Paris est quoi qu’en pensent certains, une ville d’aficion et de grande aficion. Il se dit même qu’il y a plus d’aficionados à Paris que dans bien des villes du midi de la France. Et cela ne date pas d’hier, ainsi qu’en témoigne le dernier livre de l’UBTF sous la plume de Marc Thorel remarquable historien et écrivain de la corrida: « Toreros dans la ville lumière ».
Car même si la tradition taurine parisienne fut discontinue, elle a connu de grandes heures à la fin du 19 ème siècle et au début du 20 ème.
A l’occasion de la sortie du livre, l’UBTF invite les aficionados à une conférence de Marc Thorel qui se tiendra à la salle paroissiale de l’église Saint Séverin le 23 novembre à 14h30 : Le titre en sera Prospérité et décadence de la Gran Plaza du Bois de Boulogne
Une bonne occasion d’augmenter sa culture taurine et de compléter sa bibliothèque !
NOTA : pour ceux qui ne pourraient se déplacer, il sera possible de commander le livre sur le site de l’UBTF :
À l’issue de son assemblée générale où fut décerné le prix de la Rencontre ( nous y reviendrons), Le CTP recevait Marc Lavie, rédacteur en chef de Semana Grande, pour le traditionnel bilan de la temporada 2024.
Après avoir évoqué quelques bons souvenirs d’une invitation au Club, il y a une trentaine d’années, avec __ Arevalo, il entrait dans le vif du sujet :
LES DONNEES :
Il y a eu en France et en Espagne 498 corridas dont 15 mixtes soit 5 de plus qu’en 2023, et 312 novilladas, soit 20 de plus que l’année précédente. Certes, il y a 50 ans les chiffres étaient supérieurs, (653 corridas, 394 novilladas), mais cette temporada s’annonce de ce point de vue comme un bon cru.
L’année a vu 25 novilleros prendre l’alternative, dont certains ont certainement un brillant avenir dans la profession. Il ne faut pas oublier que depuis le COVID, 70 matadors ont pris l’alternative, ce qui peut expliquer la bousculade inévitable face aux postes disponibles.
Il y a eu 21 indultos dont un seul en arène de première catégorie espagnole, c’est un peu moins que les années précédentes.
Parmi les nombreuses blessures de l’année, 16 ont été graves dont 4 très graves.
L’escalafon des matadors est dominé par Roca Rey avec 70 cartels, devant Talavante 68, et Luque et Castella avec 52 contrats. Chez les novilleros, c’est Marco Perez avec 38 novilladas qui est en tête. Il est d’ailleurs annoncé pour une despedida de novillero, en seul contre 6 à Madrid pendant la San Isidro, le 30 mai.
L’escalafon est vieillissant avec des leaders ayant plus de 20 ans d’alternative, mais l’escalafon des novilleros est plus intéressant : parmi les noms à citer El Mene qui n’a lidié que 10 novilladas mais est très prometteur au milieu de nombreux bons toreros, comme Jarocho, Mario Navas, Israël Martin, Nek Romero, Samuel Navalon.
On craignait une pénurie de toros, mais cela a été résolu, parfois en transformant les corridas classiques en défis ganaderos.
Il apparait une nouvelle génération d’aficionados qui réagissent plus aux provocations des antitaurins et des politiques ce qui a un effet régénérateur sur la communauté.
Les problèmes : certaines plazas sont en crise notamment Bilbao, même si le vide des gradins existait déjà il y a 30 ou 40 ans, mais la mairie tourne le dos aux arènes. La télévision : la corrida est soutenue par les télévisions régionales mais One Toro a un modèle économique qui ne lui permettra sans doute pas de survivre longtemps. Enfin, les critiques et les questions se font jour en Espagne sur le système de santé et de gestion des infirmeries en France.
BILAN ARTISTIQUE : LES TOREROS .
Le fait marquant est l’absence de Morante malgré ses 35 corridas ; on a vu lors de ses derniers cartels à Azpeitia ou Santander que son corps continuait à toréer, mais son visage était ailleurs !
Les figuras ont connu leurs lots de succès, mais d’une manière générale sans se maintenir au niveau auquel elles nous avaient habitué.
Roca Rey avait atteint un sommet lors de son triomphe héroïque de Bilbao en 2022, mais semble avoir du mal à rester à ce niveau. Mais c’est le seul à remplir les arènes !
Talavante a semblé privilégier la quantité sur la qualité.
Castella a été en dessous de 2023, malgré la nouvelle profondeur de son toréo et la beauté de ses lances à la cape. Mais il a connu des problèmes à l’épée.
Daniel Luque a eu quelques éclairs dans une temporada un peu grise.
Le soleil est venu de Juan Ortega, le meilleur artiste actuellement. Mais ce n’est pas un torero de grand public ni sans doute un torero pour la France.
Borja Jimenez a donné la meilleure faena de la San Isidro mais a perdu des oreilles à l’épée. Il progresse à chaque sortie, mais attaque beaucoup ses adversaires ce qui nécessite pour lui des toros très encastés.
Fernando Adrian a triomphé à Madrid en 2023 et 2024. Mais lors de la corrida de Victoriano à la féria d’automne, le public a pris parti pour Borja et lui ne s’est pas montré à la hauteur.
À Séville une seule Porte du Prince méritée, celle de Miguel Angel Perera qui est plus que jamais une valeur sure.
Emilio de Justo a été bon à Séville comme à Bilbao, mais il n’impacte pas !
David Galvan est un styliste inspiré, mais il a bénéficié d’être associé à Ponce.
Tomas Rufo semblait parti en 2022 pour perturber l’escalafon, mais il est devenu plus précautionneux. Sa force était aussi ses apoderados (les Lozano), cependant, sans El Juli ils ont eu moins de poids. Mais à la féria d’automne, il a très bien commencé sa faena à droite avec beaucoup de ligazon ; le tendido 7 ayant protesté parce qu’il ne se croisait pas assez il a écouté et le toro s’est décomposé : il est difficile voire impossible de lier en se croisant en permanence (il faut se replacer).
Parmi les Français, seul Clemente semble avoir une chance de percer en Espagne même si ses premières tentatives n’ont pas été couronnées de succès et où il reste inconnu. Les autres matadors français, sans l’appui de grandes maisons et sans triomphes susceptibles d’impacter de l’autre côté des Pyrénées n’ont que peu d’opportunité malgré la garantie que leur apporte le circuit français.
Les toreros sud-américains en Espagne sont actuellement assez nombreux : 6 ou 7 novilleros parmi lesquels Bruno Aloï à suivre et chez les matadors Juan de Castilla auréolé de sa double journée à Vic et Madrid, Isaac Fonseca qui tient bien sa place et Jesus Enrique Colombo qui fait le spectacle et tue bien.
En ce qui concerne le rejon, l’escalafon est là aussi vieillissant : Ventura domine.
Léa est une cavalière extraordinaire mais a perdu des trophées à l’épée car il lui manque un cheval de muerte (très rare et difficile à former).
Guillermo Hermoso de Mendoza va perdre le soutien de son père et devra bâtir sa carrière sur ses seules qualités.
LES GANADERIAS :
Après la dure période des années 80 à 2000 où les toros chutaient, on constate aujourd’hui qu’ils ne tombent plus. Peut-être parce qu’on les fait courir, mais sans doute plus spécifiquement parce qu’ils sont mieux suivis sur le plan sanitaire : il y a aujourd’hui une médecine vétérinaire du sport qui s’applique aux toros !
Les 3 fers pour les vedettes sont restés sur leur position dominante : Victoriano del Rio, Nunez del Cuvillo et Garcigrande. Victoriano se détache car ses bons lots ont la noblesse, la caste et une certaine exigence. Nunez del Cuvillo et Garcigrande, moins réguliers et moins brillants sont en baisse.
De son côté Juan Pedro Domecq (qui reste en tête de l’escalafon ganadero) a eu une temporada inégale.
Parmi les ganaderias encastées, Victorino Martin domine incontestablement. Victorino est un grand ganadero car il a su adapter ses toros à la toreria actuelle sans perdre leur caste.
Santiago Domecq a été régulier et sorti des lots exigeants et mobiles. Il est étonnant qu’il soit négligé par les leaders de l’escalafon.
La Quinta n’a pas eu le rendement du passé même si l’élevage a sorti une grande corrida à Madrid et un très bon toro à Séville.
Fuente Ymbro a sorti 2 bonnes corridas à la San Isidro et Bilbao et beaucoup de bonnes novilladas. Roca Rey l’a affronté à 2 reprises, mais il n’est pas sûr qu’il renouvelle l’expérience.. On espère revoir ces toros en France l’an prochain.
Il faut rajouter à ce groupe Margé qui a sorti des lots exceptionnels à Dax et Béziers (sans oublier Nîmes où le vent a empêché des triomphes attendus). L’élevage devrait sortir à nouveau en Espagne (Madrid) en 2025.
Les ganaderias toristes ont moins d’aura qu’il y a 30 ans : Dolores Aguirre reste la plus régulière. Los Manos a sorti un bon lot à Vic. La nouveauté viendra des élevages portugais qui montent en puissance : Murteira Grave à nouveau triomphateur d’Azpeitia, Sobral à Céret.
Julio Norte triomphateur en 2024 accompagne de son Apoderado Domingo Lopez Chaves primé vendredi soir par la Pena Taurine a los Toros de Mont de Marsan se prepare cet hiver pour passer rapidement en Novillada piquee. Suerte a todos
Belle assistance en compagnie de Jose Ignacio Sanchez Directeur Ecole Taurine de Salamanque. On pourra voir ou revoir ce grand espoir de la tauromachie du Campo Charro ce matin lors du festival de Rion des Landes.
Le vendredi 29 novembre, nous recevrons Rubén Amón, journaliste et écrivain, ancien socio du Club taurin de Paris.
Il viendra échanger avec nous autour de son ouvrage La Fin de la Fête publié en 2022 au Diable Vauvert, traduction de l’ouvrage El fin de la fiesta publié l’année précédente en Espagne.
Nous lui demanderons si trois ans après sa publication les thèses développées dans son livre sur la marginalisation de la tauromachie et le paradoxe de la résistance de celle-ci à la bien-pensance de la société contemporaine restent pertinentes pour expliciter les débats incessants que suscitent la corrida, comme les attaques renouvelées dont elle est continuellement l’objet.
» Un livre très documenté, percutant, sans jargon, excitant, sur la tauromachie dans son rapport plus que conflictuel, antinomique, avec la société contemporaine noyée dans la bien- pensance ». Jacques Durand
Vous pourrez acheter cet ouvrage (22 €) et le faire dédicacer.
La réunion aura lieu à 20h au restaurant Loubnane, 29 rue Galande, 75005 Paris.
Merci de vous inscrire par retour de mail ou le plus rapidement possible à l’adresse habituelle clubtaurindeparis@gmail.com
En cette occasion, vous pourrez régler votre cotisation pour l’exercice en cours, qui demeure fixée à 60 euros. Prix de la soirée : membres du Club à jour de cotisation : 32 euros ; jeunes de moins de 25 ans : 15 euros ; hôtes de passage : 40 euros.
CONFERENCE TAURINE avec JUAN DE CASTILLA LE SAMEDI 14 DECEMBRE à 18h30
L’Association des Aficionados de Parentis (ADA) recevra JUAN DE CASTILLA Matador de toros colombien et révélation de la temporada 2024 le SAMEDI 14 DECEMBRE à partir de 18h30 à la Salle de Réunion des Arènes de Parentis en Born. La conférence est gratuite et ouverte à tous ceux qui le souhaitent. Pour ceux qui le voudront un repas est prévu au Restaurant « Chez Camette » à Biscarrosse moyennant une participation de 35€ par personne. Les inscriptions au repas sont ouvertes jusqu’au 9 Décembre 2024 dernier délai à : ada-parentis@orange.fr
Le samedi 23 novembre, conférence de Marc Thorel sur la Gran Plaza du Bois de Boulogne…
A l’occasion de la sortie de son livre « Toreros dans la Ville lumière », l’Union des Bibliophiles Taurins organise une conférence de Marc Thorel le samedi 23 novembre à 14h30 dans la salle paroissiale de l’église Saint-Séverin…
Lancement du Cycle de Conférences 2024/2025 : Nouveau format Apéro-Conférence !
Rendez-vous ce samedi pour une soirée unique en présence de Julio Norte, lauréat du Prix de l’Avenir Taurin, et de son nouvel apoderado Domingo Lopez Chaves.
Échanges, convivialité, et passion seront au rendez-vous – l’occasion parfaite pour poser toutes vos questions et partager un moment privilégié autour d’un apéro.