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Istres présenté par Bernard Marsella sur torofiesta

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Rencontre avec Bernard Marsella à vingt jours du coup d’envoi de la Feria d’Istres 2024…Ayant pour habitude de s’y prendre tôt, le directeur des Arènes du Palio a déjà en tête l’architecture de sa feria dès que la nouvelle année pointe son nez car il a horreur de laisser les choses tributaires du hasard.

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Pour cela, il faut évidemment tenir compte de plusieurs paramètres essentiels, comme le caractère de la plaza vouée à recevoir un public éclectique, venu parfois de loin, aux aspirations différentes, mais toujours tournées vers la qualité. Avec l’assurance de voir des vedettes confirmées et de découvrir aussi de nouveaux talents. A cela, on peut ajouter la fonctionnalité de l’enceinte et la chaleur de l’ambiance. Et si en plus, la météo…Pour 2024, Marsella a joué la carte originale de la « main tendue », à savoir associer une figura avec des toreros émergents qui auront au Palio l’opportunité d’étayer leur réputation. Pour eux, une plaza de consolidation, en quelque sorte…Lui qui aime bien raconter des histoires a trouvé un angle nouveau dans lequel beaucoup hésitent à s’engager. Et pourtant, cette competencia intergénérationnelle est plutôt séduisante sur le papier et a au moins le mérite de bousculer des cartels plus conventionnels…« Istres a un fonctionnement bien différent des autres arènes, les cartels s’annoncent très tôt, dès le mois de janvier, et l’on se rend compte que l’on arrive au moment de la feria qui a maintenu tout l’intérêt qu’elle avait quand on l’a annoncée. L’actualité nous favorise une fois de plus, cette main tendue avait séduit le nombreux public à la présentation des cartels et on a énormément d’espoir sur cette feria. Si l’on fait l’état de la taquilla, on a une très longue période de vente de billets puisqu’on l’ouvre en janvier pour le mois de juin, et ce que l’on peut dire, c’est que l’on a quasiment doublé le nombre d’abonnés ! C’est quelque chose de formidable, d’autant plus qu’il y a pas mal de nouveaux abonnés venant des quatre coins de la France et même de l’étranger. On se rend compte aussi que sur le plan taurin, les trois figuras qui sont les piliers de cette feria, Luque, Castella et Ponce maintiennent tout leur intérêt parce que Luque continue d’être au somment de son art, Castella on l’a vu à Nîmes, s’est distingué, et Ponce, c’est une autre histoire. Il revient pour dire adieu et quel honneur pour nous qu’il puisse le faire à Istres car il y a beaucoup d’arènes qui auraient aimé l’engager pour ses adieux et qui ne pourront pas le faire ! Nous avons l’embellie qu’il ait dit oui au Palio car c’est une arène qu’il porte dans son cœur et bien évidemment, on se souvient encore tous de son encerrona historique et inoubliable qui a constitué une des plus belles pages du Livre d’Or istréen.ist24c Page 06
En ce qui concerne tous ces toreros émergents, et Dieu sait s’il y en aura pas mal cette année chez nous puisqu’il y en a neuf parmi lesquels, certains fouleront pour la première fois en qualité de matador le sable du Palio. Si on les prend par ordre chronologique, Borja Jiménez a déjà démarré la temporada en trombe, nous sommes ravis de l’accueillir car on se rend compte qu’il a très peu toréé dans le Sud Est et qu’Istres lui donnera l’ouverture pour la France, et ça, on en est fiers. Thomas Joubert continue à maintenir un intérêt évident auprès des aficionados. Tout le monde est ravi de le revoir au Palio, c’est une arène qui lui a toujours souri et j’espère qu’il va se sentir bien et qu’il pourra cuajer un toro de Jandilla. Une magnifique corrida qui ouvrira donc la feria.ist24c Page 07
Si on passe au samedi, ce sera une journée intense avec dès le matin les novillos de Juan Pedro Domecq qui arbitreront un mano a mano extraordinaire. Une novillada de luxe pour le jeune Nîmois Nino Julián qui devrait franchir encore un cap cette année. Il sera en competencia avec l’enfant prodige Marco Pérez avec qui on a aussi une histoire forte puisque c’est au Palio qu’il a débuté avec picadors lors d’un encerrona télévisée l’an dernier. Avec le maire François Bernardini, outre la remise d’un souvenir à Enrique Ponce, nous remettrons au triomphateur de cette novillada le souvenir Jean Teisseire, ce qui nous tient particulièrement à cœur. La distinction sera en relation avec la sastrería Fermín puisqu’il s’agira d’une cape et d’une muleta provenant de cette maison dont la réputation n’est plus à faire !
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L’après-midi, si Sébastien Castella tend la main à deux jeunes toreros, ce n’est pas n’importe qui, avec le mexicain Leo Valadez qui a aussi une histoire forte avec Istres puisqu’il a triomphé lors de chacune de ses apparitions ici. Il a en outre été héroïque à Madrid. Bien que blessé, il va reprendre le chemin des arènes à Istres et Christian Parejo, que l’on vient de voir confirmer son alternative à Madrid, avec beaucoup de dignité. Un garçon que l’on pourrait considérer français, si l’on tient compte de ses attaches biterroises ! Quant aux toros de Victoriano del Río, ce sera peut-être la corrida la plus harmonieuse de la feria…
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Le dimanche, journée encore chargée avec deux corridas, bel exemple s’il en est d’une programmation ambitieuse et fournie, même s’il n’y aura plus octobre. Le matin, un élevage français sera à l’honneur, les Pagès-Mailhan.ist26pm1
C’est un élevage que les aficionados ont envie de voir aujourd’hui. Ce fer a surpris déjà l’an passé par sa régularité et qui a déjà sorti de grands toros à Alès et à la corrida concours de Vic-Fezensac.ist26pm2
Elle est très régulière, très « pareja » comme on dit, et je suis convaincu que ce lot que l’on est allé voir samedi avec la commission taurine est composé de toros qui vont bouger et offrir des possibilités à ceux qui vont les affronter. 
A propos de la commission avec qui je me suis récemment rendu en Espagne pour visiter les toros retenus, c’est elle qui a tendu la main aux jeunes toreros du jour, pour Rafi qui n’est pas passé loin d’un triomphe à Nîmes, Carlos Olsina qui continue à promettre et Jorge Martínez, la pépite d’Almería que j’avais vu l’an passé pour son alternative et qui est pétri de qualités. Un cartel avec trois toreros aux tauromachies bien différentes pour une matinée de grand intérêt qui fera ensuite place à la clôture de la feria avec les Juan Pedro Domecq en espérant que l’on ait le bon lot ! ist24c Page 10
Il est sorti une très bonne corrida à Valencia, donc on a énormément d’espoir et là, nous avons le retour d’Enrique Ponce qui revient pour le plus grand plaisir des aficionados. Il tendra la main à deux jeunes espoirs pétris de qualités, David Galván qui vient de séduire le difficile public de Las Ventas en quinze passes et qui a été extraordinaire dans sa personnalité et sa conception du toreo. Quant à Clemente, ce sera pour lui une saison décisive et par ses qualités artistiques, il devrait lui aussi se mettre en évidence comme il a déjà pu le faire ici ou là.
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En ce qui concerne la taquilla, la corrida qui se détache, et ce n’est pas une surprise, est celle des adieux de Ponce. Il reste encore des places pour toutes les courses, nous avons encore trois semaines pour finir de remplir nos arènes, avec le souhait bien sûr que la météo sera de la partie.ist24c Page 11
C’est le week-end que tout le monde attend car pendant ces jours de fête, la ville reçoit un public venu d’un peu partout et qui consomme. C’est un tout, hôtels, restaurants, arènes, musique… les retombées économiques pour une ville sont forcément très importantes. Dans une dizaine de jours, tout va commencer à se mettre en place et on va sentir progressivement la température grimper… a fait vingt-trois ans que les arènes fonctionnent et il n’y a pas de raison que ça ne soit pas encore le cas cette année. Tout dépend aussi de la créativité et de la composition des cartels. Istres, ce n’est pas un copier-coller et d’une année à l’autre, on essaie toujours de surprendre, ça fait partie de ma mission et je pense que la main tendue devrait rassembler un maximum d’aficionados. On a déjà plus de trois quarts d’arène remplis et dans ces trois dernières semaines, on espère que la mobilisation va se poursuivre afin de créer une grosse ambiance au Palio…
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Itw Paul Hermé http://torofiesta.com

Madrid : nouvelle déception

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. 15ème de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de El Capea (1º et 4º) Montalvo et José Vázquez (6º bis), bien présentés mais sans jeu sauf ceux consacrés au rejoneo.

DIEGO VENTURA, silence et ovation 

CAYETANO, silence et silence après deux avis. 

GINÉS MARÍN, ovation après avis et palmas. 

LLENO une fois de plus.
Malgré leur poids (560 et 610 Kg) les deux toros d’El Capea furent les plus mobiles. Arrivant dignement et bouche fermée jusqu’à la fin. Diego Ventura dans son style de centaure effectua deux faenas complètes. Un rejon  de castigo à son premier, deux à son second qui reçut entre autre une remarquable paire à deux mains. Un rejon de mort trasero provoqua une mort lente. Plusieurs pinchazos au second privèrent Ventura de trophées.

Les toros de Montalvo furent (presque) applaudis à leur sortie. Tous du trapio, une belle allure, un poids moyen de 560 Kg,astifinos . Tous sauf le sixième,infirme et remplaçé, firent illusion à la pique. Et puis tout est dit. L’un peu mobile, l’autre avec une charge totalement désordonnée, un autre avec une corne gauche impossible et allant à menos.

Avec tout cela Cayetano essaya sans y parvenir de lier quelques passes . Des estocades médiocres et descabello difficile au second justifient les deux « silences ».
Ginés Marin parut beaucoup plus décidé et avide de succés. A son premier il livra un combat volontaire et de grand mérite face à un adversaire aux réactions désordonnées et imprévisibles. Une demie épée et un descabello clôturèrent ce combat un peu perdu d’avance. Comme c‘était son jour de chance il vit sortir un sixième infirme, fragile et boitillant. Remplacement de l’infirme par un toro de José VAZQUEZ un peu plus léger et de bonne allure, bien armé, tout pour plaire. Sauf qu’il se révéla Manso de première classe refusant totalement la pique de Guillermo MARIN qui dut tricher pour lui infliger un châtiment minimum (bronca pour papa). Ginès Marin qui avait brindé ce toro à Curro Vazquez malgré la « mansedumbre » de ce drôle de toro décida de lui délivrer des passes, d’abord à gauche et le toro s’investit clairement ce qui permit au maestro de faire preuve à la fois de bravoure et de savoir faire. Mais tous ses efforts ne portèrent pas sur le public.Une estocade douteuse mais efficace.
Fin d’une semaine à Las Ventas qui vraiment manqua de TOROS BRAVES,devant une partie d’un  public bavard et manquant de respect.
A Arevalo l’a fort bien dit, il va falloir repenser sérieusement la notion de TORO DE MADRID.

Charles Figini

Brindis de Ginés Marin au grand torero madrilène retiré -apoderado de Cayetano- Curro Vasquez

Myriam Cabas gravement blessée

La novillera du Puerto Myriam Cabas a été grièvement blessée lors du IIIe concours de novilladas sans picadores à Villamanta (Madrid). Un incident qui s’est produit face au sixième de l’après-midi. Elle est entrée à l’infirmerie où, en plus d’être soignée pour une blessure au menton, elle a été opérée pour une cornada dans le tiers proximal de la jambe droite, face externe avec une trajectoire descendante et vers l’intérieur de 15 cm qui déchire le muscle tibial antérieur et touche le tibia, le laissant exposé. Pronostic : grave

Madrid: À qui la faute ?


Madrid, 25 mai. Lleno de no hay billetes. Cinq toros de La Ventana del Puerto, présentés dans le type, celui sorti en second fut protesté, faibles sur pattes et fades de comportement. Plus nobles premier et sixième, mais vite éteints. Un toro du Puerto, sorti quatrième, sans moteur.


Sébastien Castella salut après avis après petite pétition et silence.
Daniel Luque palmas et silence.
Christian Parejo salut et silence après avis.
Christian Parejo a confirmé à Madrid avec le toro « Bonoloto » de la Ventana del Puerto, n°101, castaño bragado, de septembre 2019, 581 kilos.


C’était un des cartels les plus attendus de cette feria avec une nouvelle fois le « no hay billetes » affiché. Une rencontre entre Daniel Luque, triomphateur de Séville et torero très attendu à Madrid pour sa consécration définitive en tant que figura et Sébastien Castella, dont c’était la deuxième corrida en cette feria de San Isidro et qui venait d’éblouir les aficionados nîmois lors de ses deux après-midi à la Pentecôte.


Avec le jeune Christian Parejo, comme nous le savons tous devenu torero à Béziers et devenu matador dans cette ville, qui pouvait créer la surprise. Mais la déception finale est totale. Sébastien toréa avec beaucoup de calme, de maestria son premier, il y eut même de très belles passes, d’un relâchement absolu, mais le toro de la Ventana del Puerto manqua de transmission et pire encore fut protesté dès sa sortie par son soi-disant manque de trapio. Dommage, cette faena bien construite ne permit à Sébastien que de saluer le public. Le quatrième fut d’une fadeur telle que la faena fut suivie par le public en silence de bout en bout.


Idem pour Daniel Luque à son premier, devant un autre animal insipide où il ne put même pas s’illustrer à la cape. Et encore moins à la muleta. Face au cinquième, qu’il brinda, tout comme Sébastien, il y eut une étincelle : trois superbes derechazos qui provoquèrent les olés puissants de Madrid. Mais ce ne fut qu’un mirage, le toro ne permettait pas l’enchaînement des passes et son manque d’engagement, son manque
de classe et surtout de pugnacité, refroidirent les esprits. Rien, silence une nouvelle fois sur les gradins de Las Ventas.


On y avait pourtant cru au premier, le toro de confirmation de Christian Parejo, noble, allègre à la pique, et avec un certain moteur à la muleta. Mais de courte durée, car il ne tarda pas à s’éteindre. Tout comme le sixième et dernier. Il y eut quelques détails de Parejo dont on peut saluer l’enthousiame, en particulier dans des quites très ajustés par véroniques ou tafalleras. Un bon placement à la muleta, il n’a pas pu convaincre mais il a laissé sa carte de visite et l’envie de le revoir.
On en arrive à l’équateur de la feria et pour l’instant pas de triomphe majeur. Que s’est-il passé aujourd’hui pour qu’une corrida aussi intéressante sur le papier devienne quelconque ? Sans doute la réponse est du côté du toro, pas de cet éleveur en particulier, mais du toro de Madrid, encore une fois trop lourd et comme le savent la plupart des aficionados, choisi non pour sa « reata », ses origines, mais pour sa corpulence, pour ne pas dire son poids, et ses cornes. Le problème est peut-être là, la question continuera de se poser et il faudra absolument faire le bilan du comportement des toros à l’issue de cette feria. Et comparer avec ce qui se passe ailleurs avec ces mêmes élevages.

Antonio Arévalo

Madrid : le jour où “el Numéro Uno” entendit les trois avis…

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Treizième de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘No hay billetes’. 22 947 spectateurs.

Toros de Conde de Mayalde,

 CAYETANOen pourpre cardinalice et or: silence et silence. 

ANDRÉS ROCA REY, en Marine et or:  palmas après deux avis et pitos après trois avis.

JORGE MARTÍNEZ, en neige et or qui confirmait l’alternative, silence avis et silence après avis.

Au « numéro uno » on ne passe rien et avec lui le secteur le plus « radical » (sectaire ?) de Las Ventas est sans pitié. Roca Rey fut donc sifflé à sa sortie pour ces trois avis malencontreux : le mouchoir présidentiel tombant au moment même où le Mayalde s’effondrait après avoir longé la barrière. José Tomas lui-même avait entendu trois avis ici même dans un contexte bien plus polémique le torero de Galapagar avait subi une bronca monumentale. Les numéros uns ont toujours eu leurs détracteurs ce fut le cas d’Ojeda, de Tomas et du Juli qui garda, malgré ça, sa casaque de leader pendant près de vingt ans –les plus féroces de ses détracteurs l’adulant lors de ses adieux. La justice n’est pas de ce monde et il y en aura toujours pour rejeter les mérites des meilleurs. Tant pis pour eux…

Très bien présentée la corrida de Rafael Finat (à gauche sur la photo), dans le type Domecq, haute, lourde et astifina. Un lot parfait pour Madrid : enhorabuena señor Conde ! Varié aussi au moral ; pas toujours accommodant pour les toreros. Le premier brave, le second incertain, le troisième complet et meilleur de la corrida, le quatrième noble mais sans beaucoup de transmission, le cinquième manso, le sixième noble mais juste de force.

Volontaire Cayetano se fit accrocher dès le premier toro alors qu’il intervenait comme chef de lidia sortant le toro du batacazo et du cheval gisant sur l’albero. Sonné le torero de dynastie resta en piste et tua le second –pour cause de confirmation- rapidement, d’une entière. Il souffrait visiblement et partit à l’infirmerie pour tuer le sixième qu’il mena bien à la cape mais avec lequel il dut abréger compte tenu de son manque de force. Raza du torero rondeño, visiblement meurtri qui a toujours la côte à Madrid.

Roca Rey discret à la cape à son premier passage fut sensationnel à la muleta dans son premier trasteo. Dès la première série, donnée par le haut impavide alternant avec deux arrucinas, il saisit le conclave qui le soutint alors unanimement. La faena classique du péruvien ira de menos à mas, l’animal se rendant à ses séries autoritaires, données par le bas, avec lenteur et engagement. Faena larga, conclue par une entière légèrement delantera. Hélas ! le toro encasté se refusa à mourir et Andrés entendit deux avis : l’enthousiasme retomba comme  le soufflet de Mamie et la pétition resta minoritaire. Même mésaventure face à son second ennemi, un manso de catégorie dont il tira tout le suc mais qui tarda à tomber d’où les trois avis réglementaires.

Débuts dignes mais anodins de Jorge Martinerz qui évidemment souffrit de la comparaison. Le jeune homme ne propose rien de véritablement personnel et même s’il dessina quelques séries dignes d’intérêt à son second passage, l’ensemble laissa le public indifférent.

L’histoire retiendra que ce fut le jour où “el Numero Uno” entendit les trois avis dans la cathédrale du toreo.

Pierre Vidal

Parte de Cayetano

Contusions et érosions de surface. Contusion cervicale en attente d’étude radiologique. Érosion avec hématome dans le scrotum, la région pariétale droite et la face antérieure de la cuisse gauche.

Las Ventas : où sont les toros?

Madrid 11eme corrida de San Isidro.

Toros du Puerto de San Lorenzo

Pour Alejandro Talavante : Corinthe et or, oreille et silence

Juan Ortega: Corinthe et or, silence et salut au tiers

Tomas Rufo: Lilas et or, silence et salut au tiers.

Lleno , plus une place, très beau temps et pas de vent.

Conditions idéales pour une corrida de vedettes et une fois encore des toros qui ont l’air d’en être, trapio , poids moyen 580k, belles armures hautes sur des toros bas, bien dans le type sauf le 6eme  sans morillo.Ne pas confondre un bon champagne et un mousseux .

Disons tout de suite ce qui fâche : le 1er, le plus lourd et le plus vieux  donne un peu de jeu sans ruse ni danger, et se laisse couper une oreille par Talavante fort serein et élégant, on n’en dira pas plus.

Ensuite le 2eme le 3eme le 4eme et le 5eme sont des caricatures de toros braves, même si une fois ou l’autre on a l’impression qu’ils vont au cheval et poussent un peu à la première puya.

Le 5ème, une espèce de sournois sans bravoure va envoyer Ortega au sol à la suite d’un voltereton impressionnant.  Piqué au vif le sévillan reprend les trastos et livre combat à un animal qui fuyait le combat.

Et le 6eme, un ersatz de toro va se laisser faire , plutot moins que plus par un Tomas Rufo décidé.

On entend une partie du public , touché par les efforts du toledan, réclamer l’oreille.  Rappelons que les oreilles ne peuvent tomber que si les toros participent au combat et ne les laissent sur le sable qu’après s’être livrés.

Alors on peut bien entendu gloser, excuser ceci ou cela, mais ce soir en dehors de trois paires de banderilles et des vrais efforts de la part des toreros, on s’est ennuyé ferme, imaginant que  finalement, peut- être dans ces bestiaux noirs et bien armés, il pourrait se trouver une once d’esprit combatif..

Parlons donc d’hier et des toros très très armés et pas commodes d’EL Torero pour des toreros moins glorieux, hier disais-je, on ne s’est pas ennuyé, on a vibré, craint le pire, espéré le succès, admiré avec beaucoup de ferveur la faena de David Galvan…

Quid de ce soir?  Je ne vais pas vous ennuyer à mon tour avec deux bonnes séries sur la corne gauche de l’un, des débuts de rodillas aux medios de Rufo au dernier, et puis, rien rien, des boites à cornes qui fuyaient la plupart du temps, partaient aux planches pour se faire toréer dans leur querencia.

Ce soir à aucun moment la faute ne revient aux matadors qui ont rempli leur rôle, mais aux toros del Puerto, indignes de fouler le sable de Las Ventas.

A  demain, 

Jean François Nevière

MADRID : UNE FAENA INSPIREE  DE DAVID GALVAN

MADRID le 22 mai 2024 – 10° corrida du cycle Isidril.

Deux tiers d’arènes, 20°, vent léger.

Toros d’El Torero bien présentés, Trapios et cornes pour Madrid.

539,523,582,535,526,576 kg, tous de cinq ans et quelques mois, 2 piques chacun, la 2° sans trop de conviction. Jeux compliqués à la muleta, le 5° un bon toro.

David Galvan, bleu roi et or, salut et une oreille.

Alvaro Lorenzo, rouge passion et or, silence et silence.

Angel Tellez, blanc ivoire et argent, silence et silence.

Pas de quite artistique à la  cape sauf une tentative avortée de chicuelinas de Tellez à son deuxième toro.

Salut des banderilleros Juan Carlos Rey au 4° et Juan Navazo au 6°.

C’était la corrida classique de Madrid organisée pour  donner une chance nouvelle à trois toreros ayant déjà triomphé une fois au moins dans ces arènes capitales, mais dont la carrière piétine.

Celui qui a le mieux profité de l’opportunité  est incontestablement David Galvan grâce à sa faena à son deuxième toro, le quatrième de l’après-midi, un toro compliqué pourtant qui ne s’était employé ni à la pique ni aux banderilles.

Une faena inspirée commencée de façon très gracieuse par le torero faisant des passes de la droite en semi révérence. Tout le reste fut donc très inspiré, pas un de ces travaux que l’on voit régulièrement dans les arènes, mais un travail comme dicté par la bonne étoile de David Galvan avec un toro qui pourtant ne mettait pas beaucoup la tête dans la flanelle et qui se retournait vite après être sorti de la passe la tête haute.

Mais David était dans un état de grâce pour donner des naturelles bien exposées et des passes de poitrine, dont une « pour la mémoire ». La fin fut du même acabit avec des remates par le bas de grande beauté précédant une estocade concluante. Une oreille ardemment demandée par le public madrilène conquis et accordée sans rechigné par le président. De jolies attitudes à son premier toro, compliqué, avaient déjà attiré l’attention de tous.

David Galvan, un torero à voir et à revoir sans modération si l’on veut s’échapper du train train des “donneurs de passes”.

Ce ne fut pas l’après-midi d’Alvaro Lorenzo, stéréotypé et dépassé par la qualité du  meilleur toro de l’après-midi, le cinquième, lui donnant une faena de moins en moins centrée et donc  sanctionnée par des sifflets en provenance du fameux tendido 7. A son premier toro rien d’intéressant non plus, il est vrai avec un toro plus compliqué.

Ce ne fut pas non plus l’après-midi d’Angel Tellez, certes le plus mal servi par le tirage au sort, mais qui nous a paru hors de situation en voulant donner ses fameuses naturelles, qui lui avaient valu son triomphe dans ces mêmes arènes en 2022, quelque soit l’état des toros. Résultat : rien, et en plus des mises à mort catastrophiques et  des bousculades heureusement sans gravité.

EXIR

Madrid, Jarocho en triomphe avec une novillada prenante de Fuente Ymbro

Pour l’avant-dernière novillada piquée de la San Isidro à Las Ventas, trois novilleros vu dans le sud-ouest. Sous des conditions météo compliquées, Alejandro Peñaranda, qui a triomphé devant des toros de la Ganadería de Palha à Aire-sur-Adour le 1er mai de cette année. Ismaël Martín à Parentis-en-Born en deux mille vingt-trois. Jarocho vu en deux mille vingt-deux en novillada non piquée dans de nombreuses arènes du sud-ouest qui faisait sa présentation à Las Ventas .

Alejandro Peñaranda : applaudissements après avis et une oreille après avis.

Ismaël Martín : silence et oreille

Jarocho : vuelta après avis et deux oreilles après avis

Le lot de la Ganadería de Fuente Ymbro est homogène, bien présenté: du trapío avec une moyenne de poids de cinq cents kilos et un âge proche de quatre ans.

Le premier novillo avec une robe castaño est accueilli par des véroniques d’ Alejandro Peñaranda. Il y a deux rencontres avec le cheval sans s’employer et une charge courte sur le quite d’Ismaël Martín. La faena du novillero est appliquée. Le novillo est meilleur sur la gauche. La seconde série à droite est donnée avec du temple. Plein centre, sur une nouvelle série de naturelles, la faena va a más. Il finit avec des bernadinas récompensées par des applaudissements. À l’épée, un pinchazo, l’avis tombe. La seconde estocade est entière et bien placée. Le second novillo jabonero ne rémate pas dans les planches. Le novillo charge le cheval par le devant lors des piques. Il commence par de jolis doblones mais sur une charge courte, le novillero se fait prendre par le Fuente Ymbro. Il exécute plusieurs séries de naturelles très réussies. L’épée est efficace puis l’avis des dix minutes retentit. Le novillo tombe rapidement. Une pétition se fait entendre et l’oreille tombe du palco.Ismaël commence par de jolis doblones. La charge est plus franche sur la gauche. Le jeune homme se fait prendre par le Fuente Ymbro. Il exécute plusieurs séries de naturelles très réussies. L’épée est efficace, l’avis retentit. Le novillo tombe rapidement, pétition et l’oreille tombe du palco.

Ismael Martín, exécute des véroniques jusqu’au centre de la piste pour finir par une rebolera. Une bonne mise en suerte et une mauvaise réception du cavalier. Le novillero se distingue par un quite de ojo. Il finit par une gaonera. La seconde rencontre est brève. La competencia entre novilleros est présente avec un quite de Jarocho. Pose des banderilles sans réussite. Avec douceur, il commence les premières séries. Plein centre, il exécute des derechazos sur le pico. Le novillo a de la noblesse, il charge à bonne distance. La seconde série à droite est meilleure. Sur la gauche, le toro exprime du reño s’exprime plus. Il a une charge plus courte. La faena va a menos. L’épée ne suscite pas d’émotion, silence.

Un negro listón sort ensuite tête haute dans le ruedo. Ismaël Martin exécute des véroniques très appuyées. Le novillo donne des coups de tête dans le cheval et il sort tout seul. La seconde rencontre est courte. La pose de banderilles est meilleure elle est applaudie. Il met de la distance sur une nouvelle série à gauche et sur les derechazos, se fait désarmer et accrocher lors de la faena. Pour la fin, une série de Bernardinas donne de l’émotion. Une épée caida mais efficace le toro tombe directement. Oreille.

Le novillo de Jarocho est remplacé. Le troisième bis a une charge violente à la cape. Au cheval, il exprime un comportement de manso. Alejandro Peñaranda exécute des chicuelinas. Il commence sa faena avec des rodillas et reçoit les applaudissements du public. Le novillo change de comportement lors des premières faenas à droite. Il répond aux sollicitations de loin. Jarocho exécute de belles naturelles avec du temple. Les dernières séries à droite donnent de l’émotion au public. L’avis sonne juste après la bonne estocade. Le public applaudit la mort rapide du novillo dans les planches. Une pétition majoritaire de pañuelos ne fait pas réagir le palco.

Le dernier novillo est magnifique avec une démarche agréable. Un enchaînement de largas, de véroniques, de chicuelinas pour finir sur une revolera. Le public madrilène apprécie. Jarocho brinde son toro à Fernando Robleño. Sa faena commence de façon classique. Sur la première série à droite et à gauche, il se fait accrocher. Alors que le toro est arrêté, il arrive à tirer de jolis derechazos. L’émotion se dégage des naturelles finales données avec profondeur et sentiment . Dernières séries à gauche sous les olé et les applaudissements unanimes. Engagement total à l’épée. Applaudissement après la mort rapide du novillo. Une pétition fournie et deux mouchoirs tombent.

Jarocho sortira par la puerta grande porté avec beaucoup d’enthousiasme par ses amis de l’école taurine El Yiyo. Un moment très émouvant.

Nicholas Couffignal

Madrid : un grand torero colombien JUAN DE CASTILLA.

Las Ventas, 19 mai ,9ème de feria de San Isidro. Lleno quasi absolu, temps agréable, un peu de vent sur la fin.

Toros de Miura très impressionnants, hauts, armées  et lourds sans le moindre gras. De robes diverses, cardeno, castaño blanc et noir, Noir, noir et blanc . Tous de quatre ans, de jeu inégal mais tous dangereux avec du genio particulièrement le 2, le 3 et le 6. Intoréable le 1er .Manque de force paradoxal après les piques. Poids moyen juste en dessous de 600 kg , 637 le dernier , un animal antédiluvien, dont les charges s’arrêtaient à mi- muletazo. 

Ils sont tous arrivés à la mort bouche fermée. 

Pour Rafael Rubio Rafaelillo: Noir et Or, silence et ovation

J de Castilla Olive et or: ovation après 1 avis et ovation après pétition

J E Colombo: Nazareno et or: silence et ovation  

Rafaelillo que l’on voit depuis longtemps devant ce genre de bétail tente toujours sa tauromachie leurre sur le mufle le plus souvent. Rien au premier qui n’avait rien à offrir, malgré son allure magnifique .Le toro est “miron”, regarde le matador , parado , pas sympa quoi…. Rafaelillo fera donc un semblant de faena de 3 minutes conclue par une entière après trois pinchazos.

Au quatrième, un bien meilleur élément de 626 kg, tricolore superbe, Juan de Castilla vient au quite et l’exécute avec audace, par gaoneras. Il fallait oser avec ce genre de bicho, le toro regarde dans le couloir, cornes très hautes, la faena traine un peu, on s’ennuierait presque. Et d’ailleurs au final on s’ennuie puisque Rafaelillo ne fait pas grand chose, ce n’est ni bien ni mal, le toro est compliqué; une épée entière habile et un peu basse qui vaudra au murcien un salut au tiers.

La révélation de la copa Chenel de 2023, Juan de Castilla le jeune colombien de Medellin a été à la hauteur de sa grande journée/  Deux corridas dures, ce matin à Vic avec LE Pagès Mailhan et un Prieto de la Cal et ce soir à Madrid avec les deux meilleurs Miura de Madrid. Classe, Sens du sitio  et justesse des gestes, adaptation formidable à ses deux adversaires en templant et toréant doucement des trains lancés à 200 à l’heure, citant de face, gardant la charge pour permettre des passes de pecho formidables.

Que ce soit au2eme ou au 5eme,Castilla en tira le maximum. Au second il domine le toro sur les deux bords . Le brindis qu’il prononce aux barrières est un exemple de toreria:”Je ne peux pas dédier la mort de ce toro à quelqu’un ici mais à tous les toreros et aficionados de Colombie qui luttent jour et nuit pour sauver la tauromachie dans mon pays”. Deux pinchazos, une entière, un avis et un grand descabello foudroyant. Toro sifflé à l’arrastre et ovation au tiers.

Le 5ème entre dans le rond en cherchant comment s’échapper, il devine la contre piste pleine de monde et sautera trois fois dedans: dommage pour les minces et les ventripotents qui finiront bien par comprendre que derrière un abri de planches contenant 3 personnes il ne faut pas en faire entrer 5!

Ce fut chaud, très chaud!

Colombo va au quite, et Castilla brinde au public. Comme à tous les toros de ce soir les piques furent normales , un peu carioquées à l’occasion pour Rafaelillo.

Très” entregado”, De Castilla torée avec goût et va sur la corne contraire en gagnant du terrain à petits pas glissés, très applaudi par Madrid qui voit tout et ne se laisse pas berner. Là c’est très bien, et tout le monde le voit et l’apprécie , même le tendido 7! Pour achever l’ouvrage, le torero offre sa muleta en statuaires aidées, par le bas, ça a de la classe et l’avantage de soumettre un peu plus le toro comme sil s’agissait de passes de châtiment, impossibles avec ce genre de client!. Grande épée en se jetant, desprendida qui empêche l’oreille de tomber, malgré une petite pétition.

OVATION très sonore.

Et maintenant celui  qui peut déclencher des polémiques , que les mauvais esprits appellent un animateur de plaza, bien à tort. Ce soir, devant le public le plus dur qui existe, Colombo s’est joué véritablement la vie dans le deuxième tiers, devant des cornes et du bétail impitoyables.  Touché sur la poitrine  à la deuxième paire de son premier toro, il a eu la corne le long de la joue pendant deux ou trois épisodes à vous rappeler les tragédies de Lucio Sandin , de Padilla ou de Granero.  Non je n’exagère pas, les choses vont si vite et sont si rapidement oubliées quand le drame ne s’est pas produit mais là, ce torero valiente  a fait peur à tout le monde. Ses faenas de muleta ont été engagées jusqu’au bout. Au 3ème toro les trois paires de banderilles sont parfaites.  Au 6ème il demande une quatrième paire à la présidence qui accepte et il corrige le tir de la troisième moins bien posée.  On appelle ça de la générosité. Le troisième toro est applaudi à l’arrastre, et Colombo s’il n’avait tué d’une estocade caida et d’un descabello après un avis, aurait sans doute mérité de couper un pavillon.

Le 6eme, un toro de 637 kgs  avec deux pitons ultra fins et écartés de plus d’un mètre vers le haut est galopant et rapide, virevoltant.

Qu’à cela ne tienne, chez Colombo on ne fait pas à l’économie : quite par navarras.

Au tercio de muleta on est surpris : on dirait que sur les toques le toro se pose la question : je passe ou j’encorne ? stop à hauteur d’homme et retour sur place.

Le jeune homme semble n’être atteint par aucune espèce de peur. Ce valiente ne renonce pas devant les charges sournoises du toro.Il Pinche une fois et met une entière efficace, et lui  comme le toro sont applaudis.

Les Miuras sont toujours des Miuras.

Jean François NEVIERE

  

Dans les ruedos dimanche : nouveau succès de Barroso

Miraflores de la Sierra (Madrid). 

Novillos de Domingo Hernández et Toros de la Plata (2º et 3°bis). 

Tristán Barroso, oreille après avis et oreille après avis; 

Alejandro Chicharro, palmas après avis et deux oreilles après avis.

Santisteban del Puerto (Jaén)

Novillos de Guadalmena y Hnos. Collado Ruiz 

Nek Romero, oreille et oreille, 

Marco Pérez, deux oreilles après avis et oreille pétition de la seconde

Javier Zulueta, oreille et oreille.

Lleno historique au coso de los Califas à Cordoue

Plaza de Toros de Los Califas, Córdoba. Corrida de toros. Casi lleno.

Toros de Domingo Hernández, 

 MORANTE DE LA PUEBLA, ovation et bronca.

JUAN ORTEGA, ovation et ovation.

ANDRÉS ROCA REY, oreille et pétition de la seconde et deux oreilles.

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