Dax. 9 septembre matin, soleil et premières chaleurs, petite entrée, une heure trente de spectacle. Quatre erales de Pedraza de Yeltes, tous dans les nuances marron, bien présentés, très mobiles, pour certains manquant d’alegria qui ne fut pas provoquée par les novillero.

Martin Morilla (bleu ciel et or), au premier, une entière, six descabellos, silence ; au troisième, sept pinchazos, une entière, un descabello, silence.

Javier Zulueta (rioja et or), au deuxième, une entière, salut ; au dernier, deux pinchazos, trois descabellos, deux avis, silence.

Prix au meilleur novillero, non attribué.

Pour la première fois, ou depuis bien longtemps le et les prix de la finale des novilladas sans picadors n’ont pas été attribués… Desierto comme on aurait dit pour une corrida concours. Pourtant les quatre erales de Pedraza de Yeltes permettaient une finale diversifiée et animée. Mais il faut croire que ni Martin Morilla, ni Javier Zulutea n’ont manifesté la volonté de se comporter en combattant et d’aller à la conquête d’un trophée. Chaque fois, les deux, depuis le burladero on attendu que le novillo vienne sur eux… fuyait il qu’ils se gardaient bien de faire un pas pour le conserver dans la cape. Deux fonctionnaires de la tauromachie à l’heure où il faut se battre pour se construire une bonne place dans l’escalafon.

Martin Morilla (école taurine d’Arles) a toujours toréé ses deux adversaires avec beaucoup de douceur sur la main droite, dessinant quelques beaux pechos de sortie sur la gauche. En outre il lui arriva plusieurs fois d’être désarmé et de reculer très souvent entre deux naturelles. On ne retiendra à sa seconde sortie que trois ou quatre parfaites aidées par le haut.

Le Sévillan Javier Zulueta parût témoigner , par moment d’un peu plus d’entrega, mais il se réfugia très vite vers la prudence. Brindant chaque fois son combat au public, il signa de beaux et lents derechazos, réalisa d’excellents changements de mains, mais fut rapidement dépassé par son premier adversaire. Par la suite, face au dernier on applaudit à de belles séries de droite avec une muleta basse et lente. Certes il paraissait se hisser vers la victoire, construisant mieux ses naturelles mais toujours aussi instable sur l’ensemble de la faena.

On peut penser que les erales de Pedraza de Yeltes méritaient des adversaires plus conquérants qui auraient su mettre toutes leurs qualités en avant.

Jean-Michel Dussol

Photos Bertrand Caritey