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Miura triomphe à Algeciras

Dernière corrida de l’abonnement d’Algeciras, Six toros de Miura remarquablement présentés (589 à640 kg), tous donnant du jeu, racés et nobles avec les complications inhérentes à l’encaste pour

Octavio Chacon oreille et ovation après avis

Esaü Fernandez ovation après avis et vuelta al ruedo après avis

Miguel Angel Pacheco silence après deux avis et ovation après avis.

Si il y a une chose à retenir de la corrida de ce soir à Algeciras, ce sont les toros de Miuras. Leur présence en piste leur caste, ces silhouettes venues des temps anciens ont été omniprésentes ainsi que le danger rodant en permanence à la pointe de leurs cornes. Les hommes n’ont pas démérité mais faillirent à l’instant suprême, aucun des toros n’aurait du garder ses oreilles si les hommes leur avait accordé la mort digne de leur valeur.

Octavio Chacon paraît renaissant, toréant bien tant au capote qu’à la muleta. Il faut aussi remarquer son impeccable présence en temps que directeur de lidia surtout avec le bétail brave et encasté de ce soir. Son premier adversaire prend le capote avec noblesse et Octavio l’épargne dans une rencontre unique au cheval. Il donne par la suite un beau quite par delantales. A la muleta la faena est élégante et templée. Le toro est noble mais demande à rester sous contrôle ce que Chacon en bon connaisseur du fer se garde bien d’oublier. L’estocade est parfaite et l’animal s’effondre « sin puntilla ».

Son second, un cinqueno de 640 kilos saute littéralement dans le capote de Chacon avec toute la brutalité de l’encaste. Octavio l’épargne aux piques. Le toro apprend très vite et complique la tâche des banderilleros ; Il faudra tout le métier du torero de Prado del Rey pour le canalise dans une faena puissante et tout en douceur. L’animal consent et l’on croit un moment au grand triomphe de l’homme et de l’animal. Hélas trois fois hélas, l’estocade portée à l’encuentro et un peu au hasard est devant et verticale et de peu d’effet un avis sonne et les trophées s’envolent.

Esaü Fernandez est en passe de devenir le spécialiste des Miuras. A son premier accueilli par tafaleras et qu’il fera piquer deux fois, Il donnera une faena puissante à un toro noble et encasté. Les instants de profondeur et de temple sont prenants et l’émotion monte. A deux doigts de triompher il perdra tout pour un pinchazo et une entière un peu longe à agir.

Il ira à puerta gayola attendre son deuxième adversaire par une bonne larga à un toro sortant comme un boulet de canon et enchaîne par une belle série de véroniques. Le toro en vrai brave s’emploie dans une première rencontre équestre et s’élance du centre au galop à la première sollicitation du « varilaguero »  La faena est intense l’homme et l’animal dansent le même bal au son de Nerva le paso-doble de tous les triomphes. Le toro est immense à gauche et les naturelles d’une rare profondeur. Et pourtant de triomphe il n’y aura point par la faute de l’épée.

Miguel Angel Pacheco qui est venu en voisin, est le moins expérimenté des trois il torée aujourd’hui sa première corrida de Miuras et chance pour lui ce sont tous des bons. Il donne à son premier une bonne faena rythmée la bord gauche est certes un peu plus compliqué mais tout ce passe bien sur une corde droite extraordinaire . Ici encore on croit au miracle jusqu’à l’estocade catastrophique.

Au second rebelote tout irait bien sinon que la faena est un peu mois rythmée et elle de bon niveau grâce à la noblesse de l’animal qui toutefois se lasse et finit par s’aviser ici encore pas de résultat aux aciers.

Il y a ce soir je suis sûr deux hommes heureux dans la finca de Zahariche. Eduardo et Antonio Miura ont fait honneur à leur fer qui fêtera bientôt son deuxième centenaire, et ils ont ravi tous les aficionados au toro brave.

Jean Dupin

photos Eva Morales

Molina et Víctor Hernández qualifiés pour la finale de la Copa Chenel à Móstoles aujourd’hui dimanche

Plaza de toros Móstoles, Madrid. Plus d’un quart d’arène. Toros de Adolfo Martín (1º , 5º y 6º) et Zacarías Moreno (2º, 3º y 4º), bien présentés, bons le premier et quatrième.

LUIS DAVID ADAME, ovation et oreille avec pétition de la seconde.

JOSÉ FERNANDO MOLINA, oreille après avis et ovation après avis.

VÍCTOR HERNÁNDEZ, ovation après avis et tour de piste après deux avis.

Víctor López Caparros, Apoderado de Luis David Adame: « C’est incroyable la manière dont ce concours a été discrédité avec la décision prise cette après-midi »

Pablo Hermoso de Mendoza et Roca Rey, les enfants chéris d’Algeciras

Corrida mixte de la Féria d’Algeciras, le coso de « Las Palomas » rempli aux deux tiers, Deux toros de Bohorquez bien présentés forts et encastés pour :

Pablo Hermoso de Mendoza : une oreille et deux oreilles

Quatre toros, on devrait peut être dire novillos, de Nunez del Cuvillo (470 à 490 kg) décastés mansos les premiers et troisième, noble le second pour :

Juan Ortega, salut et silence

Andres Roca Rey deux oreilles et deux oreilles .

Pablo Hermoso de Mendoza fait sa tournée de despedida et déroule sa tauromachie équestre.

Seul hic pour lui ce soir la caste et la force des toros de Bohorquez. Certes il en a profité pour de longues poursuites le toro dans la queue du cheval des voltes serrées dans la dernière de sortie de son premier, après avoir posé à étrier passé son second rejon de châtiment, le cheval se fauche et s’est le toro qui le relève la corne gauche en sang. Par la suite, les poses s’enchaînent toujours à l’étrier ou à étrier passé. Le rejon de mort quoique défectueux fait son office et le président n’accorde que l’oreille du public.

La prestation de Pablo à son second est la même sinon qu’il rajoute force pirouettes entre les poses de banderille. L’une d’elle met en danger le cheval qui trébuche devant le toro et se relève heureusement sans mal la mise à mort est ici encore défectueuse mais un heureux capotazo fait chuter le toro le puntillero se précipite et fait son œuvre à toute vitesse ce coup ci ce sont deux oreilles cadeau de départ à la retraite.

Passons rapidement sur la prestation de Juan Ortega qui touche le pire du lo,t deux mansos insipide refusant tout combat. Il tentera d’arracher quelques passes au récalcitrants mais sans succès et tuera avec difficulté.

Roca Rey : on aime ou on n’aime pas, et je ferais plutôt partie de la deuxième catégorie, mais il faut lui reconnaître qu’il fait venir les gens aux arènes et qu’en plus, pourvu que le toro s’y prête un peu il donne du spectacle. Ce soir encore il a su utiliser la noblesse innocente de son premier adversaire. Il offrit d’abord un toreo de capote fleuri, puis une faena toute en variété, avec peut être les pieds un peu plus fixe que d’habitude et même une très bonne série de face de la main gauche. S’ensuivent les séries de circulaires inversées et tout le toreo dans les cornes qu’il est habitué à donner. Une grande partie du public en vient même à réclamer un indulto superfétatoire. La présidence ne cède pas et l’éleveur non plus:  l’animal n’a rien d’un toro graciable. La vuelta al ruedo que personne ne réclamait plus lui sera toutefois octroyée.

A son second « bis repetitam placent » nous assistons à un copié-collé de sa première faena au premier. Le toro est un peu moins noble et un peu plus faible, alors ce sera plus court. L’estoconazo vaut à lui seule l’oreille: il en aura deux.

Demain c’est la dernière de cette féria 2024 d’Algeciras, ce sera peut être plus sérieux avec les Miuras qui font leur port andalou pour Octavio Chacon Esau Fernadez et Miguel Angel Pacheco.

Jean Dupin

Beaucaire, la réponse des organisateurs

COMMUNIQUE DE PRESSE
L’Association Taurine Beaucairoise et la Société PODEROSA représentée par Monsieur Thierry CAZAUBON répondent par la présente au communiqué de presse des quatre Associations et Syndicats professionnels de toreros français et espagnols.
L’ATB et la Société PODEROSA n’ont jamais porté atteinte d’une façon ou d’une autre, aux intérêts des professionnels taurins.
A l’occasion de la Féria de BEAUCAIRE 2023, les novilleros engagés ont rencontré les plus grandes difficultés pour trouver des subalternes ayant une pratique suffisante pour les assister efficacement.
Saisies de cette difficulté, l’ATB et la Société PODEROSA ont consulté plusieurs professionnels français et espagnols qui ont validé le principe de l’embauche directe des subalternes par l’organisateur, ce qui d’ailleurs, correspond à la situation juridique en France.
Il convient de rappeler qu’en application de l’article L7121-3 du Code du Travail français, l’organisateur est présumé être l’employeur du torero ou novillero, ainsi que des subalternes (banderilleros, picadors, mozo de espada).
Par voie de conséquence, non seulement la pratique mise en oeuvre par l’ATB et la Société PODEROSA est totalement conforme au droit français, mais encore, ne contrevient en rien aux usages puisque celle-ci a été mise en oeuvre avec l’accord des novilleros.
A ce propos, il est important de préciser que le tirage au sort des subalternes embauchés correspond à une volonté de ne pas imposer tel ou tel professionnel à un novillero, mais de laisser le sort définir la composition des cuadrillas dans un souci d’égalité et de non discrimination.
Le communiqué de presse des quatre Associations de professionnels taurins pour tenter de convaincre du bien fondé de sa démarche, fait référence à l’article 71-1 du règlement taurin municipal de l’UVTF et à la « convention collective du secteur ».
La simple lecture de l’article 71-1 du règlement taurin municipal de l’UVTF met en évidence le fait qu’il n’existe aucun droit particulier en terme de choix concernant l’embauche des subalternes par le torero.
L’article 71-1 ne fait que référence à la composition effective des cuadrillas en fixant le nombre des différents subalternes.

Novillada d’Algeciras: le triomphe des toros

Un quart d’arène, ce qui n’est pas mal quand on connaît la taille du coso de las Palomas d’Algeciras pour cette première soirée d’abono de la féria du grand port andalou.

Six novillos erales de Miguelin (Algeciras) d’encaste Domecq, correctement présentés 300 à 340 kg, à part le second, léger 240 kg, tous nobles et encastés donnant du jeu malgré un comportement pour le moins distrait au capote, exceptionnel le quatrième de vuelta al ruedo, pour les novilleros sans picador :

Miriam Cabas : une oreille après avis

Guillermo Corbacho : une oreille après avis

Rafael Queseda : une oreille

Pablo Lozano : deux oreilles

Miguel Vasquez : ovation saluée

Juanmi Vidal : silence

Miriam Cabas est l’ancienne de ce groupe de jeunes novilleros. au capote La brillante étudiante vétérinaire apprend à son novillo à charger ce qui n’est pas évident. A la muleta elle est désarmée à sa première série, ne se démontant pas elle prend la main gauche et merveille cette corne est un diamant que Miriam va ciseler à loisir dans de belles séries au ralenti l’une rématée d’une sublime trinchera. La reprise à droite est bonne et pour ma part la faena aurait pu s’arrêter là. Cédant à la mode des faenas longues Miriam laissera l’émotion retomber et le novillo s’éteindre. L’épée est tendida et un avis sonnera avant que le toro ne tombe.

Guillermo Corbacho tombe sur l’animalcule du lot et comme il est grand la différence se fait vite sentir. En plus de cela il a le mauvais goût de toréer systématiquement sur le voyage sans jamais peser sur on adversaire qui ne demande qu’à se soumettre et humilie dans le leurre. Les passes sont hachées et sans rythme provoquant dans les sortie vers le haut les protestations du novillo. Ici encore la faena est démesurément longue et fastidieuse avant une entiére tombée aux deuxième essai et la sonnerie d’un avis.

A part un bon quite de Lozano et une réplique du titulaire Rafael Queseda au premier tiers, La faena débutée de façon hésitante à genoux au centre, traîne en longueurs peu intéressantes, le novillo est au dessus du novillero dont l’incapacité à dominer nous fait atteindre les combles de l’ennui. La pause mériendale arrive avec bonheur la présidence se retire et chacun tire du sac de quoi se remettre.

Pas le temps de digérer la reprise est sur les chapeaux de roues Pablo Lozano remonté comme un coucou suisse enchaîne les largas de rodillas puis une série de véroniques jusqu’à la bouche d’arrosage. Son novillo est une véritable estampe ne miniature ; un toro comme on rêve d’en voir tous es jours et en plus il est bon ! La faena initiée à genoux au centre est électrique, peut être trop Lozano ne trouvera jamais la mesure et le rythme d’un novillo exceptionnel qui le dépasse. Il se précipite souvent à la limite de l’accrochage, la caste de l’animal domine. Le novillo demande à être torée main basse il s’évertue à toréer vers le haut et pour finir conclut d’une série de manoletinas, comme on a du lui apprendre à l’école, là ou une bonne série vers le bas aurait bien mieux convenue. La mise en suerte de mort est compliquée mais c’est là que survient le miracle, aux innocents les mains pleines, Alors que Queseda se profile le toro charge, bon réflexe ou chance on ne saura jamais, il entre à récibir et le toro s’effondre la foule en délire qui a oublié les approximations réclame les deux oreilles et surtout la vuelta à ce superbe novillo .

La tension va vite redescendre le cinquième est bon mais Miguel Vasquez n’est pas au niveau, il est totalement dépassé par la noblesse de son novillo à coté duquel il passe totalement. Si celui-ci n’avait peut être pas toutes les qualités du précédent il n’en épait pas loin mais il faut un torero pour montrer un toro. La mise à mort est laborieuse une entière contraire au quatrième essai après avis.

De Juanmi Vidal nous ne retiendrons pas grand chose à part peut être une puerta gayola peu convaincante, des banderilles qu’il aurait pu se passer de mal poser, une muleta souvent accrochée et une grande superficialité qui se paiera à la mort deux estocades transperçantes dans les côtes l’une à gauche et l’autre à droite.

Bon début pour cette féria d’Algeciras qui se poursuit par la corrida concours de ganaderias et un cartel peut être surprenant pour l’exercice : Ponce, Talavante et David Galvan avec des toros de diverses ganaderias de la Province de Cadiz.

Jean Dupin

Alicante, décision contestée du palco

Plaza de toros de Alicante, Comunidad Valenciana. Dernière de la Feria de Hogueras 2024. 6412 spectateurs.

 Toros de Victorino Martín, le cinquième vuelta al ruedo.

RAFAELILLO, ovation et ovation.

MANUEL ESCRIBANO, oreille après avis et oreille et deux vueltas .

BORJA JIMÉNEZ, ovation et oreille.

Grande bronca au palco au cinquième pour avoir refusé la deuxième oreille à Manuel Escribano (ça tombe souvent sur lui! )

Torrejón de Ardoz: blessure de Javier Gómez Pascual

Le banderillero Javier Gómez Pascual a été pris cet après-midi dans la ville madrilène de Torrejón de Ardoz alors qu’il était en train de banderiller le premier taureau de l’après-midi d’El Pilar. Le subalterne se réfugiait dans les planches lorsque le taureau l’a fait à sa place, le blessant à la jambe gauche. Le rapport officiel révèle qu’il souffre d’une « blessure par corne de taureau à l’extérieur de la jambe gauche d’environ 20 cm avec une trajectoire ascendante et descendante avec saignement actif ».

Par ailleurs voici le résultat de la corrida:

Plaza de toros de Torrejón de Ardoz, Madrid. Deuxième de la Feria Taurina 2024. Trois quart.

 Toros de El Pilar.

 CAYETANO, palmas et deux oreilles.

BORJA JIMÉNEZ, deux oreilles et silence.

GINÉS MARÍN, silence et palmas.

Alicante, les adieux de Ponce

Plaza de toros de Alicante. Septième de la Feria de Hogueras 2024. 8.124 spectateurs.

Toros de Daniel Ruiz.

ENRIQUE PONCE, oreille et oreille après deux avis et deux vueltas al ruedo

DAVID GALVÁN,  oreille après avis et oreille après avis

TOMÁS RUFO, ovation et deux oreilles après avis

Juan Carlos Rey et David Pacheco ont salué au 3ème. Sergio Blasco et Fernando Sánchez au sixième.

SAINT-SEVER : LE NOUVEAU VENU TRIOMPHE

Plaza de toros de Saint-Sever corrida des fêtes. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de Santiago Domecq

SEBASTIEN CASTELLA, lilas et argent: palmas et oreille

DANIEL LUQUE, framboise et or: silence et saluts

FERNANDO ADRIÁNneige et or: deux oreilles et oreille

Une minute d’applaudissements à la mémoire de Thierry Dupouy membre de la commission taurine a été observée avant le paseo.

Sébastien Castella a brindé son premier toro à Michel Bertrand cheville ouvrière de l’organisation.

Fernando Adrian a brindé son second toro à Sébastien Castella.

Second lleno consécutif dans les arènes du Cap de Gascogne avec une nouvelle sortie en triomphe, celle de Fernando Adrian nouveau venu dans le sud-ouest. L’épilogue du rendez-vous Saint-Séverin est donc positif et l’ambiance générale était à la satisfaction sans équivoque. On ne saurait être plus royaliste que le roi, car aux cassandres il faut le rappeler : le but de ce genre de manifestation est au final de donner du bonheur aux gens.

Le lot de Santiago Domecq homogène et dans le type était de petit gabarit et discret de tête, il venait, précédé d’une réputation flatteuse aux vues de ses dernières prestations mais Morlanne n’est pas la Maestranza ; faut-il le rappeler ? Au moral, l’ensemble a été noble et mobile. Il a manqué de transmission et de force, donnant peu d’émotion au bout du compte. Le troisième a été le plus complet. Le cinquième s’est vite arrêté et le sixième auteur d’une superbe pique s’est tourné rapidement vers les planches.

A Sébastien Castella il faut une opposition plus rude pour donner la plénitude de son toreo technique, dominateur et sur de lui-même. Il fut donc quelque peu discret mais toujours précis, un peu trop à son aise sans doute. Il eut cependant d’excellents passages surtout face au second de ses opposants. Il l’accueillit par des véroniques très templées qui furent les meilleures de la tarde puis son début de faena emporta l’adhésion : immobile en citant de loin le Santiago, lui donnant ainsi une importance qu’il n’avait pas.

Mais la faena dura -ce qui est rare chez lui- et elle ira à menos. Il tua l’animal d’une entière et une pétition minimale lui permit de couper un trophée. Il avait occis le précédent avec une difficulté inhabituelle de sa part.

Daniel Luque hérita du mauvais lot mais le torero de Gerena ne fit pas l’effort nécessaire pour convaincre. Un quite vulgaire par chicuelinas donné d’emblée laissait présager du pire : la faena qui suivit fut sans entrain, sur le voyage, décentrée et conclue maladroitement à l’épée. Le cinquième n’avait guère d’avantage. Voyant que l’animal n’avançait pas Daniel raccourcit les terrains sans réussir à connecter avec les gradins. Sans doute aura-t-il à cœur de briller samedi à Mimizan où il est une sorte d’invité d’honneur afin de redorer un blason qui brille au firmament de l’aficion gasconne. C’était un jour sans… Il paraît qu’il a un aller-retour express au Pérou dans son agenda. Ceci expliquerait-il cela?

Nouveau venu à Saint-Sever mais certainement pas inconnu des aficionados, Fernando Adrian a fait la bonne affaire du jour en sortant en triomphe de Morlanne. Il le doit à son entrega et par exemple à ce début à genoux au centre de la piste lors de son premier passage. L’animal s’y prêtant il dessina une faena engagée, agréable à voir et qui connecta avec les gradins. Une entière légèrement tombée et la mort rapide de l’animal lui permit de couper deux oreilles. Il ne put garder le sixième au centre de la piste, le Domecq cherchant rapidement les planches. Il y eut néanmoins quelques séries brèves mais cadencées et une mort (en deux temps) suffisamment rapide pour qu’il coupe un troisième trophée. Rematant par le haut la tarde, car tout est bien qui finit bien…

Pierre Vidal

Photographies Bruno Lasnier

La Brède : Intelligence et toreo

Samedi 22 juin. Plus de trois quarts d’arènes. Temps couvert, pluie intermittente.

6 toros de Robert Margé, dans le type de la maison, nobles dans l’ensemble, mais sans mordant, certains très faibles. Le cinquième fut remplacé par un sobrero du même fer.

Uceda Leal vuelta et salut.

Adriano oreille et oreille.

Dorian Canton silence après deux avis et oreille après avis.

Adriano est sorti a hombros.

Uceda Leal

Uceda Leal

Uceda Leal

Uceda Leal est peut-être le torero dont s’inspire Dorian, il nous avait enchanté à Madrid. Il revenait en France après pratiquement vingt ans d’absence. C’est trop pour un torero qui a prouvé maintes fois toutes ses qualités. Devant un lot faible et sans transmission, peu de possibilités de briller.  Il y eut quelques détails à la muleta, mais guère plus, dommage.

Adriano

Adriano

Adriano

Corrida d’une fade noblesse de Margé, sans le piquant et la caste qui caractérise souvent ce fer. Maniables, mais certains trop faibles pour que l’émotion soit au rendez-vous. Par contre, Adriano l’a été. Avec un toreo très intelligent, adapté aux comportements et aux difficultés engendrés par ses toros.

Le premier avait de la qualité, un peu faible, surtout à sa sortie et jusqu’au début de la faena de muleta. Adrien l’a convaincu petit à petit, a bien structuré sa faena, en lui demandant au fur et à mesure d’aller plus encore loin. Bonne lidia, avec des moments de relâchement et quelques beaux muletazos. S’il n’avait pas pinché, il aurait peut-être coupé deux oreilles et non une. Il brinda son second toro au maire de La Brède, qui avait bien chauffé le public avec un discours en défense de la corrida et des cultures minoritaires. Salenc l’en remercia avec ce brindis. Une nouvelle fois, devant un toro remplaçant et faible, il parvint à le maintenir debout et à nous faire oublier parfois ce handicap. Des passes bien dosées, toujours suaves virent le jour, il parvint même à les enchaîner. L’oreille coupée à ce toro lui permit de sortir en triomphe.

Dorian Canton

Dorian Canton

Dorian Canton

Dorian Canton, encorné au visage dimanche dernier, revint en piste comme si de rien n’était. Très belle attitude du Béarnais avec un toreo de belle facture. Comme devant son premier, qui ne dura pas longtemps, mais son début de faena avec des passes droitières fut d’une rare élégance, d’un classicisme hors d’âge. On le retrouva à son dernier, un animal fade mais collaborateur, dans une longue faena en quête du geste le plus épuré. Il toréait pour lui, sous une pluie battante, comme s’il était seul au campo. Dorian coupa une oreille. Seule critique, son mauvais maniement du descabello, il faillit recevoir les trois avis à son premier.

Texte Antonio Arevalo

Photographies Bruno Lasnier

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