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Madrid : confirmation réussie pour Rafael Serna

Comme souvent les corridas dont on attend beaucoup sont décevantes.Las Ventas avait fait le plein ce soir pour une tarde dont on attendait beaucoup. Les cameras de Télé Madrid ont permis aux autres, dont votre serviteur de suivre les débats. Les toros d’El Torero, biens présentés mis a part quelques pointes fragiles, n’ont pas tenu les promesses de leur trapio. Souvent faibles et de comportement très inégal : le plus utilisable certainement le cinquième.

Diego Urdiales silence et silence

Andres Roca Rey salut après pétition et oreille

Rafael Serna silence et oreille

Diego Urdiales aura traversé sans peine ni gloire cette San Isidro. Certes il n’a pas été servi au sorteo par deux toros faibles et décastés dont il s’est débarrassé rapidement.

Roca Rey est Roca Rey et sa seule présence suffit à remplir les gradins. Ce soir encore il a prouvé qu’il est l’un des meilleurs toreros du temps du moins de ceux qui s’accrochent et essayent de tirer le maximum de leurs adversaires. Son premier était désespérément faible et ses agenouillements ne permettaient pas de lier les passes. Le péruvien essaya pourtant mais sans jamais atteindre les sommets. Son coup d’épée pourtant bien porté déclencha une forte pétition insuffisante pour la présidence. C’est à son second faible certes mais disposant d’un bon fond qu’il s’arrimera vraiment. La faena fut longue, le premier avis tombant en pleine série mais il fallut bien ce temps pour que l’animal se livre enfin et permette une conclusion à la hauteur de Roca Rey. Après de longues séries sans transmission, subitement le toro sembla subjugué par la muleta. On vit enfin des séries liées et templées à souhait et en particulier trois immenses séries de circulaires inversées d’une longueur infinie. L’épée entière un peu tombée est efficace et cette fois ci la présidence suivit le public pour la première oreille de la soirée.

Rafael Serna confirmait ce soir son Alternative devant une plaza pleine à raz bord on se doute du poids qui pesait sur les épaules du jeune sévillan qui, en tout et pour tout, avait toréé un seul festival en 2024. Le toro de la confirmation lui permit peu, une bonne série de véroniques en gagnant du terrain au capote et un joli quite par tafalleras, et c’est à peu prés tout. A la muleta le toro mansote et faible ne permet rien de grand. La faena se limite à trois séries deux à droite et une à gauche, le tout toréé de face avec beaucoup de sincérité malgré les protestations de l’animal. Le final est par manoletinas elles aussi bien en face des cornes mais l’épée est en arrière et desprendida quoique poussée dans les règles de l’art.

C’est à son second et dernier de la soirée que Serna se donnera à fond toréant comme le mort de faim de toros qu’il est. Il attend son adversaire à la porte du toril très en arrière des rayas ce qui vaudra deux sauts au toros avant de voir le capote. S’en suit une formidable série de véroniques au centre du ruedo. Le toro qui est certainement le plus solide de l’envoi attaque le cheval à hauteur de cuisse du picador qui se défend comme il peut des hachazos furieux de l’animal. Le quite est par delantales très doux avant une nouvelle charge au cheval comme la première. A la muleta, Serna s’engage à fond devant un toro qui est loin d’être un collaborateur, le danger rode et l’émotion gagne. Malgré les difficultés, la faena est bonne et bien liée. Pourtant en sortie le toro se défend en dérotant, toujours ce même vice constaté au cheval. En sortie de passe de poitrine la corne atteint le torero à la pommette droite et c’est le visage en sang que Rafael Serna termine sa faena. L’estocade et portée avec franchise et met rapidement terme à une valeureuse prestation du jeune torero qui coupe ce soir une oreille de poids qui devrait, espérons le, relancer sa carrière.

Demain est un autre jour avec le un contre six de Marco Perez.

Jean Dupin

MADRID: UN PRESIDENT IMBU DE SON POUVOIR

Hier donc, 28 mai, l’évènement incontestable et d’ailleurs incontesté tant par le public présent que par la presse espagnole toute entière, ce fut la rencontre entre un très beau, très fin très armé en pointe,580Kg et très noir toro de cinq ans de Garcigrande nommé Seminariste,et , osons le rapprochement religieux, le pape de la tauromachie José Antonio Morante  Camacho de la Puebla.

Faena sublime, complète et faisant hurler les gradins, se lever les impotents et garder un silence sépulcral pour attendre la mort du toro après une épée entière, et , c’est vrai, longue d’effet.  Mais ainsi va le monde , au lieu d’attendre la chute  de l’animal , pour contenter les impatients, Morante prit le descabello.

Trois descabellos juste pour accélérer la mort, sorte de loi Leonetti du Toro de combat, l’envolée des mouchoirs fut grandement majoritaire et s’amplifia, comme vont à mas les bravos destinés aux grands concertistes. Un seul petit homme perché à son palco, ne comprit rien à ce qui s’était passé: un faenon, admirable au suprême, réalisé par un immense maestro de 28 ans d’alternative, qui après avoir salué la présidence regagna la contre piste pour fumer, non! non! pas un havane, une simple cigarette.  Tout, vous le voyez bien, était exceptionnel.

Le président tout imbu de son pouvoir se leva donc, son veston ouvert sur son embonpoint serré par une ceinture genre Pierre Cardin de chef-lieu de canton, et se rassit  l’esprit tranquille. L’oreille, l’oreille énorme il ne voulait pas la donner, il avait tort mille fois tort, car c’est l’épée  non les descabellos qui comptent et la pétition majoritaire du public. Mais, si de goût il avait eu la moindre trace, ce président , José Ignacio San Juan, aurait sorti les deux mouchoirs d’un coup pour offrir à Morante une Grande Porte plus que méritée.

Fermer sa veste et ouvrir ses yeux, et déjà les choses se seraient mieux passées..

Viva Morante!

Jean François Nevière

Madrid: les cuadrillas de Marco Perez

Photo JYB

Vendredi Las Ventas accueillera le 1 contre 6 de Marco Pérez une première dans le cycle isidril qui affiche un nouveau No Hay billetes depuis plus d’un mois. Novillos de Fuente Ymbro et El Freixo. La composition des cuadrillas est essentielle dans ce genre d’exercice. Voici le choix du torero salmantino:

Picadores:

Puchano
Alberto Sandoval
Antonio Muñoz
Borja Lorente
José María Gonzáles
Miguel Ángel Sánchez

Banderilleros:

Rafael González
Elías Martín
Curro Robles
Iván García
Jesús Talaván
Rubén Blázquez
José Antonio Prestel
Ismael González
Vicente herrera

Mozo de espadas:
Joselito De la Iglesia

Ayudas:
Miguel Hernández
Jonathan García
Roberto Gómez Blanco

Madrid: MORANTE DE LA PUEBLA SEUL AU MONDE DES TOROS.


MADRID. 28 MAI 2025. TRADITIONNELLE CORRIDA DE LA PRESSE.
Arène comble, 28 degrés,
6 toros de GRACIGRANDE, bien présentés, tous de plus de cinq ans, s’employant souvent très bien à la pique, ceci expliquant peut-être cela, le premier extra, tous les autres trop désordonnés pour la tauromachie moderne faite d’immobilité du torero.


MORANTE DE LA PUBLA : ovation après pétition majoritaire et bronca.
TALAVANTE : silence et silence.
TOMAS RUFO : silence et silence.


Quelle chance nous avons de faire partie de cette génération qui voit toréer Morante de la Puebla. Dans quelques décennies, si la corrida existe toujours, les jeunes générations nous envierons, comme nous envions celle qui a vu toréer Joselito el Gallo. Car maintenant il faut
se rendre à cette évidence, Morante, 45 ans et 28 ans d’alternative à ce jour, est l’un des plus grands toreros de l’histoire de la tauromachie.
Un excellent toro noir de 582 kg, de cinq ans passés, et un génie en face, du début à la fin de son travail, telle fut l’après-midi madrilène à las Ventas.


Pour commencer des véroniques de réception liées, sans perdre un pouce de terrain, réduisant progressivement la charge. Morante arrive à faire des passes esthétiques tout en dominant son adversaire et en corrigeant ses défauts. Marque du génie.


Que dire de ce quite a cuerpo limpio pour sauver son banderillero poursuivi par le toro après une bonne paire de banderilles ? Du jamais vu à ce niveau. Marque du génie. Et que dire du travail de muleta ? Des doblones initiaux aux naturelles finales en passant par les passes de la droite liées dans le terrain choisi par le torero et non par le toro, avec un
sitio parfait. Et quoi ces trincherillas à faire palir Curro Romero lui-même ? marque du génie. L’estocade également fut quasi parfaite, en bonne place mais légèrement traversante et donc d’effet trop lente, nécessitant le recours au descabello, par trois fois utilisé mais
n’empêchant pas une demande d’oreille majoritaire, demande niée par le Président de la course. Et pourtant les bons aficionados savent que seule compte l’épée, le descabello n’étant qu’un outil pour hâter la mort du toro…

Après une telle œuvre mal récompensée Morante n’a rien tenté avec son deuxième adversaire intoréable, déclenchant la bronca du grand public.
TALAVANTE nous a semblé un peu sans envie avec ses deux toros, il est vrai eux aussi peu torérables.
TOMAS RUFO s’est efforcé à son second opposant mais sans succès.
Nous sommes là devant les difficultés crées pas les exigences de Madrid : sortir des toros de cinq ans passés pour avoir le poids et les armures voulues. A cet âge avancé les toros n’ont souvent plus envie de toréer, mais plutôt de cogner, tous les toreros le savent.

Mais parfois un de ces toros tombe sur un génie….
EXIR

Madrid, Viva Colombia !

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). 16 ème de la Feria de San Isidro 2025. Plus de trois quart.

Toros de Dolores Aguirre, 

• FERNANDO ROBLEÑO, silence et pitos. 

• DAMIÁN CASTAÑO, silence et ovation 

 JUAN DE CASTILLA, vuelta al ruedo et ovation. 

Fernando Robleño a reçu une ovation pour ses adieux madrilènes à l’issue du paseo.

Blessure de Juan de Castilla au 3ème : 14 centimètres dans le dos et 4 points dans le pénis. Soigné à l’infirmerie il est sorti pour tuer le dernier.

La corrida de Dolorés Aguirre était présentée comme il se doit, harmonieuse, haute et longue, armée jusqu’au dent. Le sixième pesait 660 kilos. Au moral, sans l’accabler, nous dirons qu’elle aura déçu au cheval d’abord -où elle était très attendue-, aucun animal ne s’employant véritablement, tous accusant la puya, faisant sonner les étriers, sortant seuls après avoir contourné l’équidé. A la muleta il n’y eut guère que le lot de Castaño qui se livra un peu, sans beaucoup de transmission. Les autres développant le sentido habituel de la maison et développant ce peligro sordo qui est le cauchemar des toreros car il ne touche pas les asientos.

Professionnel, Robleño voyant la cause perdue d’avance, choisit la lidia sans chercher à briller. Il tua avec difficultés ses deux adversaires. Ce grand (par le courage) et admirable guerrier aurait mérité une autre despedida et les ultimes sifflets à l’égard de sa deuxième prestation certes décevante, sont irrespectueux et dénote de l’état d’esprit malsain d’une partie du public madrilène, celle qui se prétend éclairée…

Damian Castaño a touché le bon lot, en tout cas la meilleure paire. Il montra qu’il était à l’aise face à ce genre d’opposition administrant des séries courtes à son second passage de la droite surtout, isolées cependant et sans connexion réelle avec les tendidos. Il tua en deux fois et sa bonne volonté fut ovationnée.

C’est Juan de Castilla qui donna l’émotion que demande ce genre de rencontre amère le plus souvent. Sa jeunesse, sa détermination portèrent sur le public. Le troisième toro se jeta sur lui dès le première passe de muleta. Il le projeta par terre une première fois avant de revenir lui infliger une sévère correction. Le jeune colombien revint en short, passé dans le callejon, avec détermination et finit par imposer sa loi. Il tua en deux fois d’un estoconazo. Malgré l’émotion il y eut trop peu de mouchoirs pour une oreille qui aurait été pourtant une prime méritée au courage. Avec beaucoup de cran, sorti de l’infirmerie, Juan ira à porta gayola face à un animal de 640 kilos, pour son deuxième passage. Le pupille de Dolorés se réfugiant aux planches, il abrégea.

Il faut le dire: Juan de Castilla que l’on verra à Vic et Mimizan notamment a fait honneur à la Colombie un pays merveilleux, qui a une histoire tauromachique remarquable avec des toreros illustres comme César Rincon, Luis Bolivar ou Pepe Caceres qui ont inspiré des artistes universels comme Botero ou Garcia Marquez. Une histoire que la dictature actuelle veut éradiquer sans vergogne.

Face à ces mesures liberticides, Juan de Castilla a montré la vitalité de la tauromachie colombienne faite de courage et d’entrega.

Viva Colombia !

Pierre Vidal

Madrid: Grande confirmation de Diego San Roman et oreille pour Roman. 

Las Ventas, Madrid le 25 Mai 2025. Corrida de Fuente Ymbro pour:

Curro Diaz, espagnol de Linares,vêtu de rose pâle et or. 

                                                                   Roman, franco-espagnol de Valencia vêtu de sangre de toros et or. 

                                                                   Diego San Roman, mexicain de Querétaro, (confirmation à Madrid). Vêtu de pervenche et or 

Toros sérieux et très armés d’un poids moyen de 566kg. Le premier toro, celui de la confirmation d’alternative, est le plus lourd du lot, 590kg. Décastés et mansos les 2, 3,4 Intéressant le 1er , racés et forts les 5 et 6.

Résultat: San Roman: Salut au tiers,et ovation. 

                  Curro Diaz: silence et silence 

                  Roman: Silence et une oreille (unanime) 

Une fois de plus un quasi plein, public composé de quelques centaines de mexicains venus s’ajouter assister à la confirmation d’alternative de Diego San Roman à Madrid.  Grade supérieur que beaucoup de bons toreros n’ont jamais pu atteindre, souvenez- vous, le grand Pana n’a jamais confirmé à Madrid et à soixante ans il avait au fond de lui ce regret. 

Diego, lui, a démontré face à des toros très durs qu’il était prêt à mourir pour réussir ce rite de passage.  D’un courage sec, d’une vigilance sereine face aux cornes il a été magistral et tant sur le premier que sur le sixième on a vu ce qu’est un torero qui ne croule pas sous les millions de dollars. Merci maestro pour cette “forma de ser “comme disent les hispaniques, une façon d’être aussi évidente que la” forma de torear” . 

 Plusieurs fois la corne a frôlé le visage, le gilet, plusieurs fois beaucoup auraient coupé là, changé de terrain, Diego san Roman avait décidé que le 6eme, par exemple, cèderait à son” mandon” sur la corne gauche et il y est parvenu, le toro a cédé, obéi, quelle merveille face à ces cornes en gratte- ciel, et le garçon ne bronche pas,  ni forfanterie ni moue de déception, il a accompli  ce pourquoi il était venu: combattre avec art deux toros et mourir s’il le fallait.Aucun desplante vulgaire. 

Roman est un formidable bonhomme, osant citer  depuis le centre le 5eme excellent toro du señor Ricardo Gallardo, lui donnant tout l’espace et la confiance nécessaires pour le rapprocher et le soumettre enfin après avoir subi sur des naturelles nombreuses et autoritaires une volterta à faire frémir.  Diego san Roman a volé , a cuerpo limpio, à son secours, Roman a terminé l’ouvrage et triomphé, une oreille qui en valait bien deux dans certaines plazas moins regardantes. 

Ce n’était pas le jour de Curro Diaz dont on a pu cependant admirer le sens profond d’une tauromachie presque “à l’ancienne”. Il a toréé dans les planches comme San Roman a lui aussi tué aux tablas parce que les toros dont il a hérité avaient élu querencia aux barrières, cherchant la sortie en tentant le saut dans le couloir… On a aimé sa capacité à juger des qualités ou des défauts de ses toros, mais cela ne lui a pas fait prendre le pouvoir sur eux.  une fois de plus les toreros qu’il nous a été donné de voir ont été parfaitement à la hauteur pour résoudre les problèmes que posaient les toros. Mais certains problèmes, le manque de caste, la mansedumbre, la faiblesse, la soseria  , tout cela est hors de la portée du meilleur.   

Physiquement les toros de Madrid sont toujours impeccables, mais moralement…. 

J’oubliais les quites par gaoneras  ou tafalleras, le capote arraché des mains de Curro Diaz qui ne veut pas lâcher et manque se faire prendre, et les débuts de faenas à genoux de Roman et … et… 

Et quelques belles paires de banderilles de David Blazquez ou de Gomez Escorial. Voilà aussi pourquoi, messieurs on vous aime et vous respecte.  La corrida est un univers étrange  ou  règne le courage et la beauté disait a peu près je crois Garcia Lorca, en ajoutant que la haine en etait toujours absente. Viva la fiesta brava! 

Jean François Nevière 

Madrid, à Pablo le duel des artistes

Madrid. Mano a Mano : Juan Ortega/Pablo Aguado. Lleno de no hay billetes. Plaza de toros Las Ventas. Samedi 24 mai 2025. 

Toros de Juan Pedro Domecq et Torrealta (6º),

• JUAN ORTEGA, silence, silence et silence après avis.

• PABLO AGUADO, silence, ovation et oreille.

Une première réflexion s’impose, depuis le début de ce cycle isidril 2025 six fois sur treize on a enregistré des  llenos absolus,des No hay billetes qui font enrager les ennemis de la corrida et démentent le mensonge délibéré selon lequel les gens fuiraient les arènes ! Partout les gradins sont pleins ou presque, , Ce soir encore pour un mano a mano d’artistes les 22000 places de Las Ventas sont presque remplies . 

Toros de cinq ans (oct 19 à Jan 20) très également répartis en poids couleur de robe et armures entre les deux  maestros.Poids moyen :555kg, musculeux, longs, sérieux.Deux plus hauts et lourde, simplement la différence vient de ce que Juan Ortega hérite de 3 Juan Pedro Domecq et Pablo Aguado du sicième, un Torrealta. 

Alors faisons comme si  tout allait bien ou mal ,ou s’il était normal de voir défiler cinq premiers toros de poids correct, bien faits, armés finement   vers l’avant ou vers le haut, mais tous sans caste, mansitos, faisant croire une fois qu’ils allaient pousser au cheval mais non.. Qu’ls allaient embister dans les capotes mais non, et je fais le malin, le torero essaye, honnêtement il essaie, mais même les banderilleros qui tous les soirs jusqu’ici se donnaient du mal, à quelque cuadrilla qu’ils appartinssent , n’ont pas tenté grand-chose. Tout n’était pas leur faute, Ivan Garcia s’est méfié non sans raison de deux des toros d’Aguado, El Victor s’est fait.. toucher bousculer accrocher.. Enfin disons- le en dehors de quelques gestes élégants, de quelques quites  par chicuelinas ou delantales de l’un et l’autre de ce mano a mano, on ne vit pas grand-chose et on entendit rouspéter les gradins, et les gradins ne sont pas toujours des gredins. 

Je vous épargne les détails des faenas, un coup à droite deux coups à gauche, des épées dont on peut éviter de donner la description, en avant, sur le côté, mete y sacca, une demie, un tiers, deux pinchazos   bref, il a fallu attendre le toro de la tarde, Tabellino, 575 Kg, Noir cendré, superbe . 

Pablo Aguado  l’a tout de suite senti comme un allié futur, pour cela il fallait donner des consignes au piquero qui n’en a pas tenu compte et a carioqué de facon  à réduire  le port de tête de l’animal.Cela en douce appuyé aux tablas en faisant bien  tourner la pique. 

Tabellino avait heureusement des réserves de force et de noblesse teintée de bravoure et de danger. 

On vécut une faena sévillane douce limpide  templée donnée avec intelligence et science à un toro que les belluaires auraient combattu comme un ennemi, alors que , cela se voyait au sourire de Pablo Aguado, il voulait s’en faire un partenaire de jeu mortel, certes, mais un partenaire. 

Tous les autres toros avaient été plus ou moins sifflés à l’arrastre, les toreros avaient tous les deux écouté le silence assourdissant de Las Ventas.  Aguado fur très fêté,  reçut une oreille de Tabellino qui lui aussi fut acclamé ! C’est peut-être aussi pour Tabellino que nous supportons tant de Samourai, Montilillo Oxidudo . Et on ne sait jamais, jamais, ce qui va sortir des chiqueros.. 

Demain je vous retouve pour les Fuente Ymbro ,Curro Diaz,Roman, Diego San Roman. A demain ! 

Jean François Nevière

 

San Isidro: Mourir à Madrid…

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Trézième de la Feria de San Isidro. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de Victoriano del Río.

• EMILIO DE JUSTO, silence après avis et oreille. 

• ROCA REY, silence et silence après avis. 

 TOMÁS RUFO, silence après avis et vuelta al ruedo. 

Ce devait être une après-midi de triomphe pour ces trois jeunes hommes, courageux et déterminés : les taureaux de Victoriano del Rio, musculeux, aux cornes redoutables, ont eu un comportement bien inégal. Les toreros devront aussi réviser l’art de la mise à mort ( notamment Emilio de Justo et Tomas Rufo). Bref, si les combats furent passionnants, chacun resta sur sa faim.
Emilio de Justo, montra dans une faena classique son pouvoir de domination sur un animal brave, noble mais rude dans sa charge. Hélas : 2 pinchazos, un quart d’épée, et une demie et l’affaire n’était plus dans le sac. Silence.
Le deuxième d’ Emilio de Justo, le dénommé Bocinero, incertain au cheval, succomba à la volonté de fer du torero : celui-ci plaça parfaitement sa main sur le bâton de la muleta. Comme il avait les pieds bien plantés sur le sable, il abandonna ainsi toute tension, ce qui provoqua des moments très inspirés, artistiques qui firent
rugir le public. Une entière. Une oreille.
Andrès Roca Rey qui brilla dans divers quites ne pût que gérer les affaires courantes avec « Impuesto », peu brave, violent parfois. Il abrégea la faena. Une entière un peu à gauche. Silence.
On attendait beaucoup d’Amante, qui galopait avec entrain.Trop d’entrain puisqu’il ila direct sur le cheval et sans doute y laissa ses forces. Le travail de Roca Rey, toujours volontaire, se résuma à mener une lidia sérieuse mais sans âme, faute de combattant. Pinchazo. Estocade entière. Un avis.
Tomas Rufo opta pour une entame de faena spectaculaire : à genoux devant Bisonte, il souleva l’enthousiasme du public et imposa par la suite un rythme régulier, bien cadencé à ce taureau noble. Les échecs successifs à l’épée le privèrent d’un trophée.
Cependant, le dernier taureau , Alarbadero, qui avait de grandes qualités, permit à Tomas Rufo de montrer sa maîtrise, ses qualités, courage et détermination : ce fut un feu d’artifice de muletazos et naturelles.
Et là, l’aficionado prend sa tête entre ses mains : misère ! Un fiasco à la mise à mort.

HUGO SOUVILLE

Madrid rend hommage à Nimeño II

La salle « Bienvenida » de Las Ventas à Madrid a affiché le « no hay billetes » ce midi pour l’hommage à Christian Montcouquiol « Nimeño II ». Dans l’assemblée, de nombreux Français, mais aussi des matadors de toros (Uceda Leal, Éric Cortes, Ángel Majano, Pedro Carra), des éleveurs (Carlos Aragón Cancela) et apoderados.

À la table des invités étaient présents Margarita Nuñez Sandoval, Victor Mendes, Domingo de la Cámara et les auteurs du livre « Nimeño II, un nîmois dans l’arène » Joël Bartolotti et Jean Charles Roux. Luis Francisco Esplá, l’ami de toujours de Christian, avait envoyé une émouvante vidéo et le Vénézuélien Morenito de Maracay a participé lui aussi en envoyant un témoignage.

Sur l’écran : Luis Francisco Esplá

Pendant plus d’une heure, le souvenir de Nimeño fut évoqué avec des moments forts comme quand Margarita fut ovationnée par le public en reconnaissance de l’aide qu’elle a apportée en Amérique aux frères Nimeño. Domingo de la Cámara et Mendes ne furent pas en reste et prononcèrent quelques phrases qui allèrent droit au cœur de l’assistance. L’ovation finale en mémoire de Christian fut un moment particulier et plein de sensibilité. 46 ans après sa confirmation d’alternative Nimeño II est sorti par la grande porte de Las Ventas. Sa trajectoire exemplaire le valait bien…

(Communiqué)

torofiesta.com

San Isidro: Des Alcurrucen indignes de Madrid 


Madrid, San Isidro ; 12è spectacle du cycle, Beau temps 23°, lleno.
6 Toros d’Alcurrucen 6 , devise céleste et noire, sang Carlos Nunez de 545 à 594 kg. Le 4è remplacé par un sobrero de Zacarias Moreno. 12 piques, aucun digne de notation.


. Sébastien Castella ( tabacco y oro) : 1 entière silence ; 1 avis , 1 entière, ovation  avec pétition.


. Miguel Angel Perera ( azul de la noche y oro) : 1 pinchazo, 1 entière, 3 descabellos, silence après avis ; 3 pinchazos, 1 entière, 1 descabello, silence après avis.

Daniel Luque ( oliva verde y oro) : demie, ovation ; 1 entière, silence après avis.


Cartel de luxe, mais que peuvent faire trois figuras face à du bétail dépourvu de race, deslucidos, fuyant la pique. Où sont passés les Alcurrucen d’il y a quelques années si prisés par les vedettes pour
leur toréabilité, leur noblesse et leur bravoure ? Les pupilles de Pablo Lozano ont laissé leurs qualités originelles au campo.
Légèrement au-dessus du lot pour sa noblesse, le sobrero de Zacarias Moreno sorti en 4è bis, a permis à Castella de poser sa tauromachie. Accueilli par cambiadas au centre, Sébastien immobile l’entraîne dans sa muleta pour une série achevée par trois naturelles du plus bel effet. Le Zacarias mange le leurre, Sébastien termine par un redondo caressant les cornes du bicho. Malgré une bonne entière, la pétition n’est pas majoritaire, Sébastien doit se contenter d’une ovation. Avec son premier
transparent, pas au goût du public de Madrid, malgré son début à la muleta, immobile por lo alto sans bouger, Sébastien ne peut rien faire devant ce toro deslucido.
Luque hérite d’un 1 er (sobrero à séville en 2024) qui revient par deux fois dans le tunnel du toril. Avant la pique, il nous offre trois capotazos bien templés. A la muleta, il le prend par doblones, puis une bonne série à gauche par le bas en terminant par ses classiques luquesinas. Avec son 2è brindé au public, Daniel profite de la noblesse de « Cornetillo » avec une grande série en derechazos suivie de deux bonnes en naturelle avant que le bicho ne s’éteigne, la faena se terminant a menos, dommage.
Miguel Angel Perera le plus mal servi , malgré quelques gestes à son 1 er , se retrouve sans option sur son intoréable 2è.

Quatrième corrida de suite sans oreille !!!

JJ Joaniquet

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