Mois : juin 2024 Page 7 sur 16

Paco Ureña: trois heures d’opération…

Paco Ureña a subi trois heures d’intervention chirurgicale pour reconstruire de manière satisfaisante la fracture avec déplacement de la clavicule gauche, littéralement cassée dimanche dernier à Madrid. L’intervention a été réalisée à la clinique CEMTRO de la capitale espagnole par l’équipe dirigée par le Dr Araúz. L’intervention s’est déroulée comme prévue. Reconstruction de la fracture et suture à l’aide d’une plaque et de vis. Désormais, six jours minimum d’immobilisation et début de rééducation pour raccourcir les délais.

« Nous allons mettre tous les moyens à notre disposition pour qu’il soit prêt le 1er juillet, c’est le focus et l’objectif. Ce n’est pas un délai logique, mais avec un programme et un travail de physiothérapie adéquats, nous pouvons le respecter« , explique son apoderado Juan Diego dans des déclarations à Mundotoro. Paco Ureña est dans l’unité de réanimation.

Les médecins ont expliqué à l’apoderado et à la famille le déroulement de l’intervention. « Ça s’est bien passé, c’est le plus important. Il doit être immobilisé pendant six jours et à partir de ce moment-là, nous commencerons le travail de rééducation et de mise au point avec les physiothérapeutes », admet Juan Diego qui est clair : « Paco Ureña a une fois de plus montré qui il est, son expérience et l’amour de son métier avant tout. Il est un exemple pour tous par son intégrité et sa force ».

Arzacq avec Dorian

Le cartel de Plaisance

AVEC JEAN YVES BLOUIN: GANADERIA DONA MARIA ANTONIA DE LA SERNA

Petite ganaderia de la région de Colmenar Viejo, la ganaderia Dona Maria Antonia de la Serna appartient à la « Associacion » et ne fait pratiquement jamais lidier de corridas ou de novilladas. C’est une de ces ganaderias qui, selon Thomas Thuries, ( l’auteur du site Terre de toros) permet de conserver vivants des encastes qui n’auraient plus leur place dans la tauromachie car négligés par les empresas et les figuras.

A la mort du ganadero Ignacio en juillet dernier, la ganaderia est passée au nom de sa veuve mais elle est gérée par son fils Jacopo qui a essayé des mayorals professionnels, mais avec trop de déboires et a donc choisi un jeune pour le former afin qu’il devienne le titulaire de l’élevage.

Veaux de la ganaderia MA de la Serna. ©JYB

Le sang d’origine est du Santa Coloma par Dionisio Rodriguez, auquel s’est rajouté du Vega Villar d’où la présence au sein du cheptel de taureaux blancs à bouche noire et de berrendos en cardenos.

V.eau de la ganaderia MA de la Serna. ©JYB

Ces robes sont propices aux attaques de loups, fréquentes car les loups prennent les veaux pour des moutons !

Vache d’encaste Vega Villar et son veau à la ganaderia MA de la Serna. ©JYB

La ganaderia possède 75 vaches de ventre et 25 vaches à tienter, car même si les toros ne vont pas aux arènes, la bravoure des mères est un élément fondamental de toute tauromachie. Les produits sont conservés jusqu’à 4 ans pour être vendus à la rue. Les robes blanches font quasiment l’objet de ventes aux enchères tellement les organisateurs de courses se les disputent!

Jean Yves Blouin in https://facealacorne.fr/

Dorian Canton: 45 points de suture de l’oreille au cou

Photo Roland Costedoat

Dorian Canton a été opéré avec succès à l’hôpital de Mont de Marsan hier après deux heures de soins pour une coup de corne au visage qu’il a subi dans les arènes d’Aire-sur l’Adour, plus précisément entre la partie inférieure de son oreille droite et son cou, lorsqu’il est entré pour tuer le troisième taureau de l’après-midi de Peñajara. Une blessure qui l’a fait saigner abondamment au niveau du cou, et il a été rapidement transféré à l’infirmerie pour une intervention chirurgicale avant d’être conduit à l’hôpital. Le torero d’Asson a subi une longue opération chirurgicale qui va de l’oreille au cou qui a nécessité 45 points de suture suppurés.

« La corne est passéet à moins d’un millimètre du nerf facial et très près de la carotide. Cela aurait put ressembler à un accident vasculaire cérébral. Il a eu beaucoup de chance. » Ce sont les mots d’Olivier Mageste, l’apoderado de Dorian Canton, qui a expliqué à Aplausos que son torero a nécessité 50 points de suture dont le trajet va du bas de l’oreille jusqu’au menton lors de l’intervention à laquelle il a été soumis hier soir.

Canton « a passé la nuit à peine capable de dormir et sous antibiotiques », selon ce que Mageste raconte à Aplausos, c’est un « véritable miracle », puisque le coup final, heureusement, s’est avéré superficiel: « La corne est passée à moins d’un millimètre du nerf facial, (..). Ensuite, on a également constaté qu’elle passait à proximité de la carotide. Il a eu beaucoup de chance. Mais rien n’est touché, le visage bien sûr, avec de nombreux points de suture (…) Il a fallu deux heures, une pour nettoyer et voir et une autre pour fermer. Mais ça va. Il y avait plus de peur et d’effroi parce que le visage est l’expression de l’âme ».

Olivier raconte les moments d’incertitude qu’ils ont vécus et qui se sont déroulés sur les lieux mêmes où Iván Fandiño a été mortellement blessé : « Je ne suis pas habitué à cela et il y a eu des moments de peur et de nervosité, (…) finalement ils l’ont emmené à Mont de Marsan, ils l’ont opéré immédiatement et ils ont pu reconstruire son visage ». Concernant le rétablissement de Dorian Canton, Mageste assure que : « Nous supposons qu’il sortira aujourd’hui, car il a déjà été opéré, avec un traitement antibiotique (…). Il veut combattre samedi à La Brède. Il n’y aura qu’un problème avec les points de suture au visage mais comme il n’a qu’un point à la jambe, il veut être à La Brède samedi ».

Les vidéos du grand final d’Istres

Enrique Ponce

David Galvan

Clemente

Istres : final en apothéose. Ponce gracie son dernier toro et les trois toreros en triomphe

Istres. Dimanche 16, après-midi, quatrième et dernière corrida de feria , arènes combles, temps ensoleillé, température agréable, deux heures quarante-cinq de spectacle. Six toros de Juan Pedro Domecq, bien présentés, de 480 à 528 kilos chez l’éleveur, tous une pique prise avec une honnête bravoure, de grande noblesse à la muleta, le quatrième gracié.

Enrique Ponce à reçu son portrait offert par la mairie d’Istres et Bernard Carbuccia.

Présidence Louis Colin, assesseur Gille Raoux . Musique Chicuelo II, Cavalerie Alain Bonijol.

Enrique Ponce (blanc et azabache), au premier, deux pinchazos, une entière, avis, salut ; au quatrième, une queue symbolique, toro indulté (grâcié).

David Galvan (bleu marine et or), au deuxième, une entière, deux oreilles ; au cinquième, une entière, avis, une oreille

Clemente (bleu roi et or) au troisième, une entière, avis deux oreilles ; au dernier, une entière, avis, une oreille.

Comme un ange qui passait… l’arène devenait silencieuse, comme retenant son souffle, au centre du ruedo, le torero vêtu de blanc et de noir continuait d’aligner des passes. Mais ce n’étaient plus des passes, des signes portés par un « drapelet » qui se contorsionnait sur le sable et attirait inlassablement ce toro de Juan Pedro Domecq. Près de cinq cents kilos de muscle, des cornes pour tuer, mais celui qui fut le prince, aujourd’hui le roi d’Istres, le grand Enrique Ponce poursuivait avec cette indolence qui fait que la muleta est toujours très basse et caresse le sable. Un art inimitable de la tauromachie. Dans le public on entendit les premiers cris « indulto… indulto ». Le torero se tourna vers la présidence et poursuivit quelques minutes encore. Le grondement s’amplifiait « Indulto… Indulto ». Ne tuez pas ce toro de tant de noblesse ! Et soudainement le mouchoir orange jaillit sur la table de la présidence.

Enrique Ponce qui faisait ses adieux à l’aficion d’Istres, venait de gagner son pari et de lui offrir ce qui lui tenait le plus à cœur… Lui qui avait toréé en smoking sur ce sable se retirait en empereur. Entre Ponce et Istres il y avait comme une passion fusionnelle. On l’a parfaitement, ressenti pour cette dernière corrida de la feria. Derniers gestes d’un très grand Monsieur, Enrique Ponce continuant d’enchaîner des passes conduisait le Juan Pedro Domec jusqu’à l’entrée du toril et d’un geste lui indiqua le chemin que suivit l’animal qui disparut sous les arènes. La queue symbolique en main Ponce entame un énorme tour d’honneur, passant devant les areneros au garde à vous, puis devant les hommes de chevaux et les monosabios, le maître de ces hommes, Alain Bonijol retirant sa casquette. Un baiser au sable de l’arène, Ponce avait rempli son contrat et les arènes d’Istres offert un des plus beaux hommage à ce maître la tauromachie pour sa dernière sortie.

Ce respect, cette amitié mutuelle allait se poursuivre après la sortie en triomphe des trois acteurs car cette corrida fut celle d’une réussite totale.

Revenons quelques instants sur cette course… Enrique Ponce accueilli par des applaudissements à l’issue du paseo, se montrait séduisant à la cape à la fin de son tercio brindant au public il offrait ses longues séries de derachazos et de naturelle, dans un style dépouillé et très lent quelques rond coimplet. De quoi triompher mais l’échec à la mort remettait tout en question.

Venait ensuite David Galvan avec un tercio de cape illustré de quelques chicuelinas et après avoir brindé à Ponce signait de grandes séries sur la main gauche. Avec son second adversaire il ouvrait par une séquence de châtiments prélude à une immense séries de naturelles. Un belle réussite qu’il essayait de poursuivre sur le même style mais en séduisant un peu moins la présidence.

Le troisième homme était un petit lutin Clemente… qui avait peut être un vieux compte à régler avec Ponce mais sur l’art du fleuret moucheté. Le garçon bordelais d’origine ayant choisi le Sud-est n’a jamais oublié que quelques semaines après son alternative il avait été au cartel avec le Maestro Ponce. Arènes sulfureuses, celles de l’amiral Carrero Blanco, éminent franquiste, que Santoña où le sable disparaît sous la mer qui monte avec la marée. Ce jour là le petit jeune, Clemente avait donné une leçon au Maestro mais avait été blessé à la mise à mort. Dimanche à Istres les deux oreilles coupées à son premier toro lui permettaient de sortir en triomphe, aux côtés de Ponce ce qu’il aurait du faire une quinzaine d’années auparavant. Clemente n’avait pas lésiné sur les moyens. Une faena essentiellement sur la main gauche, un temple parfait et dans les moments de domination dansant devant les cornes du Juan Pedro Domecq. Il revenait avec autant de volonté servant d’entrée deux faroles et une véronique à genoux. Ce toro brindé à Ponce il allait le « distiller » tout en douceur, muleta au bout des doigts et sachant tirer les derniers soupirs à cet animal qui allait a menos. Du grand Clemente.

Un final de la feria d’Istres que personne n’imaginait, marqué par l’émotion, la qualité tauromachique et une belle réussite.

Jean-Michel Dussol

Photographies bruno Lasnier

Aire-sur l’Adour: émotions en série

Plaza de toros de Aire Sur L’Adour. Corrida des fêtes. Près de 2/3 d’entrée.

Toros de Peñajara.

MORENITO DE ARANDA, vuelta al ruedo, oreille et ovation.

JESÚS ENRIQUE COLOMBO, silence et oreille.

DORIAN CANTON, blessure. Le torero français a été blessé grièvement au visage par le troisième toro de Peñajara. La blessure est intervenue alors qu’il avait porté l’estocade. Le toro la pris à terre et la ui a nfligé un coup de corne sur la joue droite. Le toreo a beaucoup saigné et il a reçu de premiers soins à l’infirmerie des arènes puis il a été transporté à l’hôpital de Mont-de-Marsan. Il va bien et la blessure ne serait que d’une profondeur limitée malgré sa dimension importante de la plaie.

La corrida a du être interrompue pendant plusieures dizaines de minutes afin de mettrev un autre service médical.

Paseo retardé de 10 minutes en raison de l’affluence aux guichets.

On a joué le paso-doble d’Ivan Fandiño au quatrième toro en souvenir du grand torero basqué décédé sur cette même piste.

Grande entrée aux arènes Maurice Lauche avec de nombreux jeunes sur les tendidos, cela réjouira tous les aficionados du sud-ouest que ce succès populaire. Beaucoup démotions aussi tout au long de cette tarde: dramatiques avec la blessure de Dorian mais aussi esthétiques avec le toreo de Morenito ou plus joyeuses avec les tiers de banderilles de Colombo.

Le lot de Peñajara était bien présenté avec des robes spectaculaires comme les premiers sardos et un dernier berrendo. Un lot cependant inégal, le sixième étant le plus sérieux. Ils ont donné un jeu varié, souvent nobles mais manquant un poil de force et de transmission. Le premier a pris trois piques n’était-ce pas trop ? Le second est allé à menos. Le troisième a rompu mais s’est défendu avec violence, Le cinquième s’est cassé une pâte avant, pendant la faena. Le sixième âpre.

Très décidé, soignant tous les détails de la lidia Morenito de Aranda a justifié son titre de triomphateur de la féria Vicoise. Engagé à la cape comme à la muleta, il possède cette faculté rare d’être à la fois un torero dominateur, capable, mais avec une note artistique qui donne une dimension supplémentaire à son toreo. C’est de plus un chef de lidia sur lequel on peut compter. Ce qui n’a pas fonctionné hier pour lui c’est l’épée qui l’a empêché de signer un succès plus net. Il y eut une ptéition minoritaire lors du toro d’ouverture qu’il tua en deux temps et au dernier après un effort remarquable, il eut une conclusion pénible multipliant les échecs à l’épée comme au descabello.

On vit du Colombo tel qu’en lui-même, c’est à dire explosif aux banderilles, varié à la cape; ces premières impressions positives gommées en partie par une muleta brusque et trop hasardeuse. Il tua mal son premier et cet échec anéantirent ses efforts. Au cinquième il fut l’auteur d’un tiers de banderilles qui alla à mas; la dernière paire mettant le public debout. La faena connut de bons moments. Il tua d’une entière très fêtée et coupa logiquement un trophée qui fut très fêté.

Dorian avant sa blessure avait été mis en difficulté à deux reprises. Le torero d’Asson était bien revenu dans la faena malgré ces alertes. On a pu voir ses ambitions: la prise de risque, toréant au millimètre, sur le fil, avec le désir de s’inscrire dans une voie classique. Ce concept est louable, il exige de s’exposer et demande une maturité que le jeune homme est capable d’atteindre. Bien qu’elle fut heurtée, parfois mouvementée, sa faena plut au public aturin et l’estocade en place qu’il porta aurait pu lui valoir un trophée s’il n’y avait eu le coup de corne à terre. Ce sont les aléas de cette dure vocation.

Pierre Vidal

Photos Roland Costedoat

MADRID : PACO UREÑA RESCAPÉ

MADRID le 16 juin 2024 – Corrida hommage à Antonio Chenel « ANTOÑETE » Arène pleine, 30°, soleil et vent .
A l’issue du paseo une minute de silence en hommage à ce grand torero de Madrid disparu il
y a 20 ans.
Toros de JANDILLA, le 3° de VEGAHERMOSA, les réserves de EL PILAR.
535,530,568,564,568,532 Kg. Présentation et cornes de Madrid.
JOSE MARIA MANZANARES, Ovation et Silence.
ALEJANDRO TALAVANTE, Silence et Sifflets.
PACO UREÑA, Silence et Une oreille.
Toros infumables en majorité comme cette année à Madrid.


Le premier manso, sans race et sans charge. MANZANARES s’engage et s’efforce, arrive à toréer de la main droite ce toro fuyard qui lui inflige une cogida sans gravité. Estocade habile, sifflets au toro et ovation au torero.


Le deuxième le meilleur, toréable. TALAVANTE le reçoit à la porte du toril par une larga cambiada très risquée étant donné que le toro ne charge pas à sa sortie, le torée très bien de cape en suivant. Après les piques une série de gaoneras laisse voir la détermination du maestro et du toro . Mais pas d’inspiration ce jour, une faenita de la main gauche profilée et sans intérêt suit les banderilles. Le toro qui faisait l’avion en début de faena s’ennuie et décide d’arrêter son rôle de collaborateur. Il fuit le combat. Pinchazo et estocade. Silence. Dommage.
Le troisième de VEGAHERMOSA faible et ne mettant pas la tête à cause d’un problème de vision dira le matador plus tard. Brindis du centre des arènes à ANTOÑETE. Rien à la muleta. Estocade basse. Sifflets au toro et Silence au torero
Le quatrième de JANDILLA trop faible aux piques, remplacé.
Le quatrième bis de EL PILAR, trop faible également, remplacé.
Le quatrième ter de EL PILAR, faible également mais maintenu en piste. Tombe à chaque fin de série de la main droite de MANZANARES. Mete y saca et estocade. Sifflets au toro et silence au torero.
Le cinquième, de JANDILLA , un « tio » magnifique de presque 6 ans, n’a pas envie de charger après deux piques applaudies, il coupe le terrain aux banderilleros et comme TALAVANTE n’est pas dans un bon jour, il abrège son travail superficiel de la main gauche. Mete y saca, épée et descabello viendront à bout de ce toro vétéran. Applaudissements au toro et sifflets au maestro.


Le sixième, de Jandilla, batailleur à sa sortie et bien reçu de cape par le torero s’avère un retord après ses deux piques, aux banderilles et à la muleta. PACO UREÑA, comme à son habitude s’engage ( trop ) devant ce toro par des séries de la main droite de plus en plus serrées et arrive ce qui est trop fréquent pour ce maestro : Une voltereta qui aurait pu le laisser paralyser car retombant sur la tête en bas. Après avoir repris ses esprits dans la ruelle Paco revient en piste. L’émotion est à son comble, Torero, Toreero scande le public. Après deux ou trois passes dominatrices le matador tue recta le toro par une épée entière. Une oreille amplement méritée pour le courage. Curieux applaudissements au toro.
Voilà, une fois de plus, l’émotion créée par un torero chatié par son toro mais revenant en piste pour montrer à celui-ci qui est le patron entre la bête fauve et l’homme, a sauvé une après-midi bien triste jusque-là .Et puisque cette corrida était donnée en hommage à ANTOÑETE permettez à l’auteur de
cette chronique de saluer lui aussi la mémoire de cette immense torero qui lui a donné, dans les années 80, le bonheur d’assister à Bayonne, avec un toro de Buendia, à la faena la plus complète et la plus pure auquel il a assisté jusqu’à présent, à jamais dans sa mémoire.
EXIR

Albacete: Trois manières d’apprécier le toreo.

Albacete, corrida de bienfaisance d’Asprona( association pour les grands handicapées cérébraux).

Toros de las Ramblas( Daniel Martinez), petits les 4 premierss, légers, normalement armés, bien le 5èmz,  très interessant mais plus difficile le 6eme.  Cinqueños le 5 et le 6.

Poids moyen 460kg.

El Fandi, champagne rosé , or et noir: palmas et Oreille.

Ruben Pinar; Blanc et argent: Oreille et Palmas.Borja Jimenez: Bleu Natier  et or, Palmas et Oreille

Beau temps chaud, arènes pleines, présence nombreuse des beneficiaires d’Asprona, public bon enfant.

On va m’en vouloir une fois de plus , malgré tous mes efforts, je considère El Fandi comme un sportif beaucoup plus que comme un torero.  Il banderille, certes, à l’endroit à l’envers, plus ou moins justement, court beaucoup, à l’endroit à l’envers, n’oublie jamais l’insupportable paire de banderilles al violin, jamais de quiebro bien entendu…

Il défie les étagères en ouvrant une bouche d’où quelques instants plus tôt il a fait jaillir un crachat bien visible avant de prendre la muleta. Populiste si vous préférez, à vulgaire.. Il torée plié en deux devant des petits toros peu armés comme s’il s’agissait de faire passer d’immenses armures…

Cela peut plaire, la preuve , avec ce genre de gymnastique il a coupé une oreille.

Ruben Pinar lui au moins torée droit et même s’il n’est pas un maestro de grande classe il est honnête et cherche le sitio et le temple et le trouve aussi.  Pensez une chose: aujourd’hui, ce torero livrait sa première corrida de la saison, quel mérite quelle aficion!

Le final de sa faena au premier de son lot, un castaño de peu de poids mais pas ridicule, il a tout essayé pour développer sa tauromachie, chicuelinas, manoletinas finales et une grande épée. A qon second de loin le meilleur de la tarde, un negro meano bragado de 5ans  il livre une belle faena de muleta, autant sur la corne droite qu’en naturelles, bien templées.  Le toro certes manque de race mais tient le coup et si Ruben n’avait terminé par un mete y sacca avant  une demie bien placée et trois descabellos il aurait coupé une grande oreille.

Borja Jimenez  nous a montré les plus beaux gestes taurins de la soirée; son premier est un castaño de peu de trapio, pas mal fait pourtant, harmonieux, qui saute dans le capote du torero d’Espartinas.  Brindis au public, on sent l’envie de triompher mais sans vrai matériel … le toro n’humilie pas, Borja tente un recibir , pinche, met une quasi entière , avis, descabello, Palmas.

Au sixième, un noir de 5 ans bien  fichu, grand début à la véronique, une seule pique comme tous les bichos de ce soir, mais bien administrée par Tito Sandoval. Brindis à l’Asprona. Il faudra du poder à Borja Jimenez pour  soumettre ce toro assez grand  qui saute et proteste. Avec gôut la présidence ne fera pas donner la musique et l’homme et le toro vont se confronter dans une grande faena, pour le coup ni populiste ni vulgaire: force, rythme, pouvoir, et pour finir une grande épée: oreille.

Souhaitons à Ruben Pinar d’avoir quelques contrats,et à Borja Jimenez  de pousuivre une grande carrière.

Jean François Nevière

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