Arles. Samedi. Première de la Feria del Arroz. Corrida Goyesca. Lleno apparent.

José María Manzanares: Oreille et palmas après avis. 

Alejandro Talavante: Silence et vuelta al ruedo.

Daniel Luque qui relevait de blessures: Deux oreilles et oreille.

A la fin du paseo une minute de silence pour les aficionados décédés cette année, puis on a joué La Marseillaise.

Avant la sortie du 3ème Daniel Luque a été ovationné.

 

La décoration de l’arène rendait hommage à Pablo Picasso

Le pianiste, Juan Antonio Sánchez accompagnait l’orchestre de Chicuelo.

Photo, JY Blouin

Manzanares a démarré la séance en se distinguant sur deux véroniques rematées par une rebolera de catégorie. Après deux rencontres puis un bon second tercio, l’Alicantino mit d’emblée son opposant dans sa canasta, donnant une authentique leçon de temple et d’élégance torera face à un toro noble. Entière et oreille. Avec son second, un castaño claro emmorrillado, Manzana pincha hélas une faena de bon ton, sur un bon rythme, liant les échanges en tombant la main en transmettant au conclave. Un trasteo qui assurément aurait mérité mieux. Maldita espada…

Photo JY Blouin


Alejandro Talavante eut quelques difficultés à s’entendre, cuadrilla comprise, avec son premier client plutôt compliqué, proposant un trasteo certes énergique, mais mal conclu. Mais avec le quinto, « Tala » se montra très entreprenant et après un spectaculaire capoteo por faroles, deux rencontres et un bon tercio de banderilles, il brinda au respectable une faena débutée genoux en terre pour une douzaine de muletazos qui donnèrent le ton d’une faena aussi décidée que variée, la conclusion limitant la récompense à une vuelta.

En définitive, le grand gagnant du jour a été Daniel Luque, visiblement très heureux de retrouver les ruedos un mois après sa grave blessure subie au Puerto. Avant que ne sorte son premier, le public lui réserva une sympathique ovation et il ne fallut pas très longtemps pour constater l’envie manifestée qui lui fit d’ailleurs frôler la correctionnelle sur un capotazo. Deux piques puis brindis à l’assemblée d’une faena réalisée au son du Concerto d’Aranjuez qui comprit quelques passages sur les deux rives comme autant d’estampes. Autorité et classe du maestro de Gerena qui visiblement retrouva toutes ses sensations, même si physiquement il lui en a coûté. Entière qui fit tomber deux pavillons.

Avec l’ultime, du genre exigeant, Luque proposa une bonne approche technique, faisant arrêter la musique alors qu’elle venait tout juste de démarrer, voulant certainement montrer par ce geste que l’affrontement n’allait certainement pas trop se prêter à l’alegría. Il afficha dès lors une posture sérieuse dans la manière de mener les débats, ajoutant autant que possible le cachet dont il a le secret. Au final, après entière, un autre trophée est venu s’ajouter à sa collection et la sortie a hombros qui a suivi a été fêtée comme une victoire libératrice chez un maestro qui avait certainement besoin d’évacuer les angoisses probablement provoquées par le « tabaco » récemment subi. Enhorabuena y Suerte pour la suite, Maestro !

Texte Paul Hermé torofiesta.com

Photo Ph. Gil Mir et JY Blouin