Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Corrida de toros. 7.248 spectateurs.
Toros de Valdefresno
• LUIS DAVID ADAME, silence et ovation. Luis David, soigné à l’infirmerie pour un « point de suture sur la face antérieure de l’hémithorax droit »
• MOLINA, silence après avis et ovation après deux avis. José Fernando Molina, « encorné dans la région inguinale gauche de 10 centimètres » (rapport médical)
Peu à dire sur cette après-midi très attendue et qui aura fait à nouveau le plein à Morlanne. La présentation inégale et le jeu sans saveur des Zacharias Moreno ont gâché la fête. L’ensemble juste de force, inexistant sous la mono pique a fait preuve par la suite d’une noblesse mièvre ne permettant pas aux coletudos de montrer l’étendue de leur talent. On sauvera le quatrième, noble avec plus de transmission que ses frères.
Face à cette inanité, Castella ne put montrer le meilleur de son art fait de maîtrise et de pouvoir sur l’animal. Il lui faut un adversaire plus agressif pour qu’il exprime au mieux ses qualités de battant. Sébastien eut des difficultés à l’épée à son premier passage -médiocre dans l’ensemble-, ne cachant pas un désarroi inquiétant: Avait-il perdu le sitio avec l’acier -grave carence- ? La veille, à Grenade, il avait gâché ainsi une grande faena face à un solide Victorino…
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » disait Lamartine. Et cette vérité du poète se vérifie cette saison pour les aficionados français. Pas une seule de nos grandes arènes ne programmera celui qui révolutionne la tauromachie mondiale rameutant derrière lui toutes les générations et secouant le cocotier en déclenchant un tsunami partout où il passe, j’ai nommé Morante de la Puebla.
Après ses deux triomphes successifs de Jerez ce fut Madrid pour une soirée délirante avec blocage de la calle Alcala, les fans obligeant le cigarrero à sortir sur le balcon de l’antique Wellington. Puis le miracle, se répéta à Avila, Tolède, Salamanque et, hier encore à Grenade. Salle comble à tous les coups avec en pensée intime, ce que l’on disait pour Manolete : « pressez vous de le voir cela ne durera pas… ». Souhaitons au torero de La Puebla une issue moins amère que le martyre du Cordouan.
Même le pointilleux critique du « Pais », journal de centre-gauche, Antonio Lorca, a pris fait et cause pour l’andalou passant ses engagements pour « Vox » par pertes et profits. Morante c’est Jésus ressuscité, la renaissance du toreo éternel qui fait la nique aux prétentions guerrières d’un Peruvien car, un Péruvien numéro un, c’était le monde à l’envers, l’inversion des valeurs et plus encore de l’histoire taurine ontologiquement espagnole. M’est avis quand même qu’Andrés n’a pas dit son dernier mot…
Mais bon, l’icône ne franchira pas les Pyrénées car comme Saint Thomas il nous faut ici voir pour croire… Le pays de la Raison, de Descartes, ne fait pas bon ménage avec celui du duende, de Lorca. Nous devrons donc, en pénitence, nous rendre à Azpeitia, Santander, Bilbao (?), Saint Sébastien (?) et sans doute Saragosse (?).
» Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé «
Avant son rendez-vous de dimanche à Saint-Sever, dans un cartelazo avec le plus grand torero français de l’Histoire Sébastien Castella et sa confrontation avec un des meilleurs de la nouvelle génération Tomas Rufo, après son triomphe d’Istres, Paul Hermé a rencontré Clemente chez le ganadero Olivier Fernay…
Manolo Lozano est décédé à l’âge de 94 ans. Homme d’affaires bohème il avait prospèré en Amérique et en Espagne. Il fut aussi le représentant de personnalités taurines de premier plan telles que Roberto Domínguez, El Juli ou Morante de la Puebla, il était né à Alameda de la Sagra en août 1930 et était l’aîné des cinq Lozano (Pablo, Eduardo, Conchita et José Luis).
Manolo grandit seul, sous la protection de son grand-père et il a étudié la médecine vétérinaire à Madrid. Il a rencontré Manolete à Borox et Palomo Linares dormait dans son lit lorsque ses frères lui ont donné une « opportunité » dans la Plaza de Vista Alegre et l’ont ensuite fait connaître en l’emmenant dans leur maison d’Alameda.
Manolo Lozano a fait ses débuts avec les picadors le 25 juillet 1958 à Aranjuez, où il a coupé quatre oreilles et une queue. Il prendra l’alternative le 4 octobre 1970 à Tanger, où il est empresa, avec El Cordobés, Gabriel de la Casa et des toros de La Jarilla, l’élevage de Palomo Linares. L’affiche avait été imprimée en trois langues : espagnol, français et anglais. Manolo a coupé quatre autres oreilles et queue, coupant sa coleta lors de son premier et dernier après-midi en tant que matador.
Samedi 28 juin le jeune matador Samuel Navalon fera le paseo dans les arènes du Courant à Mimizan. Il sera accompagné de Morenito de Aranda qui sort d’un prestigieux six contre un à Vic et de Juan de Castilla, le grand espoir colombien. Ils seront opposés à des toros de Pagés Mailhan.
Photo B. Caritey
Samuel Navalon est encore inédit comme matador en France. Il a pourtant brillé lors de son alternative et de sa confirmation madrilène. Ce fut aussi un novillero de grande qualité triomphateur à Nîmes et à Dax notamment l’an dernier en matinale. Mimizan lui donne une nouvelle opportunité de se produire dans le garde au-dessus cette fois. Cette confiance dans la jeunesse fait le sel de la corrida de la « Perle de la Côte d’Argent ». Récompensé comme meilleur novillero par l’UCTF Paul Hermé avait rencontré Samuel Navalon lors de la remise des prix.
Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Corrida In Memoriam 2025 en hommage a Victorino Martín Andrés. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Victorino Martín,
• PACO UREÑA, ovation et silence.
• EMILIO DE JUSTO, palmas et oreille après avis.
• BORJA JIMÉNEZ, silence et deux oreilles après avis.
On a gardé un minuto de silence en memoire de Victorino Martín Andrés.
Remplis d’espoirs et de joies à venir, les spectateurs se sont rendus en masse dans le chaleureux ( 35 degrés à l’ombre ) cirque madrilène pour rendre hommage à feu Victorino Martin Andrès, le magicien de Galapagar. Le choix des encastes, Albaserrada, Santa Coloma etc…, le travail de Victorino Martin Garcia, le fils, ont permis d’offrir des toros comme le Vieux les aimait : Musclés, racés, fiers, sauvages et rebelles. Si Paco Ureña nous a paru hors jeu, Emilio de Justo et Borja Jimenez ont été formidables. L’homme de Caceres et le blond andalou ont montré une volonté et un courage sans faille. Mention spéciale à Milhijas, (vuelta ), et à Borja Jimenez qui coupa deux oreilles. L’insistance du public obligea l’éleveur à une sortie a hombros en compagnie du torero. Tandis que se fermait la porte du paradis, la puerta grande s’ouvrait aux deux hommes.
Paco Ureña, averti à la cape par le rusé Portero qui affola quelque peu la cuadrilla, toréa de très ( trop?) près, passes très basses sans trouver le rythme adéquat.Une demi-épée conclut ce moment un peu chaotique. Son second, Muchachero, mal piqué, les sifflets durent s’entendre jusqu’au Prado, banderillé à la va comme je peux, ralentissait la charge sous la muleta. Le murciano, débordé, ne put trouver la solution malgré un essai, non transformé… Une demi-épée à gauche, deux descabellos réglèrent le problème.
Emilio de Justo, brillant à la cape, avec un Gardeño, imprévisible, aux uppercuts de catégorie, entama un vrai combat, pas une de ces faenas avec brimborions, ornements et fariboles, non, un combat de vérité et de classicisme exigeant.Une épée magistrale envoya l’animal ad patres. Milhebras, les yeux d’Argos, les cornes du Minotaure, la ruse d’Ulysse ne laissa aucun répit à Emilio de Justo, qui, comme un meurt de faim, donna toute son énergie, toute sa science dans une faena gauchère. Il dompta un fauve, toujours aux aguets, et nous avec. Moment extraordinaire. Un trophée, celui du courage et de l’émotion.
Borja Jimenez, le jeune de l’après-midi, montra sa détermination devant Bohonero, excellent dans la sournoiserie, et qui avait semé la panique chez les banderilleros. Avec calme, le torero géra au mieux ce toro qui tardait parfois à charger, se retournait comme une crêpe ou fléchissait des antérieurs. Après avoir reçu une épée basse, assez moche, le toro s’affala comme un soufflé sorti trop tôt du four. Et là, arriva Milhijas : près de 600 kilos, tout en muscles, le plus brave au cheval. Déjà à la cape, Borja Jimenez nous avait époustouflés. C’est qu’on trouve chez ce torero toute la rondeur andalouse, une certaine fantaisie dans ses enroulés et une grâce rafraîchissante. Le toro, noble sans être idiot, encasté sans genio, permit une fin mémorable de cette faena artistique malgré le danger qui planait en permanence, (toute l’après-midi d’ailleurs). Une grande épée, un grand toro, une grande faena. Presque, on pleurait.
Navas del Rey (Madrid) – Première demie finale de la Copa Chenel 2025.
Toros de Aurelio Hernando (1º ,3º et 5º) et Montalvo,
Daniel Crespo, ovation et oreille;
Juanito, silence et ovation
Carlos Olsina, silence après deux avis et silence après deux avis.
Carlos Olsina qui se présentera dans le sud-ouest ce dimanche à Aire n’a pas eu de chance avec son lot de toros. Du premier,, du fer d’Aurelio Hernandez infumable Carlos Olsina secoué à plusieurs reprises aura du mal à s’en débarrasser. Devant le 6ème de Montalvo, Carlos a montré sa disposition mais le toro sans classe ira à menos. Epée médiocre. Daniel Crespo le torero gaditano, ex-triomphateur du Puerto de Santa Maria mené par le français Luisito coupera la seule oreille de la tarde. Le résultat définitif n’est pas encore connu mais il est probable que le parcours de Carlos en Copa Chenel s’arrête là. Il aura une seconde cartouche ce dimanche à Aire où il est attendu avec impatience.
La billetterie de la novillada de la Romeria est ouverte aux Arènes de Mauguio. Ouverture les jeudis et vendredis de 17 h à 20 h et le samedi de 9h à 12h au 105 boulevard Jean Macé. Ouverture toute la journée le vendredi 20 juin et samedi 21 juin 2025. Cette année encore, le cartel proposé s’annonce spectaculaire avec 3 jeunes novilleros très prometteurs. El Mene qui vient de signer une prestation aboutie dans les arènes de Madrid à l’occasion de la feria de la San Isidro. Julio Norte qui est annoncé comme l’un des plus talentueux de la nouvelle génération et le français Victor, originaire des Saintes Marie de la Mer qui vient de vivre un grand triomphe lors de la récente Feria de Nîmes. Face à ces jeunes talents, six novillos d’élevages français dont les qualités ne sont plus à démontrer : François André, Gallon, Pages-Mailhan, Margé, Tardieu et San Sebastian. Billetterie en ligne : www.billetweb.fr/novillada-de-la-romeria-de-mauguio1 Infos et réservations par mail à billetterie.mauguio@gmail.com et par téléphone au 06 70 32 30 06. Tarifs : Entrées générales : 25 € Groupes et clubs taurins : 20 € (à partir de 10 personnes)