Mois : avril 2024 Page 5 sur 16

Une feria de NĂźmes de haut niveau

La feria de NĂźmes dĂ©bute vendredi 17 mai 2024 Ă  18h00 avec une affiche incroyable pour le retour de Enrique Ponce dans les arĂšnes. Sa tournĂ©e d’adieux, oĂč sera-t-il en France cette annĂ©e ensuite ? Il est accompagnĂ© par Talavante qui est dans un bon moment aprĂšs son triomphe Ă©clatant avec 4 oreilles Ă  la feria de PĂąques d’Arles cette annĂ©e. Pour complĂ©ter : David Galvan ami de Ponce qui fera sa confirmation d’alternative Ă  NĂźmes et qui est un torero courageux avec beaucoup de goĂ»ts. Les toros de Juan Pedro Domecq pour satisfaire les toreros.

Le samedi 18 mai 2024 Ă  11h30 une novillada sans picadors avec 4 erales de RaphaĂ«l Chaubet pour Marco Polope, « Victor Â», Alejandro GonzĂĄlez et « Valentin Â».

Puis Ă  18h00 la corrida de Garcigrande – un Ă©levage de garantie – pour SĂ©bastien Castella (le triomphateur de la saison 2023), AndrĂ©s Roca Rey : le numĂ©ro 1 qui remplit les arĂšnes partout et qui vient d’ouvrir la porte du prince des arĂšnes de Seville. Et le français El Rafi qui va tout donner aprĂšs avoir triomphĂ© pour sa premiĂšre corrida en France Ă  Gamarde dimanche dernier. Un cartel explosif Ă  ne pas rater.

Dimanche 19 mai 2024 Ă  11h30 une belle affiche pour la novillada piquĂ©e avec 6 novillos de Piedras Rojas pour Lalo de MarĂ­a qui va prendre l’alternative cette annĂ©e et deux promesses qui se sont illustrĂ©es Ă  Arles Ă  PĂąques : Manuel RomĂĄn et Samuel NavalĂłn.

Dimanche Ă  18h00 une Corrida de Victoriano del RĂ­o – autre Ă©levage prestigieux – pour le second contrat de SĂ©bastien Castella, Emilio de Justo – qui est dans le top 5 des matador fin 2023 et a marquĂ© les esprits Ă  Seville – et TomĂĄs Rufo jeune torero de Talavera de la Reina (alternative en sept 2021) qui fait des dĂ©buts Ă©poustouflants.

Lundi 20 mai 2024 Ă  11h30 – Corrida de rejĂłn avec des toros de FermĂ­n BohĂłrquez pour Rui Fernandes pour ouvrir le bal, Diego Ventura le numero 1 du rejon et notre amazone française LĂ©a Vicens qui ne cesse de triompher partout.

A 18h00 c’est une corrida de Virgen MarĂ­a qui a fait des sorties remarquables l’annĂ©e derniĂšre. Pour Juan Leal, l’ArlĂ©sien qui a fait une remarquable prestation Ă  la feria de PĂąques, Fernando AdriĂĄn ancien Ă©lĂšve de la fondation El juli qui a fait beaucoup de chemin et a ouvert la grande porte de Madrid l’annĂ©e derniĂšre et le français Solal qui a pris l’alternative Ă  NĂźmes l’annĂ©e derniĂšre.

Beaucoup de belles choses au programme de cette feria de Nßmes 2024 avec 4 toreros français dont deux nßmois

Nouveau : Le pack « Expliquez-moi la corrida » qui est animĂ© par une guide-confĂ©renciĂšre de l’Office de Tourisme de la Ville de NĂźmes. Ce pack comprend une place en Porte PrĂ©sidence ainsi que la mise Ă  disposition de chuchoteurs afin d’écouter le commentaire de la guide en toute discrĂ©tion. Il s’agit d’une explication objective, en lien direct avec le rĂšglement taurin et les traditions taurines.

Il est valable pour la corrida du samedi aprĂšs-midi et/ou celle du lundi matin.

suivez le lien ci dessous

https://www.nimes-tourisme.com/fr/reserver.html

DĂ©cĂšs de Marc Roumengou

Chers amis,

C’est avec un certain retard en raison de mon absence que je tenais Ă  vous faire part du dĂ©cĂšs de notre ami Marc Roumengou.

Marc, Président du Forum et adhérent de la Goyesca, savait animer comme personne les réunions de nos différents clubs. Malheureusement, depuis un certain temps, son état de santé ne lui permettait plus de se joindre à nous.

Je me permets de vous communiquer le brillant hommage qui lui a Ă©tĂ© rendu dans la DĂ©pĂȘche du Midi  de dimanche par Patrick Louis. Article qui retrace notamment sa carriĂšre d’Alguacilillo dans diverses arĂšnes du sud-ouest et en particulier aux arĂšnes du Soleil d’Or Ă  Toulouse, rĂŽle qu’il partagea avec Jean Lanau PrĂ©sident du Forum.

Certains amis du club taurin Mexico Aztecas y Toros, ont pu dĂ©couvrir ses divers ouvrages taurins dans l’importante bibliothĂšque de Marco Antonio Ramirez Villalon Ă  Morelia lui aussi dĂ©cĂ©dĂ© et grand ami de Marc.

Me concernant, je garde l’excellent souvenir de mon alternative vicoise l’ayant passĂ©e en sa compagnie.

Odile son Ă©pouse doit organiser une messe du souvenir, je ne manquerai pas de vous en communiquer la date et le lieu.

Bien amicalement

Jacky NEGRE

Gallon et Bolhorn Ă  Tarascon

tar22ph

Programme officiel de la Feria de la Jouvenço 2024 avec notamment le samedi 6 juillet, la novillada de Gallon/Blohorn…Ce lundi dans le cadre de la prĂ©sentation des festivitĂ©s d’étĂ© de Tarascon, a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ© le programme de la Feria de la Jouvenço qui se dĂ©roulera les vendredi 5 et samedi 6 juillet dans la CitĂ© de Tartarin.Cette annĂ©e, les arĂšnes seront au cƓur de la Feria avec une tienta et deux novilladas. La feria prendra aussi tout son sens autour des bodegas organisĂ©es par les clubs taurins locaux Lou Petassa et Lou TaĂč. Le jardin des plantes sera amĂ©nagĂ© pour l’occasion en lieu festif pour les aficionados de tous horizons. Des animations gratuites seront proposĂ©es sur des airs sĂ©villans avec possibilitĂ© de restauration !Le vendredi 5 en fin d’aprĂšs-midi aura lieu une tienta de deux vaches du fer de Malaga par les matadors de toros Tibo Garcia et Carlos Olsina.A l’issue de la tienta, soirĂ©e sĂ©villane au Jardin des plantes – SoirĂ©e bodega, danses sĂ©villanes, tapas et spectacle du groupe Reyes HĂ©ritage. De 19h30 Ă  1h30.

Tard22k

Le samedi 6 juillet en matinĂ©e, novillada sans picadors organisĂ©e par l’Ecole Taurine du Pays d’Arles en collaboration avec la communautĂ© de communes Arles Crau Camargue Montagnette et la ville de Tarascon pour Juan de Morena (E.T. d’Arles), Valentin (E.T. NiĂźmes), Daniel FernĂĄndez (E.T Lucena) et Mathias (E.T d’Arles) – Erales de Tardieu.Entre la novillada sans picadors et la novillada de l’aprĂšs-midi ambiance sĂ©villane – Jardin des plantes. Repas avec ambiance, danses et musiques sĂ©villanes. Menu Ă  16€ : paella, fromage, pain et dessert. Sur rĂ©servation jusqu’au 3 juillet au 04 90 91 10 72 ou directement auprĂšs du restaurant Le SaĂŻgon (service de 12h30 Ă  14h30) . Animations de 12h Ă  16h.

Gallon

L’aprĂšs-midi, novillada avec picadors : 3 novillos des frĂšres Gallon, 3 de Blohorn pour Lalo de MarĂ­a, Nino JuliĂĄn et Miguel Losana, puis jusqu’à 1h30 du matin soirĂ©e bodega, danses sĂ©villanes, tapas et spectacle du groupe Reyes HĂ©ritage.

Blohorn

(Communiqué)

Villeneuve de Marsan: cartel 100% français

Le cercle taurin de Villeneuve de Marsan annonce un cartel 100 % français pour sa traditionnelle corrida des fĂȘtes du mardi 6 aoĂ»t 2024. Outre des taureaux de PAGES-MAILHAN, se sont trois toreros français qui feront le paseo Ă  19 h :

ADRIANO – 27 ans A fait sa prĂ©sentation Ă  Villeneuve en 2022. AprĂšs avoir torĂ©Ă© 10 corridas en 2023 et triomphĂ© le dimanche de Rameaux Ă  Villarrobledo, province d d’Albacete, il aura Ă  cƓur de prouver qu’il faut compter sur lui cette temporada.


Dorian CANTON – 23 ans – a pris son alternative Ă  Villeneuve en 2019. Il a Ă©tĂ© aux cartels les annĂ©es suivantes. Victime d’une blessure en 2023, Il ne fera que 4 corridas durant cette temporada. Son envie de triompher Ă  chaque sortie en 2024 est Ă©vidente.


SOLALITO – 23 ans a pris l’alternative le 17 septembre 2023 Ă  NĂźmes. Il dĂ©filera dans ces mĂȘmes arĂšnes le lundi 20 mai. Il fera sa prĂ©sentation dans le sud ouest.

A la Librairie Tonnet Ă  Pau jeudi 25 avril Ă  18.00.

Peut ĂȘtre une image de 2 personnes et texte qui dit ’JEUDI 25 AVRIL MAM NE  alas 6 de la tarde Pierre Vidal 18h00 1 est notre invitĂ© NCONT www.librairie-tonnet.fr ኄበ VAMONOS! sur surlecheminduRocia e chemin du Rocio’

Pierre Vidal, journaliste et ancien chroniqueur du Journal La RĂ©publique des PyrĂ©nĂ©es prĂ©sentera son rĂ©cit Vamonos ! sur le chemin du RocĂ­o rĂ©alisĂ© avec le photographe Bruno Lasnier et publiĂ© aux Ă©ditions l’Atelier des Brisants.

La rencontre sera animée par Patrick Cauna

Un voyage avec Pierre Vidal et Bruno Lasnier au cƓur de l’Andalousie sur les traces de la Blanca Paloma.

Chaque annĂ©e quelques jours avant la PentecĂŽte ils sont des milliers d’andalous Ă  se mettre en route vers Almonte et la aldea du RocĂ­o. Pour rien au monde ils ne manqueraient ce rendez-vous. À pied, Ă  cheval, en charrette, en roulotte ou en vĂ©hicule tout terrain, rĂ©unis derriĂšre le simpecado de leurs hermandades respectives au son du tamboril et des palmas, ils vont traverser le Parc de la Doñana, emprunter des pistes sabloneuses, traverser pour certains le Guadalquivir et tous dormir Ă  la belle Ă©toile. Leurs haltes sous les pins centenaires de la raya seront prĂ©textes Ă  des nuits sans fin Ă  chanter et danser des sĂ©villanes au goĂ»t de fino et de rebujito. Puis arrivera le moment tant attendu des retrouvailles avec la vierge du RocĂ­o dans des scĂšnes enfiĂ©vrĂ©es dont l’apothĂ©ose sera sa sortie Ă  l’aube du lundi matin. Il sera alors l’heure de repartir jusqu’à l’annĂ©e prochaine

Ole ole al RocĂ­o yo quiero volver a cantarle a mi Virgen con fe con un ole ole ole ole ole.

Viva la blanca paloma ! Viva la Virgen del Rocio !

Espagne et traditions

Séville: Luque triomphateur de la féria

 Daniel Luque, est le triomphateur XXXVIII Trofeos Puerta del PrĂ­ncipe aprĂšs son succĂšs avec les toros de NĂșñez del Cuvillo,oĂč il a coupĂ© 3 oreilles; ainsi en a dĂ©cidĂ© le jury du Corte InglĂ©s

Triomphateur de la Feria, Trofeo Espartaco: Daniel Luque.

Meilleure faena, trofeo Vicente Zabala: Juan Ortega.

Meilleur toreo de capa, trofeo Curro Romero: Pablo Aguado.

Meilleur suerte de matar: Emilio De Justo.

Meilleur rejoneador: Diego Ventura.

Meilleur banderillero: Curro Javier.

Meilleur picador: Juan Francisco Peña.

Meilleure ganadería: Santiago Domecq.

Mention spéciale Manuel Escribano pour la corrida de Victorino Martín.

PalmarĂšs trĂšs sĂ©villan qui fait peu de cas des grandes tardes de puerta del principe de Miguel Angel Perera et d’AndrĂ©s Roca Rey.

GALLEGO ET ZULUETA TIRENT LEUR EPINGLE DU JEU D’UNE IMBUVABLE NOVILLADA DE MURUBE


Avant tout je voudrais rappeler que le public des arĂšnes d’ATARFE, pour la premiĂšre demi-finale du certamen andalou des novilladas piquĂ©es est essentiellement composĂ© de supporters des impĂ©trants, Notons au passage l’absence d’un groupe de JEREZ DE LA FRONTERA dont l’aficion est dĂ©clinante, seuls quelques individuels soutenaient le torero de la ville. Les deux autres avaient montĂ© des autobus et cela compte Ă  l’heure des trophĂ©es.
D’un point de vue purement taurin, la novillada de MURUBE Ă©tait trĂšs inĂ©gale de prĂ©sentation tant de trapio que de tĂȘte, inĂ©gale aussi dans les diverses nuances de mauvais comportement : tous mansos, totalement dĂ©castĂ©s, les uns avec un fond de noblesse d’autres dotĂ©s d’un puissant et malsain genio.

Pedro GALLEGO une oreille aprĂšs avis et une oreille
Javier PRERGRINO ovation et silence aprĂšs deux avis
Javier ZULUETA une oreille aprĂšs un avis et deux oreilles

Pedro GALLEGO a le sens de la compĂ©tition et c’est Ă  la porte des torils qu’il accueillera ses deux opposants. Le premier est distrait, il faut en permanence aller le chercher mais lorsqu’il entre dans la muleta il fait preuve d’une certaine noblesse qui permet un travail agrĂ©able Ă  condition de ne pas le contraindre. Tant Ă  droite qu’Ă  gauche les sĂ©ries sont Ă©maillĂ©es de fuite du novillo vers sa querencia. Le final par bernardinas sera peut ĂȘtre le meilleur. La mise Ă  mort est laborieuse trois quart de bajonazo tendido trois coups de verdugo infructueux avant que le novillo ne se couche seul aprĂšs avoir entendu un avis, une oreille Ă  mon avis Ă  contresens.
Son second adversaire est du mĂȘme tonneau manso fuyard avec un fond de noblesse, peut- ĂȘtre un peu moins que le premier. Gallego lui servira de ça de lĂ  quelques bons muletazos tant Ă  gauche qu’Ă  droite sans jamais arriver Ă  lier. La fin de faena se fera entiĂšrement dans la quĂ©rencia. Une entiĂšre desprendida dĂ©clenchera la sortie des mouchoirs gĂ©ants des supporters fort nombreux mais la prĂ©sidente ne se laissera pas impressionner par la pĂ©tition de seconde oreille.
Le Jerezano Javier PREREGRINO doit se sentir un peu seul dans ce conclave de socios dignes du PSG ou de l’OM. Pour tout arranger il hĂ©ritera des pires du lot. Le premier vilain de tĂȘte est en manso de gala uniquement intĂ©ressĂ© par les tablas du toril, et pour tout arranger il dispose d’un terrible « genio » qui rend quasi impossible toute expression artistique, protestant Ă  coup de tĂȘte Ă  chaque passe. Si les deux premiĂšres sĂ©ries Ă  droite sont Ă  peu prĂšs liĂ©es, la suite devient impossible. La corne gauche est pire que la droite, il en tirera pourtant deux sĂ©ries de deux passes en deux passes. C’est pourtant par naturelles qu’il choisira de terminer avant d’ĂȘtre fortement jetĂ© au sol Ă  la quatriĂšme. Visiblement choquĂ© par la voltereta il tuera d’un entiĂšre en place au troisiĂšme essai sous l’ovation du public.

Son second adversaire est lui aussi un grand manso et quand je dis grand , c’est aussi pour la taille un quasi toro. Peregrino lui sert sert deux bonnes sĂ©ries Ă  droite puis prend la corne gauche inservable. Retour Ă  droite pour quelques passes en tentant de sortir du refuge de la porte du toril. Le manque total de classe et de caste de l’animal amĂšnent PEREGRINO Ă  abrĂ©ger ce que n’a visiblement pas compris le chef de musique bien dĂ©cidĂ© Ă  terminer son morceau alors que le toro est sur le point de se profiler. Tout un travail de mise en place Ă  refaire avec cet animal pour le moins compliquĂ©. La mise Ă  mort sera terriblement difficile et longue deux avis sonneront avant que le toro ne se dĂ©cide Ă  plier les gaules.

Javier ZULUETA est le plus jeune torero du jour. Il avait impressionnĂ© l’an dernier en non piquĂ©e et il confirme la justesse de son passage dans la classe supĂ©rieure. Son premier adversaire es lui aussi un fuyard difficile Ă  fixer au capote qui par la site ira d’abord goĂ»ter le fer du picador de rĂ©serve avant de prendre un picotazo du picador de tour. Le novillo proteste dans la premiĂšre sĂ©rie puis par la suite le fond de noblesse dont il dispose. Intelligemment ZULUETA s’adapte aux dĂ©fauts de l’animal plus qu’il ne cher Ă  les amĂ©liorer et cela lui permet de servir une faena de peu de poids mais qui plaĂźt Ă  son public. La mise Ă  mort est en trois temps une entiĂšre contraire, retirĂ©e par le banderillero, un pinchazo et une demi plate qui sera longue Ă  agir et vaudra un avis. Ici encore l’oreille Ă  contre sens est le fait des fans.

Le dernier est aussi couard que ses frĂšres mais dispose de ce fond de noblesse qui permet de s’exprimer tant que l’on garde l’animal dans la flanelle lui faisant provisoirement oublier son refuge. Les sĂ©ries tant Ă  droite qu’Ă  gauche sont liĂ©es avec douceur laissant les meilleurs moments de cette soirĂ©e dont la bravoure est absente. En fin de faena la couardise reprend le dessus et Zulueta rĂ©sume son final Ă  quelques bons dĂ©rechazos dans la quĂ©rencia. L’estocade est parfaite quoique peut ĂȘtre un peu plate et vaut Ă  elle seule l’oreille de la prĂ©sidente la premiĂšre Ă©tant celle des supporters.

Espérons que samedi prochain les novillos de la seconde demi permettront plus de jeu.

Jean Dupin

Seville. Une Miurada de puertas gayolas et de banderilles

Miura Séville 21 avril 2024 © Ferdinand De Marchi

SEVILLE 12em et ultime corrida de la Feria d’avril. Grande entrĂ©e. Ciel mitigĂ©. 25°.

6 toros de MIURA bien prĂ©sentĂ©s dans le type de la ganaderia, longs, grands et bien encornĂ©s, 590 Kg, de robes et de jeu variĂ©s, 4 ans et 2 piques chacun, torĂ©able le 3°, le 5° un Miura d’antan, les autres sans possibilitĂ© Ă  la faena par manque d’humiliation ou de franchise, se retournant comme des chats, silence Ă  l’arrastre pour tous, pour :

DAVID FANDILLA EL FANDI, Bleu roi et or. Ovation et Vuelta aprÚs pétition paraissant majoritaire.

MANUEL ESCRIBANO, Blanc parsemé de roses et or. Ovation et Ovation.

ESAU FERNANDEZ, Bleu et or. Une oreille et silence.

Ovation à Manuel Escribano à l’issue du paseo en remerciement pour sa grande aprùs midi avec les toros de Victorino Martin du samedi 13 avril.

Tercio de banderilles partagĂ©es entre El Fandi et Escribano Ă  chacun de leur toro. Un festival de tout l’art contemporain des banderilles : 12 paires al cuarteo, de poder a poder, al quiebro, al violin, al quiebro et al violin, por dentro, por afuera, dans le berceau ou Ă  cornes passĂ©es, le tout donnĂ© avec joie et entrain par ces deux vĂ©tĂ©rans.

El Fandi Miura Séville 21 avril 2024 © Ferdinand De Marchi
El Fandi Miura Séville 21 avril 2024 © Ferdinand De Marchi

EL FANDI est matador de toros depuis l’an 2000. A 45 ans Il a dĂ©jĂ  coupĂ© pas moins de 2000 oreilles et des dizaines de queues dans des arĂšnes de petite catĂ©gorie. Ici, Ă  SĂ©ville, il est heureux de torĂ©er et mĂȘme si on ne lui donne pas l’oreille qu’il avait mĂ©ritĂ© Ă  son deuxiĂšme toro, il reste souriant.

Deux fois il a Ă©tĂ© recevoir le toro a puerta gayola, deux fois il s’en ait bien sorti malgrĂ© des toros rĂ©servĂ©s Ă  leur sortie.

Deux fois il a croisĂ© les banderilles avec Manuel Escribano, deux fois il n’a pu torĂ©er des toros impossibles pour lui qui n’est pas un muletero puissant, n’est pas Ruiz Miguel qui veut, mais deux fois il a tuĂ© recta. Chapeau l’artiste qui fait honneur Ă  sa profession depuis 25 ans.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Bloin

Manuel ESCRIBANO revient aprĂšs son aprĂšs-midi hĂ©roĂŻque des Victorino Martin. Il est heureux de retrouver son parrain d’alternative, reçue il y a 21 ans.

Visiblement ces deux matadors sont en grande complicitĂ© depuis cette date, le festival aux banderilles le montre Ă  tout le monde, embrassades et effusions sont lĂ©gion, brindis rĂ©ciproque mĂȘme. A la muleta rien n’est possible malgrĂ© l’envie. Deux fois le toro a Ă©tĂ© reçu Ă  la porte du toril comme l’a fait son ami, deux fois il s’en est sorti indemne malgrĂ© le risque.

Un grand merci Ă  ces deux artistes d’avoir animĂ© cette corrida qui aurait Ă©tĂ© bien peu plaisante sans eux. C’est aussi cela la corrida de toros, savoir donner du plaisir au public en s’employant Ă  fond dans ce que l’on sait bien faire.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Esau FERNANDEZ se prĂ©sente aprĂšs ses deux grĂąces de toros de l’an passĂ©, dont une d’un Miura Ă  Sanlucar de Barrameda. Sa faena a son premier toro est intelligente, au dĂ©but le toro ne passe ni Ă  droite ni Ă  gauche et se retourne trop rapidement. Mais Ă  force d’engagement et de domination il arrive Ă  tirer quelques passes sur la corne droite, prĂ©cĂ©dant une belle Ă©pĂ©e concluante. Une oreille mĂ©ritĂ©e.

A son deuxiĂšme toro qu’il a Ă©tĂ© recevoir Ă  genoux Ă  la porte du toril pour faire comme les autres il ne peut rien. Mais il a eu le geste de brinder ce dernier toro de la feria Ă  ses deux compagnons de cartel, comme pour les remercier du spectacle offert.

Ainsi s’est terminĂ©e cette feria d’avril 2024 qui a connu le match nul entre Daniel Luque et Roca Rey, une porte du Prince chacun, la rĂ©surrection de Miguel Angel Perera, une porte du Prince, mais surtout l’immense faena « pour le souvenir Â» de Juan Ortega Ă  un toro de Garcigrande le 15.

EXIR

Gamarde : doublé du Rafi

Gamarde-les Bains. Corrida. Lleno de no Hay billetes. 6  toros de Castillejo de Huebra.

Diego Urdiales : silence et ovation aprĂšs avis.

Clemente : silence aprĂšs deux avis et silence aprĂšs deux avis.

El Rafi : oreille aprĂšs avis et oreille.

TrÚs belle ambiance et grand succÚs populaire pour cette corrida de Gamarde pour laquelle il ne restait plus un billet. Le lot de Castillejo de Huebra juste de présentation, aux armures commodes a montré une certaine noblesse, avec un fond de soseria et des forces limités. Deux éléments ont néanmoins relevé le niveau le troisiÚme noble mais avec la transmission nécessaire et le sixiÚme humiliant avec classe.

Diego Urdiales Ă©tait venu aurĂ©olĂ© de son rĂ©cent succĂšs Ă  SĂ©ville. Le natif d’Arnedo Ă©tait chez lui dans ces terres dacquoises puisqu’il y a pris l’alternative il y a 25 ans des mains de Paco Ojeda. Les organisateurs n’avaient pas laissĂ© passer l’évĂ©nement en le rĂ©compensant en piste. Diego ne distribua que de minces pincĂ©es de ce toreo profond et sobre oĂč il excelle. Les opposants ne s’y prĂȘtaient guĂšre. Il fallut se contenter de quelques dĂ©tails de sa marque. A noter un excellent passage Ă  la cape Ă  son second allant des planches vers le centre, avec goĂ»t et profondeur. Il mania l’épĂ©e sans convition.

DĂ©cidĂ© Clemente qui avait triomphĂ© l’an dernier dans cette mĂȘme arĂšne. Peu convainquant nĂ©anmoins, car il a manquĂ© Ă  ses deux travaux une cohĂ©rence nĂ©cessaire Ă  la connexion avec le public. Il est vrai que la fadeur de l’opposition ne l’aidait guĂšre Ă  bĂątir des trasteos cohĂ©rents. On vit nĂ©anmoins de beaux passages Ă  la muleta notamment avec une sĂ©rie finale bien cadencĂ©e Ă  son premier passage et une premiĂšre partie de faena bien menĂ©e lors de sa seconde prestation. Il tua mal ses deux adversaires ce qui empĂȘcha toute chance de rĂ©compense.

Bien Le Rafi qui touchant le bon lot ne l’a pas laissĂ© passer. On sait que c’est le plus difficile : ĂȘtre bien devant un bon toro ; car on n’a pas d’excuses. El Rafi sut mettre Ă  profit la vibration de ses deux adversaires pour bĂątir des travaux solides, menĂ©s dans un bon tempo, sĂ©ries par sĂ©ries sans se faire toucher la muleta. Deux faenas qui reflĂštent un caractĂšre rigoureux et soucieux de faire les choses bien : comme elles doivent l’ĂȘtre. Il y a une sorte d’acadĂ©misme, de recherche de l’orthodoxie dans son toreo et cela est bien respectable. Comme il tua bien ses deux adversaires, il coupa un total de deux oreilles et obtint un beau succĂšs. Il conforte ces bonnes maniĂšres qui avaient sĂ©duit lors de la derniĂšre fĂ©ria dacquoise.

Pierre Vidal

Photos Bruno Lasnier

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