Auteur/autrice : Pierre Vidal Page 4 sur 142

Jerez: Le Génie de La Puebla a parlé…

Plaza de toros de Jerez de la Frontera, Cádiz. Troisième de la Feria del Caballo 2025. Plus de 3/4. 

Toros de Álvaro Núñez, vuelta al ruedo, pour le quatrième ‘Negro’ nº66.

• MORANTE DE LA PUEBLA, oreille et deux oreilles et la queue.

• SEBASTIÁN CASTELLA, oreille après avis et oreille.

• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et ovation.

Salut des banderilleros Curro Robles au premier, Jao Ferreira au sixième, Chacon au cinquième, .

Le génie de la Puebla a parlé hier à Jerez et même ceux qui ne sont pas ses dévots, qui ne font pas partie de sa secte, ont été bouleversés, époustouflés par sa parole qui peut se résumer en un adage simple : « tout ce qui est artistique est incomparable, inégalable et là, dans la beauté, se trouve la justification ultime de notre passion taurine ».

Certes la corrida ne payait pas de mine : envoi de tailles modestes, aux défenses médiocres au regard des « mammouths isidrils ». Certes ! mais nous sommes dans une arène de deuxième catégorie et il est sorti « le toro de Jerez ». On ne va pas épiloguer sur cet ensemble (excessivement) engageant mais encasté, mobile, partant vaillamment pour la mono-pique en usage ici, allègre par la suite, se jetant avec classe dans les leurres. On mettra un bémol pour le premier qui ne dura pas et pour le sixième. Les meilleurs : le second et le quatrième.

Devant ces crèmes, soutenus par un public attentif et respectueux, les coletudos, sereins, donnèrent le meilleur d’eux-mêmes picadors, lidiadors et banderilleros, dans un bel ensemble, pour un spectacle enthousiasmant. Il restera dans les annales en raison de la seconde faena de Morante de la Puebla que l’on ne saurait résumer ici tant elle tutoya les sommets. Une faena complète, longue, instrumentée des deux côtés, avec un temple incomparable, engagé un maximum, variée, ornée de molinetes, pechos, pases del desprecio, trincherillas avec cet empaque, cette manière unique de se pencher sur l’animal séduit, hypnotisé par la flanelle menée avec la douceur du torero cigarrero.

Ah ! les senteurs de la Marisma ! Ah ! les cris des golondrinas qui percent le soir tombant sur la plaza Ah ! les lointains fandangos de Huelva chantés sur les chemins du Rocio… Tout cela évoqué dans la muleta du magicien qui nous a conduit sur le chemin de cet univers précieux, loin des affrontements sans issue et des combats perdus d’avance. Morante oui : il arrête le temps…

Je ne vous ai pas parlé de son toreo de capote : cette douzaine de véroniques au ralenti en marchant vers le centre (données à ses deux passages) qui nous auraient contentées… s’il n’y avait pas eu la suite, mais je veux dire un mot de l’estoconazo final (au quatrième) en se mouillant les doigts, donné comme un mort de faim, un débutant qui veut se faire un nom et qui se la joue à la vie à la mort…

Visage ensangalanté de Castella qui dut passer à l’infirmerie

Morante a signé à Jerez une de ses meilleures faenas et il était difficile de passer après lui. Castella a été à la hauteur, dans son style puissant, viril, profond aussi en donnant l’avantage à l’animal. Le second avait le gaz nécessaire et sa faena rythmée, engagée fut suivie avec enthousiasme. Il termina par manoletinas et subit une très dure voltereta avec une coupure à l’arcade; tuant en deux fois. Il coupa l’oreille du cinquième grâce à un estoconazo d’effet rapide.

De bons moments de la part de Manzanares face au troisième avec ce sens de la plastique qu’on lui connaît et une estocade bien placée. Le dernier, garbanzo negro du lot, ne lui permit pas de briller.

C’est la lumière de La Puebla qui restera dans nos rétines.

Pierre Vidal

SUERTE MANUEL !

Il n’y a pas que Madrid : ce dimanche 25 mai, Manuel Roman prendra l’alternative des mains de Juan Ortega avec pour témoin Andres Roca Rey, devant des toros de Domingo Hernandez, dans sa ville natale de Cordoue.

Doblon de manuel Roman à une vache de Santiago Domecq, à la ganaderia, le 10 mai 2025. ©JYB

Nous l’avions vu en tienta chez Santiago Domecq il y a quelques jours, et sa maitrise n’a pas beaucoup changé depuis une précédente tienta chez Virgen Maria dont le compte-rendu figure ci-dessous

https://facealacorne.fr/campo-tienta-chez-virgen-maria/embed/#?secret=lGcNTD21xE#?secret=FIpvkY0Aep

Son style plein de profondeur reste marqué par une sobriété et un clacissisme qui plaisent beaucoup; très équilibré, sans ces fioritures tremendistes que certains jeunes se croient obligés de multiplier pour conquérir le public. Qu’on en juge :

Naturelle de Manuel Roman à une vache de Santiago Domecq, à la ganaderia, le 10 mai 2025. ©JYB
Circulaire inversée de Manuel Roman à une vache de Santiago Domecq, à la ganaderia, le 10 mai 2025. ©JYB
Doblon de Manuel Roman à une vache de Santiago Domecq, à la ganaderia, le 10 mai 2025. ©JYB

Ses deux vaches d’une grande noblesse (la première manquant de bravoure au cheval) ont été dominées avec aisance, ce qui augure bien de la corrida de dimanche à Cordoue !

JY Blouin https://facealacorne.fr/

Sanlucar: concours de pasodobles

La Commission pour les événements commémoratifs du 125e anniversaire du « Coso del Pino », à laquelle appartient Carmelo García, l’empresario a convoqué un Concours National de composition de Pasodobles taurins, profitant de cet anniversaire remarquable.

En plus d’encourager la création artistique et de promouvoir Sanlúcar de Barrameda, le but de cet appel est de « composer un pasodoble dédié en son honneur au Coso del Pino, coïncidant avec une date si importante et un événement si pertinent », a déclaré Carmelo García.

Tous les événements organisés à l’occasion du 125ème anniversaire de ‘Coso del Pino’ sont sponsorisés par @diputaciondecadiz ainsi qu’avec la collaboration de @ayto_sanlucar

Sanlucar : Aracelli Guillaume évoque avec brio l’histoire taurine de la cité de la Manzanilla

Aracelli Guillaume entourée du Maestro « El Marismeño » et de Antonio Ruiz

Devant plus de deux cents personne Aracelli Guillaume Alonso, professeur d’histoire de l’Espagne classique à Sorbonne Université, autrice de nombreux livres sur l’histoire de l’Espagne et membre éminent du Club Taurin de Paris a présenté mercredi soir une conférence sur le thème « 5 siècles de toreo en Sanlucar de la plaza d’en haut à celle d’en bas » en compagnie de l’historien local Antonio Moreno; conférence présentée par le vétérinaire Antonio Ruiz. Soirée brillante qui avait pour cadre la magnifique bodega Yuste et qui se plaçait dans le cadre d’un cycle organisé par l’empresario sanluqueño Carmelo Garcia, célébrant les 125 ans des arènes du Coso del Pino.

Au cours de la soirée les conférenciers ont évoqué la longue histoire taurine de Sanlucar qui débute dès 1502 sur la plaza de la Paz dans ce que l’on nomme aujourd’hui le « barrio alto ». A cette époque la tauromachie sanluqueña est liée aux Ducs de Medina Sidonia et à la noblesse locale. Puis vint le temps des corridas qui se déroulaient sur la fameuse place du Calbido.

C’est en 1900 que fut entrepris la construction du fameux Coso del Pino, des travaux qui connurent des avatars mais qui nourrirent de nombreux journaliers qui vivaient pauvrement. Aracelli a rappelé ensuite les nombreux toreros qui sont passés dans ces arènes mythiques « tous les plus grands suaf Manolete ou Luis Dominguin » elle a évoqué aussi les noms prestigieux des grands toreros de Sanlucar comme Paco Ojeda ou El Marismeño présent pour l’occasion.

Pierre Vidal

Madrid rend hommage à Nimeño II

La salle « Bienvenida » de Las Ventas à Madrid a affiché le « no hay billetes » ce midi pour l’hommage à Christian Montcouquiol « Nimeño II ». Dans l’assemblée, de nombreux Français, mais aussi des matadors de toros (Uceda Leal, Éric Cortes, Ángel Majano, Pedro Carra), des éleveurs (Carlos Aragón Cancela) et apoderados.

À la table des invités étaient présents Margarita Nuñez Sandoval, Victor Mendes, Domingo de la Cámara et les auteurs du livre « Nimeño II, un nîmois dans l’arène » Joël Bartolotti et Jean Charles Roux. Luis Francisco Esplá, l’ami de toujours de Christian, avait envoyé une émouvante vidéo et le Vénézuélien Morenito de Maracay a participé lui aussi en envoyant un témoignage.

Sur l’écran : Luis Francisco Esplá

Pendant plus d’une heure, le souvenir de Nimeño fut évoqué avec des moments forts comme quand Margarita fut ovationnée par le public en reconnaissance de l’aide qu’elle a apportée en Amérique aux frères Nimeño. Domingo de la Cámara et Mendes ne furent pas en reste et prononcèrent quelques phrases qui allèrent droit au cœur de l’assistance. L’ovation finale en mémoire de Christian fut un moment particulier et plein de sensibilité. 46 ans après sa confirmation d’alternative Nimeño II est sorti par la grande porte de Las Ventas. Sa trajectoire exemplaire le valait bien…

(Communiqué)

torofiesta.com

« Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark »

La prestation épique de Fortes hier à Las Ventas, si bien décrite ici par notre ami Exir, a battu tous les records d’audience de TV Madrid -par ailleurs parfait dans ses retransmissions.

Elle appelle quelques réflexions. D’abord comment un torero de cette qualité, interprète du toreo éternel, avec une assurance, une personnalité, une élégance unique dans le circuit est-il si peu sollicité ? Il arrivait à Madrid avec une seule corrida au compteur de la temporada ; donnée à La Malagueta, à domicile où il est reconnu depuis longtemps…

Tout le monde, dans le milieu, sait de quel bois Fortes est fait, personne ne le programme pourtant. Etonnant ? Non ! Comme le dirait Shakespeare dans Hamlet : « il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ». On verra Fortes cet été à Dax : bravo ! Il mérite mieux encore… Et Fortes n’est pas un cas rare il y a d’autres très bons toreros, originaux, que l’on ne voit jamais ou presque, je pense par exemple à Daniel Crespo le torero du Puerto. Ce n’est qu’un exemple…

Deuxième réflexion, Fortes a marqué les esprits mais « au planchot » il n’a marqué qu’une vuelta. L’épée lui a échappé à deux reprises car ce fut deux grandes fenas. Il n’est pas le seul ces loupés à l’épée ont privé aussi de récompense Miguel Angel Perrera, Fernando Adrian, Emilo de Justo. Trois maestros dont on vante la « sécurité » à l’épée. Tous trois étaient promis à de beaux succès mais n’ont pas rématé…

Alors quoi ? La peur de gagner ?

PV

Changement à Istres

A la suite de violents affrontements entre plusieurs toros du Curé de Valverde, prévus pour Istres, l’éleveur Jean Luc Couturier n’a pu qu’en constater les dégâts.

Il est donc résigné à ne présenter que trois toros sur six pour la corrida du vendredi 13 juin au Palio.

Afin de pallier à ce cas de force majeure, le directeur des arènes d’Istres accompagné du président de la CTEM se sont rendus chez Charlotte Yonnet et ont pu, ainsi, bénéficier de trois toros qui compléteront la corrida d’ouverture.

Cette corrida se transforme, donc en :

DESAFIO GANADEROS entre VALVERDE & YONNET.

Grâce au professionnalisme de nos deux ganaderos, cette corrida continuera à maintenir un intérêt majeur et « torista ».

Ce sera, aussi, une PREMIÈRE ! Ce DESAFIO ne s’étant jamais annoncé avant.

Carlos Olsina face à Crespo et Juanito dans la Copa Chenel

Voici les résultats des semifinales, de la Copa Chenel qui s’est déroulé en présence des maestros:

  • Navas del Rey (14/06): Toros de Aurelio Hernando y Montalvo pour : Daniel Crespo, Juanito et Carlos Olsina
  • Moralzarzal (21/06): Toros de José Enrique Fraile de Valdefresno y El Estoque pour: Sergio Rodríguez, Jorge Molina et Álvaro Burdiel

La Final a Tres se déroulera à Valdetorres de Jarama.

Andrés Calamaro aux antis : « allez vous faire voir ! »

Andrés Calamaro* a interrompu un concert à Cali, en Colombie, après avoir été hué pour avoir défendu la tauromachie en esquissant quelques passes de cape sur scène.
Avec un « See you never » il a quitté la scène après que certains spectateurs de Cali l’aient hué pour avoir dédié quelques chansons à la fête de la tauromachie. L’Argentin, grand amateur et défenseur de la tauromachie, s’est arrêté définitivement et a mis fin à son concert.
Tout notre soutien à André Calamaro, vive la liberté, vive la Fiesta Brava!

* Andrés Calamaro Masel (né le 22 août 1961 à Buenos Aires) est un musicien, compositeur, interprète et producteur argentin. Il est considéré comme l’un des plus grands artistes du rock argentin. Il a fait partie de groupes musicaux tels que Los Abuelos de la Nada et Los Rodríguez. C’est un artiste prolifique qui a composé plusieurs chansons importantes pour le rock en espagnol. Il est considéré par la presse comme « le Maradona de la musique populaire »

Aracelli Guillaume présente « 5 siècles de toreo en Sanlucar »

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