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Istres Montealto pour Valverde

Le sort s’acharne sur la ganaderia Valverde !

La semaine dernière nous avions annoncé un desafio ganadero Valverde – Yonnet, à la suite de problèmes liés au campo concernant le lot istréen.

Un fait malheureux vient s’ajouter, et pas des moindres. 

Deux toros sur les trois prévus pour ce desafio sont morts accidentellement, rendant impossible la participation du Curé à Istres.

Incroyable mésaventure !

Les organisateurs de la feria ont, donc, dû s’activer, dans l’urgence, afin de dénicher une nouvelle ganaderia, cette fois, en Espagne.

Ce sera, donc, un élevage de la province de Madrid, Montealto qui fera d’ailleurs sa présentation dans le sud est de la France.

Le desafio s’annonce maintenant entre Yonnet et Montealto.

(Communiqué)

Madrid: Ils ont toréé et puis après…

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Feria de San Isidro. 17.783 spectateurs.

Toros de Lagunajanda,

• MANUEL ESCRIBANO, silence après avis et silence. 

• JOSELITO ADAME, silence et silence après avis. 

 ALEJANDRO PEÑARANDA, qui confirmait l’alternative, silence après avis et vuelta al ruedo. 

Ni les banderilles ou la puerta gayola de Manuel Escribano, ni les jeux de cape de Joselito Adame ni la confirmation d alternative  d’Alejandro Peñaranda  purent nous tirer de l’ennui qui s’abattait sur nous en cette après midi. Non, pas un ennui profond, mais une sorte de morosité à voir ces braves toreros batailler sans réussir à provoquer émotion, passion ou bouleversement.

Cependant, honneur au jeune impétrant, on retiendra de Peñaranda,  voyageur sans bagage ou presque (une seule corrida à son actif) des qualités appréciables : calme, précision, volonté et courage. S’il lui manque un brin de fantaisie et le goût du baroque, il montra devant ses adversaires une  sacrée maîtrise qui, à l’ultime de la tarde,  lui valut un nuage de mouchoirs blancs et un tour de piste fêté.

Escribano, en vieux routard, se dépêtra sans gloire d’un toro, Triguero, aux coups de tête rageurs, un animal rétif qu’il tua bien mal. Malgré ses efforts, et avec un vent contraire, il ne put réduire à sa  botte son deuxième larron, un manso sans race.

On espérait avec la charge franche de Papelero et le rythme que lui imposa Joselito Adame qu’on verrait jaillir des étincelles dans l’arène et des lumières dans nos yeux. Foin de tout cela ! Une demie épée après deux tentatives avortées calma tout le monde.

Quant à son deuxième toro dénommé Sifuera, («  si c’était »),  ce fut peut-être le plus compliqué de l’après-midi. Malgré les efforts du natif d’Aguascalientes, douche froide et déception.

Demain sera un autre jour.

Hugo Souville

LE PHENIX ANDALOU

Morante de La Puebla tiendra le premier rôle vendredi à Nîmes. C’est, me direz-vous, dans l’ordre des choses puisqu’il est le parrain d’alternative de Marco Pérez. Mais ce n’est sans doute pas comme ça que les auteurs du cartel avaient planifié les choses. Qui pensait que le jeune salmantino sortirait contesté de son un contre six madrilène ? Qui supposait que l’andalou reviendrait au premier plan avec des succès retentissants à Jerez et surtout à Madrid ?

Le phénix andalou renaît toujours de ses cendres et cette inconstance fait non seulement son charme mais surtout sa force. Le torero cigarrero, ne l’oublions pas, collectionne plus d’échecs que de succès mais, en ce qui le concerne, le qualitatif l’emporte sur le quantitatif. Cela en fait un torero exceptionnel, génial par ses capacités techniques et sa créativité ; plus complet donc que les grandes références artistiques qu’étaient Curro Romero ou Rafaël de Paula, des génies certes mais marginaux néanmoins. Morante a toujours su éviter l’écueil de la marginalité en se référant à un toreo fondamental en même temps qu’universel et paradoxalement très personnel dans son exécution. En ce sens on ne peut pas le classer dans la catégorie des toreros artistes, quoiqu’on en dise…

Faut-il cependant tomber dans l’excès d’éloges ? Méfions-nous des systèmes, des chapelles, des sectes, des « ismes ». Hier nous avions le Poncisme -en on voit désormais les limites- nous avons aujourd’hui le Morantisme. Ce sont souvent les mêmes porteurs d’icônes, les mêmes prophètes. Il faut raison garder et malgré tout le bien que nous pensons du torero de La Puebla nous n’en deviendrons pas un inconditionnel. Car s’il a été l’auteur d’authentiques chef d’œuvres il fut aussi à l’origine de fracasos d’anthologie.

Morante est une référence dans la mesure où il s’adresse à un public savant, donc le plus souvent âgé, d’abord sur ses terres. Dans ce sens c’est plus une fin qu’un début… Le torero de La Puebla représente la tauromachie éternelle, cet idéal dont nous rêvons… Pour autant incarne-t’ il l’avenir ?

Pierre Vidal

Des toros violents pour des matadors déterminés à Las Ventas

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. 22ème de la Feria de San Isidro 2025. 17.219 spectateurs. 

Toros de José Escolar,

• ESAÚ FERNÁNDEZ, silence et pitos

• GÓMEZ DEL PILAR, palmas après avis et oreille après avis. 

• MIGUEL DE PABLO, silence et silence

Ce soir, corrida de la célèbre Ganadería José Escolar Gil. Les toreros Esau Fernández et Gómez del Pilar affrontent ces redoutables combattants, aux côtés du torero de Colmenar Viejo, Miguel de Pablo. C’est une belle opportunité pour lui de démontrer son talent face à ces adversaires exigeants.

President D. Iñaki Sanjuán Rodríguez ASESOR: D. José Cabezas Porras ‘Joselito Calderón’

Esaus Fernandez

Le toro embiste avec une charge courte, distrait, son comportement sort du type attendu. La faena se déroule sur le passage, il est dominé sur les derechazos, mais les naturelles offrent une meilleure qualité. Le public applaudit. Une demi-épée bien placée.

Sur son second toro, c’est une puerta gayola. Plus encasté, il offre trois charges au cheval, seule la seconde pousse dans le peto. Il commence plein centre du ruedo. De la domination et de la profondeur dans les derechazos, les naturelles reflètent cette intensité. Le torero reçoit des applaudissements chaleureux, quelques manolitinas saluées par le public, et une très belle épée pour conclure,avant de finir avec le descabello.

Gomez Del Pilar

Le toro est applaudi par le public, il est dans le type. Le torero transmet à la cape, les derechazos ont de la profondeur, le toqué est fort et la charge courte. Les naturelles sont plus compliquées, mais le public répond avec des applaudissements. Pinchazo.

Gómez del Pilar accueille le toro par quelques véroniques. Au cheval, le toro semble plus intéressé par le public. Le public applaudit la mise en suerte pour la seconde rencontre du matador. Une série de doblones avec domination, il trébuche sans que le toro ne charge. La série de derechazos est saluée par le public, il ne se laisse pas dominer. À gauche, c’est plus difficile, mais il garde bien la distance. Le public réagit par la voix et applaudit la prestation du torero. Une épée entière et efficace pour conclure. Le panuelo blanc du palco est agité.

Miguel De Pablo

Le torero accueille avec domination à la cape. Le public réagit violemment au tercio de pique, le toro donne des coups de tête plus qu’il ne pousse dans le cheval. La cuadrilla peine à le fixer aux banderilles. Le torero provoque une vuelta de campana dès les premières séries à la muleta. Il débute par des naturelles, garde bien la distance sur les derechazos, cherchant à créer de l’émotion. Première tentative à l’épée manquée, la seconde bien placée.

Le dernier toro est applaudi à sa sortie du toril. Quelques séries à la cape. Le tendido réagit au puyazo du picador. Il commence par des naturelles sous les encouragements du public. Il se fait prendre la muleta, les derechazos sont compliqués. Miguel de Pablo se fait prendre par le toro, mais revient sous les applaudissements. Une demi-épée après un bel engagement. Gómez del Pilar est prêt à intervenir. Une seconde épée entière. Le premier avis tombe.

PENTECÔTE !

On l’a déjà dit : les cartels des 2 férias françaises de la Pentecôte sont riches et soulèvent un grand intérêt.

A Vic, on espère en particulier que le cartel de dimanche après-midi, le même que celui de Madrid, verra les toros de Dolores Aguirre sortir avec plus de qualités qu’à Las Ventas ! Le président du Club Taurin Vicois est optimiste à ce sujet, car ces toros devraient se sentir mieux dans le petit ruedo de Vic que dans l’immense plaza de Madrid.

Pentecôte à Vic 2025.

A Nîmes, l’événement sera l’alternative de Marco Perez des mains de Morante, en souhaitant au nouveau matador de meilleures bêtes qu’à son solo de Madrid et plus de réussite à l’épée. Sans oublier la double prestation de Clemente le même jour contre les Victoriano del Rio et les Margé !

Arrucina de Marco Perez à Juerguista n°32 de Talavante, à Séville, le 28 avril 2025. ©JYB

Et les deux férias se termineront sur un seul contre 6 : à Vic Morenito de Aranda contre les Arrauz de Robles et les Flor de Jara, à Nîmes Borja Jimenez contre les Victorino qui y feront leur retour. Suerte à eux.

Trincherilla de Morenito de Aranda, à Saltacancelas, n°61 de Los Manos, à Vic, le 20 mai 2024. ©JYB
Cartels de la Pentecôte à Nîmes 2025

JY Blouin https://facealacorne.fr/pentecote/

Madrid, après-midi de peu de contenu sauvée, en partie, par le 6e toro

Madrid 21e corrida de San Isidro. lleno de no hay billetes

6 toros d’El Parralejo

Miguel Angel Perera, silence et silence.

Fernando Adrian ovation et silence

Tomas Rufo silence et ovation après pétition.

Toros de El Parralejo. Un élevage issu de Jandilla et Fuente Ymbro installé près d’Aracena dans l’ancienne finca de Manolo Gonzalez, une des plus belle d’Espagne. Un peu de géographie taurine ne peut pas faire de mal vu le peu de choses à dire en raison du résultat de l’envoi… Un lot homogène entre 570 et 600kg sauf le 2e de 526kg ; 3 cinqueños (1, 2 et 6) et 3 quatreños (3, 4 et 5). Une corrida marquée par la faiblesse et le manque de caste, à l’exception des 2e et 6e.

Perera est dans un grand moment de maturité. Le 1er n’offre pas d’option en raison de ses manques de force et de race. Le 4e a une charge brusque. Sa muleta puissante canalise la charge avec la main droite. La gauche lui impose discipline. Mais le manque de fond ne permet pas à la faena de décoller…

Adrian a fait preuve de son engagement mais aussi de beaucoup plus. Avec le 2e, tout en restant dans son style à base de cambios por la espalda, de statuaires, etc., il a fait preuve d’une grande douceur qui a permit au toro de se livrer et a réussi en en extraire tout son jus, jusqu’à ce que son adversaire chute au sol, marquant ainsi la fin de la faena. Le 5e chargeait plus fortement mais son manque de caste le poussait à développer un genio marqué par de mauvaises manières en fin de passe qui ont provoqué cependant un peu d’émotion. Sa bonne main gauche assoit sa domination. Mais cela reste insuffisant pour pouvoir triompher vu la baisse de régime de l’animal.

Rufo a lui aussi montré toute son envie. Avec le 3e, il démarre à droite en s’enroulant très vite le toro autour de la ceinture. Un début peut-être trop exigeant pour un adversaire qui manque de fond. Le 6e a une charge pleine de classe dont il profite immédiatement après un début à genoux gâché par un écart du toro sur une banderille tombée à terre. Le toro est plus violent à gauche mais continue de se livrer. Les séries à droite sont de meilleure facture. Las, un pinchazo hondo suivi d’une entière limitent le résultat à une pétition minoritaire.

Cela reste sommaire mais que dire de plus… C’est comme la confiture… ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas beaucoup qu’il faut l’étaler…

Michel NAUDY

Madrid, oreille pour Ventura

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. 20 ème de la Feria de San Isidro 2025. Lleno de ‘No hay billetes’. 

Toros de Los Espartales

• DIEGO VENTURA, oreille et ovation.

• SEBASTIÁN FERNÁNDEZ -qui confirmait l’alternative-, ovation et silence après avis.

• DUARTE FERNANDES, ovation et silence.

Les grands novillos lui vont bien, Marco Perez est plein d’avenir. 

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. 19ème de la Feria de San Isidro 2025. Lleno de ‘No hay billetes’. 

Novillos de Fuente Ymbro (2º,3º , 5º) et El Freixo (1º, 4º 6º)

• MARCO PÉREZ, -en solitaire, silence, silence, silence, ovayon après pétition, vuelta al ruedo apprès pétition et avie et silence

On pense à Rimbaud quand on apprend l’âge du novillero salmantin qui faisait sa despedida de novillero aujourd hui à Madrid, devant –6- Toros novillos de Don Ricardo Gallardo( Fuente Ymbro) et de Don Julian Lopez El Juli(El Freixo): “on nest pas sérieux quand on a dix- sept ans!” 

Il se l’est jouée la vie le petit Marco, il a volé deux fois très haut sur les cornes du cinquième, le meilleur toro de la soirée, très fort, très haut,538 kg, reçu à porta gayola par le presque matador… Ce sont les trois derniers novillos qui seront atendus à la porte du toril par un adolescent plein d’envie, de courage, d’adresse et pour tout dire, au 6eme c’est un miracle qui permit  au torero de s’échapper des cornes. 

Si je raconte un peu étrangement cette tarde c’est à dessein.   Aux trois premiers on eut un peu l’impression d’une rodage d’un apprentissage, faible au faible premier, débordé mais intéressant au costaud second, et quant au troisième, juste en dessous des 500 kg, de Fuente Ymbro, tout est très très compliqué… 

Arrivé au quatrième   Marco Perez semble nous dire: c’est bon  je suis chauffé à bloc, les affaires commencent! 

Toros plus hauts,plus lourds, mieux armés, plus rapides dans les charges, nobles et braves au cheval …La cavalerie a été deux fois au sol. 

Trois porta gayola  f(un vrai courage , deux permettent des largas afaroladas magnifiques et reprise en veroniques. Le 4me a une bonne corne droite et Marco tente de régler la gauche qui flotte un peu dans les chevilles sans jamais toucher l’homme.Un espadazo  et une pétiton qui se transforme en ovation finale. 

Le grand moment, ce fut le 5eme qui le fit vivre à tout le monde. 

Deuxième porta Gayola au pupille de JULI, 538,kg toro presque mur pour la corrida qui pousse fort au cheval et après les piques Marco Perez fait un superbe quite par gaoneras profilées.Ce toro est brave, pourquit les banderilleros.   Brindis au public, on snet le triomphe possible: entame de faena au centre par cambiada sous l’epaule, sans broncher… et la faena est bien construite sur les deux bords,  de plus en plus près et ultimes gestes pour une épée entiere et un descabello. 

Grande ovation et forte pétition  , in fine, Vuelta al ruedo très fleurie! 

Comme s’il avait encore à prouver son courage Marco repart aux chiqueros et doit, de toute urgence échapper à la charge directe du toro.Début de faena aux medios , à genoux, par trois naturelles interminables qui prolongent la courbe autour de l’homme agenouillé; les cornes suivent la main qui est à haureur des yeux, et au  bout de la main les cornes qui suivent le palillo… on voit dans le public deux ou trois femmes  qui se couvrent le visage, par ce que tout le monde se souvient des deux énormes et vilaines volteretas reçues quelques temps avant, envoyant très haut et derrière l’animal furieux , le novillero au sol.  

“Oisive jeunesse,à tout asservie, par délicatesse , j’ai perdu ma vie”, Rimbaud a failli avoir raison. 

A noter: Ivan Garcia a été appelé à saluer pour une paire de banderilles.

 Jean François Nevière

La Féria d’Alés c’est demain

Deux corridas le samedi 31 mai :

•11 heures : Corrida de Curé de Valverde pour un cartel composé de

Javier Cortés, Luis Gerpe et Carlos Olsina.

•17 heures : Corrida concours de ganaderias françaises. Six toros de
Curé de Valverde, Hubert Yonnet, François André, Tardieu Frères,Barcelo et La Golosina. La corrida concours sera combattue par les matadors espagnols Sanchez Vara, Damian Castaño et Miguel Andrades.

Le dimanche 1er juin

Novillada sans picadors à 10h45 dans le cadre du Trophée Gard Cévènnes Camargue.

Erales de Roland Durand, Barcelo et La Suerte.

Pour les novilleros

Santiago Lopez Ortega de l’école taurine de Madrid Citar, Bautista
Angosto de l’école taurine de Béziers, Manuel Fuentesde l’école taurine
Afap, Clovis de Béziers et le vainqueur du bolsin de la Primavera des aficionados

Madrid : confirmation réussie pour Rafael Serna

Comme souvent les corridas dont on attend beaucoup sont décevantes.Las Ventas avait fait le plein ce soir pour une tarde dont on attendait beaucoup. Les cameras de Télé Madrid ont permis aux autres, dont votre serviteur de suivre les débats. Les toros d’El Torero, biens présentés mis a part quelques pointes fragiles, n’ont pas tenu les promesses de leur trapio. Souvent faibles et de comportement très inégal : le plus utilisable certainement le cinquième.

Diego Urdiales silence et silence

Andres Roca Rey salut après pétition et oreille

Rafael Serna silence et oreille

Diego Urdiales aura traversé sans peine ni gloire cette San Isidro. Certes il n’a pas été servi au sorteo par deux toros faibles et décastés dont il s’est débarrassé rapidement.

Roca Rey est Roca Rey et sa seule présence suffit à remplir les gradins. Ce soir encore il a prouvé qu’il est l’un des meilleurs toreros du temps du moins de ceux qui s’accrochent et essayent de tirer le maximum de leurs adversaires. Son premier était désespérément faible et ses agenouillements ne permettaient pas de lier les passes. Le péruvien essaya pourtant mais sans jamais atteindre les sommets. Son coup d’épée pourtant bien porté déclencha une forte pétition insuffisante pour la présidence. C’est à son second faible certes mais disposant d’un bon fond qu’il s’arrimera vraiment. La faena fut longue, le premier avis tombant en pleine série mais il fallut bien ce temps pour que l’animal se livre enfin et permette une conclusion à la hauteur de Roca Rey. Après de longues séries sans transmission, subitement le toro sembla subjugué par la muleta. On vit enfin des séries liées et templées à souhait et en particulier trois immenses séries de circulaires inversées d’une longueur infinie. L’épée entière un peu tombée est efficace et cette fois ci la présidence suivit le public pour la première oreille de la soirée.

Rafael Serna confirmait ce soir son Alternative devant une plaza pleine à raz bord on se doute du poids qui pesait sur les épaules du jeune sévillan qui, en tout et pour tout, avait toréé un seul festival en 2024. Le toro de la confirmation lui permit peu, une bonne série de véroniques en gagnant du terrain au capote et un joli quite par tafalleras, et c’est à peu prés tout. A la muleta le toro mansote et faible ne permet rien de grand. La faena se limite à trois séries deux à droite et une à gauche, le tout toréé de face avec beaucoup de sincérité malgré les protestations de l’animal. Le final est par manoletinas elles aussi bien en face des cornes mais l’épée est en arrière et desprendida quoique poussée dans les règles de l’art.

C’est à son second et dernier de la soirée que Serna se donnera à fond toréant comme le mort de faim de toros qu’il est. Il attend son adversaire à la porte du toril très en arrière des rayas ce qui vaudra deux sauts au toros avant de voir le capote. S’en suit une formidable série de véroniques au centre du ruedo. Le toro qui est certainement le plus solide de l’envoi attaque le cheval à hauteur de cuisse du picador qui se défend comme il peut des hachazos furieux de l’animal. Le quite est par delantales très doux avant une nouvelle charge au cheval comme la première. A la muleta, Serna s’engage à fond devant un toro qui est loin d’être un collaborateur, le danger rode et l’émotion gagne. Malgré les difficultés, la faena est bonne et bien liée. Pourtant en sortie le toro se défend en dérotant, toujours ce même vice constaté au cheval. En sortie de passe de poitrine la corne atteint le torero à la pommette droite et c’est le visage en sang que Rafael Serna termine sa faena. L’estocade et portée avec franchise et met rapidement terme à une valeureuse prestation du jeune torero qui coupe ce soir une oreille de poids qui devrait, espérons le, relancer sa carrière.

Demain est un autre jour avec le un contre six de Marco Perez.

Jean Dupin

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