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Madrid, peu de choses pour la novillada

Mario Navas

Arènes de Las Ventas, Madrid. Deuxième novillada de la saison. Moins d’une quart.

Novillos de Sanchez Herrero mansos et avec peu de caste

  • BORJA XIMELIS, silence après avis et sifflets après trois avis
  • EDUARDO NEYRA, silence et silence.
  • MARIO NAVAS, applaudissements et ovation.

Lanternes et vessies…

Il est toujours facile de dire: c’était mieux avant. Il y a quand même un fond de vérité dans ce regard nostalgique sur le passé. La Maestranza, temple adoré, référence mondiale du toreo, manque dans ce début de feria du sérieux qui l’honorait. Ce n’est pas Madrid mais tout de même nous sommes dans une arène de première catégorie et la présentation des corridas de Juan Pedro Domecq et Nuñez del Cuvillo, de jeudi et vendredi, lots pour vedettes, laissait à désirer. Sans doute va-t-on redresser la barre avec Victorino ce soir. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire faut-il le rappeler.

L’absence de critères sérieux et surtout homogènes du palco laisse l’observateur perplexe. Ainsi cette seconde oreille avec par conséquent une Puerta del Principe à la clé; cédée à Luque après une fanea encimista et sans profondeur réelle. Je ne chicanerai pas les mérites du torero de Gerena, sa technique, son sens du spectacle et son aguante, mais ce triomphe valait-il celui de Perera durement acquis deux jours plus tôt ?

On me dira et c’est vrai, le public a fait une grosse pression pour cette double récompense. Justement le président décide de cette récompense suprême, il est là pour tempérer l’ardeur populaire. Il ne doit pas lui céder. Le public de la Maestranza a beaucoup changé. Il est composé de nombreux touristes et d’aficionados récents ; ce n’est le public savant et mesuré d’antan. C’est tant mieux d’un côté que l’arrivée de ces nouveaux venus. Qu’ils ne prennent pas cependant cependant les vessies pour des lanternes.

Pierre Vidal

Seville  : Sensationnel Perera sortie par la puerta del Principe

Photo J.Y Blouin

Séville, jeudi 10 avril. Temps agréable, peu de vent. Une demie arène, public très clairsemé au soleil.

6 toros de El Parralejo, très bien présentés, dans le « tipo », tous très mobiles, nobles dans l’ensemble, le quatrième, « Oloroso », fut récompensé avec un tour de piste.

Miguel Angel Perera oreille et deux oreilles. Sortie par la Puerta del Principe.

Paco Ureña saluts après pétition et silence.

Borja Jiménez oreille et saluts.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Perera nous a ravis. Dès le départ, avec un toro mobile mais à la fois très exigeant, qui n’admettait pas la moindre erreur et où la muleta de Miguel Angel Perera fut d’une puissance redoutable, sans aucune hésitation, sans aucun accrochage. Du toreo avec du corps, captivant l’animal dans chaque muletazo : fascinant. Il coupa une seule oreille et aurait mérité les deux, qu’on lui aurait sans doute accordées à Madrid ou à Bilbao.

Mais il le fit au quatrième, dans une faena d’un autre registre, d’une douceur extrême. Initiée à genoux au centre de l’arène avec des passes longues et d’une lenteur sidérante. La faena fut du top niveau, soyeuse, profonde, au ralenti, surtout de la main droite, elle provoqua des frissons parmi les aficionados. Quel torero ! Espérons qu’on puisse le voir plus souvent en France, ce qui est plutôt rare ces derniers temps. 20 ans d’alternative cette année 2024 pour Perera et sa première sortie par la Porte du Prince. Soulignons également ses deux excellentes estocades et ses quites à la cape, en particulier un bref mais très beau par gaoneras.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Borja Jiménez coupa une oreille et il eut le public avec lui. Bonne prestation à son premier, un toro très noble où il séduisit les sévillans aussi bien à la cape qu’à la muleta. Son toreo est parfumé et vrai à la fois, avec beaucoup de « ligazón » et cette fraîcheur que l’on ressent en voyant les nouveaux talents. A l’épée, qui est son talon d’Achille, il se montra efficace, sans plus. Sa faena au dernier n’arriva pas à décoller. malgré quelques belles passes, dont une série pleine de « sentimento » de naturelles de face regorgeant de saveur et de toreria. 

Paco Ureña réussit une fort belle prestation à son premier qui passa inaperçue auprès du public. Bonne faena, avec du goût, surtout dans ses premières séries. Elle baissa d’intensité par la suite, mais elle remonta la pente par la suite avec un final exquis, le genou fléchi et par le bas. Conclue par une superbe estocade qui à elle seule méritait l’oreille. La pétition fut minoritaire, ce qui fut surprenant.

Peut-être déçu par l’attitude du public, la prestation d’Ureña au cinquième fut grise, sans âme, le toro lui aussi en manquait. Mais bon, l’important c’est ce triomphe de Perera, la plénitude qu’il a pu partager avec nous. Enhorabuena MAESTRO !

Antonio Arevalo

Première oreille de la temporada de Las Ventas pour Tristan Barroso

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Première novillada de la temporada. Un quart.

Novillos de Toros de Brazuelas y María Cascón (5º bis), 

DANIEL MEDINA, silence et palmas après avis 

FABIO JIMÉNEZ, silence après avis et silence

TRISTÁN BARROSO, vuelta al ruedo  et oreille.

les Baltasar Iban présents au rendez-vous d’Aignan perdent 2 oreilles

Aignan, belle entrée, temps nuageux, température agréable, deux heures trente de spectacle. Six toros de Baltasar Iban, bien présentés mobiles, très braves au cheval, tous deux piques, prises avec bravoure et poussant fort sous le fer. Seul, petit défaut, manquant d’un peu de nerf dans la suite du combat. Une corrida très agréable.( Corrida du 31 mars, reportée au 7 avril en raison de la pluie).

Uceda Leal, (noir et or), au premier, une entière, silence ; au quatrième, une entière, salut.

Dorian Canton (bleu marine et or), au deuxième, une entière, un avis, une oreille ; au cinquième, deux pinchazos, une entière, deux descabellos, avis, salut.

Christian Parejo (rioja et or), au troisième, une entière, silence ; au dernier, un pinchazo, une entière, avis, une oreille.

Présidence : Jean-Christian Dabadie, assesseur Florian Durou et Yohan Teixeira

A Aignan on ne peut que se féliciter du comportement des toros de Baltasar Iban, bien présentés et bien armés. Ils ont eu sous la pique un comportement très honorable, attaquant, tous, par deux fois, franchement le cheval et poussant fort sous le fer. On pourrait tout de même leur reprocher un léger manque de nerf dans le dernier tiers. Mais l’aller et retour, dans la semaine entre le cortijo Wellington, à côté de Madrid et le Gers n’a pas dû aider à une forme maximum.

Uceda Leal devant son second toro

Si les deux jeunes du cartel, Dorian Canton et Christian Parejo ont fait le maximum, on ne peut pas en dire autant de Uceda Leal. L’ancien a donné l’impression de toréer à l’économie, surtout avec son premier adversaire. Malgré une belle attaque de faena il ne tardait pas à sombrer dans la monotonie au point d’écouter quelques sifflets. Il revenait avec plus de volonté. On retiendra d’excellentes séries de naturelles, toujours servies avec lenteur et un beau temple. Du parfait art castillan qui pourtant ne parvint pas à convaincre totalement le public.

Dorian Canton

Dorian Canton donne toujours l’impression du bonheur quand il est face à un toro. Il avait commencé par un tercio de cape très doux poursuivi par une séquence de quites. Très à l’aise avec la muleta, après quelques derechazos il signa une série d’un dizaine de naturelles qui arracha les applaudissements du public. Il continua un moment sur ce registre oubliant le temps. Il entendra un avis. Mais le Béarnais allait atteindre des sommets lors de sa seconde sortie. Après une belle série de chicuelinas on le retrouva avec la muleta enchaînant sur les deux mains avec un beau temple et beaucoup d’harmonie. Une tauromachie de charme. Malheureusement il perdit l’essentiel de ce travail à l’épée et dut se contenter d’un salut alors qu’il venait de frôler une deuxième oreille.

Christian Parejo ne réussit pas à faire monter sa première faena dans les gradins. Elle avait pourtant de bonnes qualités… Certes il avait été un peu avare sur la main gauche. Il allait méditer ses erreurs avec le dernier toro avec lequel il fut discret à la cape. Par contre ouverture de faena a mi hauteur donnait le rythme à la suite par un festival de naturelles très basses et lentes. Il fut assez à l’aise tout au long de son combat et avec son oreille donna une note festive à la fin de la course.

Des Baltasar Iban, on reviendra en voir !

Jean-Michel Dussol

Photographes Philippe Gil Mir et Nicolas Couffignal

voir la galerie de Philippe Gil Mir ci dessous

Aignan 07-04-2024 Toros de Baltasar Ibán para Uceda Leal, Dorian Canton y Christian Parejo © Philippe Gil Mir

Copa Chenel, Hernandez en triomphe

Plaza de toros de Torres de la Alameda, Madrid. Corrida de toros. Sixième et dernière du premier tour de Copa Chenel.  Demie entrée.

Toros de Guadajira (3º et 4º), Concha y Sierra (2º bis) et Lora Sangrán (1º, 5º et 6º),

RUBÉN SANZ, Ovation et oreille.

MANUEL DIOSLEGUARDE, Silence et silence.

VÍCTOR HERNÁNDEZOreille et oreille.

Hier devant six toros “madrilènement” armés, un bon mètre de pointe à pointe, trois toreros ont tenté de démontrer que toréer n’est pas une sinécure. 

Très normalement, et en toute logique, c’est le plus engagé des trois qui,a  coupé deux oreilles,(1  e1 ). 

Il s’agit de Victor Hernandez, qui trouve vite le sitio, fait preuve d’entrega d’aguante, , ceinture, construction mentale et adaptation à ses deux adversaires, obtenant la digne récompense de ses deux “actuacions”.Et il tue bien, haut et droit. 

On a eu de la peine pour le chef de lidia, Ruben Sanz dont le talent est inversement proportionnel à la chevelure. Nous avions en son temps assisté à Soria à sa regrettable alternative, l’âge n’a pas arrangé les choses, vouté tel un arc roman en cours d’effondrement dans ses trasteos à la cape, on se demande comment la petite pétition d’oreille à son second a pu fléchir la présidence…Comme disait Aznavour: il faut savoir quitter la table. 

Et le second  compañero, Diosleguarde en qui certains plaçaient leurs espérances voici quatre ans, on n’en a vu que l’académisme sans classe, mais peut- on lui en vouloir, il a hérité du plus mauvais lot. 

Et malgré tout cela j’ai regardé avec un intérêt soutenu cette tarde de toros davantage, probablement, à cause du danger que représentaient les animaux qu’en raison du génie bien caché de leurs opposants. 

La tauromachie c’est cela aussi, des placitas à demi remplies avec des anti vedettes , un public rural, des toros impressionnants, un excellent picador comme Israel de Pedro, un torilero en polo fané, jambes arquées et ventripotent, ni Madrid ni Séville, mais l’ADN d’un peuple. 

La fiesta nacional. 

Jean François Nevière 

Copa Chenel (suite)

Villarejo de Salvanés, Madrid – Demie entrée. Copa Chenel qualifications.

Toros de Hdras. de Cerrolongo (2º, 3º et 4º) et Castillejo de Huebra (1º, 5º et 6º bis). 

Antonio Puerta, silence et oreille; 

Miguel Ángel Pacheco, ovation et vuelta al ruedo;

Antonio Grande, silence après deux avis et oreille. 

Séville: La corrida des si…

SEVILLE- 31 mars 2024.Corrida du dimanche de Pâques.

15°. Arènes combles. Paseillo retardé d’une demi-heure , le temps de remettre en état la piste après la pluie incessante depuis plusieurs jours sur Séville.

5 toros des frères Garcia Jimenez et Olga Jimenez et 1 de Roman Sorando (6ème bis) pour :

Morante de la Puebla, silence et silence.

Sébastian Castella, une oreille et silence.

Andrés Roca Rey, une oreille et silence.

Saluts des banderilleros Curro Javier y Alberto Zayas au premier. Antonio Joao Ferreira et Alberto Zayas au quatrième; José Chacón, au cinquième.

Il était impensable que la corrida du dimanche de résurrection soit suspendue après l’annulation de la nuit de la Madruga,  du jeudi saint au vendredi saint, sans donc les processions de la Macarena, de l’Esperanza de Triana et du Grand Poder. Une tristesse infinie pour les Sévillans.

Après donc plusieurs jours de pluie il y eut le miracle du jour avec le retour du soleil à 18h30 précises.

 A croire que Jésus lui-même était revenu lui-même pour  voir toréer Morante de la Puebla, Sebastian Castella et Roca Rey. Le numéro 1 espagnol, le numéro 1 français, le numéro 1 sud-américain et numéro 1 absolu actuel.

Ce fut la corrida des si :

Si l’on aime les toros toros il n’y a rien à raconter, mais on s’y attendait. Quand les vedettes sont là, les toros ne sont pas là, c’est bien connu. Bien présentés, mais sans force et sans race dans l’ensemble. Rien à écrire, n’usons pas les touches de notre clavier.

Si l’on aime le travail de cape il ne fallait pas venir non plus. Une véritable désolation pour Séville qui aime tant le travail de cape. Il n’y eut aucun quite après les simulacres de pique, à part un seul, hasardeux, de Castella au deuxième toro. Seules deux ou trois véroniques de Morante à la réception de son premier toro.

Si l’on aime en revanche les banderilles il fallait venir, les banderilleros rivalisant tous. Curro Javier, Alberto Zayas, Rafael Vioti, Antonio Joao Ferreira, José Chacon durent saluer après des paires « extra » , mais tous auraient pu saluer vu l’état précaire de la piste.

Si l’on est « de Morante » on a pu apprécier ses trois véroniques de réception et son début de faena sur la corne droite à son premier toro. Mais c’est tout. Certes les toros n’étaient pas bons mais l’heure d’une retraite bien méritée n’est-elle pas venue pour l’amateur de cigares ?

Si l’on aime dans la taureaumachie l’art de dominer les toros, alors on peut dire que Castella a donné ce jour une véritable leçon à son premier toro qui avait tous les défauts de la terre pour un torero : batailleur, sans charge, beaucoup de genio, un danger sourd. Un travail de grand maître terminé par des naturelles de face et une grande épée concluante. Si  l’on avait été à Madrid les deux oreilles auraient été assurées, mais à Séville on aime surtout les jolies passes esthétiques. Pour nous ce fut un travail sensationnel mal récompensé.

Si l’on aime le sitio et le temple alors on put se régaler du travail de Roca Rey au troisième toro bis de l’après-midi, Ce jeune homme n’a aucune hésitation  dans sa tauromachie faite d’emplacements adéquats et d’embarquement du toro dans la passe, et comme il tue à chaque fois de façon fulminante il n’est pas étonnant qu’il remplisse actuellement les arènes sur son seul nom.  Une oreille bien méritée à son premier toro, son second, un remplaçant Roman Sorando n’offrant aucune option pour le bon toreo.

En conclusion tous les amateurs de corridas ont eu quelque chose pour se mettre en émoi malgré des toros peu toros. Merci aux trois maestros qui ont su nous « inventer » une corrida de toros, merci aux banderilleros, et merci aux areneros, ces travailleurs de l’ombre qui ont rendu possible ce spectacle.

A 18h20, quand Morante, Castella et  leurs cuadrillas vinrent tester la piste, il fallait vraiment être optimiste pour croire que la corrida allait avoir lieu.

Mais les aficionados, c’est bien connu, croient aux miracles, et parfois ceux-ci se réalisent.

EXIR

Madrid: Roman confirme

Arènes de Las Ventas (Madrid). Corrida traditionnelle du dimanche de Pâques. 7 998 spectateurs. Taureaux de Pedraza de Yeltes et Carmen Valiente (5e bis). De bonne présence et un bon jeu en général. Le deuxième et le sixième, applaudis à l’arrastre.

ROMAN, oreille après avis et silence

MANUEL DIAS GOMES, qui confirme l’alternative, applaudissements et le silenc

FRANCISCO DE MANUEL, silence après avis et silence

Madrid: Débarquement des Pedraza de Yeltes pour dimanche

Au cartel: Román, Manuel Dias Gomes qui confirmera l’alternative et Francisco de Manuel.

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