Deux ans et demi après la novillada de Brocas en 2022, l’association Toros de Landia marque son grand retour avec une journée au campo unique. Le Dimanche 16 mars, la ganaderia La Espera accueillera une tienta menée par Tristan Barroso, espoir de la tauromachie française et futur matador de toros.
Un rendez-vous d’aficion au campo
Dès 11h, les aficionados auront le privilège d’assister à une tienta de deux vaches par Tristan Barroso, offrant un moment clé de la sélection d’une ganaderia brava.
La journée se poursuivra dès 13h avec un repas convivial, sur inscription, comprenant : Assiette de charcuterie Lomo piperade / Patates Tarte aux pommes
Jean-Christian Domergue est d’abord aficionado. Il est aussi un professionnel puisqu’il a longtemps été picador, même si le système fermé d’Espagne ne lui a pas permis d’entrer dans les grandes cuadrillas. C’est surtout un homme d’une culture taurine exceptionnelle, qui connait parfaitement les toros, ayant travaillé dans la ganaderia du Marques de Albaserrada pendant de longues années et qui connait le dessous des cartes de la corrida. Aujourd’hui, il accompagne les visiteurs dans les élevages et leur explique ce qu’ils voient et pourquoi la corrida s’est développée dans une bonne partie du monde, grâce à cet animal exceptionnel le toro brave.
C’est pourquoi, la parution de son livre est un enchantement : d’une richesse et d’une précision exceptionnelles, il analyse, argumente ou explique tous les aspects de la corrida, détruisant au passage bien des faux arguments répandus par les anti-taurins !
4 ème de couverture du livre de Jean Christian Domergue.
Des chapitres brillants de ce récit où alternent les arènes et le campo on retiendra les passages passionnants sur « Pourquoi tuer le toro ? » à l’analyse extrêmement fine et percutante : déconstruction de la notion de tradition en démontrant son caractère utilitaire, analyse des caractéristiques du toro brave, impossibilité de laisser vivre en liberté dans la nature un animal sauvage très dangereux et improductif : en somme « la décision de tuer le toro à la fin d’une corrida… est un acte agricole, technique, pragmatique, dépassionné ». Quant à la forme de la mise à mort : « le toro bravo est le seul animal de rente … dont la mise à mort oblige celui qui tue, à se placer lui-même, en situation d’être tué ».
Autres chapitres brillants, ceux consacrés à la pique et aux banderilles et donc aux blessures du toro. C’est l’occasion d’expliquer ce qu’est la bravoure : le toro brave est le seul animal qui charge et pousse malgré la douleur : « son désir d’écrouler son adversaire est plus grand que sa douleur. Bravura. »
La description du travail du picador par ce grand professionnel est superbe et devrait ouvrir les yeux à beaucoup de ceux qui se contentent de siffler dans les arènes.
La suite est plus classique avec les définitions de qualités et défauts du toro : bravoure, noblesse, caste, mansedumbre, fiereza (sauvagerie), genio, trapio. Suit la description du protocole des arènes depuis le sorteo jusqu’à la sortie en triomphe. Et celle de la vie du campo.
Et ne pas oublier l’œuvre superbe de Jonathan Veyrunes qui parait en couverture !
Couverture du livre de Jean Christian Domergue.
Autrement dit un ouvrage très complet et digne de figurer dans toutes les bibliothèques d’aficionados.
La corrida de toros expliquée à mon ami mangeur de tofu
de Jean-Christian Domergue.
Publié en auto édition aux éditions Nombre 7 à Nîmes.
Plaza de toros de Ciudad Rodrigo, Salamanca. Deuxièmeo festejo de los Carnavales del Toro de Ciudad Rodrigo. Lleno.
Un novillo de El Canario (5º) pour rejones et erales de Castillejo de Huebra, le 4ème vuelta al ruedo.
• DAVID FERNÁNDEZ ‘EL GALI’, ovation.
• SALVADOR HERRERO, palmas.
• NOEL GARCÍA, palmas.
• JUAN MANUEL VIDAL CANDELAS, deux oreilles et la queue. JM Vidal qui a débuté en France l’an dernier à Castelnau Rivière Basse est le petit frère du jeune matador de Sanlucar de Barameda El Melli.
La Peña La Muleta de Saint Perdon vous donne rendez-vousle 5 Avril 2025 pour sa traditionnelle novillada , aux arènes du Plumaçon.Nous espérons vous retrouver nombreux au cours d’une des premières journées festives du Sud-Ouest.
Vient de paraître aux éditions Méridianes le livre de Serge Pey, dédié au torero Yvan Fandino Barros et au taureau Provechito :
CANTES JONDOS ET PALMAS
Pour un échange d’âmes entre Yván Fandiño Barros et Provechito, taureau de la ganaderia de Baltasar Ibán
durant la messe du 19 juin 2017 dans l’église Santa Maria d’Orduña
a été tiré à 10 exemplaires numérotés de I à X et signés, accompagnés d’un dessin original de Serge Pey (encres,15×21,2022) sur papier Tintoretto et présentés sous un étui cartonné réalisé par l’atelier L’œil de Chat à Corconne.
Le tirage courant est de 200 exemplaires numérotés de 11 à 200. 64 pages ; format : 20 × 24cm ;12 illustrations.
Je vous signale aussi la parution plus ancienne du texte de F. Garcia Lorca : Essai sur le taureau en Espagne accompagné d’un dessin de Claude Viallat ; et celui de M. Hernandez : J’appelle le taureau d’Espagne accompagné de pastels de Vincent Bioulès. Les deux bilingues français-espagnol; traduction: René Pons
Ronda attire les touristes pour ses paysages vertigineux, son Ponte Nuevo d’où les prisonniers nationalistes furent jetés dans le vide pendant la guerre civile, mais aussi et surtout pour ses arènes mythiques.
Les calèches sont une des marques de la féria: d’ailleurs, pour la corrida goyesque, les toreros arrivent aux arènes en calèches et sont précédés par un concours, le plus renommé d’Espagne peut-être avec celui de Séville, qui ouvre les cérémonies.
On sait qu’il n’y aura pas de féria à Ronda pour la deuxième année consécutive en 2025. Les travaux de mise aux normes de la plaza ne sont pas terminés et la toiture de tuiles a elle aussi besoin d’une rénovation. En attendant, on ne peut que visiter les arènes pour en découvrir certains caractères très spécifiques.
On sait par exemple qu’Antonio Ordonez demanda que ses cendres soient enterrées dans la plaza de Ronda, ce qui fut fait, symboliquement, devant la porte du toril. Mais on ignore qu’un autre torero Curro Guillen, mortellement blessé par la corne d’un toro de Cabrera, en 1820, fut lui aussi enterré dans les arènes. Le guide local affirme que son tombeau se situe dans le couloir des chiqueros, juste avant la sortie, d’autres (Wikipédia) que ses restes ont été découverts sous le sable à l’occasion de travaux.
Parmi les caractéristiques des arènes, il y a ces talanquères, à moitié en pierre, à moitié en bois, peintes d’un gris qui échappe à la tradition du rouge habituel, et décorées de frises ou du sigle de la Reale Maestranza de Caballeria de Ronda.
Les places les plus recherchées par les spectateurs sont celles du premier rang, même si elles présentent un risque au cas où un toro réussirait à sauter dans le callejon. Mais le risque est faible, compte tenu de la hauteur des talanquères.
Sous les gradins, un musée très bien conçu et riche en détails de grande valeur permet d’évoquer le souvenir des toreros ayant combattu en ces lieux depuis la création des arènes au 18 ème siècle.
On sait que les arènes de Ronda sont un fief torériste et que ne s’y produisent que les toreros choisis par les descendants de la famille Ordonez qui en a la gestion. Les plus grands noms y ont donc toréé, dont Léa Vicens qui a participé à la traditionnelle corrida de rejon de la féria. Car dans les dépendances des arènes figure aussi une école d’équitation renommée et, comme dans toute l’Andalousie, le cheval est roi comme le toro.
Pourtant les corridas de Ronda présentent quelques spécificités techniques: d’abord il n’y a aucun affichage des caractéristiques des toros dans l’arène: ni poids, ni âge, ni numéro d’identification: ici, c’est la tradition, et le public vient pour les toreros, pas pour les toros!
Autre caractéristique de la plaza, le sortéo est ici intégral: on ne crée pas de lot après de longues discussions entre banderilleros de confiance, mais on tire simplement au sort l’ordre de sortie des toros: les 6 numéros des toros inscrits sur les traditionnelles feuilles de papier à cigarette sont mis dans le sombrero du mayoral et chaque « confiance » à tour de rôle tire un des papiers.