Mois : avril 2024 Page 10 sur 16

Parentis a prĂ©sentĂ© sa FĂ©ria de San BertomiĂč 2024.

Jeux Olympiques obligent, elle aura lieu fin aoĂ»t. C’est donc le samedi 24 et le dimanche 25 aoĂ»t que les toros fouleront le sable des arĂšnes Roland Portalier. Cette annĂ©e, les encastes minoritaires seront Ă  l’honneur. L’objectif est d’allier spectacle et ce qui a Ă©tĂ© la culture taurine parentissoise. La premiĂšre novillada sera de sang Santa Coloma avec des novillos de la ganaderia Los Maños. Pour les affronter trois novilleros expĂ©rimentĂ©s dĂ©fileront au paseo
‱Nino Julian
‱Diego Bastos
‱JĂ©sus de la Cazalda

Le dimanche ce seront les Carlos Nuñez de la ganaderia El Retamar qui seront lidiés par
‱Daniel Medina
‱Juan Herrero
‱Pedro Luis

Le matin, il y aura une tienta avec la participation de l’ Ecole Taurine dour Aficion qui reviendra pour cette FĂ©ria de Parentis 2024.

JOURNÉE AU CAMPO AVEC LE CTN

Samedi 13 avril, le Centre de Tauromachie de Nßmes a organisé une fiesta campera à la ganaderia du Scamandre. Pour l occasion nous avions convié nos partenaires ainsi que nos amis du CT Palmas y Pitos avec son dynamique président, CHRISTOPHE DUMOND.

Au programme, en matinĂ©e 2 becerras pour nos Ă©lĂšves et le Novillero Albin, nous soulignerons les Ă©normes progrĂšs d Elias et les premiers pas d’Imran devant du bĂ©tail avec les prĂ©cieux conseils du Maestro SOLALITO.

AprĂšs un repas pris en commun, retour autour de la placita du mas de Madame, pour la lidia complĂšte d un toro de 5 ans pour SOLALITO.
Nous avons pu admirer la technique et l entrega de Solal, les aficionados présents se sont regalés du travail sans faille du Maestro.

Ensuite 2 novillos aussi en lidia complÚte pour le Novillero TOMAS GONZALES de Teruel, en préparation de son futur passage en piquée. En somme une trÚs bonne journée sous le signe du toro.

Nous remercions chaleureusement le Maestro Solalito, le ganadero Olivier Riboulet pour l excellence de son bétail.

(communiqué)

Les “vaillants”

Photo JY Blouin

L’hĂ©roĂŻsme, la mise en avant de son courage, comme il en a Ă©tĂ© hier, avec Manuel Escribano dans le coso du Baratillo de maniĂšre magnifique, c’est la base de la tauromachie, sa justification ultime. Le sacrifice gratuit d’une vie humaine ou de son intĂ©gritĂ© physique accompagne ainsi celui d’un animal. Il y a lĂ  une sorte d’équivalence. Cette juste rĂ©paration (potentielle) fonde ce rituel dramatique qui n’a rien Ă  voir avec une sorte de jeu ou de dĂ©monstration d’habiletĂ©.

L’opposition entre une bĂȘte fĂ©roce et la froide dĂ©termination d’un individu voilĂ  ce qui justifie la tauromachie : cet art millĂ©naire. Il n’y a pas d’activitĂ© plus humaine si on la considĂšre du point de vue de l’Histoire de l’HumanitĂ© que cette confrontation.

Hier le sympathique torero de Gerena qui a eu tant de mal Ă  s’imposer a fait une dĂ©monstration Ă©clatante de cette vĂ©ritĂ© : la qualitĂ© premiĂšre, essentielle, fondamentale du combattant c’est le courage. Arrive ce qui arrive faits ce que doits : c’est le Nec Plus Ultra. Les jeunes gens qui de plus en plus nombreux se lancent dans la carriĂšre taurine ont-ils bien mesurĂ© cette devise ultime ? Savent-ils ce qu’ils portent, ce qu’ils risquent ? Le formatage de ces Ă©coles incline-t-il Ă  cette acceptation du sacrifice ? Il y a une inclinaison dans le toreo moderne Ă  l’esthĂ©tisme, au bon goĂ»t qui va Ă  l’encontre de cette vĂ©ritĂ© et quand un homme comme Ecribano remet les pendules Ă  l’heure le spectacle prend alors une dimension quasi mystique.

On les appelle les vaillants ; Escribano est en tĂȘte de cette cohorte de toreros, qui portent ces valeurs tous les dimanches parfois dans des arĂšnes portatives, modestes, devant un public souvent festif et peu au fait des dangers qu’ils encourent. Je pense Ă  Padilla, Ă  Pepin Liria, Ă  Lopez Chavez pour Ă©voquer un passĂ© rĂ©cent. Les vaillants (ou vaillantasses) ce terme dĂ©prĂ©ciatif, inique est Ă  bannir dĂ©sormais du vocabulaire taurin, car les vaillants sont les courageux.

Pierre Vidal

Seville : héroïque Escribano

Photo J.Y Blouin

Je sors Ă  l’instant de la real Maestranza de SĂ©ville et suis encore dans un Ă©tat Ă©trange de confusion et de peur mĂȘlĂ©es.

Je ne sais plus trop que penser de ce que j’ai vu et vĂ©cu durant trois heures d’une tauromachie dirigĂ©e Ă  la pointe des cornes des pupilles de  Victorino Martin. Le vieux sorcier de Galapagar a bien transmis ses sorcelleries taurines Ă  son fils. Je vais essayer de te raconter cela sans trop entrer dans les dĂ©tails  qui ne te feront aucun effet.  Qu’aurais tu Ă  faire d’apprendre qua’u troisiĂšme toro il y a eu deux ou trois choses sur la corne droite et autant sur la gauche, alors que dĂšs le dĂ©part l’atmosphĂšre fut plombĂ©e par la blessure du chef de lidia, Manuel Escribano , magnifiquement vĂȘtu de brun trĂšs sombre et or.  Ce torero habituĂ© aux Miura et aux Victorino n’allait pas manquer Ă  ses bonnes et courageuses maniĂšres : il est allĂ© Ă  la porte du toril recevoir son premier toro.

Photo J.Y Blouin

Sortie hĂ©sitante , passage sur le cĂŽtĂ©, deux , trois quatre lances et le bicho attrape le torero au cinquiĂšme passage de Sainte VĂ©ronique ! on peut craindre le pire, le maestro se relĂšve , boitille, une cornada dans la jambe droite qui le conduit Ă  l’infirmerie pour , pense t on un long moment.

Photo J.Y Blouin

Borja Jimenez  second de la terna de ce soir prend les outils, s’attaque au toro malfaisant et en tire un assez bon parti. Il salue.

En troisiĂšme la figura numero un va devoir affronter toute la soirĂ©e la froideur et les sifflets de quelques imbĂ©ciles incapables de voir la faena complĂšte que le pĂ©ruvien a offerte au quatriĂšme, qui mĂ©ritait une oreille et ne connut mĂȘme pas une pĂ©tition. 

Au toro prĂ©cĂ©dent Borja Jimenez  avait coupĂ©, lui un pavillon bien gagnĂ© par deux grandes sĂ©ries de naturelles lentes et dominatrices  enchainĂ©es par des droitiĂšres plus rapides sur la course du toro. Ne l’oublions pas, grand toro, grande faena, Borja Jimenez a la trempe d’une lidiador de grande valeur, une envie sans limite, et du courage Ă  revendre.

Photo J.Y Blouin

L’ennui, vois tu, avec ce genre de corrida, c’est la peur qui nous Ă©treint en permanence et le vice de la “mirada” de ces toros gris qui feraient peur aux plus braves.  DĂ©cidĂ© Ă  ne pas se laisser impressionner , alors mĂȘme qu’il torĂ©e des Victorinos pour la premiĂšre fois, AndrĂšs ROCA REY va se taper (pardonne la trivialitĂ© du terme) le quatriĂšme qui galope comme un fou, va planter ses pitons dans les planches, 535 kgs et 5ans de force brute.  Roca l’emmĂšne au centre, aux pique  le toro met les reins.  Roca nous offre un quite superbe par chicuelinas ajustĂ©es et conclu par une demie de grand style.  Borja rĂ©pond par un autre quite mais le bicho a vite compris et se retourne plus vite que prĂ©vu, danger..Brindis Ă  J A Campuzano, et dĂ©but d’une belle belle belle ( trois fois exprĂšs! ) faena surtout par doblones trĂšs Ă©lĂ©gants et passes par le bas qui obligent le toro Ă  humilier.  Exercice de dominio parfait  et grande Ă©pĂ©e. Une ovation sans suite, pas de pĂ©tition, et mĂȘme quatre ou cinq imbĂ©ciles sifflent. Sont ils de Gerena? Quel motif les guident t ils ?  

Figure toi que le bruit  a couru , puis l’annonce en a Ă©tĂ© faite au micro : Escribano va sortir de l’infirmerie avec sa cornada de 10 cm dans la jambe , pour toreer le sixiĂšme.

Ambience, tumulte et applaudissements. Manuel revient, en chemise et gilet et demi pantalon coupĂ© aux genoux. Devine ce qu’il fait le bougre ?  Il fait signe au torilero qu’il va aller attendre le fauve Ă  la porte des chiqueros, comme au premier!

Et il y va, s’agenouille, ce beau spĂ©cimen fait son boulot de toro agressif et dnas sa petite tĂȘte de souris santa coloma brillent deux yeux Ă  vous clouer sur place. Bonne rĂ©ception au capote, deux paires de banderilles ( Manuel dĂ©cline la troisiĂšme paire, douleur oblige) puis le brindis  Ă  JosĂ© Luis Moreno dĂ©clenche les larmes chez son ancien apoderado, du coup son voisin El Cid pleure aussi.. Tu vois , si la vie n’Ă©tait pas rĂ©ellement en jeu, cela tiendrait un peu du melo, mais non , l’heure est grave, pleine d’incertitude, le toro cherche les chevilles,  ce toro est collant se retourne en 1 seconde et Escribano ne peut pas courir.. La Faena sera courte, L’Ă©pĂ©e entiĂšre dĂ©clenche le tonnerre, fait perdre la raison a ce bon Fernandez Rey au palco qui sort les deux mouchoirs sans hĂ©siter.

OlĂ©, Roca rey?   qui est ce?  Borja Jimenez, ah oui  une oreille, Escribano : deux oreilles pour l’Ă©motion et l’hĂ©roisme.

Tu vois Georges, ya des jours, je sais pas pourquoi, j’ai l’impressions de ne plus rien comprendre , ou alors de trop bien  comprendre.

Ton vieil ami,

Jean François NeviÚre

Pour mĂ©poire : Escribano  brun soudanais et or, Borja Jimenez Pervenche et or, Roca Rey coq de roche et blanc nacrĂ©. 

Lleno de no hay billetes, grand beau temps.

ChĂąteaurenard: 100% France

Le club taurin Fiesta y Toros de ChĂąteaurenard a dĂ©voilĂ© ce vendredi la composition du cartel de sa traditionnelle corrida des fĂȘtes qui se dĂ©roulera le mardi 6 aout. Un cartel sera composĂ© par El Rafi, ClĂ©mente Christian Parejo pour six toros des ganaderias françaises Gallon, Jalabert, Le Laget, San Sebastian, PagĂšs-Mailhan et CuillĂ©.

Aire sur l’Adour, prĂ©sentation du cartel

Le temps s’est mis au beau. Cet aspect mĂ©tĂ©o loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable apparaissait indispensable pour une prĂ©sentation du cartel de la corrida du 16 juin rĂ©ussie. En effet pour l’occasion, Audaz Productions proposait n tentadero avec du bĂ©tail de La Pasion pour le bĂ©arnais Dorian Canton et avait optĂ© pour un moment grillade comme moment festif une fois le cartel dĂ©voilĂ©.
Pour ce qui est du cartel proprement dit, la ganaderia retenue est connue depuis quelques semaines et c’est avec intĂ©rĂȘt que les aficionados vont attendre la sortie des toros de Peñajara (casta Jijona) trĂšs rarement programmĂ©s dans le coin.

Pour les affronter:

‱Morenito de Aranda. Lidiador reconnu, dĂ©jĂ  sorti en triomphe des arĂšnes Maurice Lauche!, Xe sera un chef de lidia expĂ©rimentĂ©.

Jesus Enrique Colombo. L’athlĂ©tique vĂ©nĂ©zuĂ©lien a su lui aussi triompher dans les arĂšnes d’Aire sur Adour. C’est un dĂ©fi pour lui d’affronter ce genre de toros qu’il faut savoir embarquer au dernier tiers.
Son cÎté spectaculaire aux banderilles va sûrement attirer un public plus large que celui qui vient juste pour les toros

Dorian Canton. Le bĂ©arnais avait dĂ» renoncer Ă  son contrat en 2023 Ă  cause de sa blessure au poignet. PrĂ©sent pour cette soirĂ©e, il se dit tout Ă  fait prĂȘt pour torĂ©er cette ganaderia. Ce que l’on a entrevu de lui Ă  Aignan et vu lors du tentadero qui a suivi la prĂ©sentation des cartels le laisse en tout cas supposer.

Lanternes et vessies…

Il est toujours facile de dire: c’était mieux avant. Il y a quand mĂȘme un fond de vĂ©ritĂ© dans ce regard nostalgique sur le passĂ©. La Maestranza, temple adorĂ©, rĂ©fĂ©rence mondiale du toreo, manque dans ce dĂ©but de feria du sĂ©rieux qui l’honorait. Ce n’est pas Madrid mais tout de mĂȘme nous sommes dans une arĂšne de premiĂšre catĂ©gorie et la prĂ©sentation des corridas de Juan Pedro Domecq et Nuñez del Cuvillo, de jeudi et vendredi, lots pour vedettes, laissait Ă  dĂ©sirer. Sans doute va-t-on redresser la barre avec Victorino ce soir. A vaincre sans pĂ©ril on triomphe sans gloire faut-il le rappeler.

L’absence de critĂšres sĂ©rieux et surtout homogĂšnes du palco laisse l’observateur perplexe. Ainsi cette seconde oreille avec par consĂ©quent une Puerta del Principe Ă  la clĂ©; cĂ©dĂ©e Ă  Luque aprĂšs une fanea encimista et sans profondeur rĂ©elle. Je ne chicanerai pas les mĂ©rites du torero de Gerena, sa technique, son sens du spectacle et son aguante, mais ce triomphe valait-il celui de Perera durement acquis deux jours plus tĂŽt ?

On me dira et c’est vrai, le public a fait une grosse pression pour cette double rĂ©compense. Justement le prĂ©sident dĂ©cide de cette rĂ©compense suprĂȘme, il est lĂ  pour tempĂ©rer l’ardeur populaire. Il ne doit pas lui cĂ©der. Le public de la Maestranza a beaucoup changĂ©. Il est composĂ© de nombreux touristes et d’aficionados rĂ©cents ; ce n’est le public savant et mesurĂ© d’antan. C’est tant mieux d’un cĂŽtĂ© que l’arrivĂ©e de ces nouveaux venus. Qu’ils ne prennent pas cependant cependant les vessies pour des lanternes.

Pierre Vidal

Seville: Porte du Prince pour un Daniel Luque émouvant. 

Luque en triomphe (photo JY Blouin)

Real Maestranza de Sevilla, 6eme corrida d’abono. Temps beau et chaud, arĂšnes pleines sauf une petite partie au soleil. Corrida de Nuñez del Cuvillo, moyennement prĂ©sentĂ©e, de comportements variĂ©s. 

Mansos 3 sur 6 plus braves avec de la caste les  3,5 et 6Úme. Poids moyen 520kgs, deux noirs, deux colorados, un melocoton et un jabonero. 

Diego Urdiales, de noir et or. Oreille et salut au tiers. 

Alejandro Talavante, de tabac et or. Oreille et salut au tiers. 

Daniel Luque de nazareno et or. Une oreille et deux oreilles, Puerta del Principe. 

Photo JY Blouin

Je vais encore me faire des amis en disant que l’oreille, au demeurant mĂ©ritĂ©e du premier toro fade et sur la dĂ©fensive qu’eut Ă  lidier Urdiales, est une oreille sans grande catĂ©gorie, dĂ»e Ă  l’application du torero d’Arnedo et Ă  sa grande estocade.  Public enchantĂ© par la mĂ©canique bien huilĂ©e , deux sĂ©ries droitiĂšres identiques, une sĂ©rie de natuelles, et re sĂ©rie droitiĂšre en fin de faena. Sans beaucoup de variĂ©tĂ©, sans gĂ©nie, mais c’était bien fait, sĂ©rieux, classique  et l’épĂ©e fut grande et en place, sin puntilla. OREILLE donc. 

Photo JY Blouin

A son second un colorado qui prend les deux piques rĂšglementaires  il sera impossible au vĂ©tĂ©ran d’Arnedo de lier, ce fut passe aprĂšs passe  une faena sans entrain, Ă  toro presque parado. 

Un pinchazo et une entiĂšre fulminante, Salut au tiers. Rappelons que pour son premier toro, sur la dĂ©fensive, le matador a su mettre en valeur les qualitĂ©s qu’il avait au fond de lui et in fine, on vit  trois passes par le bas qui valaient un coup de chapeau. On entendit certains commentateurs parler de faenon… et puis quoi encore? 

Photo JY Blouin

Alejandro Talavante  est un trĂšs grand torero et quand il veut il le dĂ©montre! Ce qu’il fit ce soir avec son premier adversaire, un petit noir plus nerveux que le premier. 

Bonne rĂ©ception par veronicas et un bon deuxiĂšme puyazo.  Il est Ă  remarquer que les ordres avaient Ă©tĂ© donnĂ©s aux lanciers de ne pas Ă©puiser les toros qui n’auraient pas supportĂ© de piques appuyĂ©es. Daniel Luque alla au quite par chicuelinas trĂšs ajustĂ©es.  Javier Ambel posa une belle paire de banderilles sans pour autant  saluer… Ce deuxiĂšme toro sort seul de la pique et tombe, puis retombe aussitĂŽt aprĂšs la premiĂšre paire de banderilles.  Faiblesse impardonnable dans une arĂšne comme SĂ©ville, d’autant que les piques n’ont jamais Ă©tĂ© dures, plutĂŽt des picotazos. 

Muleta en main Talavante montre qui il est , ce qu’il sait faire et surtout ĂȘtre, son toreo est ce qu’il cache dans son Ăąme et non une copie de bon Ă©lĂšve. Classe , inspiration, rythme, variĂ©tĂ©, la faena comme le toro vont a mas. Par-dessus le marchĂ© une superbe Ă©pĂ©e, OREILLE de grand poids. 

Photo JY Blouin

Au cinquiĂšme, noblesse oblige  Talavante reçoit ce toro melocoton par trois faroles  qui font monter le toro cornes trĂšs haut. Une telle rĂ©ception au capote est assez rare pour ĂȘtre soulignĂ©e. Aux banderilles Alvaro Montes  est appelĂ© Ă  saluer. Et ce qui devait normalement se terminer par une rĂ©compense majeure commence: brindis au public, dĂ©but aux medios Ă  genoux, trois passes rematĂ©es par un pecho debout. Une grande partie de la faena se fera sur la corne gauche.

Photo J.Y Blouin

HĂ©las un pinchazo   remet tout en cause et l’épĂ©e entiĂšre mais trasera qui suit prive l’expremeño de l’oreille . Salut au tiers sous une grande ovation. 

Daniel LUQUE a fait se lever le public à de nombreuses reprises tant à son premier, un colorado assez vif et mobile. 

Urdiales va au quite  par chicuelinas approximatives, Luque lui rĂ©pond par des  cordobinas affolantes, les gradins n’ont pas le temps de se refroidir tant que les derriĂšres sont relevĂ©s. Grande paire d’Ivan Garcia qui doit saluer. 

Et le brindis de Daniel Ă  son pĂšre malade absent des arĂšnes oĂč il l’a toujours accompagnĂ©:” papa, ce toro est pour toi puique que n’es pas lĂ  ce soir mais tu peux me voir…”. 

Photo JY Blouin

Le toro s’attarde un peu comme s’il avait envie de foncer mais se retenait pour plus tard.  Daniel Luque oblige cet animal Ă  se livrer, et ici la musique dĂ©marre Ă  juste titre, le chef  dĂ©cide seul en grand aficionado! A Gauche les naturelles sont superbes mais le toro a de moins en moins de fond . EpĂ©e parfaitement placĂ©e, immĂ©diate d’effet, sans puntilla, et OREILLE. 

Daniel Luque sait dĂ©sormais qu’il aura le toro le plus clair , du moins par la couleur( jabonero) mais aussi par le caractĂšre, trempĂ© mais noble, qui dure et redemande du tissu sous son mufle baissĂ©. 

Photo JY Blouin

Daniel  sait , pressent, sent que c’est maintenant ou jamais qu’il doit se jouer la vie. 

Ce toro s’appelle CONTENTO, feliz, heureux , comme nous tous qui avons vu jusqu’au bout une aventure risquĂ©e mais si belle. Il y a des desplante qui ont du sens. Et je vous assure que aprĂšs des luquesinas impensables deux minutes avant l’Ă©pĂ©e jetĂ©e loin de lui, torĂ©ant dans 50 cm2, finir entre les cornes, une main empoigant la droite puis la lĂąchant et ouvrant la chaquetilla entre les deux pitons, si vous n’avez pas au choix, ou tout cela Ă  la fois, admiration, chair de poule, frayeur ou contentement, c’est que vous ne devez pas vraiment aimer l’art de Cuchares. 

Photo J.Y Blouin

DEUX OREILLES, et son corollaire (total de trois) PORTE DU PRINCE  

Le brindis était pour nous tous : merci Daniel Luque, ce fut un grand soir ! 

Jean François NEVIERE 

PS: le prĂ©sident TERUEL qui avait refusĂ© en se justifiant partiellement la vuelta au toro de Santiago Domecq avant hier a  su voir , mĂȘme si l’Ă©pĂ©e du 6Ă©mĂ© Ă©tait un tantinet trasera, l’entrega totale du maestro de Gerena. ET en plus  la pĂ©tition de la deuxiĂšme n’était pas prĂšs de s’arrĂȘte 

https://twitter.com/OneToroTV/status/1778881293444399546

Algeciras: mano Ă  mano Morante/Roca Rey

Palos: oĂč on reparle de Curro Diaz

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