Mois : août 2024 Page 8 sur 18

Bilbao: Deux coups de corne pour Castella

Sébastien Castella a été soigné à l’infirmerie des arènes de Bilbao après avoir été attrapé par le premier taureau de l’après-midi. Le rapport médical indique que le Français a été opéré pour « deux blessures” l’une dans la cuisse droite avec une entrée de 1 cm et l’autre dans le fessier ascendant droit de 15 cm.

Le bitterois avait pris le descabello pour le premier taureau de Núñez del Cuvillo, lorsque le taureau l’a violemment projeté, le blessant à la fesse droite. Malgré l’incident, il s’est rendu à l’infirmerie pour être pansé et est revenu plus tard pour combattre le quatrième taureau de l’après-midi. Par la suite, il s’est rendu à l’infirmerie pour être soigné et opéré par l’équipe médicale de l’arène.

Diego Bastos et Nino Julian une oreille chacun lors de la novillada piquée de la Ganaderia Los Maños de Parentis en Born

La commission taurine propose la Ganaderia Los Maños pour la première novillada piquée de cette feria de la Sen Bertomiu de Parentis-en-Born. Nous l’avions découverte dans ces arènes, il y a une dizaine d’années, et c’est à Bayonne que nous l’avons revue par la suite. Les novillos issus de l’encaste Buendía, ne pardonnent aucune erreur et sont capables de susciter de fortes émotions lors de la faena. Diego Bastos, Jesus de la CAZALDA que l’on a pu voir à Céret et à Hagetmau cette année et Niño Julian qui a coupé une oreille dans la monumental des pins (Roquefort).

Niño Julian et Diego Bastos

Fiche technique

Public.     : 8/10

Président : Lionel Lohiague

Musique :  Societe musicale de Parentis

Cavalerie Bonijol : neuf rencontres

Diego Bastos : : silence et une oreille

Jesús de la Calzada : silence avis et silence

Niño Julian : une oreille et silence

  Les organisateurs présentent un ensemble de novillos avec une belle silhouette et une similarité dans leur taille. Les têtes sont peu armées. Il y a trois novillos intéressants et Niño Julian a le meilleur lot. Les novillos ont des comportements diffèrents. Ils sont tardo, avec un manque de force, mais aussi avec de la noblesse ou de la charge. La majorité du lot est applaudie à l’arrastre par un public festif.

Diego Bastos sur son premier et second novillos

Diego Bastos ouvre la novillada avec un jeu de cape très suave et qui porte sur le public. Sa réponse est verbale, face à la pique à l’envers du picador. Lors de la faena, la musique apparaît rapidement, comme tout au long de la course. Les premiers derechazos sont brouillons. Il enchaîne avec des naturelles plus accomplies. La seconde série de derechazos ont plus de profondeur. L’épée n’est pas une réussite.

Le novillero est déterminé à couper sur son second novillo.  Sa série à la cape exprime de l’alegria et il exécute pour finir une belle revolera. Une mauvaise mise en suerte n’empêche pas le novillo d’avoir une charge franche. Il ne pousse pas au cheval. Main gauche sur la planche, Bastos entame des passes propre et fini sur une trinchera. La première série à droite est sur le passage. Les suivantes ont plus de profondeur. Le public agite le pañuelo et il obtient le trophée.

Jésus de la Cazalda à la muleta

Jesus de la Cazalda sur son premier novillo exécute un bon début à la cape. La bravoure s’exprime timidement au cheval. Niño Julian exécute un quite réussi. Les banderilleros mettent les banderilles correctement. Plein centre le novillero commence la faena. Elle est bien exécutée et va à mas. Le public l’encourage avec des applaudissements. Sa faenas a de la profondeur et sa finesse s’exprime lors d’un changement de main. Il a du mal à fixer le novillo pour la mise à mort. Cela conduit à un échec à l’épée.

A son second passage, le novillero ne veut pas partir les mains vide. Il va à la porte du toril pour exécuter une puerta gayola et enchaine une larga. Le public est ravi. Le novillo va deux fois au cheval. Plein centre, la montera sur les pieds il cite le novillo. Il opte pour un nouveau querencia et débute les séries à droite. Le novillo a une charge courte et il est tardo. Sous le brouhaha du public, le novillero execute plusieurs pinchazo. Son échec à l’épée fait exprimer une déception à son visage. 

Nino Julian lors de sa prestation

Nino Julian est en pleine confiance sur son premier novillero. À la cape, il a de la profondeur. Il enflamme le public en posant lui-même les trois paires de banderilles. À la muleta, il se fait prendre lors d’une impressionnante voltereta. Ses séries à droite sont exécutées avec de la profondeur. Le novillero n’insiste pas sur les naturelles. L’engagement à l’épée (entière) lui permet de couper de faire décoller la course.

Le dernier novillo est le plus intéressant de la course. Le novillero effectue avec passion une superbe série de passes à la cape. . Le novillo file directement sur le cheval sans que les banderilleros l’en empêche. Par la suite, il est bien mis en suerte. Sur ses derechazos et ses naturelles, le novillero est aussi appliqué que face à son premier de Los Maños. Un échec à l’épée le prive de récompense.

Photo Roland Costedoat et texte Nicolas. C.

Samedi à Parentis: les novillos de Los Maños

C’est la ganaderia la plus au nord de l’Espagne elle est située à Luesia dans les contreforts des Pyrénées. Menée par la famille Marcuellos elle est d’origine Santa Coloma (par Pablo Mayoral). Elle a connu en queleques années de grands succès en novilladas surtout mais aussi en corridas. A ne pas manquer ces tigres de la montagne qui vont à màs et exigent beaucoup des toreros.

Pour les affronter, Diego BASTOS de Séville (1er de l’escalafon en 2023), Jesus de la CAZALDA de Salamanque (qui a déjà combattu tous types d’élevages et d’encastes) et Nino JULIAN de Nîmes (novillero français) qui vient de couper une oreille à Roquefort le 15 août.

Bilbao: un grand cartel pour peu de toros

Troisième des Corridas Generales de Bilbao, plaza de toros de Vistalegre.

Beau temps, un petit tiers d’arène, mais public aficionado.

Toros de Nuñez del Cuvillo  de couleurs diverses, du noir au melocoton et au burraco assorti au sable de Bilbao. 

Cinq toros de 4 ans et un de 5 ans. 

Joliment faits, d’armures normales bien que deux escobillées d’entrée. Intéressants le 3eme , 4eme et 5eme.

Fades décastes et sans race le 1 le 2 et le 6 particulièrement distrait.

Pour Sébastien Castella , de marine et or

          Miguel Angel Perera d’émeraude et or

         Emilio de Justo de Catafalque et or (que d’or que d’or, il croulait dessous).

Résultats : Sébastien Castella blessure ( cornada en haut de la cuisse droite , sous la sse, au moment du descabello. Ovation. Au quatrième qu’il vient combattre en sortant de l’infirmerie malgré sa blessure : grande ovation au centre et re-ovation au tiers.

Miguel Angel Perera: salut au tiers et grande ovation.

Emilio de Justo: Oreille et palmitas.

Toujours présidé par don Matias, on ne pouvait pas s’attendre à des fantaisies, et il n’y en eut pas, respect des pétitions du public et  pas f’enthousiasme exagéré de la part du président qui aurait pu se laisser aller pour la deuxième oreille à Emilio de Justo au troisième toro. Parce que, vraiment les toros de Nuñez del Cuvillo, joliment faits, sauf le premier, anovillado et paraissant tout petit dans le grand ruedo de Bilbao, ne nous ont pas fait vibrer, mansedumbre, distraction, manque de transmission avec le public, mais ce qui est plus grave, avec les toreros, semblant souvent se demander ce qu’ils faisaient là.

Un qui savait bien ce qu’il faisait là c’est Sébastien Castella.

Hélas, son premier ne valait rien et faillit , in fine, lui coûter sinon la vie du moins très cher! le maestro prend le descabello tout près des planches et au moment du geste fatal pour letoro, ce dernier releève brutalement la tête et jette le matador en l’air et le reprend sur la corne . Blessure sang, infirmerie. Mais Sébastien n’est pas n’importe qui, il va récupérer sa montera des mains de la ganadera de Dolorès Aguirre à qui il avait brindé la mort de cet animal, hésite un peu, “vais je ou non à l’infirmerie”, y va , et en reviendra le ventre et la cuisse droite bandés pour tur le 4ème.

Le quatrième justement, un melocoton très joli et plus âgé que les autres, 5ans , 569kgs, Castella le reçoit par veronqicas, et décide de le brinder au public. Grosse salve de bravos d’un public qui sait ce que cela représente de toréer avec une cornada juste strappée en attendant l’intervention chirurgicale qui forcément suivra. De belles naturelles par le bas, le toro, bien que manso au cheval garde la bouche fermée presque jusqu’au bout, Castella le tue d’une entière un tantinet en arrière mais efficace. La faena a été réalisée au centre, le matador n’a pas à bouger beaucoup pour lever les bras et recevoir une grande ovation et filer sans plus attendre à l’infirmerie.

Rafael Viotti a salué aux Banderilles.

Autre blessé, si l’on peut dire, mais cette fois avant la corrida, M. A. Perera fera montre tout au long de la tarde de sa technique parfaite, de sa connaissance des torosmais le second qu’il eut en main il n’y avait rien à faire, en revanche le 5eme lui donna et à nous aussi beaucoup de plaisir.

Il débute sa faena à genoux au centre du ruedo, conclue toutes ses séries par des pechos de catégorie, du museau au bout de la queue, Perera déroule, le toro suit, humilie.

Poder, mando, tout va bien sur les deux bords, ce toro est nettement fait pour le triomphe, et MA perera pinche, re-pinche et l’entière qui suivra, ornée d’un avis ne lui offrira qu’une très belle ovation.

Toro applaudi à l’arrastre.

Fini a salué pour ses banderilles. Daniel Duarte salue aux banderilles.

Emilio de Justo qui n’est manifestement dans une bonne période s’arrime comme un fou au meilleur de la tarde construit une faena avec sérieux et une touche d’élégance, citant le toro de loin, le rapprochant et l’embarquant dans des passes en rond, calmes, profondes, rématées par des pechos templés.

L’élégance dont je parlais plus haut ce sont les doblones de la fin de faena qui vont la distiller. Ne fût-ce l’épée tombée ( caida) le président Matias aurait pu donner la deuxième oreille réclamée un instant par une partie du public.

Au sixieme, un très esthétique burraco assorti au sable du ruedo, faisant un joli tableau avec l’or et le noir du matador et la pointe de rouge de sa ceinture et de sa cravaté, on ne put rien voir et on se demande bien, compte tenu de ce qu’avait montré le toro dans les deux premiers tiers pourquoi lui était venue l’idée de brinder cet animal au public. Faute de goût ? ( cf. l’excès de dorure du costume!)

Voilà, en somme ce qu’on pouvait dire ou penser, librement de cette corrida pourtant “normale” d’un grand éleveur, de présentation normale, d’âge normal, de poids tout aussi normal allant de 543 k à 580. Manquait seulement la caste, la noblesse ne faisant pas tout.

Jean François Nevière

Photos: De Marchi

Orthez rendez-vous au Pesqué !

Jimenez Fortes, blessé mais triomphateur de Malaga

Plaza de toros de Málaga. Mano a mano. Dernière de la Feria de Agosto de Málaga 2024. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de Núñez del Cuvillo (1º et 2º), Jandilla (3º et 6º) et Daniel Ruiz (4º et 5º bis), Le premier  ‘Ponderoso’, Nº 79, de Núñez del Cuvillo, vuelta al ruedo.

JIMÉNEZ FORTES, deux oreilles, oreille et oreille (Blessé par le troisième toro il est resté en piste et il est allé ensuite à l’infirmerie)

ROCA REY, ovation oreille et oreille. 

Bilbao: exploit de Borja Jimenez

Bilbao 3ème de la Semana Grande. Moins d’un tiers de plaza. Mano a Mano entre

Daniel LUQUE et Borja Jimenez.

Daniel Luque obispo et or: Silence, silence et silence

Borja Jimenez : Ivoire et or: Oreille, oreille et oreille

Toros de Ricardo Gallardo, FUENTE-YMBRO entre 528 et 615 Kg  nés entre décembre 2019 et décembre 2018.

Vista Alegre sonnait creux, vous aviez toutes les bonnes raisons d’arriver en retard, la place de rêve vous attendait

Pour la 31 éme année consécutive Matias Gonzales présidait (aujourd’hui sans peine ni gloire).

Dès le paseo, la musique était funèbre et de « mano a mano « il n’y eut point.

Daniel LUQUE torero jusqu’au bout des ongles est un être sensible et fragile, malgré les apparences. Il a passé sa soirée à ne pas se trouver en phase avec son toro, certes le second avait un problème de vue très handicapant pour le maestro, mais pas pour le président Matias ! Certes le premier était compliqué et ne baissait pas beaucoup la tête, mais Daniel LUQUE en a vu d’autres… En définitive il a passé sa soirée et trois faenas à attendre LE TORO. C’était trop tard . Il est ressorti de ces arènes livide et la mâchoire serrée.

Borja JIMENEZ a été tel que nous le voyons depuis le début de la temporada, malgré la cornada sévère qu’il semble avoir oubliée. Il a occupé toute la soirée tout l’espace, venant faire des quites (inutiles sur les toros de ce pauvre LUQUE qui n’avait pas besoin de ça !), excellent capeador avec un registre intéressant et un sens du sitio extraordinaire. Il a accueilli ses trois bichos a PORTA GAYOLA (le premier, un peu compliqué, les deux autres parfaits), à la muleta son premier ne lui donna aucune chance de s’exprimer vraiment , un peu faible . Mais les deux autres lui offrirent leur bravoure et leur force, son second, franc comme l’or et qui répétait autant que le maestro le lui demandait et des deux cotés fut un digne exemplaire de la maison GALLARDO. Une épée extraordinaire (un peu chanceuse ?) et une mort instantanée, la deuxième oreille tombait. Le dernier fut une apothéose, nouvelle PORTA-GAYOLA et une faena d’école à un toro exemplaire, avec , peu d’aspérités, mais Borja avait décidé de triompher, il toréa remarquablement sur les deux bords et tua avec, certes une petite hésitation vite oubliée, d’une épée volontaire et décisive.

La soirée était douce, le « sable » de Vista Alegre était gris et Borja JIMENEZ a montré qu’il était un grand torero.

Ch FIGINI

Photo Ferdinand de Marchi (envoyé spécial)

Bizet à Béziers, indultez la musique, de grâce!

Depuis quelques années la mode est venue de faire jouer à des orphéons d’arènes des airs classiques , ou des musiques de films, Carmen, le concerto d’Aranjuez… plus ou moins bien , dans un tempo qui s’accorde le plus souvent mal au lieu, ou à la faena en cours de développement.

Ce fut le cas par deux fois hier  à Béziers oùl’ami Bizet dut endurer l’interprétation de l’air du toreador de Carmen soutenu ou plutôt exécuté par l’orchestre des arènes, avant l’envoi d’une Marseillaise de plus, comme aux jeux olympiques , Et durant la faena du premier toro de Clemente, l’assassinat d’une belle musique de film.

La seule musique qui convienne dans une arène c’est le paso-doble et encore si le chef d’orchestre sait choisir la partition adaptée au style de ce qui se déroule en piste: solennité, combat, douceur, rythme lent ou rapide, tout dans le répertoire des paso-dobles taurin est à la disposition de l’orchestre.

Ajoutons que très souvent “ça” joue trop fort, ou faux.

La solution la meilleure ne réside- t- elle pas dans la méthode Sévillane ?  L’orchestre ne joue que si son chef apprécie ce qui se passe en piste, et libre à lui de choisir le morceau.

Ou bien, solution extrême, calviniste en diable, comme à Madrid, pas de musique du tout pendant la faena!

Et puisqu”il faut bien ne rien prendre au sérieux, rappelons- nous le mot du grand aficionado qu’etait Yvan Audouard, à qui son voisin d’arène  demandait un jour ce qu’il pensait de la corrida en cours, répondit avec un sourire:” oh, vous savez, je n’y connais rien, je ne viens que pour la musique”.

Le vent mauvais, un ganadero qui avait hier de bonnes raisons d’être heureux mais qui aurait pu se passer de faire de grands gestes vers la présidence qui venait de refuser l’oreille à Juan Leal, la pétition étant visiblement minoritaire, un indulto pour le toro Neptuno  probablement un peu généreux avec pétition vigoureuse de l’éleveur, une double vuelta de Juan Leal exigée par le ganadero avec force gestes… 

On attend désormais le troisième indulto obtenu par Clemente, jamais deux sans trois dit le proverbe, mais alors… avec quel toro? 

Un Santi Domecq  de grande classe, un Margé très solide armé et noble, un….,?

En tout cas Clemente ne cesse de nous convaincre, le chemin reste long cependant.

Jean François Nevière-

LA GRACE DU TORO DE COMBAT

Azpeitia le 3 août grâce d’Almirante de Muteira Grave (photo Gil Mir)

Je suis encore sous le choc des grâces de toro dont j’ai été spectateur depuis quelques jours : Azpeitia, Dax, Béziers. C’est comme si dorénavant une féria réussie devait comporter la grâce d’un toro, même si celle-ci est un peu tirée par les cheveux, pour ne pas dire par les cornes. A tel point qu’il va falloir bientôt ouvrir une catégorie de plus dans les statistiques des temporadas : nombre de toros graciés par matador, par arène, …
Que deviennent tous ces toros graciés en France et en Espagne ( on en compte déjà plus de quinze depuis le début de la saison, dont trois le même jour en trois arènes espagnoles différentes ) ? Est-on sûr qu’ils font tous la joie des éleveurs qui doivent les soigner et les rapatrier chez eux alors même qu’ils ne répondent pas tous aux critères d’une « vraie grâce » ?
Il faut d’abord rappeler que la grâce d’un toro était il y a encore peu de temps accordée pour un toro bravo ( sauvage ) dont le comportement à la pique était exceptionnel : trois piques minimum en partant de plus en plus loin et en poussant avec les deux cornes en mettant les reins. Il s’agissait de gracier un toro pour qu’il devienne un bon reproducteur de sa sauvagerie, de sa force, de sa caste et de son ” trapio ».
Temps révolu.
Maintenant on gracie le toro qui est un parfait collaborateur du matador qui le torée : charges fixes et infinies, noblesse, endurance. Peu importe son comportement à la pique, qui est, rappelons le, le principal tercio permettant de juger les qualités de sauvagerie et de force du toro. Partant de là le matador se voit octroyer oreilles et queue d’un toro qu’il n’a pas tué.
Ainsi Clemente sort des férias de Dax et Béziers avec un total de 4 oreilles et 1 queue sans avoir tué ses toros, ce qui est extrême pour un « matador de toros ». Et s’il avait « pinché ? »
Idem pour Colombo à Azpeitia.
Faire en plus la vuelta avec des trophées provenant d’un autre toro précédemment tué a quelque chose de ridicule. Maintenant que la grâce du toro devient un standard des férias Il y a là sans doute quelque
chose à revoir dans le règlement taurin. Une vuelta très fêtée en compagnie du mayoral serait bien suffisante.
Et puis il faut arrêter de dire et d’écrire que tel ou tel matador a grâcié son toro. C’est le président de la course qui gracie à la demande du public, et non à la demande du matador, ni à celle de l’éleveur comme on a pu le voir à Béziers.
Pour manier le paradoxe on peut également penser que c’est l’excellence du toro à la muleta qui offre au matador la possibilité de ne pas avoir à faire son métier de tueur de toro. C’est en ce sens le toro qui gracie le matador.

Certes on dit que la grâce n’a été possible que parce que le torero, par sa faena, a su mettre en lumière toute la bravoure et la caste du toro. Mais tous les matadors actuels savent toréer et ils ne laissent jamais passer un « grand toro  de muleta ». Il n’y a qu’à voir la diversité des différents toreros qui ont gracier cette année pour s’en convaincre. Mais là n’est pas l’essentiel de mon propos.
L’essentiel est ma crainte de voir ces grâces incessantes finirent par donner des arguments aux « animalistes ». Car elles présentent les toros comme des collaborateurs du matador et accréditent l’idée
que les éleveurs arrivent maintenant à façonner des bêtes, non plus sauvages, mais dociles. Et alors l’essence même de la corrida, c’est-à-dire l’intelligence humaine dominant et tuant ne bête fauve lâchée en piste avec toute sa fureur, s’effondre, et par la même l’éthique de la corrida. Il n’y aurait alors plus de justification à faire souffrir des bêtes façonnées par l’homme pour le seul plaisir de l’homme.
Croire que gracier un toro c’est donner des gages aux animalistes est faux.
L’homme n’est pas l’égal de la bête fauve, et gracier les toros parce qu’ils se sont bien comportés en piste pourra un jour prochain se retourner contre nous.
Attention !
EXIR

Fontvielle

L’Ecole Taurine du Pays d’Arles organise ce jeudi 22 août à 21 heures sa traditionnelle manifestation taurine dans les arènes de Fontvieille…

Cette année, ce sera une « tienta pédagogique » menée par les élèves de l’école sous la direction du maestro Mehdi SAVALLI. 

etpa19x

Alternativement, Manuel FUENTES, MATIAS, Mathis MESEGUER et LISARES réceptionneront puis toréeront quatre vaches de l’élevage François ANDRÉ afin de tester leurs qualités, en invitant le public à suivre un moment essentiel du travail de sélection de l’élevage de toros braves.

(Communiqué)

© 2024 Corridasi - Tous droits réservés