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MADRID : PACO UREÑA RESCAPÉ

MADRID le 16 juin 2024 – Corrida hommage à Antonio Chenel « ANTOÑETE » Arène pleine, 30°, soleil et vent .
A l’issue du paseo une minute de silence en hommage à ce grand torero de Madrid disparu il
y a 20 ans.
Toros de JANDILLA, le 3° de VEGAHERMOSA, les réserves de EL PILAR.
535,530,568,564,568,532 Kg. Présentation et cornes de Madrid.
JOSE MARIA MANZANARES, Ovation et Silence.
ALEJANDRO TALAVANTE, Silence et Sifflets.
PACO UREÑA, Silence et Une oreille.
Toros infumables en majorité comme cette année à Madrid.


Le premier manso, sans race et sans charge. MANZANARES s’engage et s’efforce, arrive à toréer de la main droite ce toro fuyard qui lui inflige une cogida sans gravité. Estocade habile, sifflets au toro et ovation au torero.


Le deuxième le meilleur, toréable. TALAVANTE le reçoit à la porte du toril par une larga cambiada très risquée étant donné que le toro ne charge pas à sa sortie, le torée très bien de cape en suivant. Après les piques une série de gaoneras laisse voir la détermination du maestro et du toro . Mais pas d’inspiration ce jour, une faenita de la main gauche profilée et sans intérêt suit les banderilles. Le toro qui faisait l’avion en début de faena s’ennuie et décide d’arrêter son rôle de collaborateur. Il fuit le combat. Pinchazo et estocade. Silence. Dommage.
Le troisième de VEGAHERMOSA faible et ne mettant pas la tête à cause d’un problème de vision dira le matador plus tard. Brindis du centre des arènes à ANTOÑETE. Rien à la muleta. Estocade basse. Sifflets au toro et Silence au torero
Le quatrième de JANDILLA trop faible aux piques, remplacé.
Le quatrième bis de EL PILAR, trop faible également, remplacé.
Le quatrième ter de EL PILAR, faible également mais maintenu en piste. Tombe à chaque fin de série de la main droite de MANZANARES. Mete y saca et estocade. Sifflets au toro et silence au torero.
Le cinquième, de JANDILLA , un « tio » magnifique de presque 6 ans, n’a pas envie de charger après deux piques applaudies, il coupe le terrain aux banderilleros et comme TALAVANTE n’est pas dans un bon jour, il abrège son travail superficiel de la main gauche. Mete y saca, épée et descabello viendront à bout de ce toro vétéran. Applaudissements au toro et sifflets au maestro.


Le sixième, de Jandilla, batailleur à sa sortie et bien reçu de cape par le torero s’avère un retord après ses deux piques, aux banderilles et à la muleta. PACO UREÑA, comme à son habitude s’engage ( trop ) devant ce toro par des séries de la main droite de plus en plus serrées et arrive ce qui est trop fréquent pour ce maestro : Une voltereta qui aurait pu le laisser paralyser car retombant sur la tête en bas. Après avoir repris ses esprits dans la ruelle Paco revient en piste. L’émotion est à son comble, Torero, Toreero scande le public. Après deux ou trois passes dominatrices le matador tue recta le toro par une épée entière. Une oreille amplement méritée pour le courage. Curieux applaudissements au toro.
Voilà, une fois de plus, l’émotion créée par un torero chatié par son toro mais revenant en piste pour montrer à celui-ci qui est le patron entre la bête fauve et l’homme, a sauvé une après-midi bien triste jusque-là .Et puisque cette corrida était donnée en hommage à ANTOÑETE permettez à l’auteur de
cette chronique de saluer lui aussi la mémoire de cette immense torero qui lui a donné, dans les années 80, le bonheur d’assister à Bayonne, avec un toro de Buendia, à la faena la plus complète et la plus pure auquel il a assisté jusqu’à présent, à jamais dans sa mémoire.
EXIR

Morenito de Aranda à Madrid après Aire

La cartel de la corrida du 23 juin à Madrid est désormais connu Morenito de ArandaFrancisco José Espada et Juan de Castilla face aux toros de Valdefresno. Rappelons que Morenito sera dimanche à Aire-sur-l’Adour où il est très attendu après son triomphe vicois (3 oreilles). Il sera confronté aux toros de Peñajara avec Dorian Canton et Enrique Colombo. Un très beau cartel sur lequel nous reviendrons.

Madrid, Puerta Grande pour Fernando Adrian

Madrid le 9 juin. Corrida placée sous le haut patronage de l’Infante Elena.

Mano a Mano entre  Sébastien Castella, lilas et or. Ovation, silence et silence et  Fernando Adrian, blanc et argent. Oreille,silence, oreille, Puerta Grande

lleno de no hay billetes ( 13ème édition de cette San Isidro).

Beau temps, sans vent, 25°.

Toros de Garcigrande les 1,2,4,5,6 et de El Pilar le 3.

Poids moyen de 545 kg à l’exception notable du sixième, 597 kgs et 5ans et demi.

Comment aborder cette chronique autrement qu’en dénonçant une fois de plus la faiblesse , le manque de force et de race des toros et tout particulièrement les fragilités des antérieurs (les mains des toros) pratiquement à chaque animal.  Le pire ayant été le toro de chez Fraile, d’El Pilar, qui cumulait tous les défauts, mansedumbre, décasté, faible, derrotant, fuyard etc..

Et si au lieu de se répéter à propos des lacunes des 3,4 et 5 on disait deux mots agréables sur le 1 qui échut à Castella?

Pas bien joli ce colorado claro mais le maestro qui l’a tout de suite jaugé a demandé à son picador de ne pas forcer la dose de fer. Castella est un très grand capotero et distribue avec suavité et rythme des natuelles  bien conclues par une larga magnifique.

Adrian vient au quite et montre que lui aussi, par chicuelinas et tafalleras il sait parler « toro ».

La faena de muleta est très élégante, initiée à gauche avec changement de main.

Cité de loin et de face les muletazos de Sébastien castella sont très doux, mais autoritaires démontrent à quel point le matador français est poderoso. Avis, echec à l’épée, c’est rare mais ça arrive aux meilleurs.

Le second, pour Fernando Adrian est reçu à genoux, largas afaroladas six fois de suite et le public, étrangement ne bronche et n’applaudit que lorsque le matador se relève. Le toro se couche sur le flanc tout seul, Adrian insiste et torée de verdad, faisant plusieurs fois passer l’animal dans son dos et termine, imitant Castella à son premier par un desplante dans les cornes, les outilsjetés loi derrière lui. Final par Bernadinas, le toro va a mas, on se sent mieux , on espère pour la suite, grande épée et OREILLE.

les trois suivants seront des invalides, le troisième dont hérite le malheureux Sébastien est bien banderillé par José Chacon deux fois et il doit saluer, très justement. Pour le reste, soseria. Le bicho derrote, donne des hachazos à hauteur d’homme…Faena impossible charge brouillonne, Pinchazo, entière et descabello.

Sifflé à l’arrastre. Le suivant un Garcigrande tout noir et pas vilain mais invalide qui tombe plusieurs fois, bien que peu piqué.

Le 5ème, pour Castella, un joli noir de 4 ans nommé Pistolero va t il nous enchanter ?

D’une noblesse infinie, mais si décasté et faible que Castella doit lui laisser de longues poses entre les passes. Le toro avait la bouche ouverte dès son entrée en piste, le final laisse des regrets, avec un poil de hardiesse c’aurait  pu être  un toro intéressant. Mais rien, non, rien de rien, trois muletazos, une pose de 2 minutes, trois muletazos, et une épée en se mouillant les doigts, le toro plonge sur le sable , lamentablement.

Vint le 6 ème, LE  toro de la tarde, un grand Garcigrande de 597 kgs et presque 6ans, fort, charpenté, qui dura , lui, bien fait, hechuras parfaites.  Adrian devait triompher avec lui et joua le tout pour le tout, ce qui lui réussit puisque , coupant une belle oreille parfaitement méritée il obtint la sortie par la Puerta Grande.

J’aimerais savoir au cours de cette San Isidro sur les 125 toros combattus, combien ont mérité de rester dans nos mémoires de 2024, un Santiago Domecq, un Victoriano del Rio, Dulce pour Borja Jimenez et deux ou trois autres, c’est peu, non?

Jean François Nevière

https://twitter.com/i/status/1799899713409302807

Madrid: RIEN A CHRONIQUER…


MADRID – 8/06/2024
Corrida hommage à la police nationale pour son 200° anniversaire (!), minute de silence et hymne national à l’issue du paseo.
21°, vent, Arène pleine pour la 13° fois en cette San Isidro.
Toros de ROMAN SORANDO 572,564,593,578,554,541Kg, robe variée, de 4 ans, les 3 et 5, à quasi 6 ans, les 2,4 et 6 en passant par 5 ans, le 1. Carrure et cornes conformes aux exigences madrilènes. Du Domecq pur, noblesse mais faiblesse, parfois extrême. Pas de race. Mansos.
 Mouchoir vert au 3° d’une faiblesse insigne, remplacé par un sobrero de José Vasquez de 6 ans. José Vasquez, la plus vieille ancienneté d’Espagne, 1788, mais encore du Domecq depuis quelques années, faible et sifflé lui aussi à son départ.
Mouchoir vert au 6° aussi faible, remplacé par un sobrero de MONTALVO de 5 ans et 586 kg, intoréable lui, visiblement avisé, sans doute ayant séjourné trop longtemps dans les corales.
 Pour :


DIEGO URDIALES, saumon clair et noir, silence et silence.


JUAN ORTEGA, vert printanier et or, silence et silence.


PABLO AGUADO, noir et argent, gilet or, silence
Tous les toros sifflés à leur départ.
Bronca et jets de coussins de dépit à l’issue de la corrida.  
 
Cet après-midi Madrid a touché le fond du fond avec ces toros de Roman Sorando infumables.
Ce n’était pas la peine de faire venir trois toreros classés « artistes » pour ne pas leur offrir du bétail leur permettant de s’exprimer. Trois toreros si brillants à la feria de Séville.
Pas une passe de cape, pas un quite artistique, cinq ou six passes de muleta conformes en tout pour l’ensemble de la corrida.
Nous avons rarement vu un tel désastre ganadero. En général il y a toujours un toro, pas forcément le cinquième, qui sauve l’après-midi. Mais là, aucun.
Le public n’en pouvait plus, réclamant des toros, et nous avec.
Et comme en plus les deux toros remplaçants ne voulurent pas faire d’ombre à leurs congénères, l’ennui fut total.
Il va donc falloir que la police, à laquelle les organisateurs avaient voulu offrir un hommage, ouvre une enquête sur cette après-midi désastreuse et trouve le ou les coupables.

Exir

Madrid, Borja Jimenez première Puerta Grande de la féria

Plaza de toros de Las Ventas. 25ª corrida de la Feria de San Isidro. Corrida de la Cultura. Lleno de ‘no hay billetes’.

Toros de Victoriano del Río, 5ème bis de Torrealta

EMILIO DE JUSTO, palmas après avis et silence après avis.

BORJA JIMÉNEZoreille et deux vueltas al ruedo après une forte pétition de la seconde et bronca au palco et oreille. Puerta Grande.

ROCA REY, palmas après avis et silence.

Une fois encore le scandale vint du placo d’une injustice crasse avec Borja Jimenez qui avait bien gagné sa deuxième oreille et avec le ganadero dont le toro aurait du faire une vuelta. La veille nous avions vu une pétition majoritaire en faveur de Manuel Escribano sans récompense. Ça commence à faire… L’incompétence comme la suffisance de ces messieurs du palco est insupportable, leur manque d’aficion les disqualifie. Elle ne peut s’expliquer que par un protagonisme puéril qui nuit au spectacle. Il y a en Andalousie des présidents sanctionnés financièrement en cas de manquement au règlement -lors d’un indulto en place portative par exemple. Les présidents ne devraient plus se prévaloir d’une impunité qui les conduit à se comporter de manière partiale, inique ou erratique.

Ceci dit revenons à une corrida qui a permis à Borja Jimenez d’inscrire son nom dans la légende isidril. Il le doit à un grand toro « Dulce » sorti en second, le meilleur d’un lot de Victoriano varié dans son coportement comme dans sa présentation, le quatrième protesté, le cinquième changé pour sa faiblesse par un Torrealta qui fit preuve de classe sans durer. Le sixième manso perdido partit aux planches. Le reste fit preuve de mobilité, manquant de force pour la plupart, partant de loin avec alegria au cheval sans s’employer véritablement, nobles mais manquant souvent de transmission et de continuité par la suite.

Belle entame d’Emilio de Justo par doblones qui préjugeait de grands moments, le toro s’étant employé au capote. Mais il ne dura pas et la faena malgré la volonté du torero Cacereño lassa les tendidos. Il tua d’une demie estocade en place. Par la suite Emilio subit le préjudice du scandale présidentiel et personne ne fit cas de ses bonnes manières face à un toro qui s’éteignit vite mais qui avait ses quartiers de noblesse. Une entière desprendida.

C’était le jour de Borja Jimenez, sa dernière cartouche lui qui avait eu le privilège d’être invité trois fois à la plus grande féria du monde. Le torero d’Espartinas s’est justifié ô combien ! Il eut le geste d’aller trois fois à puerta gayola (avec le sobrero), il toréa superbement au capote, de manière variée: chicuelinas apprêtées, véroniques, de frente por detras participant à tous les quites. Ses deux faenas, la première surtout, furent des modèles d’entrega, de dominio, ornées de beaux détails comme de magnifiques trincherillas, des kirikikis, des changements de mains inattendus et même des naturelles de face données pieds joints. Tout cela est allègre, bien construit, exécuté avec aisance. Il a très bien tué le premier, au second il pincha une premier fois mais posa une entière en se mouillant les doigts qui lui valut cette sortie triomphale tant désirée.

Beaucoup d’iniquité envers Roca Rey de la part d’un certain secteur du public qui le proteste quelque soient les circonstances. Il en est ainsi de tous les numéros uns c’est vrai ; faut-il s’en réjouir ?  Le péruvien tomba sur un lot impossible. Personne ne fit cas de son premier passage tant l’amertume des malheurs de Borja dominait l’arène Il fit peut piquer son second, manso perdido, le conduisit avec son autorité habituelle dans une première série prometteuse mais ce n’était qu’illusion : le toro partit aux planches. Il tua ses deux adversaires comme un canon de deux estoconazos.

Ainsi la Puerta Grande de cette San Isidro 2024 n’est plus vierge. Un jeune homme encore assujetti au banquillo il y a peu l’aura franchie en triomphe après bien des difficultés. Tous les espoirs sont donc permis. Belle leçon que celle de Borja !

Pierre Vidal

Madrid: Des éclairs sous la pluie


Madrid, 6 juin. Plus de trois quarts d’arènes. Pluie intense à partir du quatrième.
6 toros d’Adolfo Martín, très armés, certains trop grands, les trois premiers avisés et sans charges, sifflés à l’arrastre, les trois derniers plus nobles mais faibles.
Antonio Ferrera silence et salut après avis.
Manuel Escribano salut et vuelta après forte pétition. Bronca à la présidence.
José Garrido silence et salut.


Il aura fallu attendre le quatrième et la pluie pour qu’on puisse voir des éclairs et beaucoup d’engagement. On n’avait rien vu jusqu’alors, à l’exception d’une très bonne estocade de Manuel Escribano, car les toros d’Adolfo Martín, vite avisés, coupaient leurs charges, et même si le danger était là, le public s’ennuyait. Mais sous la pluie, après une chaleur torride, des éclairs dans l’arène. Comme avec Antonio Ferrera, face à un Adolfo avec une certaine noblesse mais qui s’écroula à plusieurs reprises. Devant un public clairsemé (les gens étaient partis se réfugier à l’intérieur des arènes ou dans
les places vides des « gradas » et « andanadas » ) et avec un tendido 7 moins omniprésent, Antonio parvint à mettre en confiance le toro. Vinrent quelques passes droitières enchaînées de très bon goût et surtout une série de naturelles d’un relâchement absolu, non forcé et naturel. Superbes ! S’il l’avait tué, il aurait peut-être coupé une oreille. Le toro, comme les trois précédents, fut sifflé à l’arrastre.


Manuel Escribano accueillit ses deux toros à genoux, « a porta gayola ». Chapeau pour le risque encouru, d’aurant plus au cinquième vues les conditions de la piste et ce qui l’attendait dans les torils : un toro extrêmement armé mais qui lui aussi cachait une certaine noblesse. Manuel le banderilla, comme à son premier, avec assurance et éclat. Sous l’orage, le toro s’affala en tout début de faena mais son matador sut très bien calculer les distances et trouver les hauteurs. Après une très belle naturelle où Escribano s’était senti « a gusto », le toro, inopinément, l’attrapa. Sans l’encorner. Des instants dramatiques, surtout quand il se retrouva à terre et le toro le cherchait. Un miracle qu’il en soit sorti sans la moindre égratignure. La faena fut vécue dès lors avec beaucoup d’émotion et Manuel instrumenta des passes de belle facture et surtout il remata sa prestation d’une très bonne estocade. De manière incompréhensible, le président ne lui accorda pas l’oreille alors que la pétition était largement majoritaire. Un manque de sensibilité de sa part et probablement d’aficion.


Le dernier Adolfo, excessivement haut et pesant plus de six cents kilos, montra parfois, lui aussi, une certaine noblesse. Garrido le toréa avec toreria à la cape, lui endossant de superbes véroniques. Faena inégale à la muleta, surtout du fait que le toro n’humiliait pas vraiment, où le matador parvint à enchaîner des passes des deux côtés. Prestation de torero mûr, technique et sûr de lui, mais mal conclue à l’épée avec un bajonazo très laid.
Antonio Arévalo

Madrid: l’événement tourna en « eau de boudin »

Plaza de toros de Las Ventas. 23ème corrida de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘no hay billetes’. 23 000 spectateurs. Corrida de la Prensa.

 Toros de Victorino Martín,

PACO UREÑAsilence après deux avis, vuelta al ruedo après avis et silence après avis.

BORJA JIMÉNEZ, silence après avis, silence et silence.

Le roi, Felipe VI présidait la corrida en compagnie de Francisco Rivera Ordóñez assesseur artistique.

L’incertitude est une des caractéristiques de la corrida en cela elle est radicalement différente des autres spectacles où se répète –plus ou moins bien- une trame écrite. La tauromachie dépend de l’animal et l’animal est imprévisible dans sa nature à moins de lui prêter des sentiments humains comme le fait Walt Disney. Ainsi un grand événement comme cette corrida de la presse animé par des toros au nom consacré et des hommes motivés peut tourner en… eau de boudin comme ce fut le cas hier soir.

Certes les Victorino avaient fières allures armés jusqu’aux dents de poignards étincelants dans le ruedo madrilène. Mais cette carrosserie de luxe masquait un  manque de race général et le manque d’appétence de l’ensemble pour les piques comme pour les capes et muletas. Le premier una alimaña, le second d’une noblesse limitée, le troisième sans rompre, le quatrième soso, le cinquième cherchant les planches, le dernier meilleur sous le peto mais vite éteint. Le bilan on le voit n’est pas terrible. Il y a de mauvaises corridas chez Victorino aussi. Je dis mauvais non pas parce qu’elle n’a pas « servie » mais parce qu’elle a manqué de race; défaut rédhibitoire.

Paco Ureña était décidé c’est un des chéris du 7 et de la capitale en général. Il a payé pour cela et on rend lui rend bien la monnaie de ses souffrances ici. Il s’est mis en danger dès l’entrée en matière face à un premier Victorino qui l’attendait immobile décochant ses coups au passage. Il se fit bousculer à plusieurs reprises et arracher les machos. L’engagement ne payant pas il partit chercher l’épée puis le verdugo qu’il mania laborieusement. Son second patapouf sans force ni race ne lui donna aucune opportunité de briller. Le « chevalier à la triste figure » comme dirait Cervantes accueillit le cinquième avec un capote qui donnait espoir. Il conduisit l’animal au centre mais jamais celui-ci ne se livra regardant les planches entre chaque passe. Paco coupa court à ces manières désobligeantes et connut de nouvelles difficultés à l’épée.

Belle opportunité pour Borja Jimenez un jeune homme plein d’ambition que cette corrida de la prensa. Il tomba sur le seul toro de la tarde que l’on puisse « sauver ». Il le fit peu piquer et l’animal se manifesta par des arrancadas violentes qu’il conduisit avec difficultés lors des premières séries ; mais l’affaire ne dura pas, le toro baissa rapidement et Borja le tua d’une entière desprendida. Le suivant avait moins de caste encore que ses prédécesseurs et Borja malgré ses désirs dut écourter. Le dernier donnait de l’espoir mais il fut durement châtié par El Espartaco (le picador), la lidia de Vicente Varela qui s’en suivit fut mal menée, les capotazos se multipliant, le tiers de banderilles escamoté. En conséquence (?) le toro arrêté, ne se livra jamais et Borja ne put s’accorder avec lui. Deux tiers de lame tombée eurent raison de son adversaire. Tout cela sous les sifflets de despedida et jets de coussins inoportuns.

Otro dia sera !

Pierre Vidal

Madrid : ternes Escolar

Plaza de Toros de Las Ventas, Madrid. 22e corrida de la Feria de San Isidro 2024. Environ trois quarts de plaza.

Les taureaux de José Escolar, bien présentés, sérieux, astifinos, bien qu’inégaux . Un ensemble terne . Les trois derniers très compliqués.

FERNANDO ROBLEÑO, palmas après deux avis et silence. 

DAMIÁN CASTAÑO, ovation et ovation. 

 GÓMEZ DEL PILAR, ovation après avis et silence. 

Le picador Alberto Sandoval a été ovationné au second toro.

Le banderillero Raúl Ruiz a salué au quatrième.

Madrid: DE L’ENNUI A LA TRAGEDIE



MADRID – 2/06/2024- 21° acte taurin de la San Isidro 2024.

25°, pas de vent. 2/3 d’arène.

Toros de PEDRAZA DE YELTES et TORRESTRELLA (6°)
545,540,531,560,580,573 Kg, tous de 4 ans et demi sauf le 6° de 5 ans et demi.

Le 2° juste de force et souffrant d’une vuelta de campana à la cape de réception remplacé par un sobrero de la ganaderia de CHAMACO (provenance Jp Domecq et Jantilla) de 590 kg, 5 ans et demi.

 Pour :

JUAN LEAL, rose bonbon et or, silence et silence.

FRANCISCO JOSE ESPADA, blanc et or, silence et blessure.

ISAAC FONSECA, vert olive et or, une oreille et blessure.

Salut des banderilleros   JUAN CARLOS REY et JESUS ROBLEDO au 3° toro et de MARCO LEAL au 4°

A l’heure où nous écrivons ces lignes nous ne connaissons pas la gravité des blessures subies par Francisco José Espada au 5° toro, de Pedraza de Yeltes, et Isaac Fonseca au 6°, de Torrestrella, tous deux pris par leur toro respectif mais de façon différente.

Espada renversé par une patte du toro à l’issue d’une passe, pris au sol et envoyé deux fois en l’air dans le berceau des cornes de façon très effrayante, tombant inanimé au sol, mais apparemment sans coup de corne reçue. Il a été transféré dans une clinique pour une évaluation des traumatismes.

Au toro suivant, un Torrestralla doté d’un berceau de corne phénoménal, agé de cinq ans et demi, Fonseca, qui a coupé très justement une oreille à son premier toro, veut forcer le destin en coupant une seconde oreille, lui assurant ainsi une sortie des arènes par la grande porte.

Mais ce toro est (trop ?) âgé et est doté d’une corne droite assassine. A la sortie d’une passe de poitrine suivant une série de naturelles le taureau lui met cette corne dans le dos et le corps du torero monte en l’air d’une façon effrayante nous rappelant la tragédie du YIYO.

Heureusement, à notre vue, la corne est plutôt rentrée en bas du dos et n’a donc pas pénétrer la région du cœur. Après avoir été évacué très souffrant à l’infirmerie, c’est à nouveau à Juan Leal d’occire ce sixième toro, son quatrième toro donc à estoquer en son après-midi de chef de lidia dont il va se rappeler toute sa vie.

A noter que Juan Léal lui aussi avait été renversé par une patte de son premier toro mais s’était heureusement relevé sans dégât malgré la charge du toro voulant le prendre au sol.

Importance des cuadrillas venant au quite pour chacun des toreros, quite tardif car les deux blessés étaient en train de toréer au centre du ruedo de Las Ventas, très éloigné des burladeros, alors que Juan Léal était près de la barrière, permettant ainsi aux peones d’intervenir très rapidement pour mettre leur cape sous le muffle du toro.

Voilà, c’est comme cela que cette corrida débutée ennuyeuse la faute aux toros est devenue tragique la faute également aux toros.

Comment se fait-il que les Pedraza de Yeltes que nous avions vu si brillants à Azpeitia puis à Dax dans les années 2010 soient devenus à Madrid en 2024 fades, sans force, sans race, protestés, tous sauf le 3°, le plus léger, ne permettant pas aux toreros de toréer avec succès, et n’offrant aucun tercio de  pique sérieux, ce qui était leur point fort en terre française.

Que dire de plus ?

Que Juan Leal a été mal servi, c’est sûr, ainsi que Espada par le toro de remplacement, de la ganaderia de Chamaco, aussi mauvais si ce n’est plus que les Pedraza.

Qu’Isaac Fonseca a été très bon au troisième toro de l’après-midi, le seul vraiment acceptable, toréant de façon classique, ce qui est nouveau chez lui, par des séries authentiques de la droite et de la gauche précédant une grande estocade libérant une oreille réclamée ardemment par le public.

Que la sortie des trois cuadrillas groupées autour de Juan Léal, le seul matador rescapé, a été très émouvante.

EXIR

PS nous apprenons à l’instant que Fonseca souffre d’une cornada de 20cm dans le thorax et qu’Espada souffre d’un traumatisme crânien. Souhaitons-leur le meilleur et un prompt rétablissement.

Madrid, 19ème puerta grande de Diego Ventura

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid.  Feria de San Isidro 2024. Lleno. 

Toros de Los Espartales,  

RUI FERNANDES, silence et ovation après avis 

SERGIO GALÁN, oreille et ovation 

 DIEGO VENTURA, silence et deux oreilles. 

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