Riscle. Le soir. Arènes Jean-Pierre-Longepée. Température agréable, deux heures quarante de spectacle. Six élevages différents, toujopurs bien présentés
Morenito de Aranda (très vieux rioja et azabache), au premier, un Pages-Mailhan, deux piques, deux pinchazos, une entière, avis, salut ; au quatrième, un Cuillé, une pique, une entière, une oreille.
Alberto Lamelas (vert et or), au deuxième, un Turquay, une pique, trois pinchazos, trois-quarts de lame, avis, applaudissements ; au cinquième, un Camino de Santiago changé par un autre Camino, une pique, un pinchazo, une entière, deux avis, vuelta.
Rafael Roucoule, El Rafi (gris plomb et or), au troisième, un San Sebastian, une pique, deux pinchazos, une entière, avis applaudissements et silence ; au dernier, un La Suerte, une pique, une entière, une oreille.
Ce genre de corrida est toujours un peu frustrant, sans la notion de concours mais permet à de jeunes éleveurs de se confronter à la réalité de la course formelle. Le Cuillé bien présenté eut la chance de croiser Morenito de Aranda qui nous offrit un festival de muletazos sur les deux mains avec toujours beaucoup de temple et de lenteur. Une faena ponctuée de trincheras et de spectaculaires pechos. Il avait été excellent à la cape avec des véroniques parfaites et une demi à couper le souffle. Déjà auparavant, avec le Pages Mailhan d’ouverture, un excellent toro, il nous avait montré un travail parfait et séduisant sur la gauche.
Alberto Lamelas fut un peu brouillon lors de ses deux sorties. Il s’était présenté avec un farol à genoux suicidaire. Il mit un moment avant de trouver le sitio parfait mais nous étonna agréablement en quelques naturelles. Par la suite avec le sobrero du Camino il eut dans son désordre quelques bon moments.
En fait c’est El Rafi qui étonnera son public en dominant un La Suerte, le premier toro de Joé Gabourdes, compliqué à souhait. Mais il sut toujours s’imposer et contraindre son adversaire à suivre la muleta. Face à son premier toro, un San Sebastian de Michel Barcelo, peut être un peu faible, il signait un festival à la cape avant de se lancer dans des naturelles avec une muleta toujours plus basse et lente.
Riscle a offert une corrida diversifiée qui a conservé son intérêt de bout en bout. Mais peut-être faudra-t-il réfléchir à une formule plus classique pour l’avenir.
Jean-Michel Dussol