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Dominique Cuillé, ganadera: “les satisfactions me poussent à continuer”

Laurent Cuillé, Victorino Martin (ami et conseiller de la famille), Dominique Cuillé et François Cuillé à Arles

La ganaderia Cuillé va faire l’actualité du sud-ouest dans les semaines qui viennent. On verra l’élevage du « Grand Barnon » lors de la novillada de Mont-de-Marsan le 22 juillet en matinale au Plumaçon puis quelques jours plus tard à Villeneuve-de-Marsan au cours d’une corrida complète le 8 août à 19 heures. L’élevage est un des rares qui soit mené par une femme, Dominique Cuillé qui a fait face à ses obligations lors du décès prématuré de son mari Philippe. Là où beaucoup aurait choisi l’abandon elle a voulu continuer l’aventure et porter le flambeau qui lui avait été transmis dans un monde dominé par les hommes et dans un contexte difficile. C’est une gageure. Une sorte de pari que Dominique Cuillé assume avec sérénité. Faisons pour commencer le point avec elle sur l’élevage :

-La saison 2022 a été favorable pour la ganaderia. A Mont-de-Marsan la novillada a été bonne, la preuve c’est qu’elle est renouvelée cette année et j’ai eu un prix à Millas, lors de la novillada concours et, en hommage à Philippe, j’ai sorti une corrida dans les arènes d’Alés. C’était la première de la ganaderia. Elle a été très correcte aussi. Le bilan de l’an dernier a été positif ce qui m’encourage à continuer, à ne pas baisser les bras bien que je sois novice dans ce travail de ganadera et bien que, par moment, ça soit compliqué. Je m’occupe des  bêtes toute seule avec mon mayoral Gaëtan Gontier qui est très précieux. A tous les deux on essaie de faire le maximum mais j’ai aussi des amis comme Marc Serrano qui me donnent des conseils. Cette saison je n’ai pas énormément de bêtes : j’ai eu novillo à Arles qui est bien sorti,  il y a une novillada piquée à Mont-de-Marsan, une corrida à Villeneuve-de-Marsan et un novillo pour la concours de Millas. Je n’ai pas à me plaindre, je croise les doigts… On va voir.

Marc Serrano et Dominique Cuillé effectuant une vuelta lors du festival de Méjanes (Photo Ph. Latour)

-Dans quel contexte avez-vous débuté à la tête de l’élevage ?

– Philippe a eu un moment un élevage de toros camargue avec de beaux succès, des « bious d’or » notamment. Mais il rêvait de toros espagnols, il a donc acheté un lot à Sepulveda. Il voulait un élevage un peu difficile. Il a gardé cet ensemble quelques années puis il y a eu deux cas de tuberculose et il a fallu tout abattre ce qui a été un passage très douloureux. Philippe est donc reparti avec des Miranda de Pericalvo : des vaches et un étalon et c’est l’élevage qui est toujours au mas. Philippe n’est plus de ce monde et mes deux garçons  avons gardé le mas et par un concours de circonstances c’est moi qui ait hérité de l’élevage alors que je ne m’en occupais pas et que je n’y connaissais rien.

-C’était un sacré pari…

-J’ai tout appris. Cela fait six ans maintenant. Je ne savais absolument pas de quoi il retournait au début. Mais il y a eu des satisfactions qui me poussent à continuer. Nous avons quatre sementals nés sur le mas et 68 vaches. Le cheptel n’est pas énorme mais ma préoccupation c’est d’avoir peu de bêtes mais de belles bêtes. Il me manque des têtes car on m’en demande plus que j’en ai mais je fais avec ce que j’ai et je veux un élevage avec des animaux bichonnés. Sur le mas il y a aussi des cultures : du riz, du blé, de la luzerne. Nous avons hélas peu d’employés. Cela fait donc des journées très chargées.

-Ce fut une reconversion complète...

-Avant je travaillais en bloc opératoire, en chirurgie. Je venais simplement au mas les week-ends : recevoir des amis, faire la popotte et revenir pour être au bloc le lundi matin. La reconversion a été très brutale. Philippe est disparu en 14 jours. On était trois c’est moins qui m’en suit occupé. J’ai démarré ça je ne savais rien de ce qu’était l’élevage. La question était simple : Philippe disparu qu’est-ce qu’on fait. On ne va ni vendre, ni tout envoyer à la boucherie. Cela fait partie de Badon : il y a les cultures et l’élevage. Ca me plaît, ça m’occupe ; ça n’est pas une obligation : c’est un travail. Après ma retraite de bloc opératoire, je suis entrée dans une nouvelle vie : l’élevage.

-Comment êtes-vous reçue par les professionnels ?

-J’ai eu un mari très respecté dans le monde le tauromachie camarguaise comme dans celui de la tauromachie espagnole. Il était droit dans ses bottes et n’avait qu’une parole. Je pense que les gens sont respectueux et gentil car je suis l’épouse de Philippe et qu’il a laissé une très bonne image. Tout le monde est gentil avec moi. Ils peuvent dire en tournant les talons : « elle comprend rien… » ils n’auraient pas tort, mais petit à petit j’apprends ; j’en suis consciente. Je connais Charlotte Yonnet qui m’épate mais qui est née là-dedans comme Juliette Fano. Moi je suis novice. D’ailleurs il y a peu de femme qui font cela toute seule. Il faut prendre sa place, ne pas avoir 20 ans car sinon vous êtes submergée par ce monde d’hommes. Pour ce qui est de l’avenir je ne sais pas… je ne suis pas encore prête à baisser les bras. Ce que va devenir la ganaderia Cuillé ça me pose un petit souci. J’y réfléchi souvent mais je me dis aussi : vivons au jour le jour et après on verra.

Itw Pierre Vidal

Novillos de la Golosina pour Istres

Voici les novillos de La Golosina, pour leur présentation en Novillada piquée.

La novillada se déroulera dans les arènes du Palio, le dimanche 18 juin à 11h, pour un cartel passionnant et 100% français.

En “Mano à Mano” Lalo de Maria et Nino Julian.

Le trophée Jean Teisseire récompensera le triomphateur.

Spectaculaire corrida d’Escolar pour Céret

Cette corrida d’Escolar est très spectaculaire comme elle le fut à Madrid, où le toro el toro “Cartelero” a été récompensé d’une vuelta al ruedo Elle sera lidiée le 16 juillet à Céret par Fernando Robleño, Alvaro de la Calle qui trouve là enfin sa juste récompense de son exploit madrilène lors de la blessure Emilo de Justo et Gomez del Pilar qui a coupé une oreille à Madrid.

Tienta chez Jean Louis Darré

Une visite chez Virgen Maria avec Jean Yves Blouin

La visite de l’élevage s’est effectuée tandis que se poursuivait une tienta de 6 vaches.

Sur l’élevage :

La propriété fait 600 ha perdus au bout d’une piste en terre de 7 km. Elle comporte 5 puits permettant d’abreuver les toros même en période de sécheresse. Jean-Marie Raymond confiait que chez Miura, il ne restait qu’un mois de réserve d’eau !

Un circuit de course de 3 km fait le tour d’une colline à l’est de la propriété.

Le gros problème est le budget du pienso qui devient énorme.

Les lots de toros sont mélangés avec des lots de novillos ce qui est sensé diminuer les bagarres. Mais comme la journée avait commencé par quelques gouttes de pluie à caractère orageux, les mugissements n’ont pas cessé pendant toute la présence des visiteurs dans les cercados et ils ont pu assister à 3 pelléas significatives dont celle entre 2 sementales qui ne s’est terminée que quand un 3ème toro est venu s’allier à l’un des deux adversaires, et une autre entre un novillo et un toro ! Un peu plus tôt dans la matinée, une première bagarre avait entraîné, pour un toro au trapio superbe, le piton d’une corne cassé malgré les fundas : invendable après cet accident, le toro devait être combattu en privé par Esau Fernandez quelques jours plus tard.

Cela désolait jean-Marie Raymond, qui aime à rappeler que lors de sa présentation avec un lot complet à Séville, il avait été convoqué avant la  course par le « conseil des présidents de corridas » qui avait tenu à le féliciter pour la présentation de ses toros.

Sur la tienta : Jean-Marie Raymond avait préparé 6 vaches nées de 2 nouveaux sementales sélectionnés dans l’élevage.

La lidia était assurée à tour de rôle par Esau Fernandez, habitué de la maison,

Diego Bastos novillero d’avenir selon le ganadero

et Manuel Roman qui a remporté le dernier Bolsin de Bougues.

Les 6 vaches ont présenté une caractéristique commune : elles avaient un moteur énorme montrant bravoure à la pique et prenant ensuite plusieurs centaines de passes. Les toreros semblaient devoir s’épuiser avant elles !

Sur les 6, Jean-Marie Raymond en gardera finalement 2, peut-être 3, ce qui est énorme par rapport aux critères habituels de sélection (10% des vaches tientées sont retenues pour la reproduction).

Texte et photos JY Blouin

La ganaderia de Santiago Domecq dans l’œil de Jean Yves Blouin

Accoso y derribo sous la pluie (jy B)
Juanito a campo abierto (JY Blouin)
Novillos de la ganaderia (JY Blouin)
Santi Domacq à la muleta (JY Blouin)
Toro de Madrid dans les encinas (JY Blouin)

GANADERIA SANTIAGO DOMECQ TIENTA A CAMPO ABIERTO

Pour mémoire, la ganaderia a été fondée en 1983 avec un fer racheté à Nunez. Elle comportait au départ 70 vaches et 3 étalons d’origine Domecq. Ont été rajoutés 2 lots de vaches et 2 étalons de Jandilla, puis 2 étalons de Juan Pedro : tous ces achats effectués lors de partitions entre les héritiers des élevages Domecq. Santiago Domecq hijo qui gère l’élevage ne s’interdit pas d’aller piocher dans d’autres encastes pour améliorer le sang. Il parle même de Victorino !!

La finca comporte 2200 ha dont 600 seulement disponibles pour l’élevage, le reste essentiellement des collines abruptes étant une réserve de chasse. Sur cette surface vivent 630 têtes de bétail dont 322 vaches de ventre.

En 2023 des lots ont été vendus à Séville, Madrid (des toros impressionnants), Azpeitia, et un toro isolé à Béziers.

2 vaches ont été tientées en accoso y derribo sous une pluie persistante.

La première vache negra a été bonne à la muleta, mais selon le ganadero, pas assez pour la reproduction ! Pour lui, elle n’humiliait pas assez.

La seconde, colorado, était très mobile avec beaucoup de classe, mais sa mobilité masquait le fait qu’elle ne chargeait pas vraiment. Or, selon un important principe de l’élevage du toro brave, les défauts de la mère se retrouvent 4 ans plus tard, multipliés par 3 ou 4 chez leurs fils. Elle était donc condamnée, elle aussi au matadero ! Néanmoins, Santiago Domecq fils, qui a pris la muleta devant cette vache, présentera à son père les vidéos du tentadero avant que ne soit prise la décision définitive.

JY B.

Robert Margé nouveau président des éleveurs français

Robert Margé, éleveur français dans l’Hérault, est le nouveau président de l’Association des éleveurs de taureaux de combat français (AEFTC). Il représentera les éleveurs taurins face aux attaques des groupes anti-corridas et montrera la bonne image de l’élevage du taureau de combat français comme facteur écologique.

L’association s’est réunie vendredi dernier 31 mars et l’élu à l’unanimité.

Photo Midi Libre

Parejo à la ganaderia Fernay

Restrictions sanitaires concernant les toros du sud de l’Espagne

L'équipe d'épidémiologie du ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation (MAPA) espagnol a informé de la nouvelle réglementation de la mobilité motivée par le virus EHE (Epizootic Hemorrhagic Disease), développé dans le sud-ouest de la péninsule au cours du dernier trimestre 2022.

Suite à l'accord conclu avec les autorités vétérinaires françaises pour le transfert d'animaux entre l'Espagne et la France, qui concerne le bétail taurin, les mesures suivantes ont été prises :

1.- Lorsque les animaux proviennent d'une exploitation située dans une zone touchée par l'EHE :

– Ils doivent avoir été protégés contre le vecteur par désinsectisation et avoir été testés négatifs par PCR contre le virus EHE dans un échantillon de sang prélevé 14 jours après le début de la protection contre le vecteur.

– Ils ne présenteront pas de symptômes cliniques compatibles avec l'EHE au moment du transport.

– Les véhicules seront désinfectés

Le résultat du PCR EHE et les informations sur la désinsectisation du véhicule seront intégrés dans le certificat TRACES.

2.- Lorsque les animaux proviennent d'une exploitation située en dehors de la zone concernée par l'EHE, ils doivent être accompagnés de la déclaration ci-jointe dûment complétée et signée par le vétérinaire officiel.

Les zones actuellement considérées comme touchées en Espagne, dans un rayon de 150 km, sont les provinces de Cadix, Huelva, Séville, Malaga et Cordoue dans la Communauté autonome d'Andalousie, et la province de Badajoz dans la Communauté autonome d'Estrémadure.

Ces nouvelles restrictions sanitaires pour le taureau de combat pourraient affecter, outre le mouvement des taureaux de combat d'Espagne vers les arènes françaises, le transfert de bétail vers la Venta del Batán.
(source mundotoro.com)

Madrid: les toros de Los Maños écartés par les vétérinaires

Un spectaculaire toro de Los Maños qui ne sera pas à Madrid dimanche (Ph. mundotoro)

Les Cuadri remplacent les toros de Los Maños ce dimanche des Rameaux à Madrid. Les toros aragonais n’ont pas passé le reconocimiento des vétérinaires madrilènes toujours aussi sectaires pour des raisons de poids et de trapio. Seul un toro sur les huit envoyés de Luesia a franchi le cap, bien que dans la corrida propsée de nombreux cinqueños étaient prévus. Il manquait quelques kilos. Cela a fait bondir l’éleveur Pepe Marcuellos qui rappelle dans la presse à juste titre qu’il s’agit du type de son toro : une ganaderia qui a fait le choix du Santa Coloma par Pablo Mayoral. Un toro plus bas, plus ramassé qui a fait ses preuves dans le combat et qui est une des révélations ganaderas de ces dernières années. Elle est privée d’une consécration qu’elle méritait en raison de jugements arbitraires et sectaires. C’est bien dommage.

On ne regrettera pas les Cuadri néanmoins qui viennent en remplacement, élevage pour lequel on peut avoir une profonde considération, absent de Las Ventas depuis 2019 (on se demande pourquoi). Rappelons les braves du jour : Esau Fernandez, Adrian de Torres et Gomez del Pilar.

PV

Voici le communiqué de la famille Marcuello:

“Notre bétail ne combattra pas dimanche prochain, le 2 avril, comme annoncé, dans les arènes de Las Ventas. D’ici, depuis notre blog à travers lequel nous enseignons notre bétail depuis 14 ans sans interruption et partageons avec toutes les entreprises, commissions et presse, absolument tous les taureaux avant le combat, nous voulons transmettre que nous regrettons profondément que les choses ne se soient pas déroulées comme nous l’aurions souhaité Surtout pour ces aficionados qui nous suivent et nous attendaient avec le même enthousiasme que nous, à cette date importante.

Un rêve s’est évanoui, mais nous allons continuer à nous battre avec la même humilité et honnêteté pour notre taureau, notre élevage et notre façon de l’élever. Et c’est que nous avons de nombreux rêves à réaliser, et l’un d’eux est de pouvoir profiter à nouveau ensemble dès que possible, et de nous enthousiasmer à nouveau avec le jeu de nos taureaux dans les arènes

Sincèrement, Ganadería Los Maños ».

Deux des toros rejetés (photo I. Colomer)

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