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Fiesta Campera de la peña El Rafi

« TARDES DE SOLEDAD » UN VRAI GRAND FILM TAURIN QUOIQU’ ILS EN DISENT…

Tardes de Soledad , n’en déplaise aux tenants des retransmissions télévisuelles n’est pas un documentaire.  Voilà la première vérité qu’assène ce film magnifique et dur.  Lors de la projection d’hier soir à La Rochelle en présence du réalisateur, on a vécu des moments d’une assez réjouiissante diversité: il y avait dans la très nombreuse assistance de quoi tracer des portraits d’aficionados proches de la caricature: »Monsieur votre film m’a énormément déplu dit l’un, la soixantaine bien tassée, j’ai vu beaucoup de corridas, ce n’est pas come ça qu’il faut voir la tauromachie, et puis d’ailleuirs je déteste Roca Rey… etc etc.

Une autre, j’ai filmé pour la télévision des corridas à Bayonne et à Béziers,j’ai vu aussi le 16 septembre 2002 à Nimes la plus belle corrida possible et donc je ny vais plus…

Le malheureux Albert Serra était coi!

Alors que d’autres, enthousiasmés par l’émouvant montage, une bande son absolument formidable, pas de musique, le bruit la rumeur la fureur,la répétition de scènes impossibles à prévoir.. Allez donc monter un scenario pour diriger les deux acteurs, toro et torero. Vous me suivez?

Imaginez aussi que le Réalisateur soit gêné par les exigences supposées du Matador, qu’adviendrait il de ce film qui ne veut qu’une chose, montrer le réel, les coups du sort, tout le temps heureux, chanceux malgré des chocs effarants, dont un épinglage du toro sur Roca à la barrière pas loin du tendido 7 qui l’insulte et là, la mort possible mais évitée, se taisent.

A un autre moment, merveille absolue de la tehnique sonore, tous les intervenants cuadrilla, torero, picador équipés de micros ultra sensibles cousus dans leur costumes, on entend, durant trois naturelles que l’on voit fort bien , réalisées un peu moins bien, on entend une fille hurler »Tenga miedo! »( Il a Peur) et aussitôt en contrepoint, le regard fou de Roca qui se bat depuis un moment avec ce manso impossible comprend que la fille a raison non sur sa peur mais sur son toreo imparfait,et là, il y a un grand plan séquence   ou, sans jouer , Roca est un acteur au sens propre du mot.Notons qu’on ne voit JAMAIS le public .

On est tout le temps dans le réel si dur, si fort, que peut être m’a t il manqué et je l’ai dit à Albert Serra, d’avoir montré un peu plus l’oxymore taurin par excellence,la douce violence.

Mais revenons à notre sujet, il faut aller voir ce film en cinéphile et si on y va en aficionado à los toros il  faut accepter le parti pris de ce qu’ implique le cinéma, une construction, un montage, une bande son une esthetique superbe , une impudeur totale, et d’ailleurs Roca Rey avait laissé toute liberté à l’quipe de tournage.

On voit la fraternité, l’amitié, l’admiration et la grossièreté  » à l’espagnole », des dialogues  de PUTA MADRE! de Hijo de puta, 

On n’est à aucun moment dans une académie de danse! On torée, on risque la MORT, on la donne, plus ou moins bien, En Public, Scandale assumé, Fermez le banc.

Ce film a été récompensé en Espagne par les taurins. 

Jean François Nevière avec Albert Serra hier à La Rochelle, en ouverture du festival du documentaire.

Favoriserait il les positions anti corrida, et les Opposants à cet Art se sentiront ils  confortés dans leur jugements?  En aucun cas , ils ont déjà triché pour parler de notre passion et la plus claire argumentation favorable àu film consiste à dire, comme son réalisateur: «  Jai fait un film sur le déroulement de cinq corridas,  Madrid, Séville, etc…Je ne suis ni pour ni contre la corrida, j’ai filmé avec mon regard neutre un être quelquefois si seul qu’il en est transparent, pas de fiction, la réalité » .

Contrairement à ce que j’ai pu lire ici sur ce film, on a des séries de naturelles entières, au ras des cornes, peu de cape, éviter l’ envol vers le joli, des costumes rouge et Azabache seul choix guidé par le cinéaste, des sorties des arènes sans triomphe  mais après passage à l’infirmerie en tenue de pyjama hospitalier, les larmes de certains peones, leur admiration pour ce torero qui a les couilles plus grosses que l’arène toute entière .(Dixit Viruta, banderillero)

Mais, évidemment , si vous êtes assez sots pour détester Roca Rey comme Madrid le fait et l’a fait naguère pour Juli ou d’autres… N’ y allez pas, mais tant pis pour vous.

Grand FILM, pas pour grand public , et encore, justement, je me trompe peut-être.

Jean François Nevière

Castellón, Ferrera gracie « Nightingale » de La Quinta

Vuelta de Ferrera, des ganaderos Conradi et du mayoral de La Quinta 1er toro gracié dans l’histoire des arènes de Castellon.

Arènes de Castellón . Première corrida de la Féria de la Magdalena Environ à moitié plein.

Taureaux de La Quinta, bien présentés et généralement bons. Le quatrième de l’après-midi, nommé « Nightingale », n° 34, a été gracié. Le troisième de l’après-midi, noble fut applaudi. Le troisième, applaudi à l’arrastre aussi.

  • ANTONIO FERRERA , une oreille et deux oreilles et queue symboliques
  • EL FANDI , oreille et ovation après avertissement
  • MANUEL ESCRIBANO , oreille et le silence

Madrid, grave blessure de Damian Castaño

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Premier spectacle de la temporada. 13.881 spectateurs.

Toros de Adolfo Martín, 

• RAFAEL DE JULIA, pitos et bronca

• DAMIÁN CASTAÑO, ovation et blessure (son toro a été tué par Rafel de Julia)

 ADRIÁN DE TORRES, silence après avis et silence après avis

L’après-midi de Damián Castaño à l’ouverture de la saison de Madrid a été de verdad du début à la fin. Avant le cinquième de l’après-midi, le diestro de Salamanque s’est retrouvé avec un taureau qui répondait violemment à ses attaques. L’animal l’attrapa violemment. Le torero a été blessé en tombant au sol et a été rapidement transporté à l’infirmerie. Sa cuadrilla a été ovationnée. Cornada de deux trajectoires sur la cuisse gauche de 15 et 10 cms de profondeur. Pronostic grave.


Arnedo: succès de David Guitérrez au Zapato de plata

Arnedo (La Rioja). XXIIème Zapato de Plata. Plus de 1/2 arène.

Erales de Galbarín.

Javier Torres “Bombita”, (E.T. de Ubrique): Ovation et saluts et oreille après avis. 

Diego Mateos, (E.T. de Salamanca): Oreille et silence après avis.

David Gutiérrez, (E.T. de Badajoz): Oreille avec pétition de la seconde après avis et vuelta al ruedo après pétition et avis.

David Gutierez, élève de l’école taurine de Badajoz reviendra à Arnedo, en septembre en novillada piquée. Dimanche face à des novillos de Galbarin il s’est imposé devant Javier Torres « Bombita » et Diego Mateos. Dès sa première sortie avec le troisième Galbarin de la course il a démontré ses qualités à la cape dessinant une longue série de véroniques, lentes et profondes. Sa faena fut marqué de belles suites sur les deux mains même si par instant il se laissa aller à toréer le public. Une oreille après un avis. Mais il allait livrer tout son savoir avec « Corresantos », le dernier Galbarin. Il fut obligé de se battre à la cape avant de pouvoir offrir une longue série de chicuelinas. A la muleta il poursuivit un combat contre l’animal et s’imposa sur les deux mains avec des changements fréquents. Une tauromachie efficace et conquérante. David avait les deux oreilles au bout de l’épée et un triomphe majeur. Mais avec l’acier les choses se passèrent mal. Un première voltereta à la première tentative d’entrée à matar. Il dû terminer en deux phases. Mas public et jury avaient compris qu’il y avait là de l’excellente graine de torero. Quelque heures plus tard le président du club taurin lui remettait le célébre soulier d’argent… qui doit permettre de franchir les chemins de la réussite taurine.

Javier Torres « Bombita » avait ouvert la course sur un mode un peu brouillon, parfois éclairé par de belles séries. Il échoua à la mort mais se rattrapait à sa seonde sortie illuminée par quelques faroles à genoux et d’immenses véroniques. Il donna ses premières passes de muleta assis sur une chaise… Mais il ne parvint jamais à trouver un style agréable.

Diego Mateos accueillit ses deux adversaires à « porta gayola » mais il ne les transforma pas par une bonne domination de cape. Sa première faena, sans grand originalité fut acceptable et l’épée lui permit d’empocher un pavillon. Son deuxième combat, fut marqué par une belle série de droite, mais il ne parvint pas à imprimer de la profondeur à sa tauromachie. C’était plutôt parfait mais on espérait mieux. L’épée ne lui permit pas de renouveler son précédent succés.

Des novillos intéressants, une course entretenue et un beau vainqueur pour ce nouveau zapato de plata.

Jean-Michel Dussol

Le jury a déclaré David Guitérrez vainqueur du XXIIème zapato de plata.

Cliquez sur la photo ci-dessous pour voir la galerie de Philippe Gil Mir

0000 - 2101 Arnedo 23-03-2025 Erales de Galbarin © Philippe Gil Mir

PARIS, JUAN LEAL À CULTURAFICION.

Juan Leal était l’invité de Culturaficion cette semaine : il était déjà venu au Ruedo Newton il y a 3 ans (voir ci-dessous) mais a dévoilé d’autres aspects de sa personnalité et de son art.

Son parcours est connu, mais rappelons-le : il est né à Paris, mais n’y a pas vécu puisque sa famille est retournée en Arles quelques semaines plus tard. Il vit sa jeunesse au milieu d’une lignée de toreros dont il constitue la 5 ème génération. Il confirme que s’il souhaite que son fils soit aficionado, il ne veut pas qu’il devienne torero de la 6 ème génération des Leal. Il a pu profiter de leur expérience et de leur entourage jusqu’à 14 ans, âge auquel il est parti en Espagne à l’école taurine d’El Juli. Il est encore surpris que ses parents aient approuvé et accompagné sa décision : « depuis que je suis père, je ne trouve pas ça normal ».

Superbe arrucina de Juan Leal à un toro de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Interrogé sur l’évolution de son toréo, il reconnait qu’il n’a pas encore atteint ce qu’il veut faire de son style.

« La tauromachie est un art et l’artiste doit avoir sa propre personnalité. Bien entendu, cela nécessite une expérience technique. »

Au départ il voulait surtout présenter quelque chose de différent, mais n’arrivait pas à l’exprimer : il devait chercher autre chose en se démarquant ou plutôt en étant lui-même. Donc, il n’avait pas réellement de modèle même s’il admirait la façon de toréer de Damaso Gonzalez ou Paco Ojeda.

Car « être proche de l’animal met en valeur le travail du torero : il contrôle la charge au lieu de l’accompagner ce qui permet un dialogue avec l’animal et une relation intime. »

Juan Leal dans un desplante risqué face au toro n°187 de Fuente Ymbro, à Nîmes, le 13 juin 2021. ©JYB archives

Sur une question : quid du courage ?

On sait qu’il s’expose beaucoup, mais le courage est le simple fait de dominer sa peur et face au toro, tous ont peur. Mais il faut se donner à 100% par respect pour l’animal et par respect pour le public. Le pire, c’est quand le public ne ressent rien n’a pas d’émotion et sort désenchanté.

Naturelle de Juan Leal au toro n°62 de Miura, à Bilbao, le 26 août 2018. ©JYB archives

Q : Il a toréé des ganaderias très différentes ?

Au moins une soixantaine : « Le fait d’affronter des élevages si différents permet d’ajuster les paramètres de son logiciel. » Par paramètre, il entend la solution technique à choisir ; c’est pourquoi affronter des fers différents est ce qui enrichit. Pour lui, c’est un choix et non une obligation : ainsi la première fois qu’il a affronté les Miura de Bilbao, cela lui a été imposé, mais après son succès, l’année suivante, c’est lui qui les a choisis. Devant les Miura, les choses se sont toujours bien passées y compris à Madrid.

Véronique à pieds joints, de Juan Leal au toro n°88 de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Les toros devant lesquels il se sent le plus a gusto sont ceux de Fuente Ymbro, car ils possèdent un équilibre entre transmission, toréabilité, et possibilité de s’exprimer. Mais il s’entraîne dans une trentaine de ganaderias avec lesquelles il a une relation de confiance réciproque, de Miura à Garcigrande en passant par Cebada Gago, Luis Algarra, ou Torrealta etc.

Estocade de Juan Leal au toro n°62 de Miura, à Bilbao le 26 août 2018. On remarquera que malgré le saut pour enfoncer l’épée, la jambe droite du maestro est toujours en face de la corne droite du toro (même si celui-ci n’a pas suivi la muleta), ce qui prouve qu’il est entré droit dans son estocade. ©JYB archives

Q : L’estocade ?

Le fait de faire un saut en portant l’épée a pu lui jouer quelques tours (il est moins facile de viser la cruz quand on n’a pas les pieds au sol), mais il a retrouvé confiance en équateur où il a très bien tué.

Q : Ses publics préférés : exigeants ou festifs ?

Incontestablement les publics des arènes de première catégorie, aussi parce que c’est en lien avec un toro plus important. Donc : Nîmes, bien sûr, Bilbao, Albacete, Bayonne.

Saltillera de Juan Leal au toro n°155 de Fuente Ymbro, à Bilbao, le 24 août 2019. ©JYB archives

Q : À propos du film d’Albert Serra que pense-t-il des toreros qui parlent des toros en les insultant ?

C’est peut-être la peur ou le soulagement. C’est peut-être une réaction de la cuadrilla qui veut protéger le moral du torero. Les toreros ont tous de l’admiration pour le toro. L’aficionado doit se rendre compte du niveau de danger et de peur et ça excuse surement certains propos du film.

Q : sa temporada 2025 ?

Il est allé en Equateur, retournera au Pérou en juin, à ce stade ont seulement été annoncés ses cartels de Madrid et Arles (Riz), mais il y en aura d’autres, même s’il ne peut pas les dévoiler.

Q : sa relation avec les jeunes ?

Il continuera à rester impliqué auprès des jeunes car ils méritent de se faire leur propre opinion de la tauromachie. Il va de ce fait relancer la Fragua (la forge) où il donnait leur chance à des jeunes d’écoles taurines.

Juan Leal avec l’équipe de Culturaficion, à Paris le 18 mars 2025. ©JYB

Après avoir posé pour la photo souvenir et signé la cape « livre d’or » de Culturaficion, Juan Leal a reçu le très beau livre de Marc Thorel Toreros dans la ville lumière en souvenir de son passage chez Culturaficion.

JY Blouin (texte et photos) https://facealacorne.fr/juan-leal-a-culturaficion/

« Tous les vivants ne se valent pas » avec Francis Wolff sur France Inter

« La vie a-t-elle une valeur ? » C’est la question posée par le philosophe Francis Wolff dans son dernier ouvrage. Pour le professeur émérite à l’École normale supérieure, ce n’est pas la vie qui a une valeur absolue, c’est chaque vie humaine. Pas le vivant, mais les êtres humains. Débat.

ttps://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-22-mars-2025-7237430

Un témoignage brut qui magnifie l’art de la corrida (ma critique de l’aficionado et cinéphile que je suis) concernant Tardes de Soledad

D’après les témoignages recueillis, ce documentaire connaît un grand succès lors de ses avant-premières, y compris à Paris, malgré les critiques formulées par une association anti-corrida. Ce soir à Dax ne fait pas exception.

La soirée débute par un discours du réalisateur, qui présente son œuvre davantage comme un film que comme un documentaire, bien qu’il soit classé dans cette dernière catégorie. À travers ce documentaire, il tente de montrer des aspects jusqu’alors inexplorés. Son pari est réussi, comme en témoigne une anecdote lors d’une projection à New York où une spectatrice végane a affirmé que le documentaire avait changé sa vision des choses.

L’échange qui suit la diffusion permet au réalisateur d’approfondir certains points abordés dans son travail. Il souligne que le choix de présenter des images brutes confère plus de pertinence au documentaire que l’esthétisme souvent artificiel des films classiques.

Le tournage, qui s’étend sur onze corridas, vise à trouver un équilibre entre la violence, l’émotion sincère et la beauté esthétique. Le réalisateur a choisi Andres Roca Rey pour son visage moderne et photogénique, bien que la corrida soit perçue comme intemporelle.

Le film est construit de manière rituelle, à l’image de la corrida elle-même, et inclut des plans montrant la mort du taureau. Selon le réalisateur, ces scènes sont nécessaires pour éviter toute comparaison avec un spectacle purement divertissant tel que le Cirque du Soleil.

Après le contexte et l’interaction avec le public ma critique du documentaire 

Les choix techniques des plans serrés expriment la violence de la charge du toro et l’insondabilité du maestro, qui s’exprime peu, ainsi que le rôle protecteur et flatteur des acteurs de la lidia envers le chef. La musique discrète accompagne sans excès. Le grain du documentaire offre une alternative à l’image numérique, qui est souvent perçue comme froide et parfaite. Contrairement aux commentaires entendus, le visionnage n’a pas suscité d’ennui. Le réalisateur a choisi une durée appropriée pour le film, équilibrée et sans excès. Ce documentaire est destiné aux aficionados et peut être enrichissant pour ceux qui ne partagent pas cette passion mais souhaitent en comprendre les aspects.

Nicolas Couffignal

ARNEDO (Rioja): Triomphe d’Urdiales et Talavante et grands moments de classicisme

Arnedo (La Rioja), corrida des fêtes de Printemps. Arène couvertes, très bien remplies, deux heures trente de spectacle. Six toros de Jandilla, pauvres de cornes et souvent faibles, tous une pique.

Diego Urdiales (vert bouteille et azabache), au premier, une entière, une oreille ; au quatrième, avis, une entière, avis, une oreille.

Alejandro Talavante (violet et or), au deuxième, une entière, deux oreilles ; au cinquième, une entière deux oreilles.

Juan Ortega (bleu ciel et or), au troisième, un pinchazo et trois-quarts de lame, silence ; au dernier, quatre pinchazo et un quart de lame, silence.

Sortie en triomphe de Diego Urdiales et Aldejandro Talavante.

Cette corrida de Printemps d’Arnedo a été celle du classicisme. Il est vrai qu’avec Urdiales Talavante et Ortega, on était très loin des répertoires baroques. Dès le début Diego Urdiales donna le ton en ouvrant sa faena par des statuaires ponctuées de quelques trincheras. Il suivait avec la main droite dans des mouvements très lents et épurés et terminait sur une série de ayudados à l’ancienne. Une tauromachie qui plait à ses compatriotes qui lui accordèrent une oreille. Pour sa deuxième sortie, les choses furent plus compliquées mais il insista jusqu’à l’avis pour fabriquer le toro qu’il voulait. Trouvant aussitôt la distance il lui servait une impeccable série de naturelles… Une deuxième oreille.

Talavante, mit la barre très haut dès la cape, tercio remate par trois véroniques d’anthologie. Avec quelques quites par gaoneras, il avait déjà tout dit. Mais il compléta par une série de passes de châtiments prolongées par une main droite très basse et des naturelles de grande lenteur. Un fulgurant coup d’épée et il arrachait deux pavillons. Il donna un peu dans le populaire a sa seconde sorti avec un faena ouverte à genoux et citée à mi-distance, mais il revenait dans son répertoire de changement de mains pour de brèves séries sur les deux côtés. Tout était parfait et débordant de lenteur… Il répétait son premier final et doublait une fois encore les pavillons.

Juan Ortega ne parvient pas encore à convaincre le nord, un demi-échec à Valdemorillo il y a quelques semaine et hier il n’a pas encore rencontré son toro de rêve. Pourtant son premier tercio de cape avait été un modèle du genre, avec une somptueuse media pour terminer une série de quite. Il ne trouvait ensuite, jamais la bonne distance et échouait sur la main gauche. Pour terminer la course il brilla à la cape mais sera très souvent débordé à la muleta. Dommage qu’il n’ait pu parvenir à la hauteur de ses compagnons de cartels qui ont laissé un excellent souvenir dans cette arène.

Jean-Michel Dussol

Cliquez sur la photo ci-dessous pour voir la galerie de Philippe Gil Mir

Arnedo 22-03-2025 © Philippe Gil Mir

LES EVENEMENTS TRES GRAVES DE QUERETARO

A la suite des événements très grave qui viennent de se dérouler à Quérétaro lors de l’inauguration des arènes privées de El Salitre, c’est à dire l’interruption policière du spectacle, voici le « factuel » donné par le site « Al Toro Mexico » par les journalistes témoins de l’événement. Rappelons que Quérétaro est un haut lieu de la tauromachie, que les arènes ont été fermées récemment pour vétusté et que plus généralement le Mexique est le second pays taurin du monde loin devant la France par le nombre de spectateurs, de spectacles, de professionnels taurins et de ganaderias. Cette interdiction brutale par les forces de l’ordre intervient quelques heures après la décision du district de Mexico d’imposer des corridas « non violentes » sans picadors ni banderilles. Ajoutons que deux picadors qui se trouvaient dans la manifestation de protestation à cet oukase ont été emprisonnés et ne sont toujours pas relâchés.

PV

Voici donc le récit des événements de El Salitre Quérétaro selon https://altoromexico.com/ :


« La suspension inattendue de la corrida qui se déroulait à l’Hacienda El Salitre de Querétaro a provoqué une grande confusion parmi le public présent, les professionnels et le reste du personnel taurin, en raison de la manière dont se sont produits les événements qui sont rapportés ici :

À 14h30, le tirage au sort des taureaux Ordaz a eu lieu dans l’une des salles de ce lieu, en présence du juge des arènes, Manuel Naredo et de son équipe de travail, en présence des représentants de Joselito Adame et Héctor Gutiérrez, ainsi que de l’éleveur Quico Ordaz et de l’homme d’affaires Diego Niembro.



À 17h30, le juge Naredo a reçu un appel de la municipalité de Querétaro l’informant que la célébration allait être suspendue et lui a demandé d’en informer l’homme d’affaires, qui a exigé une notification écrite puisqu’il disposait de toutes les autorisations accordées par la municipalité pour célébrer la célébration.

À 18h15, les toreros ont quitté la place, puisque l’homme d’affaires n’avait reçu aucune notification écrite pour suspendre la corrida et qu’il disposait de toutes les autorisations de la municipalité, qui avaient été demandées à temps par ladite autorité, il a décidé de commencer la corrida par respect pour le public, qui remplissait presque les arènes.

Une fois terminé le combat du deuxième taureau, qui correspondait à Héctor Gutiérrez, le personnel municipal est entré dans le ruedo, accompagné de l’homme d’affaires, pour lui remettre publiquement le document ordonnant la suspension de la corrida, ce qui s’est produit à l’incrédulité du public, qui a commencé à réprimander l’autorité, arrivée accompagnée de plusieurs éléments de la police municipale et de quelques autres de la Garde nationale, dans une démonstration policière d’intimidation.



Après l’incertitude provoquée par tous ces événements, le public, après avoir lancé diverses proclamations en chœur en faveur de la tauromachie et de la liberté, a dû se résigner et quitter la plaza alors que l’autorité municipale avait déjà placé les scellés de suspension sur les portes d’accès.

Les toreros ont quitté la place et ont traversé la zone où se trouvaient plusieurs fourgons de la police municipale, avec leurs tourelles allumées, et une cinquantaine d’éléments, déployés dans toute la zone entourant l’entrée du parc à chevaux et le tunnel qui mène au ruedo, dans une ambiance très inconfortable.

La déclaration de la municipalité de Querétaro

Santiago de Querétaro, QR, 21 mars 2025

Suspension de la corrida à l’Hacienda el Salitre

Information 148/2025

Dérivée d’une injonction accordée par un juge fédéral à l’association civile Animal Defence Heroes, la municipalité de Querétaro a suspendu la corrida prévue aujourd’hui à l’Hacienda El Salitre.

Même si l’événement taurin disposait des autorisations correspondantes pour la tenue de spectacles, le règlement taurin indique des caractéristiques spécifiques pour la construction des arènes qui n’ont pas été respectées. (Clarification de la formulation : dans ce cas par la commune elle-même et non par l’entrepreneur).

Nous assurerons le suivi juridique de la protection, en informant le juge de ce qui s’est passé.

La municipalité de Querétaro reste en communication avec les entrepreneurs de la corrida pour la portée juridique de l’annulation.

Qu’indique le règlement taurin ?

Il convient de noter que le Règlement taurin de Querétaro, dans son article 3, stipule :

Les arènes qui fonctionnent dans la commune seront de deux catégories :

I. Première classe : celles qui ont une capacité de plus de quatre mille spectateurs.

II. Deuxièmement : ceux d’une capacité de moins de quatre mille spectateurs.

La capacité sera déterminée par les autorités compétentes.

Et dans l’article 5, il établit une série d’observations liées à différents aspects de la construction des places, selon lesquelles plusieurs d’entre elles ne sont pas envisagées dans l’Hacienda El Salitre.La question est très simple : pourquoi l’autorité municipale a-t-elle accordé un permis pour exposer des taureaux à El Salitre si, selon ce qui était établi dans la réglementation, elle ne disposait pas de toutes les spécifications correspondantes ? Et la deuxième : pourquoi des autorisations ont-elles été accordées dans le passé pour que l’entreprise puisse organiser des corridas et des festivals ?



La commune était obligée de faire savoir à l’entreprise qu’elle ne disposait pas de certains points indiqués à l’article 3, et ainsi refuser le permis demandé. Concernant le lieu, il est impératif de souligner qu’il s’agit d’une place d’une capacité d’environ 700 personnes, avec tous les services d’une place de sa catégorie, de magnifiques installations et les éléments pour célébrer tout type de célébration taurine, comme cela a été le cas dans le passé, où ont même combattu des personnalités taurines telles que le rejoneador Diego Ventura ou Antonio Ferrera.

Il n’y a aucun rapport avec l’interdiction secrète du CDMX

Il convient de noter que cette suspension n’a aucun rapport direct avec ce qui s’est passé le 18 mars à Mexico, car il s’agit d’une question relative au pouvoir judiciaire, et celle de la Chambre des députés du congrès de la capitale est une question liée à une décision du pouvoir législatif.

Cependant, l’initiative approuvée au congrès de Mexico a déclenché une série d’actions de même nature, et d’autres alternatives, comme cette protection à Querétaro, encouragées par ces groupes animaliers qui profitent de la situation politique et médiatique pour poursuivre une stratégie systématique (qu’elle soit législative ou judiciaire) contre les taurins.

Dans le cas spécifique de Querétaro, c’était une erreur de la part de l’administration municipale d’avoir accordé un permis qui, en soi, était illégal, c’est donc une erreur qui est imputée à la municipalité, puisque l’homme d’affaires, qui avait auparavant organisé plusieurs corridas et quelques festival de charité à El Salitre, n’avait aucune responsabilité dans cet événement. »

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