L’ Académie des Beaux Arts du Puerto de Santa Maria inaugurait hier soir ses nouveaux locaux et à cette occasion ouvrait son cycle annuel de conférence par une conférence taurine, La tauromachie est culture.
Présentée par Anna Mestre, première vice-présidente du parlement andalou, Héléna Aguilar, professeure de mathématique et aficionada, présentait son étude sur le nombre d’or et le toreo.
Le nombre d’or des beaux arts est ce rapport parfait des proportions qui s’applique à toute œuvre d’art et permit de définir le Beau. Ce rapport se détermine par un ensemble de rectangles dont la somme des petits côtés est égale à la longueur du grand inscrits les uns dans les autres et dont les sommets forment une spirale.
Le schéma de ce nombre d’or non seulement s’applique à la morphologie du toro mais à toutes les phases de l’art de toréer. A partir de photos des deux grands maestros artistes de la province de Cadiz, le jérézano Raphaël de Paula et le sanluqueno Paco Ojeda, Héléna Aguilar démontre que chaque phase du toreo correspond à ce nombre d’or. Cela est vrai tant dans le capoteo que dans la faena de muleta ou même dans la suerte suprême. Elle rajoute que pour le parfait ressenti in vivo de cette création artistique le geste doit être lent et souligne l’importance du rythme imposé par le torero. Il s’agit bien là de ce que nous avons tous ressenti au moins une fois dans les arènes et qui nous fait revenir pour jouir à nouveau de cette perfection.
Grand succès pour la venue du maestro César Rincon hier à La Brède. La salle des fêtes était pleine. La soirée animée avec talent par Zocato et Alain Biec.
Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Quatrième de la Feria de Otoño 2024. 21.003 spectateurs.
Toros de Puerto de San Lorenzo (1º, 2º, 6º), Ventana del Puerto (4º , 5º) Juan Pedro Domecq ( 3º bis).
JOSÉ MARÍA MANZANARES, silence et silence
ROMÁN, ovation et ovation
TOMÁS RUFO, silence et vuelta al ruedo après pétition
Corrida intéressante malgré les faiblesses et la mansedumbre latente de plusieurs des toros du Puerto de San Lorenzo et de la Ventana del Puerto. Manzanares sembla venir simplement pour être telonero et le tendido 7 ne l’aime pas : parce qu’il utilise des grandes muletas, qu’il travaille du pico au moins en début de faena ou qu’il ne se croise pas assez? Malgré quelques séries liées à son premier, applaudies au soleil et un travail sans transmission à son second limite soso, les échecs renouvelés à l’épée ternissent sa réputation.
Roman qui touche les deux plus lourds du lot est l’homme du jour: Son premier toro réservé à la sortie du toril, se livre dans la cape de Roman, est peu piqué malgré ses 637 kg et sort suelto. Pourtant Roman l’entreprend de loin pendant 4 séries où le toro va charger avec fixité et permettre des derechazos et des naturelles liés qui soulèvent l’enthousiasme du public. Mais, à la série suivante le toro se dégonfle et cherche les planches. Roman le récupère dans sa muleta pour lui arracher quelques passes puis quelques manoletinas avant une demie estocade légèrement desprendida, qui limitera le triomphe espéré à un salut. Son second, protesté par le 7, s’engage à la pique, mais donnera des signes de faiblesse à la faena qui manquera de transmission malgré quelques bons passages. La demie épée sera tombée suivie du descabello : sifflets au toro.
Tomas Rufo a la chance de tomber sur le seul toro ayant quelques qualités et sauvera un peu la tarde au 6 ème. Son premier est renvoyé au toril pour faiblesse et mansedumbre et est remplacé par un Juan Pedro Domecq d’une noblesse fade auquel il donnera après entame à genoux, une faena classique mais sans portée pour le public, conclue d’une entière largement tombée. Le 6 ème jaillit du toril en sautant, et entre bien dans les véroniques de Rufo. Après les doblones d’entrée, les séries liées à droite comme à gauche provoquent olés et applaudissements. la demie épée concluante est dans le rincon et provoque une pétition à laquelle la présidence ne cède pas sans écouter de bronca, ce qui permet à Rufo une vuelta très applaudie.
Comment a émergé cette proposition de loi (PPL) visant à interdire la corrida aux moins de 16 ans ?
L’opposition à la corrida de Madame Cazebonne est connue car elle a déjà été à l’initiative d’une PPL pour l’interdire aux mineurs quand elle était députée. Il semblerait que la majorité n’était pas massive au sein du groupe Rassemblement des Démocrates Progressistes Indépendants (RDPI) car il est composé de nombreux sénateurs d’Outre-Mer qui étaient absents lors du vote de la réunion de groupe.
Ils voteront probablement contre cette PPL car, sur le territoire, les combats de coqs sont ancrés dans leur culture. D’ailleurs, le Président Patriat est un chasseur qui avait soutenu nos traditions locales lors de l’épisode Caron.
« Il faut rester vigilant »
Quels sont les équilibres parlementaires au sein du Sénat ?
Au sein du Sénat, la droite et le centre sont majoritaires avec 131 sénateurs LR et 51 de l’union centriste sur les 348 sénateurs. Malgré tout, il faut rester vigilent car, dans chaque groupe, il y a des opposants à la corrida y compris chez les Républicains où un élu vétérinaire l’a signé. Il faudra faire du lobbying en interne.
Quel va être le processus parlementaire ?
Si la PPL est soumise au vote s’il reçoit la majorité, il faut l’approbation des deux Chambres et donc le texte sera alors inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Je suis optimiste mais il faut rester prudent et mobiliser les troupes. Je vais mettre toute mon énergie pour que cette PPL soit rejetée.
Les éléments constitutionnels invoqués par l’union des villes taurines auront-ils un poids ?
Sur le fond, il existe des éléments juridiques importants. Mais l’argument principal est de rappeler que la corrida est limitée à certains territoires et il faut nous laisser en paix. On ne cherche pas à le développer sur toute la France. Nous sommes dans un pays de liberté et la présence des mineurs relève de la responsabilité et de la politique éducative des parents. Des jeunes ont accès à des choses bien plus dangereuses pour leur vie et leur santé mentale comme des films violents ou pornographiques.
Je regrette, qu’une fois de plus, on crispe le pays pour pas grand-chose. Je respecte ceux qui n’aiment pas la tauromachie mais on attend un respect mutuel. On peut vivre ensemble en France, chacun avec nos différences et nos particularités sur nos territoires. Je vais insister sur ces arguments auprès de mes collègues indécis.
« Je suis attaché à la transmission de nos cultures et nos passions »
Au-delà des arguments culturels et écologiques évoqués lors de la PPL Caron, pensez-vous que le regain de fréquentation puisse aider la corrida ?
Il est évident que je mettrai en avant les éléments économiques pour les acteurs de notre territoire et les recettes fiscales générées par la corrida dans une période compliquée au niveau budgétaire. Mais je ne suis pas sûr que ces arguments portent sur des parlementaires indécis. C’est un problème de transmission car interdire la corrida aux mineurs la ferait disparaître à terme. Nos opposants en sont pleinement conscients.
« J’ai vu ma première corrida à l’âge de 12 ans, et ce fut une expérience marquante qui a façonné ma culture, mes traditions et mon identité.
Aujourd’hui, en tant que Maire de Mont-de-Marsan et Vice-président de l’Union des Villes Taurines de France, je m’élève contre la proposition de loi visant à interdire l’accès à la corrida aux jeunes de moins de 16 ans. La corrida fait partie de notre patrimoine culturel, profondément enracinée dans notre région et transmise de génération en génération.
Interdire aux jeunes d’y assister, c’est couper le lien avec cette tradition, nier l’accès à une partie essentielle de notre histoire commune. Il est important de respecter les sensibilités de chacun, mais aussi de défendre et préserver nos pratiques culturelles.
Je continuerai à porter cette voix, celle de nos villes taurines, en faveur du respect de nos traditions et du dialogue plutôt que de l’interdiction. »
« La corrida est un fait culturel majeur dans ses régions de tradition et au-delà.
Vouloir remettre en question la présence des mineurs aux arènes équivaut à méconnaître le rôle formateur de la tauromachie et les valeurs qu’elle permet de transmettre entre les générations dans un environnement familial ou amical qui est un facteur indispensable de lien social.
L’engagement de toutes les villes taurines au sein de l’UVTF que j’ai l’honneur de présider est sans faille dans ce nouveau combat comme il le fut en 2022 pour écarter la menace d’interdiction.
Grâce à la solidarité qui nous unit, dès que l’inclusion de la PPL dans une niche parlementaire a été connue, nous avons pu mobiliser en moins de douze heures nos soutiens parlementaires et gouvernementaux en leur fournissant un argumentaire juridique préparé en amont.
Cet argumentaire* est susceptible d’en terminer durablement avec ces attaques récurrentes que bien entendu nous attendions ! »
*Il s’agit du communiqué de l’UVTF publié ci-dessous.
Aarón Palacio est le gagnant du XLVIV Trofeo Zapato de Oro de la villle d’Arnedo. Le novillero maño, a coupe 3 oreilles le 29 septembre aux novillos de Guadalmena. Voici les prix du Club Taurino de Arnedo:
– Zapato de Oro, faena la plus artistique: Aarón Palacio