Catégorie : Actualité Page 4 sur 62

SEVILLE, CORRIDA ATTENDUE. ESPOIRS PERDUS.

Photo J.Y Blouin


SEVILLE 3° corrida de la Feria d’avril. Arène pleine jusqu’au drapeau. Ciel azur. 28°.
6 toros de Juan Pedro Domecq, agés de quatre ans, infumables sauf le premier pour :


Jose Antonio Morante de la Puebla, rose et noir, cravate et ceinture bleues : 1 épée tombée, Ovation. Silence et sifflets au toro.


Jose Maria Manzanares, rubis et or : 1 épée, 1 descabello, Silence. 2 épées, 3 descabellos. Silence et sifflets au toro.


Pablo Aguado, rouge et or : 3 épées, Silence. 1 épée. Silence et sifflets au toro.
Salut du banderillero Curro Javier au premier toro.
Pas un brindis, pas une vuelta.
Jets de coussins de déception sur la piste à l’issue de la corrida.

Photo J.Y Blouin

Que dire d’une corrida si attendue à Séville lorsque les toros ne sont pas au rendez-vous ?
Morante, lui, a été présent au rendez-vous. Décidé, sortant de chez le coiffeur, souriant, il a fait du Morante au premier toro de l’après-midi, le seul toro permettant le succès. C’est-à-dire, tant à la cape qu’à la muleta, du toreo essentiel et inspiré, depuis les véroniques de réception jusqu’àu pecho final. Dommage qu’une épée trop tombée l’ait privé d’une oreille demandée par une partieminoritaire du public.

Photo J.Y Blouin

Manzanares, lui aussi était présent, comme on a pu le voir à la réception du deuxième toro par des
passes de cape dominatrices puis artistiques, mais aucun de ses deux toros ne lui permirent la
moindre option de triomphe.

Photo J.Y Blouin


Pablo Aguado, dans son jardin, était lui plus que présent avec un jeu de cape enthousiasmant à ses deux toros. Sept Véroniques de réception allurées, une demi templée merveilleuse, des chicuelinas marchées mains basses au troisième toro puis à nouveau des véroniques templées et une rebolera de gala au sixième. Une démonstration de chic andalou qui a elle seule méritait l’achat d’un billet.


Et puis rien de plus pour les faenas de muleta, les toros de Juan Pedro Domecq du jour étant mansos, fuyards, ennuyeux, distraits, sans race.
Le retour sur le sable des arènes du toro de quatre ans va-t-il nous faire regretter le toro de cinq ans post covid doté de caractère ?

EXIR

Seville  : Sensationnel Perera sortie par la puerta del Principe

Photo J.Y Blouin

Séville, jeudi 10 avril. Temps agréable, peu de vent. Une demie arène, public très clairsemé au soleil.

6 toros de El Parralejo, très bien présentés, dans le « tipo », tous très mobiles, nobles dans l’ensemble, le quatrième, « Oloroso », fut récompensé avec un tour de piste.

Miguel Angel Perera oreille et deux oreilles. Sortie par la Puerta del Principe.

Paco Ureña saluts après pétition et silence.

Borja Jiménez oreille et saluts.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Perera nous a ravis. Dès le départ, avec un toro mobile mais à la fois très exigeant, qui n’admettait pas la moindre erreur et où la muleta de Miguel Angel Perera fut d’une puissance redoutable, sans aucune hésitation, sans aucun accrochage. Du toreo avec du corps, captivant l’animal dans chaque muletazo : fascinant. Il coupa une seule oreille et aurait mérité les deux, qu’on lui aurait sans doute accordées à Madrid ou à Bilbao.

Mais il le fit au quatrième, dans une faena d’un autre registre, d’une douceur extrême. Initiée à genoux au centre de l’arène avec des passes longues et d’une lenteur sidérante. La faena fut du top niveau, soyeuse, profonde, au ralenti, surtout de la main droite, elle provoqua des frissons parmi les aficionados. Quel torero ! Espérons qu’on puisse le voir plus souvent en France, ce qui est plutôt rare ces derniers temps. 20 ans d’alternative cette année 2024 pour Perera et sa première sortie par la Porte du Prince. Soulignons également ses deux excellentes estocades et ses quites à la cape, en particulier un bref mais très beau par gaoneras.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Borja Jiménez coupa une oreille et il eut le public avec lui. Bonne prestation à son premier, un toro très noble où il séduisit les sévillans aussi bien à la cape qu’à la muleta. Son toreo est parfumé et vrai à la fois, avec beaucoup de « ligazón » et cette fraîcheur que l’on ressent en voyant les nouveaux talents. A l’épée, qui est son talon d’Achille, il se montra efficace, sans plus. Sa faena au dernier n’arriva pas à décoller. malgré quelques belles passes, dont une série pleine de « sentimento » de naturelles de face regorgeant de saveur et de toreria. 

Paco Ureña réussit une fort belle prestation à son premier qui passa inaperçue auprès du public. Bonne faena, avec du goût, surtout dans ses premières séries. Elle baissa d’intensité par la suite, mais elle remonta la pente par la suite avec un final exquis, le genou fléchi et par le bas. Conclue par une superbe estocade qui à elle seule méritait l’oreille. La pétition fut minoritaire, ce qui fut surprenant.

Peut-être déçu par l’attitude du public, la prestation d’Ureña au cinquième fut grise, sans âme, le toro lui aussi en manquait. Mais bon, l’important c’est ce triomphe de Perera, la plénitude qu’il a pu partager avec nous. Enhorabuena MAESTRO !

Antonio Arevalo

Peña taurine des Graves

Seville  : grande corrida de Santiago Domecq

On savait l’éleveur jérézano dans un grand moment, la corrida du jour de SEVILLE l’a confirmé. Si la Réal Maestranza n’avait pas fait le plein c’est quand même une belle assistance qui était venue pour cette troisième corrida d’abono de la féria sévillane.

Six toros de SANTIAGO DOMECQ, biens présentés d’un moral d’acier, forts, nobles et braves le cinquième pétition d indulto.

Jose GARRIDO une oreille et ovation après avis

David de MIRANDA salut après avis et deux oreilles

Leo VALADEZ silence et silence

Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN

Jose GARRIDO avait décidé d’entrer fort dans cette féria d’Avril et c’est à puerta gayola qu’il attend son premier toro qui s’avère rapidement un brave mettant la tête dans son capote. Si le tiers de pique est un peu désordonné la première se donnant dés la sortie du cheval en piste, il n’en reste pas moins que l’animal révèle ses qualités. GARRIDO est bien décidé à ne pas passer à côté. La faena est puissante et dominatrice mais aussi très artistique en longs muletazos sur les deux bords harmonieusement ourlés. Le public ne s’y trompe pas mais déguste avec une certaine fraîcheur. L’estocade en décomposant les temps est efficace et permet à GARRIDO de couper la première oreille, Le toro lui est applaudi à l’arastre.

Son deuxième adversaire est aussi brave que le premier mais probablement plus encasté et de ce fait beaucoup plus exigent. La faena fut en dessous de ce que méritait l’animal toréé peut être dans le mauvais terrain mais certainement comme il aurait fallu même si les séries à gauche furent de qualité. L’estocade après avis laissa Garrido sans le deuxième trophées que pourtant l’animal aurait pu lui offrir.

Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN

David de MIRANDA faisait sa présentation en temps que matador de toros dans la plaza sévillane, une opportunité à côté de laquelle il ne faut pas passer. Son premier offre toutes les qualités nécessaires pour un un triomphe. La faena est enlevée d’une grand sobriété mais emplie de profondeur souvent dans un terrain réduit malgré la force de l’animal qui comme tous ses congénères de ce soir mourra la bouche fermée. David de MIRANDA canalise parfaitement la fougue de son toro qui jamais ne touche la toile tout en l’effleurant. L’estocade est d’école sans son exécution mais contraire et donc peu efficace et au descabello l’affaire est ardue. De MIRANDA se contentera d’un salut alors qu’il tenait l’oreille au bout de son épée .

Son deuxième Santi Domecq est un tio, certainement le meilleur de cette tarde importante. Il a tout ce que l’on attend d’un toro de combat, bravoure noblesse caste et présence en piste. Ce coup ci David de MIRANDA ne passera pas à côté. Jamais le toro ne se lassera de charger une muleta tenue la main basse avec une ferme douceur. Une faena toute en profondeur et en sincérité qui fait monter la pétition d’indulto mais la présidence ne cède pas. La « Sevilla » n’est pas un quelconque pueblo d’Andalousie : ici on ne brade pas. Malgré un pinchazo il coupe les deux pavillons.

Leo VALADEZ lui restera en demi-teinte. Il faisait lui aussi sa présentation ici en temps que matador mais son alternative est peut être encore une peu fraîche pour venir à bout des grands toros qui lui étaient opposés. Son passage ne marquera pas l’histoire et ses deux ouvrages finiront dans un silence respectueux.

J.DUPIN

Ce week-end dans les arènes

Arènes de Ricla (Saragosse). Trois quarts d’entrées; toros de Toros de la Plata,

  • JUAN MORA, deux oreilles.
  • PABLO AGUADO, deux oreilles.
  • TOMÁS RUFO, deux oreilles et une queue.
  • le torero CRISTIANO TORRES, deux oreilles et une queue.
  • AARON PALACIO, deux oreilles et queue

Bocairent, Castellón – Novillos de Polo Saiz pour
Marco Pérez ; oreille, oreille et deux oreilles

Bruno Gimeno ; oreille, deux oreilles et deux oreilles et queue.

Valdepeñas toros Rocío de la Cámara et Cortijo de la Sierra, les meilleurs quatrième et cinquième.
Aaron Infantes , oreille après avertissement et deux oreilles

Javier Zulueta , oreille et deux oreilles

Texcoco Mexique toros de San Marcos et Vistahermosa (7ème, cadeau), bien présentés. Applaudissements pour le deuxième taureau et traînée lente au septième.

Emiliano Gamero , vuelta après deux avertissements et oreille
; Cuauhtémoc Ayala , applaudissements après deux avertissements, et vuelta et appaudissements pour le toro de regalo ;

Fauro Aloi , de retour après deux avertissements et vuelta.

Hopelchén (Campeche, Mexique)

Première de la féria. Plein. Taureaux de Puerta Grande.

Ernesto Javier « Calita » , oreille et deux oreilles ;

Alejandro Lima “El Mojito”, silence après deux avertissements et silence.

Séville, Calerito en triomphe

Real Maestranza de Sevilla, dimanche 7 avril, preferia. 

Corrida de Fermin Bohorquez 

Pour Lama de Gongora, vert wagon et or, Salut au tiers et Oreille 

         Ruiz Muñoz, Vert pâle et azabache Silence et silence après avis 

         Juan Pedro Garcia “Calerito”, sangre de toro et or Oreille et Oreille. 

Un tiers d’arène, beau temps, pas de vent. 

Poids moyen des toros540kg, tous noirs, quatre ans, très bien présentés, bas et armés, fades les deux premiers,intoréable le 5eme, vifs mobiles et puissants les 3eme, 4eme et 6eme. 

Bien dans le type Murube ces toros ont obligé les toreros à aguanter faute de quoi ils risquaient la correctionnelle. Ruiz Muñoz a tiré le mauvais lot , et devant le danger et l’intoréabilité supposée du 5eme il est allé chercher l’épée   après trois tentatives  de passes , désarmé à chaque fois. 

Lama de Gongora qu’on ne voit presque plus en Europe mais qui fait carrière au Mexique et au Pérou (où pourtant le lama andin ne manque pas… oh pardon),s’est donné de toute son âme et  avec le premier , tardo, sans mobilité et qui s’arrêtait à mi passe, il a su attendre  , sans toutefois pouvoir construire une faena.  Le plus grand mérite sur ce toro fut que Paco Lama de Gongora le tua  recta alors que l’animal était totalement arrêté. Palmas et Salut au tiers. 

A son second la copie qu’il rendit à ce public bienveillant fut de belle qualité, d’un engagement total puisqu’il s’en fut à Porta Gayola, puis, le toro l’ayant survolé, il se remit trois fois à genoux dans la foulée, 3 largas de rodillas devant un toro ultra rapide et remate par trois veronicas de bonne facture. Le public se lève! Belle conduite au cheval.  Le reste de la faena sera émaillé d’imperfections mais ca va vite et il faut parer au plus pressé, pour finir par templer les dernières passes  , notamment des naturelles au cours desquelles le toro ne se livre pas entièrement. Grande épée trasera (mais oublions cela, elle est efficace) et après l’ouvrage accompli comment refuser l’oreille: le garçon est un vaillant. 

L’homme du jour ce fut  Calerito ( nieto du vieux Calerito mort à 33 ans en 1960). Au troisième, il se plante au centre du ruedo, appelle le toro qui charge  a pleine vitesse depuis les planches sur la muleta du jeune homme à genoux, et il va le faire tourner ainsi très vite autour de son corps agenouillé pour se relever et lui refiler deux muletazos et une pase de pecho à vous faire frémir.  Et le public frémit, applaudit, crie, et on est à Séville. 

La faena se bâtit peu à peu intelligemment, pas trop longue parce que ce grand toro va a menos( peut- être en raison de la vuelta de campana  du début). Il faut une grand épée, un estoconazo très en place et d’effet immédiat pour déclencher la pétition quasi unanime d’une oreille de grand poids. Calerito a dans la tête une envie de triomphe qui se mesure à son regard et sa démarche, 543 kg de muscles tout noirs et de cornes blanches à pointes noires entre dans l’arène à un train d’enfer. 

Le torero va jouer le tout pour le tout, faire un quite par chicuelinas très audacieux auquel  avec panache mais avec moins de précision  répondra Lama de Gongora. Grand début de faena de muleta   d’abord rapide en citant de loin, puis petit à petit avec style et entrega, Calerito cite le bicho et temple les passes plus rapprochées. Très belle fin de faena  , variée avec un molinete comme improvisé, suivi de naturelles de face, ce fut un très beau moment et je me suis dit alors que s’il tuait bien…  deux oreilles .. qui sait… pouvaient tomber.  Il tua bien , l’effet fut un peu long et le recours au descabello précipita l’animal dans le paradis de prairies oubliées.   

Quelle belle tarde de toros, gorgée d’énergie et de courage, et souhaitons à Calerito que ces deux oreilles pas volées fassent sonner le téléphone de son apoderado. Signalons que tous les banderilleros ont fait un travail engagé et sincère, et deux d’entre eux, Juan José Dominguez et Fernando Sanchez furent appelés à saluer. 

Jean François Nevière 

Première oreille de la temporada de Las Ventas pour Tristan Barroso

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Première novillada de la temporada. Un quart.

Novillos de Toros de Brazuelas y María Cascón (5º bis), 

DANIEL MEDINA, silence et palmas après avis 

FABIO JIMÉNEZ, silence après avis et silence

TRISTÁN BARROSO, vuelta al ruedo  et oreille.

les Baltasar Iban présents au rendez-vous d’Aignan perdent 2 oreilles

Aignan, belle entrée, temps nuageux, température agréable, deux heures trente de spectacle. Six toros de Baltasar Iban, bien présentés mobiles, très braves au cheval, tous deux piques, prises avec bravoure et poussant fort sous le fer. Seul, petit défaut, manquant d’un peu de nerf dans la suite du combat. Une corrida très agréable.( Corrida du 31 mars, reportée au 7 avril en raison de la pluie).

Uceda Leal, (noir et or), au premier, une entière, silence ; au quatrième, une entière, salut.

Dorian Canton (bleu marine et or), au deuxième, une entière, un avis, une oreille ; au cinquième, deux pinchazos, une entière, deux descabellos, avis, salut.

Christian Parejo (rioja et or), au troisième, une entière, silence ; au dernier, un pinchazo, une entière, avis, une oreille.

Présidence : Jean-Christian Dabadie, assesseur Florian Durou et Yohan Teixeira

A Aignan on ne peut que se féliciter du comportement des toros de Baltasar Iban, bien présentés et bien armés. Ils ont eu sous la pique un comportement très honorable, attaquant, tous, par deux fois, franchement le cheval et poussant fort sous le fer. On pourrait tout de même leur reprocher un léger manque de nerf dans le dernier tiers. Mais l’aller et retour, dans la semaine entre le cortijo Wellington, à côté de Madrid et le Gers n’a pas dû aider à une forme maximum.

Uceda Leal devant son second toro

Si les deux jeunes du cartel, Dorian Canton et Christian Parejo ont fait le maximum, on ne peut pas en dire autant de Uceda Leal. L’ancien a donné l’impression de toréer à l’économie, surtout avec son premier adversaire. Malgré une belle attaque de faena il ne tardait pas à sombrer dans la monotonie au point d’écouter quelques sifflets. Il revenait avec plus de volonté. On retiendra d’excellentes séries de naturelles, toujours servies avec lenteur et un beau temple. Du parfait art castillan qui pourtant ne parvint pas à convaincre totalement le public.

Dorian Canton

Dorian Canton donne toujours l’impression du bonheur quand il est face à un toro. Il avait commencé par un tercio de cape très doux poursuivi par une séquence de quites. Très à l’aise avec la muleta, après quelques derechazos il signa une série d’un dizaine de naturelles qui arracha les applaudissements du public. Il continua un moment sur ce registre oubliant le temps. Il entendra un avis. Mais le Béarnais allait atteindre des sommets lors de sa seconde sortie. Après une belle série de chicuelinas on le retrouva avec la muleta enchaînant sur les deux mains avec un beau temple et beaucoup d’harmonie. Une tauromachie de charme. Malheureusement il perdit l’essentiel de ce travail à l’épée et dut se contenter d’un salut alors qu’il venait de frôler une deuxième oreille.

Christian Parejo ne réussit pas à faire monter sa première faena dans les gradins. Elle avait pourtant de bonnes qualités… Certes il avait été un peu avare sur la main gauche. Il allait méditer ses erreurs avec le dernier toro avec lequel il fut discret à la cape. Par contre ouverture de faena a mi hauteur donnait le rythme à la suite par un festival de naturelles très basses et lentes. Il fut assez à l’aise tout au long de son combat et avec son oreille donna une note festive à la fin de la course.

Des Baltasar Iban, on reviendra en voir !

Jean-Michel Dussol

Photographes Philippe Gil Mir et Nicolas Couffignal

voir la galerie de Philippe Gil Mir ci dessous

Aignan 07-04-2024 Toros de Baltasar Ibán para Uceda Leal, Dorian Canton y Christian Parejo © Philippe Gil Mir

NOVILLADA d’ANTEQUERA : TRIOMPHE DE PEDRO GALLEGO ET PEREGRINO

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Il n’y avait guère qu’un tiers de spectateurs dans les arènes d’ANTEQUERA pour cette dernière novillada de sélection du certamen andalou des novilladas piquées de la Fondation de Victorino Martin. Il faut reconnaître que la présence des caméras de canal SUR si elle permet une large diffusion , restreint un peu le public réel aux supporters des novilleros surtout les plus proches et les mieux organisés.
Le lot de novillos de CASA DE LOS TOREROS bien présenté s’est révélé un peu faible à part le cinquième et décasté, mais d’une très grande noblesse le quatrième :


Pedro GALLEGO une oreille et deux oreilles après avis


Xavi PEREGRINO une oreille et une oreille après avis

Manuel Jesus CARRION silence et silence après deux avis.

Pedro GALLEGO attend son premier adversaire à la porte du toril pour une larga cambiada à genoux. Au capote le novillo met bien la tête mais s’emploie peu au cheval, L’entame de faena se fait au centre par une passe dans le dos puis une série de derechazos. Le novillo faible se défend et à tendance à protester en fin de passe. Le défaut ne s’arrangera pas et en plus l’attrait des planches est de plus en plus prégnant obligeant le novillero à toréer dans la querencia.

La fin de faena se fait par une bonne série de molinetes. Trois quart d’épée permet à GALLEGO de couper la première oreille de la soirée.


Son second adversaire lui aussi reçu à la porte de la peur, se montre assez fuyard, au premier tirs mais se révèle très noble à la muleta. GALLEGO s’accorde bien au rythme de son adversaire et donne une faena bien liée dominatrice conclue d’une entière très en arrière. Ce sont deux pavillons qui sont concédés par la présidence.
PEREGRINO ouvre les débats à son premier par véroniques. Le toro se révèle vite manso et va seul se faire piquer au cheval de réserve, avant de prendre au vol une deuxième ration au picador de tour. A la muleta le novillo se décompose et proteste à droite. A gauche les choses se passent mieux même si la faena se déroule souvent dans la querencia, pourtant, en insistant beaucoup. Xavi arrive à lui faire concéder des séries liées. La dernière série de naturelles bien de face est remarquable de poder. Malheureusement la suerte suprême se fera en deux temps un pinchazo et une entière en place d’effet rapide.
Son deuxième novillo est un superbe castaño qui s’avère compliqué au capote et PEREGRINO lui apprend à charger dans un intelligent capotazo très efficace. Le novillo entre violent dans la faena de muleta avec une certaine tendance à regarder la querencia. Il sort seul des premières passes à droite le novillero prend alors la main gauche et s’impose au novillo sur se bord lui faisant pour un moment oublier son refuge et toréant de manière agréable et templée. Cette fois-ci encore la mise à mort se fera en deux essais une entière en place après pinchazo mais il coupera toutefois sa deuxième oreille.


Manuel Jesus CARRION a paru le niveau au-dessous de ses deux compagnons de cartel. Même si il a laissé à ses deux adversaires de bons détails au capote et a la muleta il a pas mal de difficultés à s’imposer à ses novillos. Il faut reconnaître à sa décharge qu’il torée sa première novillada piquée et que le lot proposé est loin d’être des plus simples. C’est dans la suerte suprême qu’il péchera le plus.
Il ne nous reste plus qu’à attendre mardi ou mercredi pour connaître les six demi-finalistes qui s’affronteront dans deux novilladas au cours du mois d’avril avant la finale le 12 mai à SEVILLE.

JD

Saint-Perdon / Mont-de-Marsan : Miguel Andrades coupe la seule oreille

Saint-Perdon aux arènes de Mont-de-Marsan : belle petite entrée, temps couvert, température agréable, deux heures trente de spectacle. Six novillos de Valdellan, bien présentés, souvent lourds et mobiles le deuxième et le troisième applaudis à leur entrée en piste. Tous deux piques, le dernier trois châtiments. Sur toutes les rencontres, ils ont chargé avec force et une grand bravoure. On retiendra la deuxième pique du cinquième, chargée, pratiquement du centre de la piste. Seul le premier très faible fut en dessous de ce très beau lot. Ce fut une belle après-midi de toro.

Daniel Medina (vert et ort) au premier, une entière, silence ; au quatrième, une entière, silence.

Jésus de la Calzada (rose et or), au deuxième, une entière, salut ; au cinquième, un pinchazo, un avis, une entière, silence.

Miguel Andrades (rose et or souligné de noir), au troisième, un pinchazo et une entière, vuelta ; au dernier une entière, une oreille.

Présidence, Jean-Christian Dabadie ; assesseurs, Nicolas Mirabaud et Camille Vacquier.

Il avait des envies de triomphe et cela se ressentait. Miguel Andrades joua le tout pour le tout avec le dernier novillo de Valdellan, « Mirasuelos » qu’il accueillit à porta gayola complétée par quatre véroniques, très amples et lentes. Pour la seconde fois il reprenait les banderilles pour trois poder à poder très athlétiques. Il y eut là de quoi réveiller l’arène qui l’applaudit chaleureusement… Mais dans sa faena sur la main gauche il allait atteindre des sommets du bon goût en tauromachie par une série de naturelles, très lentes et basses à la limite de l’équilibre. Une mise à mort propre bien qu’un peu basse et un oreille méritée. Un pavillon qu’il aurait voulu conquérir avec son premier adversaire… D’admirables chicuelinas, un quiebro aux banderilles, et de belles passes sur les deux mains. Malheureusement l’ensemble était décousu et par moment il fut débordé. Il devra se contenter d’un tour d’honneur.

Chef de lidia par l’âge, Daniel Medina a encore beaucoup à apprendre. Certes son premier toro n’était pas un cadeau, un animal apathique et faible, difficile à faire charger et ne cessant de s’écrouler. Ensuite, à la cape, on retiendra une belle série de véroniques et un classique début de faena. Mais le garçon fut toujours très mal à l’aise sur la main gauche. A revoir avec une meilleure cuadrilla.

Jesus de la Calzada acceptable à la cape fut plus discret à la muleta où il enchaîna des passes sur les deux mains, sans un véritable style. Il fut parfois en difficulté et victime d’une impressionnante voltereta. Il débordait de volonté et à son retour inventa la porta gayola de profil, qu’il compléta par deux faroles à genoux. Si a gauche il manifesta beaucoup de temple, on retiendra ses subtils changements de mains… mais que de fautes de débutant ! Se découvrant notamment, il le paya de cogida, envoyé plusieurs fois au sol.

En fait la novillada de Saint Perdon, donnée dans les arènes de Mont de Marsan aura trouvé son triomphateur, à la dernière minute avec la personnalité séduisante de Miguel Andrades.

Texte Jean-Michel Dussol

Photos Bertrand Caritey

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