Plaza de toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla, Séville. Finale du circuit de Novilladas de Andalucía 2025. Plus d’un tiers. Novillos de José Luis Pereda.
• CID DE MARÍA, silence et silence.
• MARTÍN MORILLA, silence et vuelta al ruedo après avis
CARLOS TIRADO, oreille et oreille.
Le banderillero Raúl Francisco Martín a salué au second
Le cyclone de Jerez au quite pour tirer son torero Martin Morilla d’un mauvais pas.
Jerez quatrième et dernière de la féria del Caballo. Lleno de no hay billetes.
6 toros de Jandilla, le sixième, ‘Labriego’ nº141, 520 kilos, né en 01/21 sera gracié.
Photo M.B.
MORANTE DE LA PUEBLA, silence et une oreille avec pétition de la seconde.
Photo M.B.
ALEJANDRO TALAVANTE, deux oreilles et oreille.
• ANDRÉS ROCA REY, silence et deux oreilles symboliques.
Les banderilleros ‘Viruta’ et Paquito Algaba ont salué au troisième. Antonio Chacón au sixième.
Photo MB
Le soir tombait, les hirondelles plongeaient sur le coso, dessinant leurs arabesques. Nous n’en pouvions d’enthousiasme, de joie, d’admiration… se levèrent alors quelques mouchoirs et quelques cris d’indulto puis, bientôt, la plaza entière blanchit de pañuelos et ce fut un cri en faveur de la la grâce unanime. Alors du palco tomba le mouchoir orange et le brave « Labriego » sauva sa peau. Roca le mena tranquillement à la porte du toril qu’il franchit sans se faire prier pour rejoindre les verts pâturages de la dehesa et les vaches promises.
Cet épilogue glorieux d’une féria historique fut scandée par les palmas por bulerias qui firent frissonner les murs de la vieille plaza et chavirer les cœurs les plus endurcis. Bientôt la jeunesse jerezana descendit des tendidos et se précipita sur le sable pour accompagner le héros venu du Pérou dans la vuelta du triomphe, partageant avec lui instant de sa gloire.
Le lot de Jandilla inégal dans sa présentation avait néanmoins plus d’allure que celui de la veille. Au moral il y eut trois excellents éléments les seconds, cinquièmes et sixièmes. Le premier s’arrêta après deux piques sévères (avec batacazo), le troisième noble mais soso, le quatrième avait du genio.
On ne pensait pas Morante capable d’un doublé après le sommet de la veille. Il l’a pourtant frôlé et s’il n’a pas obtenu une nouvelle grande porte, on le doit au manque de sensibilité du palco, trop économe cette fois. Car sa seconde faena fut un modèle du genre, bâtie d’une autre manière que le chef d’œuvre de la veille. L’opposant avait son quota de vices cachés que le cigarerro sut parfaitement dominer pour bâtir un ensemble fluide, luieux, à màs. Il s’appuya sur la corne droite de l’animal, la plus amène, le conduisant au centre où il effectua l’essentiel de labeur, terminant (mais oui !) par un recibir qui certes ne fut pas parfait (une demie lame) mais concluant. El de La Puebla est dans un grand moment: décidé, créatif, expérimenté, il incarne le toreo idéal comme il l’a largement montré à Jerez.
Tout autre chose avec les manières de Talavante qui chauffa la salle lui aussi lors de son premier passage. L’excellent opposant de Jandilla lui permit de montrer sa facette la plus agréable: son côté vif-argent, ce goût de l’improvisation, ses clins d’œil au public sans racolage, mais avec un sens du rythme, une désinvolture plaisante. C’est un séducteur patenté et on oublie dans ses bons jours (s’en fut un) les quelques facilités qu’il se donne. Il tua le cinquième en deux fois.
Andrés Roca Rey n’a pas manqué sa présentation jerezana et le public porta le Péruvien, sans ces acrimonies, ces réticences iniques qui pèsent sur les épaules du jeune péruvien. Dans ce climat de confiance, le jeune péruvien se donna au maximum à la cape par véroniques, saltilleras et gaoneras puis à la muleta face à l’ultime. Faena importante bâtie de manière lucide en citant de loin à genoux pour débuter puis raccourcissant le terrain et se plantant dans les cornes où il excelle là où personne ne va (sauf lui !). Le toro répondant avec classe à ses avances, Andrés enchaîna les circulaires inversées, les arrucinas hallucinantes, les improbables changements de mains. Toujours dans les cornes avec une absolue sincérité à laquelle le public se rendit.
Ainsi, le chercher à tout prix, par la force de son indomptable courage, le lion de Lima sauva la vie de « Labriego »…
Plaza de toros de Córdoba, Andalucía. Deuxième de la Feria de la Salud 2025. 1/2 entrée.
Toros de El Pilar
• MIGUEL ÁNGEL PERERA, ovation et deux oreilles.
• EMILIO DE JUSTO, ovation et ovation.
• BORJA JIMÉNEZ, vuelta al ruedo et ovation.
Seulement une demie arène pour Miguel Angel Perera, Emilio de Justo et Borja Jimenez avec une corrida de El Pilar homogène à tous points de vue. Qu’il s’agisse de présentation, 540-530kg les deux premiers et 500-510 les suivants. Du moral, bons pour les toreros même si le premier a avisé deux fois à gauche dès les premières passes de ce côté. Et de la faiblesse, parler d’un manque de force serait un euphémisme. La palme revient aux deux premiers sans carburant dans le moteur au bout de seulement deux séries… Dans ces conditions, inutile de dire que les deuxièmes piques ont été symboliquement réglementaires. Les premières des 4e et 5e ont été légères. Quant au 3e et 6e, simples picotazos avec le manche vite relevé. Il est à noter toutefois que les toros n’ont pas développé de genio défensif comme leurs frères, certes plus âgés, lidiés à Madrid il y a deux semaines. Miguel Angel Perera est dans un grand moment de maturité qui lui permet de s’adapter aux conditions de ses adversaires avec justesse et sobriété. Il a eu le mérite à son premier de ne pas insister dès que son opposant a baissé de niveau. Une entière bien portée lui a permis de saluer au tiers. Le 4e ménagé à la pique lui a permis une faena complète terminée par des luquecinas serrées au ralenti. L’estoconazo à lui seul valait la deuxième oreille.
Emilio de Justo est un torero puissant qui a besoin de toros avec un minimum de transmission pour que ses faenas prennent leur essor. Malgré la qualité de son toreo, ce n’était pas le cas aujourd’hui, avec en plus une mise à mort plus délicate au 5e. Borja Jimenez, en plus de sa qualité artistique et de son courage, déborde d’envie. Ça se reconnaît et cela transmet. À noter au 3e une série de naturelles avec la muleta balayant le sable puis un enchaînement proche du tres en uno: passe des fleurs, trincherazo, changement de main pour une naturelle. Au 6e, début par des cambios por la espalda, et une grande série à droite conclue par un pecho de la tête à la queue. Des difficultés à la mort ne lui ont pas permis de triompher : vuelta et salut.
Plaza de toros de Jerez de la Frontera, Cádiz. Troisième de la Feria del Caballo 2025. Plus de 3/4.
Toros de Álvaro Núñez, vuelta al ruedo, pour le quatrième ‘Negro’ nº66.
• MORANTE DE LA PUEBLA, oreille et deux oreilles et la queue.
• SEBASTIÁN CASTELLA, oreille après avis et oreille.
• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et ovation.
Salut des banderilleros Curro Robles au premier, Jao Ferreira au sixième, Chacon au cinquième, .
Le génie de la Puebla a parlé hier à Jerez et même ceux qui ne sont pas ses dévots, qui ne font pas partie de sa secte, ont été bouleversés, époustouflés par sa parole qui peut se résumer en un adage simple : « tout ce qui est artistique est incomparable, inégalable et là, dans la beauté, se trouve la justification ultime de notre passion taurine ».
Certes la corrida ne payait pas de mine : envoi de tailles modestes, aux défenses médiocres au regard des « mammouths isidrils ». Certes ! mais nous sommes dans une arène de deuxième catégorie et il est sorti « le toro de Jerez ». On ne va pas épiloguer sur cet ensemble (excessivement) engageant mais encasté, mobile, partant vaillamment pour la mono-pique en usage ici, allègre par la suite, se jetant avec classe dans les leurres. On mettra un bémol pour le premier qui ne dura pas et pour le sixième. Les meilleurs : le second et le quatrième.
Devant ces crèmes, soutenus par un public attentif et respectueux, les coletudos, sereins, donnèrent le meilleur d’eux-mêmes picadors, lidiadors et banderilleros, dans un bel ensemble, pour un spectacle enthousiasmant. Il restera dans les annales en raison de la seconde faena de Morante de la Puebla que l’on ne saurait résumer ici tant elle tutoya les sommets. Une faena complète, longue, instrumentée des deux côtés, avec un temple incomparable, engagé un maximum, variée, ornée de molinetes, pechos, pases del desprecio, trincherillas avec cet empaque, cette manière unique de se pencher sur l’animal séduit, hypnotisé par la flanelle menée avec la douceur du torero cigarrero.
Ah ! les senteurs de la Marisma ! Ah ! les cris des golondrinas qui percent le soir tombant sur la plaza Ah ! les lointains fandangos de Huelva chantés sur les chemins du Rocio… Tout cela évoqué dans la muleta du magicien qui nous a conduit sur le chemin de cet univers précieux, loin des affrontements sans issue et des combats perdus d’avance. Morante oui : il arrête le temps…
Je ne vous ai pas parlé de son toreo de capote : cette douzaine de véroniques au ralenti en marchant vers le centre (données à ses deux passages) qui nous auraient contentées… s’il n’y avait pas eu la suite, mais je veux dire un mot de l’estoconazo final (au quatrième) en se mouillant les doigts, donné comme un mort de faim, un débutant qui veut se faire un nom et qui se la joue à la vie à la mort…
Visage ensangalanté de Castella qui dut passer à l’infirmerie
Morante a signé à Jerez une de ses meilleures faenas et il était difficile de passer après lui. Castella a été à la hauteur, dans son style puissant, viril, profond aussi en donnant l’avantage à l’animal. Le second avait le gaz nécessaire et sa faena rythmée, engagée fut suivie avec enthousiasme. Il termina par manoletinas et subit une très dure voltereta avec une coupure à l’arcade; tuant en deux fois. Il coupa l’oreille du cinquième grâce à un estoconazo d’effet rapide.
De bons moments de la part de Manzanares face au troisième avec ce sens de la plastique qu’on lui connaît et une estocade bien placée. Le dernier, garbanzo negro du lot, ne lui permit pas de briller.
C’est la lumière de La Puebla qui restera dans nos rétines.
Il n’y a pas que Madrid : ce dimanche 25 mai, Manuel Roman prendra l’alternative des mains de Juan Ortega avec pour témoin Andres Roca Rey, devant des toros de Domingo Hernandez, dans sa ville natale de Cordoue.
Nous l’avions vu en tienta chez Santiago Domecq il y a quelques jours, et sa maitrise n’a pas beaucoup changé depuis une précédente tienta chez Virgen Maria dont le compte-rendu figure ci-dessous
Son style plein de profondeur reste marqué par une sobriété et un clacissisme qui plaisent beaucoup; très équilibré, sans ces fioritures tremendistes que certains jeunes se croient obligés de multiplier pour conquérir le public. Qu’on en juge :
Ses deux vaches d’une grande noblesse (la première manquant de bravoure au cheval) ont été dominées avec aisance, ce qui augure bien de la corrida de dimanche à Cordoue !
La Commission pour les événements commémoratifs du 125e anniversaire du « Coso del Pino », à laquelle appartient Carmelo García, l’empresario a convoqué un Concours National de composition de Pasodobles taurins, profitant de cet anniversaire remarquable.
En plus d’encourager la création artistique et de promouvoir Sanlúcar de Barrameda, le but de cet appel est de « composer un pasodoble dédié en son honneur au Coso del Pino, coïncidant avec une date si importante et un événement si pertinent », a déclaré Carmelo García.
Tous les événements organisés à l’occasion du 125ème anniversaire de ‘Coso del Pino’ sont sponsorisés par @diputaciondecadiz ainsi qu’avec la collaboration de @ayto_sanlucar
Aracelli Guillaume entourée du Maestro « El Marismeño » et de Antonio Ruiz
Devant plus de deux cents personne Aracelli Guillaume Alonso, professeur d’histoire de l’Espagne classique à Sorbonne Université, autrice de nombreux livres sur l’histoire de l’Espagne et membre éminent du Club Taurin de Paris a présenté mercredi soir une conférence sur le thème « 5 siècles de toreo en Sanlucar de la plaza d’en haut à celle d’en bas » en compagnie de l’historien local Antonio Moreno; conférence présentée par le vétérinaire Antonio Ruiz. Soirée brillante qui avait pour cadre la magnifique bodega Yuste et qui se plaçait dans le cadre d’un cycle organisé par l’empresario sanluqueño Carmelo Garcia, célébrant les 125 ans des arènes du Coso del Pino.
Au cours de la soirée les conférenciers ont évoqué la longue histoire taurine de Sanlucar qui débute dès 1502 sur la plaza de la Paz dans ce que l’on nomme aujourd’hui le « barrio alto ». A cette époque la tauromachie sanluqueña est liée aux Ducs de Medina Sidonia et à la noblesse locale. Puis vint le temps des corridas qui se déroulaient sur la fameuse place du Calbido.
C’est en 1900 que fut entrepris la construction du fameux Coso del Pino, des travaux qui connurent des avatars mais qui nourrirent de nombreux journaliers qui vivaient pauvrement. Aracelli a rappelé ensuite les nombreux toreros qui sont passés dans ces arènes mythiques « tous les plus grands suaf Manolete ou Luis Dominguin » elle a évoqué aussi les noms prestigieux des grands toreros de Sanlucar comme Paco Ojeda ou El Marismeño présent pour l’occasion.
La salle « Bienvenida » de Las Ventas à Madrid a affiché le « no hay billetes » ce midi pour l’hommage à Christian Montcouquiol « Nimeño II ». Dans l’assemblée, de nombreux Français, mais aussi des matadors de toros (Uceda Leal, Éric Cortes, Ángel Majano, Pedro Carra), des éleveurs (Carlos Aragón Cancela) et apoderados.
À la table des invités étaient présents Margarita Nuñez Sandoval, Victor Mendes, Domingo de la Cámara et les auteurs du livre « Nimeño II, un nîmois dans l’arène » Joël Bartolotti et Jean Charles Roux. Luis Francisco Esplá, l’ami de toujours de Christian, avait envoyé une émouvante vidéo et le Vénézuélien Morenito de Maracay a participé lui aussi en envoyant un témoignage.
Sur l’écran : Luis Francisco Esplá
Pendant plus d’une heure, le souvenir de Nimeño fut évoqué avec des moments forts comme quand Margarita fut ovationnée par le public en reconnaissance de l’aide qu’elle a apportée en Amérique aux frères Nimeño. Domingo de la Cámara et Mendes ne furent pas en reste et prononcèrent quelques phrases qui allèrent droit au cœur de l’assistance. L’ovation finale en mémoire de Christian fut un moment particulier et plein de sensibilité. 46 ans après sa confirmation d’alternative Nimeño II est sorti par la grande porte de Las Ventas. Sa trajectoire exemplaire le valait bien…
La prestation épique de Fortes hier à Las Ventas, si bien décrite ici par notre ami Exir, a battu tous les records d’audience de TV Madrid -par ailleurs parfait dans ses retransmissions.
Elle appelle quelques réflexions. D’abord comment un torero de cette qualité, interprète du toreo éternel, avec une assurance, une personnalité, une élégance unique dans le circuit est-il si peu sollicité ? Il arrivait à Madrid avec une seule corrida au compteur de la temporada ; donnée à La Malagueta, à domicile où il est reconnu depuis longtemps…
Tout le monde, dans le milieu, sait de quel bois Fortes est fait, personne ne le programme pourtant. Etonnant ? Non ! Comme le dirait Shakespeare dans Hamlet : « il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ». On verra Fortes cet été à Dax : bravo ! Il mérite mieux encore… Et Fortes n’est pas un cas rare il y a d’autres très bons toreros, originaux, que l’on ne voit jamais ou presque, je pense par exemple à Daniel Crespo le torero du Puerto. Ce n’est qu’un exemple…
Deuxième réflexion, Fortes a marqué les esprits mais « au planchot » il n’a marqué qu’une vuelta. L’épée lui a échappé à deux reprises car ce fut deux grandes fenas. Il n’est pas le seul ces loupés à l’épée ont privé aussi de récompense Miguel Angel Perrera, Fernando Adrian, Emilo de Justo. Trois maestros dont on vante la « sécurité » à l’épée. Tous trois étaient promis à de beaux succès mais n’ont pas rématé…
A la suite de violents affrontements entre plusieurs toros du Curé de Valverde, prévus pour Istres, l’éleveur Jean Luc Couturier n’a pu qu’en constater les dégâts.
Il est donc résigné à ne présenter que trois toros sur six pour la corrida du vendredi 13 juin au Palio.
Afin de pallier à ce cas de force majeure, le directeur des arènes d’Istres accompagné du président de la CTEM se sont rendus chez Charlotte Yonnet et ont pu, ainsi, bénéficier de trois toros qui compléteront la corrida d’ouverture.
Cette corrida se transforme, donc en :
DESAFIO GANADEROS entre VALVERDE & YONNET.
Grâce au professionnalisme de nos deux ganaderos, cette corrida continuera à maintenir un intérêt majeur et « torista ».
Ce sera, aussi, une PREMIÈRE ! Ce DESAFIO ne s’étant jamais annoncé avant.