décerné à Murteira Grave, qui est entré dans l’histoire d’Azpeitia pour avoir présenté une fois de plus une corrida de grande envergure comportant le premier taureau dont la vie a été épargnée dans ces arènes : Almirante. Pour Joaquim Murteira, le prix de la course de taureaux la plus brave.
La Commission taurine présidée par Joxín Iriarte a décidé de l’attribution exceptionnelle d’une récompense au torero vénézuélien Jesús Enrique Colombo pour être l’auteur d’une grande faena face au toro Almirante, gracié, faena récompensée de deux oreilles et d’une queue symboliques. Un fait historique qui méritait une telle reconnaissance.
Les prix seront remis lors des festivités de San Ignacio 2025, un cycle pour lequel la Commission taurine travaille déjà et qui sera une fois de plus présidé par les caractéristiques de ces arènes : sérieux, rigueur, dévouement au toro et fidélité aux vainqueurs.