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Chers socios du Club taurin de Paris,
Le vendredi 29 novembre, nous recevrons Rubén Amón, journaliste et écrivain, ancien socio du Club taurin de Paris.
Il viendra échanger avec nous autour de son ouvrage La Fin de la Fête publié en 2022 au Diable Vauvert, traduction de l’ouvrage El fin de la fiesta publié l’année précédente en Espagne.
Nous lui demanderons si trois ans après sa publication les thèses développées dans son livre sur la marginalisation de la tauromachie et le paradoxe de la résistance de celle-ci à la bien-pensance de la société contemporaine restent pertinentes pour expliciter les débats incessants que suscitent la corrida, comme les attaques renouvelées dont elle est continuellement l’objet.
» Un livre très documenté, percutant, sans jargon, excitant, sur la tauromachie dans son rapport plus que conflictuel, antinomique, avec la société contemporaine noyée dans la bien- pensance ». Jacques Durand
Vous pourrez acheter cet ouvrage (22 €) et le faire dédicacer.
La réunion aura lieu à 20h au restaurant Loubnane, 29 rue Galande, 75005 Paris.
Merci de vous inscrire par retour de mail ou le plus rapidement possible à l’adresse habituelle clubtaurindeparis@gmail.com
En cette occasion, vous pourrez régler votre cotisation pour l’exercice en cours, qui demeure fixée à 60 euros.
Prix de la soirée : membres du Club à jour de cotisation : 32 euros ; jeunes de moins de 25 ans : 15 euros ; hôtes de passage : 40 euros.
Lancement du Cycle de Conférences 2024/2025 : Nouveau format Apéro-Conférence !
Rendez-vous ce samedi pour une soirée unique en présence de Julio Norte, lauréat du Prix de l’Avenir Taurin, et de son nouvel apoderado Domingo Lopez Chaves.
Échanges, convivialité, et passion seront au rendez-vous – l’occasion parfaite pour poser toutes vos questions et partager un moment privilégié autour d’un apéro.
Samedi
Ouvert à tous !
Dorian Canton à Culturaficion 21 octobre 2024. ©JYB
Dorian Canton était l’invité de Culturaficion cette semaine. Suivant la tradition, il a d’abord rencontré les aficionados practicos de l’association pour une master class et des conseils bienvenus avant le stage que les jeunes gens doivent vivre dans une ganaderia du Sud-Ouest au cours du week-end.
Le jeune maestro a d’abord pris la muleta et démontré la finesse de son toreo, avant de prendre lui- même les cornes (impressionnantes) pour mieux faire sentir la charge du toro aux passionnés présents.
Il a ensuite distillé conseils et prescriptions techniques à chacun au cours d’une séance qui s’est prolongée pendant près de 2 heures. Parmi ses remarques, certaines dévoilaient son style, plus proche du clacissisme madrilène que de la fantaisie andalouse: « pour donner de la profondeur aux passes, il faut que les deux talons restent collés au sol; Jose Tomas ne lève jamais le pied. Talavante toréait ainsi à ses débuts, mais le fait moins aujourd’hui. »
Cette séance s’est poursuivie le lendemain par une rencontre avec les aficionados parisiens où le maestro a été interrogé sur sa carrière et son aficion: C’est à 8 ans, après avoir vu une novillada avec son père qu’il a décidé qu’il serait torero. A 9 ans il entre à l’école taurine de Richard Milian, Adour Aficion, et évoque les 3 heures de route que ses parents consacraient chaque week-end pour l’accompagner !
De ces 8 ans avec le maestro, il évoque sa première rencontre avec une vache: il avait 11 ans et se préparait à sortir de second. mais le ganadero avait sélectionné une vache de presque 4 ans, très grosse, avec des cornes en pointes. Il insiste pour sortir et personne ne pense qu’il pourra donner autre chose que 2 ou 3 passes. En fait, il va la faire passer pendant 3 ou 4 séries complètes suscitant espoirs et admiration des présents !
A partir de là, sa jeune carrière s’envole 1 an plus tard, il torée 13 novilladas dont une à Madrid. Le plus impressionnant, à 16 ou 17 ans, c’est de se dire qu’on a une cuadrilla à diriger et des ordres à donner à des hommes qui ont 2 fois son âge. En fait, cela vient naturellement, et la confiance aidant, l’entente se crée.
En 2019, il doit prendre l’alternative à Bayonne, mais la corrida est annulée 1/4 d’heure avant la course. Grosse déception pour le premier matador originaire du Béarn, ce dont il n’est pas peu fier, et plus jeune torero français à prendre l’alternative (à 18 ans). Il lui faut rebondir et finalement, ce sera à Villeneuve de Marsan où il avait un contrat signé une semaine plus tard. Alternative dramatique puisque son toro de consécration se casse la patte et doit être liquidé et que son second se couche au milieu de la faena. La malchance frappe encore avec la COVID en 2020 sauf en septembre où à Aire sur l’Adour, il coupe 2 oreilles, ce qui va être un boost pour l’année suivante.
Depuis 2019, il vit à Madrid où il retrouve son banderillero de confiance et peut s’entraîner avec Roman ou Sanchez Vara, même si ceux-ci en toute convivialité n’ont pas d’influence sur son toreo. Ce denier est marqué par la recherche de la profondeur artistique, avec un style plus vertical : de ce point de vue il écoute les conseils d’Uceda Leal, et s’inspire du Yiyo, plus que de Joselito, même si leurs concepts sont proches.
En 2024, tant à Aignan qu’à Aire sur l’Adour, il tombe sur des toros compliqués ce qui lui vaut (à Aire) une blessure à la face quand il est pris au sol. Tous ceux qui ont pu le voir à l’infirmerie était blancs et ressortaient rapidement, mais comme il le dit : « moi je ne vois pas ma cicatrice ! » Cela lui permet de toréer et couper une oreille à La Brède une semaine plus tard, mais la douleur est venue après…
Pour 2025, les contrats ne sont pas encore signés mais son espoir est d’entrer dans le Sud-Est et aussi en Espagne, où il pourrait poser sa candidature à la Copa Chenel, avec le rêve de confirmer à Madrid.
En conclusion de son interview, sous les applaudissements enchantés de la nombreuse assistance, Culturaficion a remis à Dorian Canton la photo d’une superbe naturelle prise à Mont de Marsan 2024 par Laure Crespy.
Jean Yves Blouin https://facealacorne.fr/
Le 10 novembre la PENA TORO BLANCO organise sa traditionnelle fiesta campera. Vous y retrouverez entre autres le maestro el Rafi face à un novillo des frères Jalabert.
A cette occasion nous vous donnons rendez vous le Samedi 09 novembre à partir de 19h00. Nous recevrons El Rafi et l’éleveur Philippe Bats ganadero de chez ALMA SERENA pour un moment d’échanges et la remise d’un prix un peu spécial. Tapas y bebidas seront bien entendues de la partie et la soirée se poursuivra avec la diffusion du match de rugby France – Japon.
La Députation de Saragosse a décidé de l’attribution de prix pour la dernière Féria du Pilar. Le jury, composé d’informateurs taurins, de vétérinaires, de présidents et de membres de clubs, a décidé d’attribuer le XXXème Ie trophée au vainqueur de la féria à Daniel Luque après avoir coupé quatre oreilles le 10.
Le XVIème trophée de la meilleure faena a été décerné. à Tomás Rufo, pour son travail contre le troisième taureau combattu ce jour-là 10.
Le XXXXII trophée de la meilleure pique est revenu à Héctor Piña, pour sa performance du 9 contre le sixième taureau ; le trophée de la meilleure paire de banderilles, Iván García, pour le cinquième taureau du 10 ; le trophée pour la meilleure estocade à Enrique Ponce, exécuté contre le premier taureau du 5 octobre et le XXXX trophée pour le courage de David Galván, pour son courage contre le sixième taureau du jour 11.
Le trophée de la corrida la mieux présentée (peña Mari Paz Vega) est resté desertio comme celui du toro le plus brave (peña Femenina La Madroñera).
Il y a quarante ans, je n’allais pas voir des corridas et je ne connaissais même pas leur existence. Ce soir,
pourtant, avec un public composé de novilleros, de ganaderos et d’aficionados, La Peña Jeune Aficion nous a fait remonter le temps, de la tauromachie d’il y a 40 ans à celle d’aujourd’hui.
Carlos Abella, Olivier Martin, Juan Mora , Francis Wolf ,Hervé Touya et Olivier Mageste
Sous la conduite experte de Hervé Touya, qui mène la conférence d’une main de maître, chaque interlocuteur a partagé sa vision de la tauromachie d’hier et d’aujourd’hui. Cette soirée a été une véritable plongée dans l’évolution de cet art, révélant les transformations et les constantes qui marquent la tauromachie au fil des décennies.
Francis Wolf et l’éloquence du conferencier La corrida est aujourd’hui en circuit fermé, confrontée à une société beaucoup plus hostile qu’il y a 40 ans. Lors de la conférence, il évoque la situation actuelle de la corrida en Amérique du Sud, en Espagne pour finir en France. Il a détaillé l’évolution de l’antispécisme en France au cours des quatre dernières décennies. Il exprime son regret que la bravoure d’antan soit désormais remplacée par une quête de classe et de noblesse, qu’il trouve ennuyeuse. En France, la tauromachie, en tant que culture minoritaire, puise une force unique dans cette marginalité. À l’inverse, en Espagne, où la corrida est une culture majoritaire, elle subit davantage d’attaques.
Carlos Abella
Au cours des quarante dernières années, Carlos Abella a noté que des Français, tels que Simon Casas, ont organisé des spectacles taurins en France et en Espagne. Il a également évoqué l’évolution des élevages français, comme celui de Robert Marge, qui ont réussi à s’imposer en Espagne. La société actuelle, selon lui, incarne la mort de l’héroïsme, contrairement à la corrida.
Juan Mora partage sa vision de torero.
Lors de sa conférence, il s’exprime avec la même passion quelorsqu’il était dans les arènes, pour ceux qui l’ont connu. Il souligne la différence dans l’éclosion des novilleros entre aujourd’hui et il y a quarante ans, prenant l’exemple du professeur qui accompagne un élève de la maternelle à l’université. Le romantisme n’existe plus. Les nouvelles technologies ont profondément modifié la manière dont les toreros perçoivent leur art aujourd’hui, ils se voient torero avant de sentir torero.
Il y a eu une évolution technique significative au cours de ces quarante dernières années. Il évoque une solitude incroyable, affirmant qu’il faut vaincre le toro avant de convaincre le public. Il se lève et Il décrit la façon dont il a mentalisé sa dernière naturelle dans sa chambre d’hôtel, en pleine nuit, transmettant ainsi une profonde émotion au public de la salle.
Olivier Martin
Olivier Martin observe un changement de société où l’écoute durant les tertulias s’est perdue, remplacée par l’attention des jeunes sur leurs téléphones. Malgré cela, il demeure optimiste. Il note également une évolution du toro, dont la charge est devenue plus profonde et plus affinée. Selon lui, l’encaste Domecq permet de modeler et d’adapter le toro à la tauromachie actuelle, contrairement aux autres encastes.
Pour Olivier Mageste, il y a des carences artistiques et un manque d’improvisation dans la manière de toréer, marquant une transition vers une nouvelle forme de tauromachie. Il observe également la disparition des festivals et de la création artistique, ce qui engendre une certaine nostalgie.
Après deux heures et demie de conférence, le public était ravi de ce moment d’échange. Nous nous retrouverons dimanche matin dans le cloître avec » Por Sevillanas « , et pour clore cette quarantième semaine culturelle taurine à 16H30 une novillada non piquée avec le retour très attendu de la Ganaderia El Palmeral.
Texte et photos Nicolas Couffignal