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Madrid : ternes Escolar

Plaza de Toros de Las Ventas, Madrid. 22e corrida de la Feria de San Isidro 2024. Environ trois quarts de plaza.

Les taureaux de José Escolar, bien présentés, sérieux, astifinos, bien qu’inégaux . Un ensemble terne . Les trois derniers très compliqués.

FERNANDO ROBLEÑO, palmas après deux avis et silence. 

DAMIÁN CASTAÑO, ovation et ovation. 

 GÓMEZ DEL PILAR, ovation après avis et silence. 

Le picador Alberto Sandoval a été ovationné au second toro.

Le banderillero Raúl Ruiz a salué au quatrième.

Madrid: DE L’ENNUI A LA TRAGEDIE



MADRID – 2/06/2024- 21° acte taurin de la San Isidro 2024.

25°, pas de vent. 2/3 d’arène.

Toros de PEDRAZA DE YELTES et TORRESTRELLA (6°)
545,540,531,560,580,573 Kg, tous de 4 ans et demi sauf le 6° de 5 ans et demi.

Le 2° juste de force et souffrant d’une vuelta de campana à la cape de réception remplacé par un sobrero de la ganaderia de CHAMACO (provenance Jp Domecq et Jantilla) de 590 kg, 5 ans et demi.

 Pour :

JUAN LEAL, rose bonbon et or, silence et silence.

FRANCISCO JOSE ESPADA, blanc et or, silence et blessure.

ISAAC FONSECA, vert olive et or, une oreille et blessure.

Salut des banderilleros   JUAN CARLOS REY et JESUS ROBLEDO au 3° toro et de MARCO LEAL au 4°

A l’heure où nous écrivons ces lignes nous ne connaissons pas la gravité des blessures subies par Francisco José Espada au 5° toro, de Pedraza de Yeltes, et Isaac Fonseca au 6°, de Torrestrella, tous deux pris par leur toro respectif mais de façon différente.

Espada renversé par une patte du toro à l’issue d’une passe, pris au sol et envoyé deux fois en l’air dans le berceau des cornes de façon très effrayante, tombant inanimé au sol, mais apparemment sans coup de corne reçue. Il a été transféré dans une clinique pour une évaluation des traumatismes.

Au toro suivant, un Torrestralla doté d’un berceau de corne phénoménal, agé de cinq ans et demi, Fonseca, qui a coupé très justement une oreille à son premier toro, veut forcer le destin en coupant une seconde oreille, lui assurant ainsi une sortie des arènes par la grande porte.

Mais ce toro est (trop ?) âgé et est doté d’une corne droite assassine. A la sortie d’une passe de poitrine suivant une série de naturelles le taureau lui met cette corne dans le dos et le corps du torero monte en l’air d’une façon effrayante nous rappelant la tragédie du YIYO.

Heureusement, à notre vue, la corne est plutôt rentrée en bas du dos et n’a donc pas pénétrer la région du cœur. Après avoir été évacué très souffrant à l’infirmerie, c’est à nouveau à Juan Leal d’occire ce sixième toro, son quatrième toro donc à estoquer en son après-midi de chef de lidia dont il va se rappeler toute sa vie.

A noter que Juan Léal lui aussi avait été renversé par une patte de son premier toro mais s’était heureusement relevé sans dégât malgré la charge du toro voulant le prendre au sol.

Importance des cuadrillas venant au quite pour chacun des toreros, quite tardif car les deux blessés étaient en train de toréer au centre du ruedo de Las Ventas, très éloigné des burladeros, alors que Juan Léal était près de la barrière, permettant ainsi aux peones d’intervenir très rapidement pour mettre leur cape sous le muffle du toro.

Voilà, c’est comme cela que cette corrida débutée ennuyeuse la faute aux toros est devenue tragique la faute également aux toros.

Comment se fait-il que les Pedraza de Yeltes que nous avions vu si brillants à Azpeitia puis à Dax dans les années 2010 soient devenus à Madrid en 2024 fades, sans force, sans race, protestés, tous sauf le 3°, le plus léger, ne permettant pas aux toreros de toréer avec succès, et n’offrant aucun tercio de  pique sérieux, ce qui était leur point fort en terre française.

Que dire de plus ?

Que Juan Leal a été mal servi, c’est sûr, ainsi que Espada par le toro de remplacement, de la ganaderia de Chamaco, aussi mauvais si ce n’est plus que les Pedraza.

Qu’Isaac Fonseca a été très bon au troisième toro de l’après-midi, le seul vraiment acceptable, toréant de façon classique, ce qui est nouveau chez lui, par des séries authentiques de la droite et de la gauche précédant une grande estocade libérant une oreille réclamée ardemment par le public.

Que la sortie des trois cuadrillas groupées autour de Juan Léal, le seul matador rescapé, a été très émouvante.

EXIR

PS nous apprenons à l’instant que Fonseca souffre d’une cornada de 20cm dans le thorax et qu’Espada souffre d’un traumatisme crânien. Souhaitons-leur le meilleur et un prompt rétablissement.

Communiqué de presse à propos de la Colombie

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Communiqué de l’Observatoire National des Cultures Taurines à propos de la situation en Colombie…

Note de situation : L’interdiction colombienne…

Après avoir longuement conversé avec César Rincón et Luis Bolívar, voici ce que l’on peut dire

de la situation en Colombie.

1/ UNE INTERDICTION POLITIQUE

Comme ce fut le cas en Catalogne, l’interdiction des corridas fait partie d’un projet politique populiste ayant pour but de stigmatiser une partie de la population par pur opportunisme clientéliste.

En Catalogne, l’objectif des partis indépendantistes était de marquer la rupture avec la « Fiesta nationale » espagnole, et en Colombie, sous couvert d’animalisme également, il s’agit de distraire l’opinion des accusations de corruption qui pèsent sur le fils du président Petro qui a avoué devant les juges avoir reçu des fonds provenant du narco trafic pour financer la campagne présidentielle de son père.

Dans les deux cas, la corrida fut ciblée car elle ne disposait plus d’une base sociale suffisante pour être inattaquable : en Catalogne, seule la Monumental de Barcelone organisait des corridas, tandis qu’en Colombie, au terme de dix années de persécutions diverses, mais aussi en raison du désintérêt des figuras qui ne firent pas l’effort d’adapter leurs cachets à la réalité économique du pays, il n’y a plus que deux ferias : Cali et Manizales.

L’intention idéologique « marxiste bolivarienne » du président Petro est d’autant plus limpide qu’en interdisant les corridas sans toucher aux combats de coqs et aux corralejas (capeas où le taureau est souvent mis à mort), il stigmatise la classe aisée urbaine sans toucher aux classes populaires provinciales qui constituent une grande partie de son électorat.

2/ ORGANISATION DE LA RÉSISTANCE

Depuis de nombreuses années, César Rincón tenta de mobiliser les instances taurines européennes en les informant du projet d’interdiction mis en place méthodiquement dans une stratégie globale de conquête du pouvoir par l’ex-guerillero marxiste Gustavo Petro.

Malheureusement, après avoir longtemps profité du marché très porteur colombien, les grandes empresas et les figuras ne bougèrent pas.

Il a fallu attendre l’annonce du vote d’interdiction pour qu’ANOET, le patronat du mundillo, publie un communiqué dans lequel il se met à la disposition des forces vives colombiennes désireuses de faire abroger la loi. Ces forces sont aujourd’hui décimées dans la mesure où il ne reste plus que deux arènes en activité (Manizales et Cali), cinq ganaderías braves, et aucun torero de premier plan.

Voici quelques années déjà, quand Gustavo Petro, alors maire de Bogotá, y avait interdit les corridas, l’ONCT s’était rapproché de Luis Bolívar qui avait regroupé une petite équipe d’avocats pour faire casser cette interdiction devant le Tribunal Constitutionnel et ré-autoriser les corridas dans la capitale. Malheureusement, si la mairie fut contrainte de céder aux injonctions de la plus haute juridiction, elle imposa des conditions d’exploitation léonines interdisant de rentabiliser le moindre spectacle.

Aujourd’hui gérant des arènes de Cali, Luis Bolívar, appuyé par un groupe puissant, va, avec l’appui d’avocats colombiens soutenus par le barreau de Madrid et des confrères de l’ONCT, mener le combat juridique sur les deux fronts où il doit être porté : le Tribunal Constitutionnel et la Cour Ibéro américaine des Droits de l’Homme.

3 / CONSÉQUENCES INTERNATIONALES

La loi d’interdiction colombienne a naturellement eu un impact négatif important dans les sept autres pays taurins.

En France, tous les médias ont publié les dépêches de EFE ou AFP, mais peu d’entre eux se sont livrés à un travail d’analyse bien que tous aient reçu, dès le vote et avant ces dépêches, une note d’information de l’ONCT, préparée plusieurs semaines avant l’échéance qui paraissait inéluctable.

Les médias français qui ont souhaité s’informer ont évidemment posé la question de savoir si une même situation pouvait survenir en France.

La politique n’étant qu’affaire de circonstances, il est probable que si monsieur Mélenchon – admirateur de la révolution bolivarienne de Petro – devenait président de la République et disposait d’une majorité à l’Assemblée, les mêmes causes produiraient les mêmes effets.

En dehors de cette hypothèse, l’enracinement de la tauromachie dans une soixantaine de communes françaises, le cadre législatif consolidé par la jurisprudence et l’absence de volonté de nuire de la plupart des autres formations politiques, hormis quelques parlementaires isolés en leur sein, rendent improbable un « effet colombien » en France, en-dehors bien sûr de la propagande alimentée par les fondations et associations anti spécistes.

4 / CONCLUSION

La bonne santé de nos arènes à laquelle contribuent tous les organisateurs et spectateurs, l’existence d’une cinquantaine de ganaderías et de toreros importants, le travail de veille quotidien effectué par l’ONCT et la représentativité institutionnelle trans partisane de l’UVTF sont à ce jour des lignes de défense infiniment plus difficiles à renverser que ne l’étaient celles quasi inexistantes d’un secteur colombien déjà largement dévasté par son isolement dans un contexte économique délabré…

Sanlucar: bonheur sans mélange

Photo M Ruiz Berlanga

Plaza de toros de Sanlúcar de Barrameda, Cádiz. Corrida de Toros. Lleno.

Toros de Torrealta

ROCA REYdeux oreilles et oreille.

PABLO AGUADO, ovation et deux oreilles.

Photo M Ruiz Berlanga

GERMÁN VIDAL ‘EL MELLI’qui prenait l’alternative, ovation et deux oreilles.

Diego Ramón Jiménez au second et Francisco Javier Durán ‘Viruta’ au troisième

Le toro d’alternative s’appelait Brujito, n°45, 545 kilos né le 11/19.

La brise qui soufflait légère de la Marisma sur le coso du Pino plein comme une bonbonnière a inspiré les protagonistes du jour et le public subjugué a vibré sans couper les cheveux en quatre, dans sa simplicité populaire. Car ici nous sommes loin des ors de Séville ou du rigorisme de Madrid ; Sanlucar est une ville populaire et pauvre et son aficion est à son image : elle cherche la joie et la simplicité elle vit son aficion de génération en génération avec un enthousiasme bon enfant. De ce point de vue la corrida d’hier est une réussite de plus à mettre au crédit de Carmelo l’empresa de la plaza qui sait parfaitement ce qui plait à ses paisanos. Ne sommes-nous pas là pour donner du bonheur aux gens ?

Le lot de Torrealta bien présenté, lourd, trapu, bas de caisse et varié de capa –un beau jabonero sucio sorti en 4ème–  était commode de défenses. Il a été noble dans l’ensemble, parfois manquant de transmission et il a fait le job sous le cheval, le premier provoquant une chute de la pièce montée. Nous au pays de la mono pique rappelons-le. Le sixième fut le meilleur du lot : le plus allègre, humiliant et durant.

Photo M. Ruiz Berlanga

Très attendu, Roca Rey a marqué les esprits même les plus chagrins devront en convenir. Discret à la cape mise à part un quite spectaculaire, il attendit le premier Torrealta par muletazos por lo alto, donnés pieds joints. Dès la première charge le toro l’accrocha sèchement lui déchirant la taleguilla. Séché, se ressentant de ce coup violent le péruvien revint dans l’émotion générale pour construire un trasteo varié toujours engagé, donné avec lenteur et construit intelligemment de menos à màs. Une entier d’effet rapide et deux oreilles. A son second passage Andrés changea ses plans, toréant sur une ligne plus classique qui eut ses bons moments mais qui porta moins sur le public. Il tua comme un canon et obtint ainsi un nouveau trophée. Bonne journée du Péruvien à qui il faudra arrêter de chercher des poux sur la tête. Il plaît est-ce là un défaut ?

Pablo Aguado est chez lui dans ces arènes où il s’entraine tous les jours. On le vit peu à la cape qui est pourtant son point fort. Mais il se distingua dans ses deux faenas de muleta par son sens du temple avant toute chose, son bon goût, ses détails élégants. Son toreo est original en même temps il repose sur ce qu’il y a de meilleur dans la tauromachie andalouse : une recherche permanente de la fluidité, au détriment parfois de la construction d’un ensemble cohérent. Malheureux à la mort au premier il tua de 2/3 de lame en place le second et coupas deux oreilles (pour l’ensemble de son œuvre).

Alternative réussie pour German Vidal « El Melli » qui sans doute très tendu connut quelques désagréments avec le premier, le moins commode du lot. Du moins le jeune Sanluqueño aguanta les charges intempestives de l’opposant avec clame, montrant ainsi ses facultés. Il fut à la peine avec l’épée. On le retrouva totalement serein face au sixième excellent toro qu’il débuta genoux en terre avec brio. Faena marqué par un réel dominio du jeune matador qui conduisit bien les charges du meilleur de l’envoi de torrealta.

Une bonne entière d’effet rapide et deux oreilles accordées dans la ferveur du peuple de sanlucar qui après Paco Ojeda, Marismeño et Limeño et tant d’autres gloires possède désormais un nouveau matador de toros.

Pierre Vidal

PS Une pensée pour le banderillero Sanluqueño Eloy Hilario homme de confiance du Melli qui n’a pas pu toréer la corrida pour des raisons administratives.

Madrid, 19ème puerta grande de Diego Ventura

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid.  Feria de San Isidro 2024. Lleno. 

Toros de Los Espartales,  

RUI FERNANDES, silence et ovation après avis 

SERGIO GALÁN, oreille et ovation 

 DIEGO VENTURA, silence et deux oreilles. 

Madrid: ENFIN UNE CORRIDA COMPLETE

MADRID – 31/05/2024- 19° acte taurin de la San Isidro 2024 et 10° arène pleine. 25° et vent.
Toros de SANTIAGO DOMECQ et LUIS ALGARA (4°)
559, 562,543,579,600,588 Kg tous de 5 ans. Tous bons à des degrés divers sauf le 2°.
Pour :


JOSE IGNACIO UCEDA LEAL, bleu ciel et or, ovation et silence.


ALEJANDRO TALAVANTE, noir et argent, silence et petit applaudissement.


BORJA JIMENEZ, aubergine et or, oreille et silence.

Salut de Borja Jiménez à l’issue du paseo en mémoire des trois oreilles coupées lors de la corrida des Victorino Martin de la feria d’automne 2023.
Salut du banderillero JAVIER AMBEL au 4° toro.

Cet après-midi madrilène nous avons eu enfin tous les ingrédients d’une bonne corrida de toros. Des toros toujours bien présentés, deux bons taureaux, le 3° et le 5°, avec un torero vétéran, classique et esthétique, Uceda Leal, un torero vedette faisant juste le métier, Talavante, et enfin un jeune torero voulant triompher et le réussissant, Borja Jiménez. Pour une fois le spectacle a donc été entretenu du début à la fin de par la bonne disposition des toros et des toreros.
Le sommet a été atteint au 3° toro, un grand toro doté d’une authentique bravoure mais qu’il fallait
consentir ce que réussit à faire Borja Jiménez sans coup férir par des séries de grande domination que ce soit de la main droite ou de la main gauche. Quelques mots marqués sur mon carnet au cours
du combat : Entrega, volonté, toreria, chargeant la suerte, précision, distance, courage, grande faena
à un taureau très encasté.
Dommage que la première épée ne soit pas rentrée sinon les deux oreilles étaient assurées. Un grand moment de tauromachie créé par la rencontre d’un grand toro avec un grand torero. Au 6° Rien à faire avec un taureau âpre et difficile.
Uceda leal que nous voyons toréer de temps en temps depuis 25 ans reste Uceda Leal. Un torero fin et distingué, esthétique, très bon tueur mais ne pesant pas sur les taureaux, sans doute par manque d’engagement, malgré un sitio évident. « Pourrait mieux faire » a toujours été son appréciation.

Quant à Talavante, très mal servi à son premier toro, il fit du Talavante à son second toro, le 5°, mais sans forcer le destin, ce que lui reprocha le public car il avait touché un grand toro, brave et surtout noble, qui « faisait l’avion » avec sa corne gauche. Les sifflets montèrent des tendidos les plus revendicatifs, les 6 et 7, et une estocade non concluante sans le descabello ne ralluma pas la passion du public.
Grande ovation au toro à son départ avec les mules, et très léger applaudissement au torero, la sanction de Madrid était tombée. Il faut dire qu’après sa grande faena de mercredi l’attente était sans doute trop forte mais il faut dire aussi que passer après le grand travail de Borja Jiménez n’était pas chose facile…
EXIR

Madrid  : des confirmations

Madrid, 30 mai. Plein. Temps estival, du vent à partir du troisième. Quatre toros d’Alcurrucén et un de El Cortijillo, deuxième fer des frères Lozano, aux robes variées, inégaux de présentation, mansos au cheval et souvent à la muleta. Celui sorti en troisième fut le plus noble. Un sobrero, sorti en premier, de Juan Manuel Criado, tardo mais aux charges longues.

Daniel Luque : salut et silence.

David Galván : avis et vuelta après pétition et salut après avis.

Victor Hernández : avis et salut et salut.

David Galván remplaçait Manzanares.

« Esmerado », n°23, de 547 kilos , negro listón, né en octobre 2018,  de Juan Manuel Criado fut le toro de la confirmation de Victor Hernández.

Confirmations, d’abord celle officielle, du matador madrilène Victor Hernández. Un jeune torero qui a prouvé, en particulier au dernier, qu’il a énormément de courage, du sitio et qu’il ne peut que progresser. Car au-delà de son attitude il a un bon concept de la tauromachie. Son premier toro, le sobrero de Criado, était reticent au premier abord mais une fois dans la muleta il chargeait avec profondeur. Malheureusement il ne dura que trois ou quatre séries, des séries où l’on put entrevoir le toreo de Victor Hernández. A suivre, on le verra bientôt aux demies finales de la Copa Chenel.

Confirmation aussi que David Galván est devenu un torero de Madrid après son succès d’il y a quelques jours. Le public l’attend et l’a soutenu tout au long de l’après-midi, il s’est même parfois enflamé avec sa gestuelle si torera. En particulier au premier, un toro noble mais aux forces limitées qu’il toréa avec intelligence et bon goût. On lui demanda l’oreille après une demie estocade.

Faena plus compliquée et laborieuse au cinquième, un Alcurrucén qui ne voulait pas charger, où il s’est montré insistant et a même réussi à en extirper une série finale, très applaudie par les Madrilènes. La preuve que grâce à cette San Isidro il a franchi un pas déterminant dans sa carrière.

Confirmation aussi aujourd’hui de la mauvaise passe de la ganaderia d’Alcurrucen qui, après deux corridas à Madrid, s’est surtout distinguée par des comportements de manso dans les différentes phases de la lidia.

Daniel Luque, dont c’était la dernière prestation à cette San Isidro, en a pâti. Malgré tout, sa faena au premier, pour l’aficionado, fut une leçon de lidia par sa construction, la manière dont il lima les aspérités du toro et inventa une faena a priori inimaginable. Cependant le grand public ne l’a pas vu et l’a l’applaudi timidement.  Face au second, il n’y avait même pas une passe à en sortir, avec de sucroît des rafales de vent. Le visage du torero reflétait, à l’issue de la corrida, sa rage de partir de Madrid sans la moindre oreille. On reste sur notre faim de le revoir dans la capitale, si possible avec un toro brave.

Antonio Arevalo

Madrid: il n’y a pas de mauvais cinquième

MADRID – 29/05/2024- 17° acte taurin de la San Isidro 2024.

Arène pleine, beau temps chaud, 30°.

Toros de Juan Pedro Domecq, 586,578,597,593,672,643 kg, tous de 5 ans et demi, bien présentés de cornes et de trapio, mais, sauf le 5°, avec une caste déficiente pour leur permettre de combattre sans distraction et avec fixité dans la charge.

 2 piques chacun. Le 5°, tout le contraire, le plus lourd de l’après-midi mais de la caste à revendre.

Pour :

Morante de la Puebla, brun et or, sifflets et silence.

Alejandro Talavante, blanc et or, silence et une oreille.

Pablo Aguado, bleu canard et or, silence et silence.

Salut du banderillero Antonio Joao Ferreira au 1°.

 
Le cinquième toro et Alejandro Talavante ont sauvé une après midi très attendue mais très décevante comme le sont souvent les corridas de JP Domecq à Madrid.

Un toro de 672 kg avec force, caste et bravoure face à un torero en pleine maturité qui nous a rappelé ses meilleurs moments d’avant sa mini retraite.



Une faena inspirée de la main gauche, son point fort, mais aussi de la main droite, avec une série finale en semi génuflexion faisant se lever le public de Las Ventas.

 Une faena d’inspiration totale avec des statuaires pour commencer, puis des naturelles liées avec une facilité qui n’appartient qu’à Talavante grâce à sa ceinture extraordinaire, le tout fait avec une alegria et une facilité déconcertante devant une bête, rappelons-le, de 672 Kg avec des cornes impossibles.

Quand Talavante toréé à ce niveau là on ne peut être qu’admiratif. Son style n’appartient qu’à lui, ni castillan, ni andalou.

Dommage que son épée tombée l’ait sans doute privée de la deuxième oreille du toro.



De Morante nous ne dirons rien par respect, à part son quite par véroniques au premier toro d’Aguado. Des véroniques «   de la maison » mais sans plus.



Mais d’Aguado nous dirons le plus grand bien grâce à son travail de cape à chacun de ses deux toros.

Temple et douceur dans les véroniques de réception, chicuelinas artistiques et allurées au quite à son premier toro. Un début de faena « sévilla style » à ce même premier laissait augurer une grande faena. Hélas le toro…

Quant à son dernier toro il y avait bien longtemps que nous n’avions pas vu un Président refusant au matador en piste l’arrêt des piques, et donc faire donner une troisième pique affaiblissant trop le toro. Etrange. Comme si le Président ne voulait pas qu’Aguado puisse triompher juste après le grand succès de Talavante ?

Mais ne soyons pas complotiste…

EXIR

Colombie: Petro se pose en défenseur des animaux, l’est-il de son peuple ?

On ne saurait s’accommoder de l’interdiction de la corrida en Colombie et de l’apprécier comme un événement mineur, sans conséquence pour la tauromachie en Europe. Nous avons beaucoup à redouter de cette mesure inspirée directement du président Petro ex-guerillero repenti qui eut partie liée avec les narcos et qui a pour meilleur ami Mélenchon promoteur du Bolivarisme en France, un système qui  a échoué partout et don la clé de voûte est le culte du chef : le caudillisme. Le bilan social de Petro est calamiteux, la Colombie s’enfonce dans la pauvreté et la corruption. La violence des narcos continue.. Ils règnent en maître. La raison de cette privation de liberté est politique. Elle fonctionne comme un leurre pour détourner les esprits des vrais malheurs de ce beau pays.

Rien ne dit que l’Espagne ne soit pas confrontée à une situation de ce type un jour ou l’autre. Le machiavélisme de Sanchez est largement critiqué dans ses rangs et l’alliance avec les séparatistes basques et catalans ne passe pas. Pas plus que ne passent les pseudos bénéfices du sur-tourisme dénoncé sur toute la péninsule. Ces bénéfices n’ont pas profité aux classes populaires qui ne manqueront pas de le dire aux Européennes.

Sanchez s’est gardé une poire pour la soif en nommant à la culture un homme d’extrême gauche animaliste assumé, ennemi d’Israël plus encore que son chef plus qu’il souhaite ni plus ni moins sa disparition comme dit la chanson : du fleuve jusqu’à la mer. Ernest Urtasun attend son heure. Elle viendra sur ordre de Sanchez. En cas de difficultés majeures, après la Palestine qu’il a reconnue de manière intempestive surfant sur un antisémitisme historique et perpétuant un des grands axes de l’idéologie franquiste, la corrida pourrait venir sur la table pour faire oublier le reste.

La meilleure des réponses c’est le rapport de force : le succès populaire de Séville et Madrid, les entrées records, la présence de nombreuses personnalités aux arènes , l’arrivée de nouveaux médias, la jeunesse en nombre sur les tendidos, la réouverture de plazas comme Marbella… Il sera très difficile d’affronter cette réalité si elle se maintient à ce niveau. Les aficionados doivent rester prudents dans leurs passions et ne scient pas la branche sur laquelle ils sont assis.

Comme me le disait un ganadero prestigieux il ne faut pas mêler la politique à la corrida. Et c’est vrai. Mais nous sommes dans un monde où les victimes sont désignées comme coupables, où se défendre devient un crime, où le prosélytisme religieux se substitue à l’idée de laïcité. Il faut donc ouvrir les yeux et bien séparer le vrai du faux. Voir qui est qui et en tenir compte lors des choix que nous aurons à faire. Car la tauromachie est un marqueur de nos libertés.

Petro se pose en défenseur des animaux; est-il le défenseur de son peuple ?

Pierre Vidal

MADRID: UN NOUVEL ESPOIR


Madrid, 28 mai. Trois quarts d’arène. Trois novillos de Guadaira, sortis premier,
troisième et sixième, nobles mais faibles sur pattes, manquant de transmission et
d’humiliation. Trois novillos de Torrehandilla, dont deux sobreros, au comportement
similaire.


Lalo de Maria silence et silence.


Pepe Luis Cirugeda silence et silence.


Alejandro Chicharro tour de piste après forte pétition et salut.


Décevante novillada, avec deux fers issus de Jandilla, avec lesquels il était difficile de se refaire remarquer. Par manque de fougue, faiblesse récurrente, malgré leur noblesse. Pourtant, Alejandro Chicharro, novillero de Miraflores de la Sierra, dans les montagnes proches de la capitale, aurait pu sortir devant eux en triomphe. Il avait déjà franchi la grande porte de Madrid il y a moins d’un mois, où il se distingua
particulièrement à l’estocade, ce qui ne fut pas le cas aujourd’hui. Mais on a vu un novillero qui excelle dans son placement, d’un courage indéniable, toréant avec du temple, sans accrochages, beaucoup de goût et de la personnalité. Il a marqué les esprits. Que ce soit à la cape et surtout à la muleta. En plus il a très bien administré la lidia de ses deux novillos. Chicharro est tout nouveau mais il fera parler de lui. On
s’est régalés, en particulier avec une série de naturelles très profondes, de superbes passes de poitrine et un bon sens du rythme, de la cadence que doit avoir toute faena. Je pense qu’on est nombreux à avoir craqué. Encore un novillero à suivre de très près
porteur d’espoir.
Lalo de Maria a eu une prestation correcte, où il a montré de la facilité, un certain métier, mais n’a pas impacté le public. Il a bien torée son premier mais sans le moindre écho. Il est vrai que le novillo, noble mais fade, ne disait rien, mais lui non plus n’a pas réussi à chauffer les gradins. Pareil au suivant. Il a besoin de novillos avec plus de hargne, plus de mobilité, pour que l’émotion perce. Là, il a été discret.
Pepe Luis Cirugeda se présentait à Las Ventas et il est vraiment très vert, que ce soit à la cape, à la muleta et à l’estocade. Il lui aurait fallu beaucoup plus de rodage avant de se rendre à la San Isidro. Sa présence est difficile à justifier.

Antonio Arévalo

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